Les répétitions de la première demi-finale reprennent ce matin. Voici l’horaire de ce dimanche 5 mai :

  • 9h40 – 10h10 : Belgique
  • 10h20 – 10h50 : Géorgie
  • 11h – 11h30 : Australie
  • 11h30 – 12h30 : Pause
  • 12h40 – 13h10 : Islande
  • 13h20 – 13h50 : Estonie
  • 14h – 14h30 : Portugal
  • 14h30 – 14h50 : Pause
  • 15h – 15h30 : Grèce
  • 15h40 – 16h10 : Saint-Marin

À nouveau, cet article sera mis à jour, au fil des publications. Vous y retrouverez les photos et les vidéos des répétitions, ainsi que mes commentaires personnels (qui n’engagent que moi). Nous vous souhaitons  déjà une excellente journée. Profitez-en bien et surtout, faites-nous part de vos impressions et de vos commentaires !

BELGIQUE

Comme l’a si bien dit un commentateur sur Twitter : Love Love Peace Peace – Step 2 : drums! There has to be drums! La délégation belge reprend la mise en scène proposée à The Voice enquillant quelques clichés eurovisionesques. Pourquoi des tambours et des batteurs ? Pourquoi pas, apparemment, puisque nous sommes à l’Eurovision. Cela n’enlève rien à l’ensemble, mais cela ne lui apporte pas grand chose non plus. Cela meuble visuellement, avec une certaine redite de propositions antérieures.

Je regarde Eliot et fatalement, je pense à Amel Bent : Moi, je lèverai le poing / Encore plus haut, encore plus loin. Un geste signature plutôt artificiel, qui lui aussi n’ôte rien, mais n’apporte rien non plus. Reste cet étrange costume de scène, qui semble sorti d’un vestiaire d’usine aéronautique. A-t-il une utilité ? S’ouvre-t-il pour une surprise bienvenue ? Mystère… Côté vocal, là par contre, rien à redire. Eliot a trouvé son équilibre et porte à merveille son morceau.

Bref, beaucoup de points d’interrogation au terme de ce court extrait et de ces premières images. Il doit y avoir derrière tout cela un concept qui m’échappe encore et que je ne comprendrai que le moment venu. Mais en l’état, WU et son interprète me semblent assez bons que pour décrocher leur qualification.

GÉORGIE

Voilà un visuel épique et remarquablement beau. J’ai été captivé dès les premières images et le court extrait m’a convaincu : ce sera superbe à l’écran. De ce que l’on entend, Oto reste vocalement impérial. Il chante divinement bien, c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été élu par les téléspectateurs géorgiens. Reste que son visage n’est guère engageant. Quelle ménagère sera-t-elle séduite par ce minois brut en souffrance ? J’ai quelque doute à ce sujet. Mais j’en conviens : cette attitude colle au plus près au morceau, au message et aux émotions ressenties. Il n’allait certes pas la jouer « Prosper-youp-la-boum ». Un bon point pour la cohérence.

Reste la chanson en tant que telle. KOG est une ballade qui vous prend aux tripes. Du moins qui est censée vous prendre aux tripes. Les amateurs du genre seront ravis, aux anges. Les autres resteront fermés comme des huîtres. La question finale est donc celle-là : Oto parviendra-t-il à toucher un grand nombre de téléspectateurs. À titre personnel, j’en doute. Je trouve cet ensemble peu attractif et séduisant. Spontanément, je pencherais donc pour une élimination. À confirmer au terme de la journée.

AUSTRALIE

Oh oui ! Oh oui ! Encore ! Encore ! J’adore ! Voilà la toute première répétition qui m’emballe entièrement, complètement, absolument. Donnez-moi mon téléphone, ouvrez la ligne et je voterai jusqu’à épuisement de mon forfait. La délégation australienne a eu l’excellente idée de modifier la mise en scène, tout en reprenant les éléments clés de son succès. L’ensemble est à présent passé du kitsch au camp, pour un mieux. Cela s’annonce à la fois réussi et inédit. De même, le costume de Kate est meilleur, plus sobre, plus beau, plus élégant, tout en conservant une petite dose d’extravagance et cette mémorable couronne.

Vocalement, la chanteuse survole la compétition. Nous avons bien affaire à une professionnelle du la scène lyrique. ZG est une chanson surprenante et mémorable. L’ensemble laisse l’impression d’un numéro de comédie musicale new yorkaise, un excellent numéro, rodé et pensé. Cela devrait passer sublimement à l’écran. L’Australie me semble déjà en finale, bien partie pour marquer les esprits et se hisser tout en haut du classement général. À juste titre, selon moi. Seul bémol : elle est aussi partie pour figurer dans les compilations des contempteurs du Concours, car cela reste malgré tout d’une extravagance typiquement eurovisionesque.

ISLANDE

Nombre de lambdas regardent l’Eurovision pour cela : de la folie, de la démence, de l’incroyable, de l’inédit, de l’ébouriffant, assaisonné d’un soupçon de décadence et de provocation de salon. L’on frissonne à bon compte et l’on vote, bien que de mémoire, il s’agisse tout de même de la proposition la moins familiale que j’ai vue au Concours. La délégation islandaise propose une nouvelle mise en scène et d’autres visuels, qui collent cependant de près au concept. À nouveau, l’ensemble est pensé, solide et cohérent. Vocalement, nos amis d’Hatari sont excellents.

Hms conserve son impact fort et immédiat. Impossible d’oublier ces trois minutes, impossible même de se les ôter des yeux. Tout ce qui est nécessaire pour s’imposer, le moment du vote venu. Je pronostiquerais donc une belle qualification et une belle place en finale, autour de la dixième. Certes, de nombreux téléspectateurs seront heurtés, rebutés, voire dégoûtés. Mais comme le système ne permet pas de voter « contre » une proposition, leur impact devrait être nul. Hatari trouvera son public, ne fût-ce que pour leur originalité. Voilà un élément capital à ajouter au crédit de l’Islande : ceci est du jamais vu encore au Concours. Et le jamais vu récolte souvent un franc succès.

ESTONIE

Évidemment, sans la réalité virtuelle et les effets spéciaux, l’on ne voit pas grand chose. D’après les commentateurs sur place, les aspects techniques de la mise en scène posent problème. La délégation estonienne aurait encore du pain sur la planche (« du travail au magasin », comme l’on dit en néerlandais). Impossible donc de prononcer le moindre jugement à cet égard.

Quant au reste, Victor reste égal à lui-même. De l’extrait proposé, c’est vocalement convenable, pour ne pas dire moyen. Victor a atteint son maximum. Je doute qu’il puisse aller plus loin. Storm, de son côté, reste une suédoiserie, une bonne suédoiserie, une suédoiserie quand même. Contrairement à la proposition islandaise, elle n’effraiera personne. Touchera-t-elle suffisamment de personnes à travers l’Europe et l’Australie ? Sans doute. Mais je suis plus dubitatif quant à l’aspect mémorable de ces trois minutes. Nous le voyons : il y a plus marquant. À confirmer avec le produit fini et complet.

PORTUGAL

CONNNAAANNN !!!! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu, il s’est déguisé en sauterelle ! Voilà mes premières pensées. Quant au reste, à part cette débauche de satin vert, l’ensemble est une reprise du Festival da Canção. Rien de nouveau sous le soleil de Tel Aviv. Ce costume vert-vert est-il meilleur que le trumeau blanc du FdC ? Disons qu’il n’est pas pire. J’ai tout de même la nostalgie du masque facial doré, qui ajoutait un cachet antique au visage de ce cher Conan.

Vocalement, le chanteur est toujours aussi remarquable. Le visuel est beau. La discussion portera sur Telemoveis en tant que telle. Cette chanson parlera-t-elle au public universel ? Elle passera au-dessus de bien des têtes, c’est fatal. Mais les amateurs de propositions alternatives et avant-gardistes s’y rallieront, de préférence à la chanson slovène, plus inerte et plus froide. En ce qui me concerne, j’adore. Il m’est donc difficile de prendre du recul pour juger de l’ensemble. Je pronostiquerais tout de même une qualification, car je ne vois pas dix propositions plus réussies, plus intrigantes et plus mystérieuses que celle-ci, dans cette première demi-finale.

GRÈCE

Comme c’est beau ! Je suis fasciné par la beauté de ce visuel et l’élégance de cette mise en scène. Je brûle d’impatience de la découvrir entièrement, car ces quelques images sont à la fois prometteuses et insatisfaisantes. Je voudrais en voir plus ! La délégation grecque regagne un empyrée artistique, après plusieurs années de balourdise et d’errance. L’Eurovision devient ici de l’art télévisuel. Certains commentateurs parlent de « tableau » au sens de « peinture ». Je suis d’accord avec eux : cela s’apparente à un montage pictural de premier ordre.

Katerine, elle aussi, tutoie les sommets, quant à sa prestation vocale. Elle aura connu quelques incidents de parcours, mais en aura retenu les leçons. De toute façon, à part les Eurofans les plus endurcis, personne ne saura que des crapauds sont sortis de sa gorge, un soir d’avril à Amsterdam. BL était une excellente chanson, elle est ici sublimée dans un écrin de fleurs. Quant à moi, l’ensemble m’évoque l’entrée triomphale d’Elizabeth Taylor dans Rome, dans le Cléopâtre de 1963. À mon avis, Katerine avance à marche tout aussi triomphale vers la finale et un excellent classement. Décidément, que j’aime la Grèce qui gagne à l’Eurovision !

SAINT-MARIN

Il faut vraiment tendre l’oreille pour entendre Serhat. Dans ce court extrait, sa voix est noyée sous la musique et les prestations de ses choristes. Se ménage-t-il ? Tente-t-il d’échapper aux fausses notes qui lui collent aux cordes vocales ? Impossible de juger clairement l’aspect vocal de cette première répétition. Ce qui n’est guère un bon signe en soi…

Quant à la mise en scène, elle est simplissime. Le visuel a l’air plus construit, mais ne rendra complètement qu’à l’écran. Encore une fois, difficile de se prononcer. Néanmoins, petite moue dubitative. SNNN est une chanson bien rigolote en mars. Mai arrivé, je m’en suis lassé. Sous réserve d’une surprise magistrale lors de la découverte du rendu final, je ne suis ni enthousiaste, ni optimiste. Il y a définitivement mieux dans cette première demi-finale, sur les plans musicaux, artistiques, vocaux, visuels, scéniques et eurovisionesques. Ma balance penche donc du côté de l’élimination.

CONCLUSION

Comme attendu, la seconde moitié de cette première demi-finale s’annonce nettement plus intéressante et enthousiasmante que la première. Aujourd’hui, j’ai été ébloui par les propositions grecque et australienne. Impossible de se passer d’elles en finale. J’ai beaucoup aimé les propositions islandaises et portugaises, moins surprenantes en soi, mais excellentes. Pour le reste, rien ne m’a d’emblée rebuté. Mais petite moue dubitative quant aux propositions géorgienne et saint-marinaise. À confirmer.

Ceci étant dit, si je reprends mes impressions d’hier et sur base des extraits partiels dont nous disposons, je qualifierais spontanément Chypre, la République Tchèque, la Hongrie, l’Australie, l’Islande, le Portugal et la Grèce. J’éliminerais spontanément la Finlande, la Slovénie, le Monténégro et Saint-Marin. Restent trois places à partager entre la Pologne, la Biélorussie, la Serbie, la Belgique, la Géorgie et l’Estonie. Choix bien difficiles en perspective… Pour l’heure, je dirais Serbie, Belgique, Estonie, mais sans certitude aucune.

La compétition s’annonce bien rude, cette année encore. Ce qui rend l’Eurovision d’autant plus attrayant et passionnant à suivre. Les contempteurs du Concours négligent systématiquement son aspect compétitif, alors qu’il transforme une soirée de chansons en moment de vie épique et étourdissant. Mais enfin, margaritas ante porcos

Sur ce, je vous remercie infiniment pour votre fidélité et vos nombreux commentaires. J’espère que vous avez passé un excellent week-end en notre compagnie, que vous vous êtes bien amusés et que votre attrait pour l’Eurovision a encore crû (si cela est possible). Je vous retrouve demain sans faute (mais obligations professionnelles obligent, la mise à jour sera plus lente) et vous laisse en compagnie de l’équipe de Parlons Eurovision, qui vous fera revivre cette intense deuxième journée de répétitions.

BONSOIR TEL AVIV ! #2

Des premières répétitions à la Grande Finale de l’Eurovision 2019, Bonsoir Tel Aviv ! est votre récap’ pour tout savoir des répétitions et des coulisses du plus grand concours de musique au monde ! Entouré de son panel, Michaël vous donne son avis sur les 41 chansons en compétition et leurs chances de succès le 18 mai ! Retrouvez-le ici et sur sa chaîne YouTube, dès 21h.

SONDAGE

À vous de vous exprimer !

PAR AILLEURS

La chaîne de télévision canadienne OMNI a confirmé qu’elle diffuserait les trois soirées de l’Eurovision 2019 dans leur intégralité, mais avec un différé de six heures, décalage horaire oblige. Ce sera la première fois depuis 2015 que le Concours sera diffusé au Canada.

Le comédien Will Ferrell (ci-dessus) sera bien présent à Tel Aviv durant toute la durée du Concours. Il y poursuivra le tournage de son film sur l’Eurovision, commandé et produit par Netflix. Will était déjà à Lisbonne l’an dernier pour les premières prises de vue. L’acteur suit le Concours depuis 1999, étant marié à une Suédoise amatrice d’Eurovision.

Marianne James ne décolère pas et le fait savoir dans une interview à Télé Loisirs. Elle croyait sincèrement être rappelée cette année par France Télévisions pour commenter l’Eurovision. Elle pense que sa disgrâce est due aux nombreuses plaintes qu’elle a émises, l’an dernier, quant à l’organisation hasardeuse des quartiers des commentateurs. Tout cela explique qu’elle ait décidé de mettre fin à sa collaboration avec le diffuseur. Marianne s’est également fort critique quant à la prestation de Garou à Destination Eurovision. Elle estime que le chanteur n’a pas l’étoffe d’un animateur et qu’il devrait se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux : chanter. Marianne, quant à elle, pense qu’elle aurait été la mieux placée pour remplir ce rôle.

Dans une interview télévisée, Katerine Duska a reconnu que l’EiC 2019 avait été l’un des moments les plus pénibles et les plus embarrassants de sa carrière. La chanteuse a admis que sa prestation avait été ratée et espère s’être rattrapée à Londres et à Madrid. Elle remercie ses nombreux soutiens pour leurs messages d’encouragement et croit à présent en sa bonne étoile.

Helena Paparizou s’est exprimée sur la télévision grecque et s’est déclarée très confiante quant aux chances de réussite de Tamta et de Katerine. Pour la gagnante 2005, Tamta est une grande professionnelle et l’une de ses meilleures amies. Elle n’a rien à crainte : il lui suffira d’être elle-même. Quant à la seconde, Helena a été surprise de sa sélection, mais heureuse d’avoir ainsi pu découvrir une artiste aussi talentueuse, dont elle apprécie à présent beaucoup l’univers.

La délégation suisse est, elle, en chemin.

https://twitter.com/srfesc/status/1124926071672135680

Pendant ce temps, la représentante australienne, Kate Miller-Heidke, a déjà profité des joies de la ville-hôte.

(avec la collaboration de Sakis)