Lundi 23 mai. Il y a à peine plus d’une semaine, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mai, s’achevait la soixante-sixième édition du concours Eurovision de la chanson. L’heure de la libération avait alors sonné et c’est au terme d’une séquence de vote à suspense et ô combien insoutenable dans bien des sens que l’Europe et l’Australie nous ont délivré leur verdict. Conformément aux attendus des bookmakers, l’Ukraine a donc remporté sa troisième victoire à l’Eurovision grâce à Kalush Orchestra et leur titre Stefania, hommage aux berceuses que la mère du leader, Stefania, lui chantait enfant.
C’était écrit. Pour le courage de ces six artistes exceptionnellement autorisés à quitter leur pays, pour le courage de l’Ukraine, encore et toujours debout face à la tragédie, le public s’est mobilisé dans des proportions inédites et probablement inatteignables à jamais. 439 points au télévote, vingt-huit fois douze points, deux cents points d’avance sur le deuxième, la barre fatidique des 400 pour l’Histoire. Qui aurait pu voler SA victoire à l’Ukraine ? Les eurofans avaient misé sur l’interstellaire Royaume-Uni, la flamboyante Espagne, la vaporeuse Suède, voire sur l’hypnotique Serbie, invitée de dernière minute. Ils ne se sont point trompés en somme, ces pays constituant la suite du top 5 devant une Italie qui a assumé son statut artistique. Mais qui aurait pu priver l’Ukraine d’un troisième Micro de Cristal qui, de toutes les manières, n’aurait pas pu lui échapper en cette édition 2022 ?
Une victoire de la géopolitique, vraiment ?
Dans la nuit du 14 au 15, beaucoup étaient amers. De par sa nature, à savoir un évènement mettant aux prises une quarantaine de nations, l’Eurovision a une évidente dimension géopolitique, tout comme les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde de football, le Festival de Cannes, et bien d’autres. Conflit entre la Russie et l’Ukraine, mais aussi entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, exclusion de la Biélorussie, retrait de la Hongrie et de la Turquie … Oui, la politique fait partie de l’Eurovision, et le nier serait illusoire. Ainsi, l’Arménie ne s’est-elle pas rendue à Bakou, de même que nous n’avons pas vu la Russie à Kiev. La victoire israélienne de 1980 a été censurée par la Jordanie, tandis que vingt-cinq ans plus tard, le Liban s’est vu finalement refuser l’accès au concours en 2005 de par son interdiction légale de la visibilisation de l’Etat d’Israël. Les alliances de voisinage sont toujours d’actualité, de la Roumanie à la Moldavie en passant par le couple greco-chypriote et l’alliance balkanique autour de la Serbie (le plus souvent), de même que ce n’est point pour son défaut de talent que Polina Gagarina s’est fait huer de la foule à Vienne en 2015. Ce sont des faits, tout à fait.
Mais la politique n’est qu’une grille de lecture secondaire d’une Eurovision qui est, avant tout et pour toute chose, un concours musical, dont la dimension artistique a toujours triomphé, quand bien même est-elle parfois empreinte de symboles. Le concours met en compétition et récompense certes des pays, mais avant tout des artistes, des chansons, des tableaux, des performances, tout comme il met en lumière une diversité musicale croissante ces dernières années, au-delà des stéréotypes passés et enterrés six feet under. Si les choix et les goûts sont hautement question de subjectivité, il n’en reste d’ailleurs pas moins que l’écrasante majorité des dernières victoires n’ont souffert de guère de contestation sur le plan objectif, signe du triomphe de la musique. Cette dernière s’impose aussi lorsqu’elle célèbre des pays tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande ou encore le Portugal, alors dotés d’un passif eurovisionesque complexe, au-delà d’alliances géopolitiques dont ils sont globalement exclus (nos amis finnois étant les parents pauvres de l’alliance scandinave). Ainsi est-ce également le cas lorsque la France, la Suisse, le Royaume-Uni, l’Espagne ou Chypre parviennent à accrocher un podium, au-delà de toute dimension d’alliance, une nouvelle fois. Convoquons d’ailleurs brièvement les chiffres, qui ont toujours mathématiquement prouvé qu’avec ou sans votes de voisinage, les vainqueurs resteraient vainqueurs. Tandis que, pendant ce temps, les échanges de douze points de complaisance sont de moins en moins légion (pays baltes, Scandinavie, francophonie ….), là où les interminables débats sur les nul point et les dernières places britanniques – tantôt attribuées à la guerre en Irak, tantôt au Brexit – peuvent tout simplement s’expliquer par la qualité des forces en présence (même si le jugement est parfois sévère) …
Donc, globalement, oui, la musique triomphe toujours, à l’instar du sport, du cinéma, des arts et de Lys Assia sait quoi d’autre. N’en déplaise aux tenants d’un concours exclusivement géopolitique … auxquels le concours 2022 semble, hélas, donner raison par la force des choses. De l’avis général, et en dépit des qualités d’une chanson largement saluées, ce n’est ni Kalush ni Stefania qui ont été récompensées, mais plutôt l’Ukraine, qui s’est vue accorder un unanime soutien dans les terribles évènements auxquels elle fait face. Ainsi ont d’ailleurs réagi politiques et institutionnels, d’ordinaire si peu bavards sur un concours qui leur est globalement étranger. Stefania aurait-elle ainsi décroché la victoire dans un autre contexte ? Nul ne le saura jamais, et vivre pile suppose l’impossibilité de savoir ce qui se cachait derrière face. Rapporté aux classements, avis des eurofans et des spécialistes en tout cas, Stefania ne faisait pas partie des prétendants musicaux les plus évidents au trône eurovisionesque, là où elle aurait plutôt pu envisager un top 10, voire un top 5 au maximum. Le public en a toutefois décidé autrement avec une unanimité historique. Ainsi est le principe de la démocratie : la vox populi a parlé, et inclinons nous à présent devant le résultat.
N’est-ce toutefois pas le rôle de la musique d’envoyer des messages, de porter des symboles ? Car symbolique, la victoire de l’Ukraine l’est plus que jamais. Dans une population opprimée par la guerre, dont environ 12% s’est réfugiée hors des frontières d’un pays dont elle a du tout quitter du jour au lendemain, Stefania est devenu un véritable hymne de la résistance face à l’envahisseur russe. Impossible de faire fi de la situation au moment où Kalush Orchestra est monté sur la scène du Pala Alpitour. Devant une salle stand for Ukraine, le groupe a délivré une prestation empreinte d’un contexte émotionnel unique, qui a donné une lecture inédite de la chanson gagnante, veillée trois minutes durant par un regard de femme s’empreignant de larmes, et conclue aux couleurs du drapeau ukrainien. N’est-ce pas donc là le pouvoir de la musique qui s’est exprimée pleinement samedi 14 au soir ? Et si, au final, à l’encontre des faits, la musique n’avait-elle pas finalement triomphé malgré elle d’une géopolitique qui détourne notre regard de l’objet principal ?
Quoiqu’il en soit des quoiqu’ils en disent, félicitations à l’Ukraine, emblématique pays du concours qui s’apprête à fêter l’année prochaine les vingt ans de sa première participation. Et félicitations à Kalush Orchestra, tant pour leur victoire que pour leur courage, ajouté à celui de leur peuple qu’ils ont porté sur leurs épaules trois minutes durant.
Remettre la France sur la voie du succès
Triomphale, la France ne l’a guère été inversement. Annoncés comme prétendants au top 10 à l’ouverture des répétitions, avant de voir leurs côtes chuter chez les bookmakers pour en atteindre la dix-septième place, nos valeureux Alvan & Ahez se sont vus offrir l’avant-dernière place à la surprise générale, avec neuf petits points des jurys et à peine huit d’un télévote carnassier. Une douche froide pour la délégation qui, si elle était sans doute consciente qu’accrocher la victoire ou un top 5 serait extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, avait quand même l’ambition d’offrir à la France une assise correcte dans le tableau des scores … dans lequel nous atteignons finalement notre pire classement depuis l’antépénultième place de Lisa Angell en 2015. Alors que notre pays commençait à être dans une jolie dynamique eurovisionesque (deux tops 10 et deux premières moitiés en cinq éditions), que s’est t-il passé pour que la France subisse un tel sort ?
Ce qui est certain, c’est que celui ci est injuste et profondément immérité pour le groupe qui, récemment formé, a travaillé avec acharnement pendant plusieurs semaines. Le résultat est injuste au vu de la qualité tant de la chanson que de la prestation. Qu’est-ce qui n’a donc pas fonctionné ?
Fulenn était un pari, c’est certain – comme l’était d’ailleurs d’une certaine façon le choix très radical de la Serbie avec Konstrakta. Fulenn était le pari de la singularité avec un titre électro-tradi en breton qui, objectivement, allait passer ou casser. Dire que ça a cassé est d’ailleurs une douce sinécure … On pourrait aussi parler du tirage au sort dans une première moitié de finale qui a fait de littéraux ravages, de notre passage en sixième position (et cela aurait pu être pire) juste avant la Norvège et à deux chansons du terrible enchaînement Italie-Espagne-Pays-Bas-Ukraine. Mais l’on sait très bien au fond de nous, et au vu du plateau proposé, qu’un autre ordre de passage ne nous aurait qu’à peine plus avantagé. De même, si l’effet Ukraine a clairement perturbé un télévote impitoyable, nous n’aurions pas pour autant fait exploser les scores. Alors … pourquoi ?
La sélection des douze finalistes d’Eurovision France, c’est vous qui décidez avait particulièrement fait réagir les eurofans en février dernier, dont beaucoup s’étaient avérés déçus du niveau global, qui plus est dans une année post médaille d’argent de La Pravi. Trois mille candidatures pour zéro grands noms, et une majorité de titres au niveau certes (plus que) correct, mais sans étincelle. De nombreux candidats avec une expérience relative (voire pas du tout) de la scène et de la télévision. Une grande ouverture et une certaine diversité pour une évidence déjà : la victoire ne serait pas du côté tricolore en 2022. Passée la sélection, le choix d’Alvan & Ahez était d’ailleurs déjà une évidence le 5 mars dernier, lorsque public et jurys ont largement couronné le groupe d’une voix commune. Parce qu’à une ou deux exceptions près, nulle autre proposition, nulle autre candidature ne semblait véritablement de taille pour affronter l’arène de l’Eurovision au mois de mai. De même, dans un contexte où l’actualité a été certes marquée par la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle, la candidature de nos représentants n’a malheureusement pas pris auprès du grand public, Fulenn ayant souffert d’un certain manque de visibilité dans les semaines ayant précédé le concours, là où un effet Pravi s’était fait très tôt observer dans la saison.
Eurofans, nous nous ravissons du retour d’Eurovision France, c’est vous qui décidez et de la volonté de la délégation de perpétuer le format. Que France 2 ait le plus grand mal à attirer de grands noms dans un pays où l’Eurovision est encore observée au prisme du cliché et traîne une image péjorative (coucou Libé), c’est une certitude, et pas grand monde peut y faire quelque chose, hormis le carnet de chèques (et encore). Que France 2 sortait de la lourde, longue et éreintante préparation du Junior, c’est un fait également. Si le télédiffuseur souhaite toutefois remettre la France sur de bons rails, des ajustements seront évidemment à prévoir. Car la réception de trois mille candidatures devrait donner lieu à une sélection d’un autre calibre. À une sélection de calibre tout court. Le but d’une sélection nationale est en effet d’être le miroir de la scène musicale d’un pays tout en lui offrant la possibilité d’être compétitif pour le concours de l’Eurovision, ce qui n’était pas tellement le cas d’Eurovision France 2022. L’édition 2023 se devra alors d’accueillir un échantillon de ce qu’il se passe aujourd’hui sur la très riche scène musicale française, capable de séduire aussi bien un public que des professionnels internationaux, et – surtout – porté par des candidats ayant une certaine expérience de la scène. Le Festival da Canção n’a t-il pas réussi à opérer cette mue alors même qu’il souffrait dune image profondément obsolète ? Sanremo (qui est avant tout Sanremo et non une sélection) n’est-il pas aujourd’hui un incroyable moteur pour une scène musicale italienne longtemps perçue à l’aune de ses sempiternelles ballades ? Le Benidorm Fest n’a t-il pas ouvert une brèche côté espagnol ? Que dire également du Melodifestivalen (qui gagnerait toutefois à une profonde rénovation musicale), de Pabandom is naujo, du Songvakeppnin ou du Vidbir ?
Même si nous reconnaissons que de gros efforts ont été accomplis ces dernières années, et qu’énergie et volontarisme sont bel et bien présents, France 2 doit absolument prendre modèle sur ce qu’il se passe chez nos voisins et cousins européens, d’autant plus qu’elle a les moyens de ses ambitions, aussi bien sur le plan musical que financier. Parce que la France doit absolument proposer une sélection du mieux pour espérer trouver un successeur à Marie Myriam qui, quarante-six ans après, s’impatiente grandement de passer le flambeau.
En attendant, un grand merci à Alvan & Ahez d’avoir porté la candidature tricolore (et les couleurs de la Bretagne) sur la scène de l’Eurovision. Quelque soit le résultat final – qui est celui qu’il est -, nous sommes éminemment fiers de vous et de ce que vous avez donné sur scène, c’est-à-dire tout. Avoir été portés par des voix aussi singulières et des candidats aussi sympathiques que vous a été un véritable plaisir. Bon vent pour la suite, que nous sommes impatients de découvrir, à commencer par l’album d’Alvan, sorti le vendredi 13 mai dernier !
Ciao Italie, et bienvenuto in … ?
L’édition 2022 restera dans les annales, mais pas uniquement pour de bonnes raisons. Résultat final amer, niveau général perfectible, organisation italienne chaotique sur place, réalisation de facture médiocre, soleil cinétique finalement resté fermé et désespérément sombre, absence totale de récit de l’Eurovision dans le script du programme …Fidèle à ce qu’elle nous avait montré en 1991, la RAI n’a pas été complètement au rendez-vous de son histoire et de son Eurovision, qu’elle accueillait pour la première fois depuis plus de trente ans.
L’essentiel n’est toutefois pas là. L’essentiel est d’avoir eu la chance de vivre une nouvelle édition du concours, à même de nous procurer notre dose d’endorphines eurovisionesques, tant attendues et espérée chaque année. De quoi assouvir nos désirs et nos passions d’eurofans, qu’importe le résultat, les failles dans les mécanismes eurovisionesques ou je ne sais quoi. Nous avons cessé de respirer pour la France, vibré pour Sam Ryder, Chanel, Mahmood & Bianco, Cornelia Jakobs, S10 ou Amanda Tenfjord. Nous nous sommes déchaînés (dans l’entente positive du terme) sur la Moldavie, l’Albanie, la République Tchèque et l’Espagne bien sûr. Nous avons été envoûtés par le regard de Monika Liu, magnétisés par la diabolique danse de Konstrakta, été embarqués vers la douce destination de la saudade avec Maro et sur le cheval du cowboy Stefan. Nous avons chanté avec Laura, Mika, Gigliotta, Maneskin, Diodato, Il Volo, ainsi que nos eurostars 2022. Nous avons goûté à un délicieux zeste d’Italie et vécu un moment fort en symbole et en émotion avec l’Ukraine. Bref, c’était l’Eurovision 2022.
Place désormais à une DPE (déprime post-eurovisionesque pour les intimes), que la rédaction tâchera d’accompagner au mieux, aussi bien pour vous que pour nous.
Heure est de se donner rendez-vous à … Et bien oui, justement. Et maintenant, on va où ?
Rémi
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Un chouette édito bien que je ne sois pas aussi amère que toi sur la partie géopolitique (on sent que la digestion n’est toujours pas finie haha). Merci et bravo Rémi ! Let’s go 2023 !
Pour moi la chanson ukrainienne faisait partie de mes préférées sûrement le contexte à jouer en leur faveur ! Pour le France je rie toujours de votre incompréhension comment cette belle chanson originale arrive avant dernière . Excuse-moi pour le terme c étais une daube et bien ringarde et je me répète encore et encore elle a eu aucun succès chez nous mais il faudrait que ces stupides jurys et public votent pour nous !!! Le lendemain de la finale le représentant allemand était numéro un chez lui et certains aussi notre groupe breton je ne suis pas sûr qu’il soit rentré un jour dans les 50 premiers d un classement peut-être à Brest . L année prochaine je n attends pas grand chose de la sélection car se remettre en question ne fait pas partie des qualités françaises ce serait plutôt les autres ne comprennent rien !au vu des 2 dernières sélections à part Barbara je tremble déjà !merci pour votre très bon article
Une daube bien ringarde, il ne faut pas exagérer non plus. Il faut savoir doser dans la vie. Et il faut savoir aussi que certains artistes nous lisent. Merci pour eux.
Et je rajouterai qu’après » l’échec Tom Leeb » (parce que oui, on courait à l’échec, on ne va pas se mentir), ARA et son équipe ont su redresser la barre et apprendre de leur erreurs en apportant une victoire puis une 3ème place au Junior et une deuxième place au concours adulte. Un bilan que beaucoup de délégations aimeraient avoir.
C’est à cause de ce genre de commentaires désagréables et sans aucun fond que je ne viens quasiment plus. C’est lassant ces eurofans haineux. Ok vous n’avez pas aimé la chanson française cette année pas de soucis mais soyez respectueux. Allez bye
Commentaire haineux désolé (vous devriez relire mon message)si j ai laissé croire cela certains commentaires sur la victoire de l Ukraine l étaient. j’ai bien aimé le concours un des meilleurs pour moi à part la Roumanie et la France, c est sur je n ai pas aimé la chanson mais l Europe et aussi la France et c est surtout cela qui me gêne et les commentaires comment la France dans les dernières places la chanson n es déjà pas aimé dans son propre pays . Quand on voit que certains adore Hélène in Paris la personne est super agréable c est indéniable mais paris et mes oreilles ont pris chers sélectionner une chanson comme celle là et comme toutes les autres d ailleurs . c sur les bretons étaient les moins pires .
C’est dommage Will que tu ne viennes plus beaucoup à cause de commentaires désagréables. L’intérêt des commentaires est d’avoir une diversité de points de vue, même démesurés soient-ils. Pourquoi n’aurait-on pas le droit de critiquer ? Si j’ai trouvé Fulenn pas si mal que ça, d’autres ont le droit de la trouver nulle. Cela s’appelle la tolérance, y compris si les mots sont parfois excessifs. Nous sommes des fans passionnés, avec une ferveur incroyable. Ce qui peut créer des débordements. Arrêtons de vouloir un monde aseptisé ou un monde des bisounours. Tout en condamnant bien sûr si cela va vraiment trop loin.
Perso, j’adore vous lire. C’est pour cela que je suis ici !
Comme beaucoup d’eurofans, je pense que France TV devrait se réveiller, comme l’a fait TVE en ressuscitant le Benidorm Fest. C’était une excellente sélection nationale. On devrait également insérer un jury étranger pour avoir un regard extérieur. Sans cela, AY MAMA l’aurait emporté en Espagne. Même si la chanson est bonne, je ne pense pas qu’elle aurait brillé autant à l’ESC que SLOMO.
Enfin, concernant la victoire de l’Ukraine, STEFANIE est une très bonne chanson que j’aime et écoute beaucoup. Je ne suis pas le seul puisqu’en 15 jours, le clip atteint les 20M de vues, ainsi que le live de la finale.
Petite rectification sur un détail tout aussi petit : Israël n’a pas gagné en 1980 mais en 1979 pour la deuxième fois d’affilée. Ce pays n’ a pas participé en 1980, l’année des papas pingouins, de l’Australo-Irlandais et du refrain « Eurovisioooon » de Telex.
Cet article est plaisant à lire.
Toutefois, je voudrais émettre une objection sur « la délégation française devrait voir ce qui se passe dans les pays voisins ».
OU PAS ! La singularité, l’inédit, l’impromptu, s’ils sont accompagnés d’une bonne dose de talent et de créativité, peuvent contribuer au succès d’une chanson sur la scène de l’Eurovision.
Nous resterons très nombreux à penser que c’est l’attitude du président russe qui a fait que l’Ukraine a gagné cette édition …..
Pour l’Ukraine je suis choqué de certaines bêtises que certains fans écrivent ici et là :
– que « les ukrainiens exilés ont voté en masse ce qui explique leur victoire » (ces fans sont vraiment bêtes),
– que « les USA ont demandé de faire gagner l’Ukraine »,
– que « l’UER a triché pour faire gagner l’Ukraine sur ordre de Zelensky »,
– « Zelensky il me sort par les yeux, Poutine ne doit pas avoir que des torts, c’est dégueulasse d’avoir exclu la Russie du concours »,
Etc etc …
Parfois j’ai honte d’être eurofan lorsque je lis leur bêtise.
Stefania faisait partie, pour moi, des meilleures chansons du cru 2022, donc la victoire n’est pas volée.
#StandwithUkraine
Bravo à l’Ukraine !
Concernant la France, le résultat était pour moi une évidence. Pour ne blesser personne, je n’expliquerai pas ce que je pense depuis le 05 mars et qui s’est confirmé au fur et à mesure, et encore plus le soir de la finale 😉 .
Pour 2023 le mot d’ordre devra être : authenticité !
A la réflexion, l’Ukraine en est quand même à 3 victoires en 17 participations…c’est remarquable. Seuls la France, les Pays-Bas et le Luxembourg ont fait mieux…mais les époques sont difficilement comparables.
Pour moi 2022 restera une édition biaisée sans pour autant avoir un vainqueur « catastrophique’ comme en 1989, 2001 ou encore 2011.
Tout est dit! Merci de rappeler qu’une rencontre internationale implique inexorablement un fond de géopolitique (les détracteurs de l’Eurovision ne sont pas de grands génies subversifs à le faire remarquer). Brandir cet argument est une solution de facilité pour éviter de se remettre en question. Encore bravo à l’Ukraine, et puisse cette victoire leur apporter fierté, courage et un peu de réconfort en ces temps si difficiles. D’autant qu’en dépit d’un televote au goût amer pour les autres candidats, il faut reconnaître que si « Stefania » n’avait pas été au niveau, les Européens n’auraient pas été dupes non plus.
Concernant la France, j’ajouterai une chose: Depuis quelques jours, je ne cesse de me dire que cette situation (une chanson atypique & relativement appréciée qui se retrouve en fin de classement de manière injuste, et surtout, incompréhensible) m’en rappelle une autre … Serait-ce la Slovaquie en 2010? Les similitudes entre les chansons sont certes superficielles, néanmoins l’analogie me semble pertinente. Les forêts enchantées n’ont visiblement pas la côte auprès des Européens …
En fin de compte, un ESC 2022 qui n’aura de mémorable que les gagnants. Je retient cependant de belles découvertes musicales, et salue le retour en force du Big 5 sur ces deux dernières éditions.
Très bien dit ! Je me demande juste : que veux-tu dire par « absence totale de récit de l’Eurovision dans le script du programme » ? 😉
Et tu pourrais raconter l’organisation chaotique sur place ? Pour qqun qui n’y a pas été, c’est tjrs cool de savoir comment ça se déroulait et ce qui a défailli 😉
– Une édition 2022 dont on se rappellera immanquablement mais davantage pour des mauvaises raisons hélas :
– Organisation défaillante à Turin
– Un vainqueur trop évident même si on peut le comprendre, mais il y aura toujours un arrière-goût de déception.
– Les tricheries avérées de certains jurys
– La désillusion de la France qui ne méritait2022 pas cette avant-dernière place mais le jury et le public européens en ont décidé autrement…
– Enfin, un concours 2023 non encore localisé et pour cause : j’espère que ça se décidera vite.
– En conclusion, 2022 ne restera pas pour moi un grand souvenir du concours : je préfère rester sur la bonne impression de 2021.
(NB : bravo pour l’article complet et très éclairant)
La 66éme édition s’est terminée mais le compte à rebours a déjà commencé pour la suivante et elle nous réservera sans aucun doute son lot de surprises, bouleversements et incertitudes et rumeurs.
Merci Rémi d’avoir synthétiser ce que je crois être les idées de la majorité des spectateurs et téléspectateurs.
Quand à moi, voici mes plus et mes moins de cette édition :
Les + : une qualification (surtout en 1ère demie) de chansons en langue nationale, les animateurs qui sans révolutionner le genre ont été sympa (ouais même Mika), Diodato, les qualifiés surprises, Diodato et Diodato.
Les – : bon comme beaucoup de monde le fameux soleil/33 tours, le partenariat avec Tiktok, Maneskin qui n’ouvre pas la finale alors que c’est devenu une habitude eeeeet même si cela est en dehors du show Eurovision cela fait fait quand aussi partie du concours : les fans toxiques qui sont une véritable plaie et dont l’attitude va à l’encontre des idées de Marcel Bezençon.
Voilà ! Si j’ai oublié des choses, je les rajouterai.
L’avantage du soleil/33 tours, c’est que contrairement à tes autres points négatifs, ils n’a aucune chance de revenir les prochaines années :p
(j’aurais rajouté aussi les injurys, les jurys qui ont blessés le concours en trichant)
Évidemment il y a bien sur, les jurys, suis-je sotte! Merci Augures !
Bravo!!