
Voilà un pays toujours au rendez-vous… excepté quelques dérapages. Mais avec quatre podiums, la Russie signe une grande décennie, même si elle ne compte encore et toujours qu’une victoire à son actif…
Avant 2010… la Russie a enfin gagné l’Eurovision en 2008, après une lutte acharnée et de nombreux podiums. Mais elle n’entend pas en rester là…
La participation à l’Eurovision est partagée entre deux diffuseurs : Russia 1 les années paires, et Perviy Kanal les années années impaires… Russia 1 est donc en charge de la sélection 2010 : une fastidieuse sélection de 25 chansons, avec un improbable groupe de grand-mères de l’Oural qui attire l’attention de tous. Pourtant les Buranovskiye Babushki ne sont que 3ème, derrière un duo inattendu, Oleg Bezinskikh et le vainqueur Peter Nalitch.
Bien que détesté des fans, Peter Nalitch termine 11ème. Sélection en interne en 2012 en revanche. Perviy choisit Alexej Vorobjov, renommé Alex Sparrow, avec une chanson écrite par le célèbre, RedOne. Mais c’est un échec : la chanson se qualifie sur le fil grâce au télévote, et termine 16ème en étant crucifiée par les jurés.
Retour à une sélection ouverte sur Russia 1 en 2012, la dernière en date du pays. On y retrouve une ancienne candidate biélorusse, Polina Smolova, les grands-mères de 2010, mais surtout un duo de stars : la vainqueur de 2008 Dima Bilan avec une moitié de t.A.T.u, Julia Volkova. Grands favoris, ils ne sont que 2ème, vaincus par l’armée de grands-mères.
Et les mamies terminèrent 2ème, non loin de Loreen… Néanmoins, depuis lors, la Russie a choisi tous ses représentants en interne. En 2013, c’est la gagnante de The Voice Dina Garipova qui est choisie avec une chanson écrite par un groupe suédo-russe emmené par Gabriel Alares. « What if », malgré des accusations de plagiat, termine 5ème.
En 2014, le diffuseur Russia-1 annonce l’organisation d’une sélection nationale intitulée Kto? (Qui?), qui ne verra jamais le jour. Annoncées à la dernière minute, ce sont les gagnantes de l’Eurovision Junior 2006, les jumelles Tolmachevy, qui partent à Copenhague avec « Shine » écrit par une brochette de vieux renards du concours : Philipp Kirkorov, Dimitris Kontopoulos, John Ballard, Ralph Charlie et le maltais Gerard James Borg. La chanson est 7ème.
Suit la chanteuse hyper populaire Polina Gagarina en 2015 avec une chanson de la même équipe que 2013. Polina parvient tout près de la victoire mais n’est que 2ème avec « A million voices ». Encore plus fort avec Sergey Lazarev en 2016 et une chanson de l’équipe de 2014. Favori du public et délaissé du jury, il n’est que 3ème.
Et puis en 2017, le Juliagate ! Pour aller à Kiev, Perviy Kanal annonce le choix en interne de Julia Samoylova, chanteuse reconnue en Russie et souffrant d’une amyotrophie spinale. Elle doit représenter la Russie avec « Flame is burning ». Mais, fin mars, bien après le dépôt des chansons, l’Ukraine annonce que Julia est interdite de territoire en Ukraine pour avoir chanté en Crimée annexée par Moscou. S’ensuit une série de fausses négociations visant à faire passer l’un ou l’autre pour le plus vilain pays, qui aboutissent au retrait de Julia et à l’annonce de sa participation en 2018. La finale 2017 est donc la première sans la Russie depuis 2000.
Promesse tenue : après un long suspense. Julia est donc bien invitée à représenter la Russie à Lisbonne, avec « I won’t break ». Mais l’impensable est survenu : avec peu d’amis dans sa série et crucifiée par les jurys, « I won’t break » échoue lourdement en demie, et la Russie n’est de nouveau pas en finale…
Aux grands maux les grands remèdes, Sergey Lazarev est de nouveau convoqué sous l’égide de Philipp Kirkorov et Dimitris Kontopoulos, avec l’américaine Sharon Vaughn. « Scream » termine 3ème.
La Russie est 3ème de la décennie, avec 1853 points en finale.
Le top : la 2ème place de Polina en 2015, avec 303 points.
Le flop : la 15ème place en demi-finale de Julia Samoylova en 2018.
Alsou rendez nous ALSOU !!!L ‘une de mes chansons préférées de ce concours!!!!!!!!!!!!!!!!
Quand je pense à la Russie, j’avoue avoir déjà les poils hérissés à la seule pensée que cette grande démocratie aux idées très ouvertes, dirigée par un homme d’une humanité et d’une sympathie juste remarquables (comme le Bélarus, l’Azerbaïdjan et feu la Turquie au concours, et on pourrait en ajouter deux-trois autres hélas) accueille le concours. Mais, bon, le pays fait partie du concours, en est même devenu incontournable et en se bouchant le nez, ça passera tant bien que mal, et je suis déjà préparé psychologiquement à un accueil en fanfare à Moscou, St Pétersbourg, Sotchi ou autre ville tout juste sortie de terre et créée spécialement sur mesure pour le concours au bord de la mer et au pied d’une piste de ski artificielle bref.
Les joies de la géopolitique exclues, je suis divisé par les propositions russes. Je reconnais leur efficacité redoutable, leur sens de la performance et de la scénographie, leurs prestations calibrées, leur savoir-faire pour accrocher le public, leur vivier d’artistes talentueux. Je peux parfois arriver à comprendre comment le pays se retrouve deuxième de la décennie quand on voit comment il se démène pour gagner le concours une deuxième fois (et il n’y en a pas pour longtemps avant que ça se produise). Sauf que, déjà, ce n’est pas systématique, et à observer les titres présentés par les russes sur la décennie, certains sont clairement survendus et n’entrent pas dans la formule magique sus-citée. Le titre de 2010 m’est juste un supplice à écouter et la performance un calvaire de plaintes et de gémissements à supporter trois minutes durant avant d’aller chercher dans le frige un yaourt blanc au Xanax. Je trouve celui des jumelles de 2014 très moyen, très passe-partout et très haut classé par rapport à la dense concurrence de l’édition danoise. Quant aux deux titres de Julia Samoylova, je rejoins en partie Zipo dans le sens où ils étaient loin d’être détestables, mais où le live catastrophique de 2018 a éteint tout espoir…
Pour le reste se pose un problème majeur. Les propositions et les prestations russes sont souvent tellement artificielles et surfaites que ça en devient dénué d’âme et complètement artificiel: bref, ça me laisse de marbre. Et j’avoue que, dans leurs styles différents, dans un titre de 2016 que j’apprécie et réécoute régulièrement et un titre 2019 qu’inversement je déteste, les prestations de Sergey Lazarev aussi excellentes et millimétrées soient-elles me laissent terriblement de marbre… excepté pour son chanteur. J’ai beau essayer, je reste impassible et froid… sauf à Sergey. Même Polina Gagarina, excellente au demeurant, ne m’a littéralement rien fait, et je tremblais à l’idée d’une victoire russe cette année-là: une jolie ballade, oui, mais d’une banalité confondante.
En fait, j’avoue que la Russie ne m’a guère donné d’occasion de m’enthousiasmer même sur la fin des années 2000. Et à vrai dire seuls deux titres m’ont réellement inspiré: What If en 2013, même si ça ne révolutionnait pas son style et…
et…
et…
et…
(suspense)
Nos amies les Buranovskie Babushke! Je le reconnais, ce n’est pas du grand art et très loin de là, ce n’est pas de la grande musique et jamais au grand jamais je ne leur aurai attribué la deuxième place, de même qu’une victoire au concours devant Loreen m’aurait probablement arraché à la vie de manière précoce et j’en halète rien que d’angoisse sept ans après, j’irai même jusqu’à dire que ça m’aurait été une insulte au concours de voir la Russie gagner cette année-là, mais bon, ça m’était sympathique, voilà tout. C’est dire à quel point j’aime la Russie au concours.
A cause des sorties de route les deux années où Yulia Samoilova a été choisie, la Russie termine derrière l’Italie sur la décennie.
Dans un si grand pays qui ne manque pas d’artistes, c’est vraiment dommage de s’en remettre à un choix en interne et d’avoir sélectionné 2 interprètes en double ces quatre dernières années. Pour 2020 j’espère une sélection nationale et surtout que Philip Kirkorov prenne une année sabbatique.
Son omniprésence auprès des candidats et son ego surdimensionné m’insupportent au plus haut point.
Concernant les propositions de la décennie je n aime pas grand chose.
Dina Garipova et Polina « Poutina » Gagarova sont très talentueuses mais méritaient mieux que la soupe indigeste qu’on leur a proposé.
Je déteste le titre des mamies russes : quel mauvais message leur victoire aurait donné du concours…. celui d’une kitscherie où on choisit des vieilles dames car elles sont drôles ou touchantes alors qu’elles ne savent pas chanter pour la plupart.
Le sieur Vorobyev n’a pas marqué son édition. Sa prestation désinvolte et anecdotique non plus. Péter Nalitch n’était pas mon préféré l’année de sa sélection mais je me surprends à réécouter son titre assez fréquemment.
Sergei Lazarev est un grand professionnel. Mais il lui a manqué l’émotion en 2016 et une bonne chanson en 2019. Je l’imagine mal revenir une troisième fois, en tout cas pour la Russie. Il est de plus en plus contesté sur place et l’objet de railleries pour son homosexualité présumée et son enfant né d’une mère porteuse.
– La Russie est sans doute l’un des rares pays pour lequel j’ai aimé toutes les chansons de la décennie : certes, il y en avait de moins marquantes, mais à mon sens, elles méritaient toutes d’avoir au minimum la moyenne. Même Julia Samoylova : sa 1ere chanson qu’elle n’a pu défendre à Kiev était finalement très convenable, et celle de 2018, je persiste à le dire, était une bonne chanson, mais on ne lui a pas facilité la tâche avec des choristes vraiment catastrophiques ! et une chanson en anglais. Je fais le pari que si elle avait chanté cette chanson en russe, elle se serait qualifiée haut la main.
– Donc pas de FLOP 3 pour la Russie ; par contre mon TOP 3 est composé des deux chansons de Sergey Lazarev et de celle des mamies pour laquelle j’ai voté au maximum pour battre Loreen dont je détestais la chanson.
A Sergey vraiment pas de chance j’ai adoré les deux prestations et les mamies top je suis comme toi j’ai pas compris l’engouement pour loreen bof bof.
Pour moi les trois prestations les plus marquantes étaient celles de Loreen, Rona Nishliu et Ott Lepland.
LA RUSSIE FUTUR GAGNANT.