Il y a pile un mois, Louane défendait les couleurs tricolores à l’Eurovision 2025 avec maman. Donnée parmi les favorites à la victoire, elle a finalement décroché une belle 7ème place, au goût toutefois amer. Pourquoi le Micro de Cristal s’est-il une fois refusé à la France ?
On dit souvent à l’Eurovision que les petites musiques qui montent sont souvent de bons présages pour le Jour J. Combien de pays ont-ils ainsi vu leur hype monter subitement lors des répétitions avant de se voir récompensés d’un résultat au-dessus des attentes initiales ? L’Autriche et les Pays-Bas en 2014, le Portugal en 2017, Chypre en 2018… Rien de tel pour nourrir l’espoir légitime d’autant que, cette année, la petite musique des derniers jours était bel et bien française.
« Prêts pour gagner ? », « Prêts à accueillir en 2026 ? », « Vous allez gagner », « On croise les doigts pour vous » : pas une seule heure ne s’est écoulée sans que ce type de ritournelles ne nous vienne aux oreilles. Depuis la salle de presse, il ne semblait guère faire l’ombre d’un doute pour beaucoup : là où peu voyaient la Suède l’emporter et beaucoup pensaient que le télévote serait rebuté par la proposition autrichienne, la France semblait le vainqueur de compromis qu’attendait l’édition 2025. Pour preuves, la victoire de Louane au sondage presse du vendredi après-midi et l’attribution du Prix Marcel Bezençon de la presse à la France à quelques heures de la finale. Mais une nouvelle fois, las ! Si les jurys nationaux ont salué la performance de Louane, le public est resté froid devant la proposition de la représentante française, reléguée à la 14ème place du télévote.
L’heure d’un premier aveu : le centre médias et l’eurofandom forment souvent une seule et même bulle déconnectée de l’audience du samedi soir. Quand bien même le classement de l’édition 2025 est, à bien des égards, décontenançant (voir édito du 19 mai 2025), nos dizaines et nos centaines d’écoutes des chansons et des prestations mettent nos regards (trop ?) pointilleux et passionnés en confrontation avec la virginité du regard du grand public qui, pour la plupart, découvre les titres et les prestations pour la première fois le Jour J. Là où ce dernier vote donc sur l’immédiateté de la première impression (et de l’émotion qui en découle), nous, euromédias et eurofans, jugeons les performances avec un œil aiguisé et « expert » (ne voyez surtout aucun orgueil déplacé dans l’utilisation du terme) en décalage objectif avec la vision du primo-découvrant. Ce biais nous invite aujourd’hui à la remise en question et à nous placer davantage du point de vue du téléspectateur « lambda », que nous tendons à oublier.
7ème. Un beau top 10, certes, mais une désillusion pour le camp français, qui visait un top 5 légitime, à aisée portée de main dans une édition de faible facture musicale, où les titres réellement compétitifs étaient objectivement peu nombreux. La délégation avait mis tous les atouts de son côté pour enfin décrocher la sixième étoile qui nous échappe depuis 1977 : une artiste intergénérationnelle ultra-connue en France, une révélation de la chanson en grande pompe au Stade de France, l’un des scénographes les plus expérimentés de l’Eurovision (en la personne du – coûteux – suédois Fredrik Rydman), une couverture médiatique jamais vue pour une participante française jusqu’alors… De l’aveu de la cheffe de délégation 48 heures avant, les fameuses planètes étaient alignées pour dérouler enfin le tapis turquoise à la successeure de Marie Myriam (qui n’attend désespérément plus que ça depuis 48 ans). Las encore ! L’interprète de L’oiseau et l’enfant devra patienter un an de plus avant de pouvoir céder son trône, à son grand dam. Que s’est-il donc passé sur la planète France pour que l’euromonde se joue encore de nous ?
Louane n’a rien à se reprocher
Louane fut une représentante en tous points exemplaire. Dès le départ, elle a fait preuve d’une motivation dans le projet Eurovision rarement vue pour une une artiste de cette trempe, tant celui-ci était intrinsèquement lié à son histoire personnelle et à sa mère disparue. L’artiste voulait participer au concours en son hommage, confortée en cela par des proches qui lui ont conseillé (à raison) de foncer en dépit d’hésitations et de craintes initiales (qui n’en aurait pas face à un tel défi ?). Dès lors, c’est une représentante investie à 100% dans l’aventure qu’il nous a été donné de voir, tant dans le travail effectué auquel elle s’est entièrement consacrée ces derniers mois (repoussant même sa tournée à l’automne-hiver 2025-2026) que dans les « à-côtés » de l’Eurovision. Relation avec les fans (qui ont eu la chance de la rencontrer à deux reprises et même de pouvoir poser avec elle devant l’objectif, contrairement à Slimane dont nous avions été tenus à relative distance), liens avec les autres candidats… Louane a fait montre d’un réel capital sympathie très appréciable, même si ce dernier facteur n’est pas le plus déterminant pour qui découvre une chanson et une prestation pour la première fois le Jour J. Mais un facteur clé tout de même.
L’Eurovision incarnait autre chose qu’un simple concours pour la représentante française : l’occasion pour elle de tourner une page de sa vie pour en écrire une nouvelle, plus lumineuse, plus apaisée, par rapport à son histoire traumatique. Plus qu’une chanson, c’est un moment d’authenticité et de sincérité qu’est venue nous offrir Louane sur la scène de la St. Jakobshalle. C’est avec ses tripes (dans tous les sens du terme si l’on en croit son récit de l’enregistrement en studio) que l’artiste est venue livrer sa vérité et son intimité aux yeux et aux oreilles de l’Europe, mettant à nu ses douleurs et ses espoirs à travers une rhétorique passé-présent-futur : une conjugaison musicale que l’artiste a délivré avec émotion, connectée à sa mère à qui elle demande si, de là-haut, elle « voit tout ici ». Gageons que si cette dernière a vue sa petite Anne réaliser son propre rêve, la maman de Louane peut être fière d’elle, vu la grandeur d’un challenge émotionnel qu’elle a su transcender avec l’art et la manière. Quel plus beau cadeau une artiste pouvait-elle faire à son public ? À l’heure où remporter l’Eurovision nécessite d’être vrai et de partager un storytelling avec le téléspectateur, voilà un atout de plus dans la manche hexagonale, sur le papier.
Car les jurys nationaux ne s’y sont pas trompés en la classant troisième de leur vote derrière les rudes concurrences autrichienne et suisse : Louane a réussi le pari de prestations éblouissantes, d’une parfaite maîtrise vocale, à peine atténuée par l’émotion logique du samedi soir par laquelle elle a su ne pas se laisser submerger. Dans un tableau tout en finesse et en poésie, éclairée par de belles lumières ocre et sable, la représentante française s’est montrée à la hauteur de son expérience de la scène et de son talent. Louane a bossé, et cela s’est vu, s’offrant par la même occasion quelques notes hautes très bien exécutées sur la dernière partie de la chanson, visant à combler le déficit de crescendo et d’envolée initial. Judicieux. D’autant que maman ne faisait pas l’économie de difficultés techniques sur le plan vocal, auxquels l’artiste était peu habituée en termes de tonalité. Ajouté à cela le défi technique de la prestation scénique (250 kilogrammes de liège tombant sur l’artiste trois minutes durant, avec un risque élevé d’avalement), la mission était particulièrement corsée. Mais la représentante française a su faire fi de tout cela pour gravir les montagnes le moment venu.
… Mais alors, pourquoi ça n’a pas marché ?
Telle est la question. Comment la possibilité d’un Micro de Cristal et la quasi-certitude d’un top 5 se sont échouées sur les rives du Rhin ? Loin de prétendre délivrer des vérités sur le sujet (chacun aura son point de vue), voilà quelques pistes de réflexion et d’interrogation à froid. Et si, dans le jeu périlleux du quitte ou double auquel elle s’est livré, la France n’était tout simplement pas parvenue à cerner les attentes du public européen ?
Un problème de connexion ? Si les votes des professionnels semblaient sur le papier acquis (ils l’ont été, bien que 11 pays n’aient tout de même accordé aucun point à Louane), l’enjeu principal pour la France résidait dans la conquête du télévote. L’enjeu était de taille, surtout que le pessimisme ambiant était susceptible d’orienter davantage le public vers les comedy acts suédois et estoniens ou la sulfureuse Erika Vikman, là où Israël était assuré d’un gros score de par une chanson certes taillée pour le top 10, mais surtout du fait d’une sur-mobilisation de la diaspora et de ses alliés, dans le contexte post-attaques du 7 octobre 2023 et conflit à Gaza. Pour aller chercher le public, Louane devait obligatoirement créer la connexion avec les européens, façon Jamala 2016 ou Salvador Sobral 2017, avec des propositions guère des plus euro-compatibles sur le papier. La 14ème place au télévote tend à montrer que ce ne fut pas le cas ou du moins de manière trop éparse, puisque seuls 11 pays ont accordé des points à la France (dont 10 points de la fidèle Arménie), là où la France a été placée en moyenne entre la 12ème et la 13ème place dans le détail des votes du public. Si d’aucuns ont été touchés par la prestation et le message de Louane (qui avait écrit une lettre à l’ensemble des commentateurs – malinx le lynx), trop semblent y être restés de marbre, abandonnant la française au ventre mou du télévote. Tout en reconnaissant la qualité de sa prestation vocale, la mise à distance semblait ainsi rédhibitoire pour un titre aussi personnel et intime, qui repose sur la finesse des mots et de l’interprétation. À rebours de l’indispensable effet attrape-coeurs…
Une prestation trop sobre et trop symbolique pour l’Eurovision ? Et si le point de départ du manque de connexion résidait dans la mise en scène ? Il n’y a rien à redire sur une esthétique reposant exclusivement sur une Louane livrée au regard de l’Europe, le sable s’écoulant pour figurer le temps qui passe (pour ne pas dire qui file ou qu’il reste). Une scénographie épurée en phase avec le fil conducteur d’une chanson qui, au contraire, aurait pu être dénaturée par un excès de pathos dans sa mise en images, un écueil judicieusement évité. Mais les exigences d’une compétition internationale imposent d’accrocher le regard du téléspectateur : ce dernier n’aurait-il pas été trop dérouté par l’excès de sobriété d’une prestation trop métaphorique ? Si ce n’est pas la première fois que la France joue la carte du tête-à-tête (à tel point qu’elle en est devenue la spécialiste européenne), trois minutes durant lesquelles Louane évolue autour d’un filet de liège qui s’écoule et d’une mini tornade finale n’ont-elles pas offert un rendu télévisuel trop long et trop monotone au téléspectateur ? Une prise de risques partagée par la Suisse, dernière du télévote malgré un sublime plan-séquence cinématographique là où, inversement, le tête-à-tête en noir et blanc de JJ nous faisait naviguer dans les remous d’une pleine mer tempétueuse. Avec le redoutable jeu de jambes estonien, le sauna suédois ou l’extatique micro finlandais en face, le message de la scénographie de Louane semble avoir été trop peu perceptible pour le téléspectateur non-francophone.
Un titre trop franco-français et pas assez accrocheur ? Dans une avalanche de titres comiques et de propositions pop très génériques, une ballade émergerait forcément au télévote. En cela, maman bénéficiait de l’atout de son ordre de passage (24ème après un intermède de 5 minutes) et de son statut de ballade grand public de la dernière partie de soirée (même si on a sous-estimé l’impact de la power ballad grecque). En dépit d’un texte personnel et de jolies qualités musicales, le titre était-il suffisamment accrocheur à la première écoute pour imprimer dans l’esprit des européens ? C’est l’un des points de doute que certains d’entre nous (dont moi) avions soulevé à la découverte du titre de Louane le 15 mars dernier, tant ce dernier est classique dans le style et souffre d’un déficit d’envolée dans sa composition (au contraire de Mon amour ou de l’entêtant Voilà). Avec un enchaînement de 26 finalistes, l’Eurovision impose de marquer et de se démarquer : il faut capter le téléspectateur dès la première note. L’absence de toute promotion en radio et le faible nombre d’écoutes en streaming – malgré la notoriété de Louane et le large relais médiatique de sa participation – semblent synonymes d’une accointance moindre du public avec la chanson. Surtout, le thème de la mère est-il, au fond, si universel que cela s’agissant de l’Eurovision ? Au-delà des mères, souvent touchées par la beauté de la déclaration, a t-il réellement parlé aux 15-24 ans réunis devant leur téléviseur, qui ont été 60,4% à regarder le concours sur la tranche d’âge ? Nous rappelant l’échec d’Axel Hirsoux avec Mother en 2014, cela peut se questionner d’autant plus.
Rendez-vous en 2026
Une chose est sûre : depuis quelques années, France Télévisions et la délégation investissent dans le concours comme rarement auparavant. La France veut gagner l’Eurovision et cela se sent, en cela aidée par la volonté de sa médiatique cheffe de délégation Alexandra Redde-Amiel et celle de la PDG de France Télévisions Delphine Ernotte-Cunci (par ailleurs présidente de l’UER). Pour preuve : sur les cinq dernières éditions, la France a réalisé deux top 5, pour un total de trois top 10 incluant la 7ème place toute fraîche (et sévère) de Louane. Une série inédite depuis trente ans, puisqu’il faut remonter au début des années 1990 pour retrouver pareil enchaînement. De quoi remettre la France au premier plan du concours et en refaire l’un des pays moteurs, dont la communauté paraît aujourd’hui attendre la victoire. Le vent semble enfin tourner après de (trop) nombreuses années d’errance passées, ce dont témoignent des audiences télévisées et sociales records (5.7 millions de téléspectateurs en 2025), notamment chez des jeunes générations longtemps déconnectées du concours, sans parler de la couverture médiatique inédite et de sa nouvelle focale de traitement du concours, à rebours du « kitsch » et du « ringard » dont nous a longtemps abreuvé la presse française. Autant de signaux positifs qui redonnent foi en la capacité de l’Eurovision à conquérir une population française trop longtemps rétive à son encontre.
Ayant judicieusement abandonné le format de la sélection nationale et doutant fortement qu’elle y revienne tant qu’elle ne pourra pas proposer un format digne de ce nom et aligner un casting à la hauteur de ses ambitions, Alexandra Redde-Amiel poursuit depuis récemment une politique de grands noms inédite. Là où les artistes confirmés et expérimentés au sommet de leur carrière fuyaient jusqu’alors un concours à l’image dévaluée en France (la liste des refus est longue), ils sont aujourd’hui prêts à participer à l’Eurovision – ou n’y ferment plus la porte a minima. Un revirement historique pour un pays qui, longtemps, a fait le choix (forcé ?) de candidats sans expérience (et aux carrières sans lendemains) ou d’artistes de niche issus de scènes musicales alternatives, même si la période 2016-2018 résonnait déjà comme l’amorce d’un renouveau (alors confronté à l’absence de moyens). Il sera peut-être difficile de capter chaque année des noms aussi implantés que ceux de Louane ou Slimane, mais le vivier de potentiels participants au concours s’étoffe au fur et à mesure que l’Eurovision s’implante en France (Santa, Kendji Girac…). Nul ne peut désormais nous interdire de rêver à celles et ceux qui pourraient porter les couleurs de notre pays dans un futur proche (Juliette Armanet, si tu nous lis…).
Et si on faisait bouger l’Europe ?
Le regard est désormais tourné vers l’édition 2026, avec un enjeu de taille : décrocher enfin la sixième étoile et ramener la coupe à la maison. Mais avant, la délégation française ne pourra pas faire l’économie d’interrogations autour de l’échec relatif de Bâle : questionner les limites actuelles, c’est se donner autant d’atouts pour l’avenir. S’il n’y a, certes, pas de formule magique pour gagner l’Eurovision et qu’un alignement des planètes est indispensable (ainsi le dit à raison ARA), il faut avant tout une recette à la base solide, autrement dit LA chanson qui accrochera l’oreille des européens dès la première écoute. Alors que la France a jusqu’ici joué la stratégie (pas si bête) des jurys – qui lui a réussi en 2024 et en 2025, il s’agira désormais de partir à la conquête du public, dont nul ne peut faire l’économie dans la quête du Micro de Cristal. Un précieux soutien qui a fait défaut cette année, mais qui fut au rendez-vous en 2021 et en 2024, Barbara Pravi et Slimane ayant respectivement terminé à la troisième et à la quatrième places du télévote (avec un score au public supérieur à celui des jurys dans le cas de l’interprète de Mon amour). Mais pour séduire l’audience, il faut aller la chercher de manière plus explicite que cette année.
Elle l’a évoqué en interview dans l’EAQ juste avant son départ pour Bâle : entre les lignes, la cheffe de délégation semble convaincue qu’une ballade à la française permettrait à notre pays de l’emporter, en réponse aux attentes des européens. Mais France 2 aurait tort de se priver de la richesse de notre scène musicale urbaine et pop, surtout qu’un trop plein de ballades pourrait, à force, lasser le public européen (la 14ème place de Louane n’en serait-elle d’ailleurs pas un premier signe ?). C’est sans doute avec des ballades que nous avons réalisé nos meilleurs résultats ces dernières années, mais c’est avec des titres pop que Jessy Matador a accroché la 8ème place du télévote (à 10 petits points du top 5) en 2010 (même si pas sûr que ce soit le meilleur exemple artistique…) et qu’Amir a terminé 6ème de l’Eurovision en 2016, avec un J’ai cherché devenu un (euro) tube. Surtout qu’au vu du contexte international, les européens pourraient bien se détourner des ballades tristes pour mieux se changer les idées en musique. Bien malin toutefois celle ou celui qui saura à l’avance ce dont aura envie l’audience européenne le grand soir : de danser ou d’être touché. Ce serait oublier l’essence d’une victoire à l’Eurovision : LA chanson, et qu’importe le style du moment qu’elle imprime l’esprit des européens.
Crédits photo : Sarah-Louise Bennett | UER
Et si le problème de la délégation française à l’Eurovision était qu’elle veut trop gagner ? C’est à dire qu’en s’efforçant de vérifier qu’on coche bien toutes les cases qui sont sensées nous faire gagner, est-ce qu’on ne passe pas à côté de l’essentiel ? Pour moi, la proposition de La Zarra en 2023 illustre parfaitement ce risque. Je me souviens qu’à l’époque, ici, je lisais que « Evidemment » avait tout ce qu’il fallait pour gagner ; une interprète de talent, un composition punchy, une coloration très française chic, une scénographie ambitieuse… et pourtant, la prestation de La Zarra m’a toujours laissé de glace. Je la trouvais artificielle, sans aucune spontanéïté ou sincérité. A l’inverse, même si je n’ai jamais aimé « Voilà » et ne l’aime toujours pas, je dois reconnaître que Barbara Pravi habitait sa chanson. Normal, c’est elle qui l’avait composée et écrite ! Dans le cas de « Maman » de Louane, si elle a écrit les paroles, la composition a été confiée au compositeur attitré d’Angèle et ‘faiseur de tubes » selon la presse spécialisée, Tristan Salvati et personnellement, je trouve que la collaboration n’a pas vraiment matchée.
Pour moi, la meilleur proposition française de ces dernières années reste « Mercy ». Certes, ce n’était pas une chanson qui pouvait gagner car l’electropop n’est pas forcément un genre très grand public et la chanson s’adressait avant tout à un auditoire francophone (texte en français assez subtil et allusif, pas facilement traduisible au mot à mot et qui touche le cerveau plutôt que le cœur, si je peux me permettre cette approximation physiologique), mais c’est la chanson dont je reste le plus fier en tant que Français.
Mais surtout, les chansons qui ont réussi à conquérir les spectateurs qui télévotent sont, me semble-t-il, des chansons interprétées par leurs auteurs-compositeurs (« Arcade », « Zitti e buoni », « Shum », « Stefania », « Cha Cha Cha », « Rim Tim Tagi Dim »…).
C’est un peu dépassé dans le format de l’Eurovision, les interprètes talentueux qui chantent des chansons écrites ou composées par des auteurs ou des compositeurs de génie (les grandes victoires françaises des premières années du concours). Maintenant, j’ai l’impression que ce qui est recherché, ce sont surtout des artistes qui amènent leur univers sur scène.
Une publication d’un compte Instagram d’un fan de l’Eurovision, a demandé a l’IA, qui prédit 3 victoires pour la France; pour 2030, 2047 et 2066 !
Je suis persuadé qu’il n’y aura aucun réel engagement de la délégation française en 2026, ils ne se donneront pas les moyens d’essayer de gagner comme cette année. Ce sera un représentant neutre, gentillet.
N’oublions pas que 2026 pour la France sera l’édition qui amènerait à organiser le concours en 2027, en plein coeur d’une élection présidentielle qui s’annonce d’ores et déjà tendue.
La délégation voulait absolument ramener la victoire cette année pour organiser l’an prochain avant le lancement du prochain tournant politique.
Voici un très beau duo entre Zoë Mè la candide suisse de l’ESC 2025 et Louane, la reprénsante française qui reprennent le titre « Voyage »
Quelle belle harmonie et c’est très touchant !
L’ année prochaine, elles posent leur candidature pour représenter la France en duo. Une 2ème et une 3ème qui s’ associent peuvent espérer une 1ère place coté jurys. Avec un peu de chance, l’ avance sera suffisante pour rendre difficile aux autres les chances de nous doubler.
Merci pour cette analyse.
C’est quand le Quorovision ?
Un peu de patience, c’est pour bientôt 🙂
Charlotte Cardin, Pierre Garnier , Marine, RIDSA….
Les jurys sont neutres mais pour le télévote, les copains d’ abord. Depuis que le vote est en 2 parties, on a le résultat détaillé du vote des jurys mais pas celui du télévote où il est annoncé seulement le nombre de points total. Il serait préférable de ne pas savoir le vote complet du télévote. Quand il n’ y a qu’ un pays yougoslave en finale, on sait que les autres lui donne 12 ainsi que la Suisse et l’ Autriche qui donnait régulièrement leur vote à l’ 1 d’ entre eux.
Notre principal ami est l’ Arménie. La première année où le vote était en 2 parties, nous étions 3ème coté jurys et 8ème coté télévote. Un seul jury nous a donné 12, l’ Arménie. Vive l’ amitié franco-arménienne. Quand l’ Arménie gagneront et l’ organisera, nous serons surement bien accueilli. Je souhaiterais connaitre la gastronomie.
Oui, la chanson de Louane était moins impactante que celle de Slimane l’année dernière (laquelle -la chanson hein ! – m’a donné les poils dès la première écoute). « Maman » est une belle chanson bien exécutée et bien interprétée. Il n’y a rien à y redire. Le public a boudé les chansons en français alors qu’elles étaient dans le top 10 des jurés.
On le dit, on le redit il n’y a pas de martingale à l’Eurovision. Parfois le public reconnaît les qualités artistiques, d’autres fois il passe à côté. Il peu apprécier une contre-proposition un jour et la snober le lendemain. Les planètes sont alignées une année et la suivante ce qui a cartonné la précédente fait un flop. On peut arriver 20ème au concours et être streamé plus de 2 milliards de fois (Rose Linn « Snap » pour la Géorgie en 2021). Le niveau qualitatif général peut rebattre les cartes d’une édition à l’autre.
D’après moi, il y a une seule chose sur laquelle il ne faut pas se tromper. C’est la cohérence entre la scénographie et la chanson. Alors oui, je constate qu’il arrive que le public se laisse éblouir par le ramdam, la pyrotechnie et les acrobaties. Mais je crois qu’une scénographie qui valorise la chanson, son histoire, qui universalise son message est la moindre des attentes. La France commence à le comprendre. Une telle approche aurait certainement donné un meilleur résultat à « Mercy » de Madame Monsieur. Un cas d’école me semble-t-il.
Arménie 2022 pas Géorgie 2021 pour Snap 🙂 Belle journée à toi.
Me concernant, je pense que l’on gagnera le jour où l’on sera plus modeste sur tous les points (délégation, fans, français etc).
En France on a trop tendance à croire que tout ce qui est français est exceptionnel et supérieur aux autres pays. Et je reste persuadé que c’est ce qui a coûté la victoire à Slimane : sa prétention exacerbée.
Chercher à gagner oui, partir en croyant que l’on a gagné d’office non.
Et son soit disant message de paix à Slimane qui n’était pas nécessaire. Il se sentait coincé car sa chanson venait de 2 franco-israéliens … Il n’avait qu’à le garder pour lui son message.
Je pense PDB que tu es très dur dans ton analyse. Il n’y a jamais d’interprétation d’origine maghrébine représentant la France qui ont gagné le concours. La seule interprète ayant un lien avec un lien avec le Maghreb est Loreen et elle représentait la Suède. Amina qui était tunisienne a terminée à égalité de points en 1991 avec Carola (Suède), Slimane a rerminé 4e et son message de paix était le message le plus neutre possible qui pouvait être donné. Il y en a assez de soit disant fans qui véhicule des idées toxiques et xénophobes. Voir les propos qui ont été tenus à l’encontre de la chanteuse norvégienne qui chantait sa chanson avec des couplets en swahili ( j’ai lu des remarques sur « l’Africa-vision » de la part de fans de partis très à droite) ou des remarques désobligeantes sur le chanteur néerlandais qui parlait le français cette mais son pays d’adoption était les pays bas. Assez aussi d’interventions de politiciens qui veulent une chanson 100 % en francais . Ce sont des imbécilités rétrogrades et la politique doit se tenir très loin du concours. Cette attitude est une attitude de nationalisme stupide.
Ceci est un coup de gueule de ma part. Je pense que le concours n’a pas besoin de pression politique pour qu’il se déroule en paix et intéresse le public .
Où ai-je véhiculé des idées toxiques et xénophobes ??
Je vomis les extrêmes d’une part et d’autre.
De plus, je ne parle pas des origines de Slimane.
Je parle de son message que j’ai trouvé ambiguë et opportuniste par rapport à la situation géopolitique. Comme tu le dis, il était un chanteur d’origine maghrébine mais avec une chanson composée et écrite par deux franco-israéliens, et pour moi il n’était pas le mieux placé pour un tel discours non neutre. Je reste persuadé que cela lui a coûté des points.
Je pense la même chose de la représentante du Luxembourg qui s’est sentie obligée de notifier qu’elle était israélo-luxembourgeoise, et qui a dédicacé sa chanson à son frère militaire dans Tsahal. Alors oui elle a eu les 12 points d’Israël mais combien de points non attribués cela lui a-t-il coûté ?!
Au concours Eurovision il vaut mieux parfois se taire, surtout en ce moment. Et attention je ne dis pas qu’il faut renier ses origines, il faut juste savoir doser ses propos lorsque l’on est concurrent en ces moments plutôt conflictuels.
Au passage, je suis le premier à condamner les propos haineux quels qu’ils soient.
Il faudrait remettre les choses dans leur contexte. Le message de Slimane n’était rien d’autre qu’une tentative de calmer les esprits tellement l’ambiance était tendue dans les coulisses l’an dernier. De nombreuses délégations ont été harcelées par la chaîne israëlienne, le candidat des Pays-Bas a été disqualifié, ce qui a rendu l’atmosphère très anxiogène dans les coulisses. La chanteuse italienne a aussi tenté de calmer les esprits en chantant Imagine dans les coulisses. Si bien que le conseil principalement donné par les artistes du cru 2024 était « Consultez un thérapeute » là où avant c’était « Amusez-vous et profitez du moment ».
Oui enfin ça c’est la version/rumeur de la représentante irlandaise, du représentant suisse, de la représentante portugaise, du représentant néerlandais, de la représentante grecque, du représentant lituanien et de leurs 1 ou 2 acolytes de comptoir … Et puis n’oublions pas que l’irlandaise a fait tout un pataquès à l’annonce de la qualification d’Israël le jeudi soir hein …
Je suis allée voir du côté de Youtube, Reddit ou même de Twitter pour essayer de comprendre le boycott de la France de la part du public. J’y ai vu des propos assez choquants genre l’explosion de sable vu comme un « gros pet » et qui aurait fait pouffer de rire les « casuals » plutôt que les émouvoir. Quelqu’un qui verrait la prestation pour la première fois a normalement peu de chances de lier ce plan à un pet. Mais en y réfléchissant bien, c’est quand même étrange que personne dans la délégation française qui peut voir les répétitions en vidéo n’ait pu songer à une telle éventualité qui pourrait donner du grain à moudre aux détracteurs de la France et donc suggérer une légère modification de certains plans de caméra. Autant je suis 100% pour que l’artiste ne lise pas les commentaires sur les réseaux sociaux pour se préserver, autant sa délégation et l’équipe technique ont le devoir de regarder un minimum ce qui se dit là-bas en ne retenant évidemment que les critiques constructives. Après peut-être qu’ils l’ont vu mais qu’ils n’avaient pu faire de modifications pour des raisons qu’on ignore et ça ce serait franchement dommage.
J’ai mon avis sur la question. je pense que la France a fait un excellent choix en envoyant Louane à Bâle avec sa belle chanson « Maman », sur ce point, on ne peut rien reprocher à qui que ce soit. Tout a été mis en oeuvre pour tenter de plaire au plus grand nombre, grâce au talent et à l’interprétation très touchante de Louane.
Néanmoins, je pense que ce titre « Maman » qui est une chanson émouvante et sincère était peut-être trop introspective pour captiver un large public européen. Les chansons gagnantes de l’Eurovision ont souvent des mélodies accrocheuses et des messages universels et c’est sans doute une des raisons, le message n’est tout simplement pas passé. La chanson manquait probablement d’un refrain plus mémorable pour parvenir à marquer les esprits. De plus, on le sait, les votes peuvent être influencés par des dynamiques politiques et culturelles entre pays.
Voici ma conclusion, cependant, une 7ème place reste très honorable et la France a selon moi, toujours autant de chance de gagner l’Eurovision prochainement, par exemple l’année prochaine.
Par conséquent, je pense qu’il faudrait d’abord trouver la bonne chanson qui aura un très gros potentiel de plaire mais aussi l’artiste qui la défend avant de vouloir absolument prétendre à une future victoire. Mais pour ça, j’estime que le public français devrait pouvoir donner son avis, c’est pourquoi, j’espère que la délégation française organisera une sélection nationale en 2026.
Pourquoi ne pas revoir certains artistes comme Juliette Moraine (avec une chanson plus punchy que Pourvu qu’on m’aime) c’était un univers musical sympa et qui pourrait marcher ou bien une personnalité bien trempée (pas une diva de «supermarché» mais une militante au bon sens du terme) avec un bel univers et une chanson bien «vécue par l’artiste dans son interprétation » comme celle de Barbara Pravi.
Louane vivait très bien sa chanson et son interprétation mais il lui manquait un petit plus !
Souvenons nous que Marie Myriam était très bien dans l’univers de la chanson de Jean Paul Carat et qu’elle démarrait sa chanson à capella ! Nouveauté à l’époque et qu’elle faisait transparaître une certaine émotion très palpable.
La mise en scène est aussi importante et celle de Barbara Pravi était simple, présentait la chanteuse comme «fragile » et vulnérable et la chanson prenait aux tripes même si on n’en « saisissait pas la langue».
Ce sont ces choses auxquelles il faut réfléchir je pense.
Dès le début j’ai pensé qu’il manquait quelque chose d’impactant dans cette ballade pour le public. Les européens n’ont pas compris le message de chanson avec cette mise en scène (comme pour « Mercy » en 2018). Les italiens sont plus malins, ils mettent des traductions ce qui permet au public d’être plus facilement touché (en 2018 et 2025)
Très belle Analyse, au départ je me suis dit la chanson est passée trop tard ds la soirée avec le televote qui commence dès la premiere chanson maïs bon l’explication serait trop facile ..la moyenne d âge de vie chez l’homme étant de 80 ans il me reste une vingtaine d années pour assister à la victoire de la France hi hihi