Aujourd’hui notre lanterne rouge du jour est un artiste avec un sacré C.V. Et s’il a effectivement terminé à la dernière place du concours, un membre de sa famille le vengera dès l’année suivante. Il s’agit de …

Jacques Pills

De son vrai nom René Ducos, Jacques Pills est né le 6 mars 1906 à Tulle, en Corrèze. Il débute assez jeune au Moulin-Rouge, cabaret où se produit la célèbre Mistinguett, la grande star des années 20. Mais c’est d’abord en tant que membre d’un duo, avec Georges Tabet, qu’il rencontre le succès. C’est à eux que Mireille et Jean Nohain confient le soin d’interpréter Couchés dans le foin.

Couchés dans le foin avec le soleil pour témoin !

En 1939, Jacques Pills épouse la célèbre chanteuse Lucienne Boyer, la fameuse interprète de Parlez-moi d’amour qui avait décroché en 1923 le premier Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros. En 1941 nait leur fille, Jacqueline, que vous devez certainement connaitre… Mais on en reparlera plus tard. C’est alors qu’il décide de se lancer dans une carrière solo et qu’il devient l’un des premiers “chanteurs de charme” français – l’équivalent du crooner américain. En tournée, il se fait accompagner par un jeune pianiste, qui deviendra bientôt plus célèbre que lui, Gilbert Bécaud.

Divorcé de sa première épouse, Jacques Pills épouse à New York en 1952 une autre star de la chanson française, Édith Piaf. Leur témoin est la grande comédienne et chanteuse allemande, Marlene Dietrich. Il écrira pour elle « je t’ai dans la peau ». Elle ne l’aura dans la peau que 5 ans puisqu’ils divorceront en 1957.

Et l’Eurovision dans tout ça ?

En 1959, Télé Monte Carlo (eh oui, on l’appelait comme ça à l’époque) décide de se lancer dans le grand bain du concours Eurovision de la chanson. Les dirigeants de la chaine décident de choisir en interne Jacques. Et c’est avec le titre « Mon ami Pierrot » qu’il monte sur la scène de l’ancien palais des festivals le samedi 11 mars 1959. Et on peut dire que son ami ne s’appelait pas Pierrot mais bien Autriche car c’est grâce à ce pays que lui et la principauté évitent le 0 pointé en récoltant un tout petit point.

Mon ami Pierrot, c’était bien le seul ce soir-là !

Mais son histoire avec l’Eurovision n’est pas terminé… Du moins pas directement. L’année suivante sa fille, Jacqueline qui a préféré prendre le nom de sa mère et non le sien part à Londres représenter la France. Et contrairement à son père, elle fera un excellent score… Puisqu’elle gagnera l’édition 1960.

Et après l’Eurovision ?

Les années 60 sonnent le glas de la carrière de Jacques Pills. Les nouveaux rythmes, les nouvelles musiques n’ont plus rien à voir avec ce que le crooner français interprète. Il se retire donc de la scène musicale, et s’installe dans les Landes où il dirige un élevage de 40 hectares de porcs et de volailles. Seul Bruno Coquatrix, dirigeant de l’Olympia fait appel à lui pour la conception de spectacles.

Il meurt à l’age de 64 ans le 12 septembre 1970 et est inhumé au cimetière de Mont de Marsan dans les landes.

Photos : Remi pour l’EAQ/ Les petits frenchies

Vidéo : chaines Youtube de : Jacques Pills / Georgios Symeonidis