J-3 avant la quatrième demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Une nouvelle fois, médias et (certains) euromédias ont eu l’exclusivité de la découverte des six titres en lice samedi soir.
Nous recensons ici les avis de nos confrères, Miceal O’Kane d’Eurovision Hub et de Ben Robertson d’ESC Insight, que vous pouvez découvrir en anglais via les liens ci-dessous (cliquer dessus) :
Sans plus attendre, découvrons leurs premières impressions sur cette quatrième série, qui accueillera deux habitués (et chouchous des eurofans) qui signeront leur grand retour au Melodifestivalen pour tenter d’y décrocher leur première victoire. Ils font en tout cas partie des favoris d’une course jusqu’à présent très ouverte, qui n’a dévoilé aucun potentiel vainqueur évident à ce stade. Mais pour Ben, si l’un des numéros en lice samedi soir décroche la victoire finale, ce sera davantage grâce à sa scénographie qu’à son son …
1 | Albin Tingwall – Done Getting Over You
Miceal O’Kane n’aurait pas été surpris d’entendre ce titre chez Robin Bengtsson, à tel point qu’il voit dans Done Getting Over You une version diluée d’Innocent Love mixée avec Take On Me mais avec un changement majeur. Une proposition pop typique des standards mid-tempo que l’on retrouve souvent chez les participants masculins du Mello et déjà entendue en sélection.
Entre Innocent Love et Cliché Love Song de Basim, Ben Robertson évoque un titre pop entraînant et accessible, qui fait taper du pied, avec un tempo élevé, de légères influences d’A-ha et des sons eighties qui rappellent les bandes originales de la période. Ce n’est pas un hasard s’il évoque d’ailleurs le générique d’une série pour adolescents très américaine. Une ouverture de show logique pour l’ancien finaliste d’Idol et dans l’une des séries les plus éclectiques de l’édition, mais il attend davantage qu’une telle proposition pop pour une chanson de l’Eurovision.
2 | Lia Larsson – 30 km/h
Pour Miceal O’Kane, Lia est la nouvelle « Samir & Viktor » ! Avec son tempo à double temps, 30 km/h est une proposition fun, que l’on peut facilement chanter et surtout exactement ce que notre collègue attendait de son interprète. Le deuxième son EPA-dunk de la sélection (après celui de Fröken Snusk en seconde demi-finale), qui deviendra un tube chez les votants les plus jeunes et en streaming.
Ben Robertson se demande qui aurait pu penser que Thomas G:Son et Jimmy Jansson – co-auteurs du titre – aurait pu composer un son authentiquement EPA-dunk pour le Melfest ? Un titre amusant, plus EPA-dunk que la proposition de Fröken Snusk elle-même, peut-être trop littéral toutefois avec ses bruits de vitre brisée et autres effets sonores, et un titre qui évoque la vitesse à laquelle les véhicules EPA et tracteurs sont autorisés à circuler. Ben pense au titre Ekko inni meg (Melodi Grand Prix 2022) et évoque un post-refrain percutant pour un titre qui pourrait bien s’imposer comme un grand succès quelque soit l’issue de la compétition ce samedi. Bref, un titre que notre confrère apprécie, qui a sa propre identité et qui reste en tête.
3 | Dotter – It’s Not Easy To Write A Love Song
Miceal O’Kane voit dans la contribution 2024 un mélange des meilleures parties de la musique de Dotter, à savoir un titre brut, mélodique et épique. Il semble impressionné par la voix de la chanteuse, telle un acmé de la chanson dans sa dernière partie. Il relève une ouverture de quelques secondes durant lesquelles la voix de Dotter se mêle simplement à la douce mélodie du piano, avec une production qui s’emballe ensuite tout au long de la chanson. À mi-chemin entre la ballade et le titre mid-tempo, et avec ses beaux et si nombreux moments mélodiques, It’s Not Easy To Write A Love Song devrait être directement qualifié pour la finale sans l’ombre d’un doute pour notre confrère.
Pour Ben Robertson, INE2WALS est un son typique de Dotter, qui démarre au piano avant de laisser place aux cordes et l’apparition d’un léger beat. L’artiste y parle de l’importance des paroles et c’est ce sur quoi elle se focalise dans cette ballade, qu’il compare à une cover de Let The Be Angels de Shirley Clamp au Melodifestivalen 2022. Ben perçoit d’ailleurs quelque chose de différent dans cette proposition qui se démarque du minimalisme de Cry, de la bombe Bulletproof et du lisse Little Tot. Mais si l’artiste semble emballer cet INE2WALS mid-tempo d’un vernis organique et audacieux, il semblerait qu’il soit en réalité plus une ballade classique et prévisible qu’un titre d’un nouveau genre qui casse les codes. Afin de rendre la proposition vraiment compétitive, il faudra selon lui qu’elle soit en réelle phase avec les promesses scénographiques annoncées, à savoir quelque chose de très atmosphérique, artistique et original, mais aussi minimaliste.
4 | Scarlet – Circus X
Du théâtre, selon Miceal O’Kane ! Scarlet vous attire dans une composition étrange et circassienne qui démarre sur un son EPA-dunk avant de basculer dans ce qu’il pense identifier comme du rock, pour finir avec un changement de beat sur note K pop. Notre confrère adore le fait que Circus X soit complètement différent de ce qui a été entendu au Melodifestivalen jusqu’alors, toutes saisons confondues.
Ben Robertson semble avoir croisé l’étrange esprit d’Halloween chez Scarlet, comme si l’on souhaitait conjurer les zombies sur la scène du Mello. Sans parler de la chute, tonitruante, qui dit tout du show auquel on devra s’attendre sur scène. Bambie Thung n’en voudrait probablement pas à Malmö, mais le duo vaut le détour selon notre confrère, d’autant plus qu’il s’agirait plus d’une pièce de théâtre effrayante que d’un morceau répondant aux conventions du Mello. Un titre fait pour le show, qui n’a pas l’air si fascinant de prime abord, mais qui offre une chute puissante dans les trente dernières secondes, pour offrir au final quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant sur la scène du Melfest. Certains riffs de guitare évoquent des groupes du calibre de Lillasyster (dont le batteur co-signe le titre), mais Circus X laissera assurément une empreinte sur les prochaines éditions selon Ben.
5 | Lasse Stefanz – En sång om sommaren
Pas de surprise pour Miceal O’Kane : comme attendu, voici là une chanson folk-country suédoise au rythme enjoué, avec les inévitables violons dans la composition. Non seulement il tape du pied tout au long de la chanson, mais son petit coeur sourit à deux moments clés. Une chanson charmante, mais qui n’aura que peu d’espoirs de résultat samedi.
Ben Robertson trouve la présente proposition meilleure que celle que Lasse Stefanz – groupe très populaire en Suède – avait précédemment proposé au Melodifestivalen. Un son agréable, parfait pour l’été, qui pourrait dissimuler une tentative très intentionnelle de reproduire le charme opéré par Guld och Gröna Skogar sur la scène du Melodifestivalen en 2015, dont il essaierait de ressusciter les mêmes souvenirs doux et maladifs à la fois du passé. Une contribution charmante qui évoque un petit village suédois à la fin de l’été, à l’aune de la période des récoltes, où la vie semble riche et abondante. Reste à savoir si le charme opèrera auprès des téléspectateurs de la même sorte qu’il y a neuf ans …
6 | Danny Saucedo – Happy That You Found Me
Le retour de Danny en mode dance-pop Saucedo pour Miceal O’Kane ! C’est le son qu’il attendait du chanteur au Melodifestivalen depuis 2012, du piano très marqué 90s au puissant refrain qui lui donne la chair de poule. L’intro au piano lui évoque Summer Son de Texas, tandis que les Woahs du refrain le font penser aux Woahs d‘Amazing. Non seulement il adore et il voit en Danny un qualifié directement pour la finale, mais aussi un potentiel gagnant du Mello. De quoi soulager notre confrère et le rendre heureux de cette proposition dans l’esprit d’In The Club et Amazing, mais revisités façon 2024, sa favorite de l’édition à ce jour.
Ben Robertson semble moins convaincu sur le plan de la modernité, puisqu’il trouve que la proposition sonne plus comme un titre de l’ère Darude que comme un son de 2024. De nombreux falsetto mettent en évidence la patte Melfest de Swedish House Mafia dans la composition. Notre confrère n’est guère fan des titres up tempo qui ne comptent que deux refrains propres, et dont on attend un troisième en guise de crescendo destiné à rendre l’ensemble vraiment euphorisant. Bref, Ben en attend davantage dans le sens où, si HTYFM semble s’inscrire comme une évolution de l’ère Amazing de Danny Saucedo au Melodifestivalen, cela aurait été compétitif il y a quelques années là où la musique pop est autre chose aujourd’hui. Mais la scénographie pourrait donner à l’ensemble le soupçon de narratif qui lui fait défaut, d’autant plus qu’on promet à Danny un staging qui le met en interaction avec des graphismes projetés, comme pour Mans Zelmerlöw et Sergey Lazarev en leur temps. À voir si cela fonctionne aujourd’hui ou si c’est daté.
Rendez-vous demain matin pour la découverte des extraits audio des six chansons ici présentées et en lice pour la seconde demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Vous pourrez la suivre samedi 21 février à partir de 20 heures sur SVT Play.
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