Durant les huit semaines de cette période intermédiaire, jetons un œil dans les coulisses de l’Eurovision 2021 et traçons le portrait de seize de ses piliers discrets, producteurs, auteurs, chorégraphes, designers ou encore directeurs artistiques. Tous concourent à la réussite de cette soixante-cinquième édition, tous méritent d’être mis en avant.

Aujourd’hui, retrouvons une auteure, compositrice et interprète belge néerlandophone, qui a coécrit plusieurs morceaux eurovisionesques, collaboré avec les représentants belges 2020 et 2021, le groupe Hooverphonic, et composé Tout l’Univers, qui représente la Suisse. Mais qui est Nina Sampermans ?

PARCOURS ACADÉMIQUE

Née en 1994 à Anvers, Nina naît dans une famille de musiciens : son père est ingénieur du son, sa mère est professeur de solfège. Elle souhaite se démarquer d’eux, mais constate rapidement que cette passion familiale pour la musique coule également en elle. Ses débuts sont classiques : elle écrit ses premières chansons, seule, dans sa chambre.

Elle débute modestement, en s’invitant chez les gens pour de petits concerts dans leur salon. Le succès est au rendez-vous, sa notoriété grandit via le bouche-à-oreille et elle se retrouve conviée chez le musicien et chanteur Jean Bosco Safari. Impressionné, celui-ci lui offre une collaboration, que Nina accepte. Tous deux se lancent dans la réécriture des premières chansons de Nina.

À L’EUROVISION

Nous sommes en 2011. La télévision belge néerlandophone lance un appel à candidatures : elle recherche des chansons pour sa représentante Iris. Nina et Jean Bosco lui soumettent le tout premier morceau écrit par Nina : Would You. La VRT reçoit 270 chansons et en retient deux : Safety Net et Would You.

Lors de la finale nationale, Would You l’emporte. Nina débute ainsi sa carrière professionnelle par l’Eurovision. Ce premier pas lui offre un résultat en demi-teinte, car Iris est éliminée en demi-finale.

Cela décide cependant Nina à poursuivre ses études musicales. En 2012, elle s’inscrit à l’école des arts Codarts de Rotterdam (celle-là même dont sont issus les doublures de l’Eurovision 2021). Elle en sort diplômée en 2016. Elle se réinvente également en Ravvel, qui sera dès lors son nom de scène.

En 2014, elle connaît son premier grand succès commercial. En duo avec le groupe norvégien Broiler, elle sort Wild Eyes, qui décroche une première place en Norvège et se classe notamment en Belgique et dans les pays scandinaves.

En 2016, suite au départ de Noémie Wolfs, elle rejoint provisoirement le groupe Hooverphonic et se produit en tant que leur soliste lors de nombreux concerts.

Après l’adoption de Luka Cruysberghs comme nouvelle chanteuse, Nina maintient sa collaboration avec Hooverphonic, mais en tant qu’auteure. Elle coécrit ainsi Paranoid Affair et Summer Sun.

En 2018, elle sort son premier single.

En 2020, elle s’allie avec le musicien et producteur David Poltrock, qui lui aussi a collaboré avec Hooverphonic. Elle sort deux nouveaux singles.

En parallèle, elle coécrit Wasted Time pour Charles, c’est-à-dire Charlotte Foret, chanteuse qui vous est désormais familière et qui de son côté, a coécrit The Wrong Place avec Hooverphonic. Un tout petit Euromonde…

…dans lequel Nina tisse sa toile de manière brillante. Elle coécrit Tout l’Univers avec Gjon’s Tears. La chanson est retenue par les panelistes de la SRG SSR et représentera donc la Suisse à l’Eurovision 2021. Nina signera ainsi son retour au Concours, neuf ans après Would You.

CONCLUSION

Le parcours de Nina est brillant. Il s’enrichira d’une nouvelle réussite en ce mois de mai 2021, tant Tout l’Univers plaît et est promis au meilleur des résultats en finale. Dans les années à venir, l’Eurovision tendra à nouveau ses bras à la jeune chanteuse. Tous les scénarios demeurent possibles : elle pourrait écrire une chanson pour Charlotte Foret, qui la soumettrait à la RTBF pour 2022 ; elle pourrait présenter sa propre candidature à la RTBF ou à la VRT et tenter sa chance en 2022 ou en 2023 ; elle pourrait écrire pour d’autres talents naissants ou confirmés et représenter d’autres pays que le sien, à l’exemple de cette année. Tout lui sera bonheur.

Son parcours nous offre surtout une excellente illustration de l’universalité de la musique et de l’Eurovision. Grâce à son talent et sa persévérance, Nina a franchi les limites de la Belgique et de la sphère néerlandophone. Elle collabore avec des artistes francophones et internationaux et concourt pour un pays francophone lui aussi. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour un Belge, ça veut dire beaucoup….

Retrouvez les autres portraits :

Crédits photographiques – @ravvelmusic