Alors que le processus de candidature à l’accueil de l’Eurovision 2025 suivait son cours, Bâle était la seule à ne pas avoir dévoilé publiquement sa carte financière. C’est maintenant chose faite, et mieux encore : les fonds publics viennent d’être approuvés.

Le Grand Conseil de Bâle-Ville s’est réuni hier pour débattre du budget alloué par le canton1 pour l’organisation de l’Eurovision 2025. Ce dernier a fait l’unanimité parmi l’ensemble des partis politiques représentés dans l’organe législatif cantonal, et quasi parmi les élus, puisqu’il a été adopté avec 87 voix pour et 4 voix contre. Le budget voté par le canton de Bâle-Ville s’élève à un montant brut de 37,46 millions de francs suisses, soit la coquette somme de 40 millions d’euros ! Une somme record si on a la compare aux apports bien plus modestes des municipalités de Turin (5 millions d’euros), Liverpool (2,3 millions d’euros) ou encore Malmö (2,5 millions d’euros).

Concrètement, le total net des dépenses devrait s’élever à 35 millions de francs (37,3 millions d’euros), destinés à couvrir les frais d’infrastructure, de sécurité, de transports ou encore d’hébergement indispensables à l’organisation de l’Eurovision. Ce montant tient compte d’une déduction des recettes attendues, soit 2,5 millions de francs (2,67 millions d’euros) de rentrées qui devraient être issues de l’Arena Plus. Cette dernière accueillera des milliers de fans au sein du St Jakob Park, où ils pourront suivre la retransmission télévisée du show. Les coûts de l’Eurovision Village (organisé dans les halles de la Foire de Bâle, ainsi que l’Euroclub d’ailleurs) seront quant à eux supportés par Swisslos, la loterie alémanique suisse. Président du Conseil d’État de Bâle-Ville, Conradin Cramer s’est dit optimiste quant à la rentabilité de l’Eurovision 2025, considérant que l’accueil du concours représente « une plus-value gigantesque » à même de toucher des millions de personnes et de montrer la capacité de la ville à organiser de grands événements.

Si le vote unanime du budget est une preuve du soutien des élus bâlois à l’accueil de l’Eurovision 2025, l’heure de souffler n’est pas encore venue pour autant. Décidée à remettre en cause les fonds publics allouées, l’Union Démocratique Fédérale (UDF) de Suisse, parti de droite évangéliste fort engagé contre l’accueil du concours (et non représenté au Parlement cantonal)2, a engagé une campagne visant à déclencher un référendum sur le budget du concours. Si le seuil des deux mille signatures est atteint, les fonds votés par les députés bâlois seront soumis à référendum le 24 novembre prochain, ce qui suppose un risque de rejet de la population. Le pire cas de figure possible si l’on considère l’impact d’un rejet du budget sur l’avancement de l’organisation et sachant que l’annonce d’un référendum des Jeunes UDC aurait été l’une des raisons de l’échec de Genève à l’accueil de l’Eurovision 2025 selon la presse suisse. Le Président du Conseil d’État de Bâle-Ville se veut toutefois confiant quant à l’enthousiasme de la population bâloise pour l’organisation du concours sur son territoire.

Rendez-vous sur l’EAQ pour les dernières informations sur l’organisation de l’Eurovision 2025 !

  1. Bâle ne dispose pas d’administration municipale : pouvoir exécutif et législatifs sont assurés par le canton de Bâle-Ville ↩︎
  2. https://eurovision-quotidien.com/eurovision-2025-quatre-villes-officiellement-candidates/ – mise à jour du 10/07/2024 ↩︎