Ôtez de ma vue ces maudits Suédois, je ne saurais les voir plus longtemps. Rustres, barbares, philistins, fossoyeurs de l’Eurovision ! Je le disais encore hier à ma voisine, Madame Martineau : « Suzanne, moi, c’est bien simple : j’ai arrêté les Krisprolls ! » De son côté, elle m’a promis de ne plus acheter de Wasa. Le boycott s’organise donc et bientôt, nous les ferons plier, ces impudents Vikings ! Alors, vous aussi, rejoignez notre mouvement : ne mangez plus de surgelés Findus, ne roulez plus en Volvo, ne vous habillez plus chez H&M, n’achetez plus d’appareils Electrolux et surtout, ne passez plus vos dimanches chez IKEA ! Vous verrez bientôt l’économie suédoise s’effondrer et le pays, rejoindre la Grèce dans les abîmes de la dette internationale. Enfin, dans un ultime sursaut de courage, j’ai annulé ma croisière des « quatre fois vingt-ans » dans la Baltique. Nous devions faire escale à Stockholm. J’ai dit à mon mari : « Marcel, nous ne mettrons pas un pied dans ce pays qui nous a causés tant de malheurs! » Du coup, nous partons pour deux semaines à Saint-Marin. Eux au moins, ils votent pour nous !
Mais ce n’est pas pour discourir de mes vacances que je prends la plume et vous écris, en ces jours de canicule. C’est que le soleil et la chaleur me refont souvenir de ce funeste jeudi d’août 1996. Je venais de fêter mon soixantième anniversaire, j’étais heureuse (ou presque : nous nous étions encore ridiculisés à cause d’une bande de Bretons. Je l’avais bien dit qu’il fallait chanter en français ! Mais personne ne m’écoute jamais…). Une terrible nouvelle vint alors me terrasser et endeuiller mon jubilé de diamant : Frida Boccara était morte, emportée par une infection pulmonaire. Quel choc, quelle douleur ! Marcel dut me ramasser dans la véranda : je m’étais évanouie. La plus grande chanteuse à jamais avoir remporté l’Eurovision s’était ainsi éteinte, à cinquante-cinq ans, un âge où tout est possible. La chanson française, la culture française, la France perdaient là l’une de leurs plus belles ambassadrices. Comme j’ai pleuré… Et Madame Martineau aussi, bien qu’il faille avouer qu’elle ait la larme facile. Évidemment, nous sommes allées à son enterrement au cimetière de Bagneux, près de chez nous. Nous nous étions cotisées pour une couronne de roses, en hommage à l’une de ses plus belles chansons. Nous repartîmes le cœur brisé. Nous avions dit adieu à un fragment de notre jeunesse…
La mémoire de cette magnifique chanteuse, trop tôt enlevée par le destin injuste, continue de se perpétrer, Dieu merci. Et je remercie un million de fois Madame André d’avoir pensé à Frida et à son immortelle chanson, Un Jour Un Enfant, en choisissant notre représentante pour Vienne. Madame André s’est souvenue que la classe et le talent étaient intemporels : Lisa Angell marchait sur le pas de Frida. Vous connaissez la suite… Je vous parie d’ailleurs que si Frida s’était présentée en mai dernier, elle aurait terminé dans les tréfonds du classement, car aujourd’hui, il suffit de se mouler l’entrejambe dans du cuir pour gagner. Madame Martineau m’a prétendu que c’était très tendance chez les homosexuels. J’ai bien regardé les images de la dernière Gay Pride et j’ai constaté qu’elle avait raison. Je comprends tout, à présent. Ça, si Lisa s’était présentée déguisée en vachette, vous auriez vu les points affluer de partout ! Brisons-là et revenons à notre belle Frida. Aujourd’hui donc, pour ma rubrique hebdomadaire, je lui rendrai hommage, en retraçant brièvement sa vie et son œuvre. Puisse-t-elle vivre mille ans dans nos mémoires…
Naissance et jeunesse
L’étoile de Frida se lève à Casablanca, au Maroc, le 29 octobre 1940, déjà au firmament. Sa famille baigne toute entière dans la musique : son frère Jean-Michel et sa sœur Lina sont de talentueux pianistes. Frida-même se révèle très tôt douée pour le chant. Le moment décisif a lieu à la fin des années cinquante. Frida assiste à un concert des Platters, dans sa ville natale. Elle y discute avec le manager du groupe, Buck Ram, qui l’encourage à se lancer dans la musique.
Après l’obtention de son bac, Frida quitte Casablanca pour Paris, où elle s’inscrit à l’Auditorium des Jeunes Artistes, puis au Petit Conservatoire de Mireille. Elle étudie le chant lyrique et forme un groupe avec son frère et sa sœur. Le succès n’attend plus qu’elle.
Débuts et succès
Frida fait ses débuts sur scène en 1960, au Festival de la Rose d’Or d’Antibes. Elle y reviendra chaque année, jusqu’en 1965. En 1961, elle remporte son premier succès avec le titre Cherbourg avait raison, écrit par Eddy Marnay. Sa carrière est lancée.
Elle triomphe ensuite avec Autrefois et Aujourd’hui, toutes deux présentées à Antibes justement.
Elle enchaîne les concours internationaux. San Remo en 1964, avec Le Dernier Tram. Majorque, en 1965. Sofia, en 1967. Elle obtient ses plus grands succès commerciaux en 1968, avec Cent Mille Chansons et Les Moulins de Mon Cœur.
Concours Eurovision de la Chanson
En 1969, Frida se retrouve parmi les artistes en lice pour représenter la France au Concours Eurovision. Elle est sélectionnée par un jury d’experts de l’ORTF et s’envole pour Madrid. Le samedi 29 mars, sur le coup de 21h45, elle monte sur la scène du Teatro Real pour interpréter Un Jour Un Enfant, composé par Emil Stern et écrit par Eddy Marnay. Elle atteint l’apogée de sa carrière.
La procédure de vote se conclut de la façon la plus surprenante : quatre pays terminent ex aequo et sont proclamés vainqueurs, dont la France. Frida remonte sur scène pour recevoir la médaille du Grand Prix des mains de Massiel et reprendre sa chanson qui connaîtra un succès international. Il est à noter que si le règlement actuel avait été en place, Frida aurait remporté seule cette édition. Elle reçut en effet des points de la part de neuf pays. Le Royaume-Uni n’en reçut que de huit pays et les Pays-Bas que de sept. Et si l’Espagne en reçut également de la part de neuf pays, elle n’obtint comme notes maximales que trois fois trois points, alors que Frida reçut quatre points à deux reprises.
Afin de compléter ce triomphe, Frida enregistre quatre versions supplémentaires de sa chanson : en anglais (Through The Eyes Of A Child), en italien (Canzone di un amore perduto), en allemand (Es schlägt ein Herz für dich) et en espagnol (Un dia un niño).
Poursuite
Dans la foulée de sa victoire, Frida entame des tournées internationales qui la conduisent aux quatre coins du monde. Elle se tourne peu à peu vers la musique classique et enregistre plusieurs albums sur lesquels elle reprend et adapte des extraits de morceaux classiques, de Mozart, Beethoven, Bach ou Vivaldi.
Hélas, le succès s’estompe au fur et à mesure des années septante, bien qu’elle continue à enregistrer un album par année. Les derniers moments importants de sa carrière la ramènent vers l’Eurovision. En 1980, elle participe à la sélection française pour le Concours. Elle termine cinquième en finale, avec Un Enfant de France. Elle retente sa chance l’année suivante et termine cette fois quatrième en finale, avec Voilà Comment Je T’aime.
Retraite et décès
Frida se retire peu après de la scène et s’implique dans de nombreuses associations caritatives, ainsi qu’auprès de l’UNICEF. Elle fait ses dernières apparitions publiques dans La Chance Aux Chansons de Pascal Sevran, où elle interprète ses plus grands succès. Elle décède le 1er août 1996.
Bonus
En attendant que France Télévisions annonce Mademoiselle Mireille Mathieu comme notre représentante pour 2016 et pour nous consoler du camouflet essuyé par ma Lisa chérie, repassons-nous encore et encore Un Jour Un Enfant dans une série d’élégantes reprises. Et vous me réveillerez lorsque cette andouille de Maxime Roylion verra l’une de ses chansons reprise par l’immense Céline Dion.
Bien à vous,
Francine MICHU
Désolé , pour moi eurovision 69 , c’est l’Espagne , j’adore la chanson « vivo cantando « .
Chère Marie,
Veux-tu une confidence ? Pour nous, 1969, c’est… Salvadore Dali ! « La España Diferente » demeure pour nous l’un des sommets artistiques du Concours et l’un des entractes les plus marquants de son histoire.
https://youtu.be/QofFYRVMuGM
première fois que je regarde cet entracte, merci beaucoup pour la découverte.En effet je trouve qu’il montrait l’Espagne d’une manière mystique . Après l’avoir vu ,je comprends le titre « la Espana diferente ».
Impossible de me mettre dans la peau d’une Madame Trucmuche pour dire plein de saloperies sur la Suède… mdr… J’peux pas vous suivre dans votre délire Madame Michu… affaire à suivre 😉 Impossible parce que Frida Boccara c’est mon icône Eurovision, « Un jour, un enfant » c’est ma chanson préférée de 56 à 2015 ♫.
C’est systématique, même si j’arrive de plus en plus à me contrôler…mdr… les larmes montent à chaque écoute, j’ai même connu des périodes où je ne pouvais pas l’écouter du tout… mdr… C’est chiant hein ? J’ai beau me dire « même pas peur », lutter, y’a un truc qui te fait mal dans la gorge parce que tu te retiens et puis ça fait tellement mal que finalement tu te dis « A quoi bon lutter ? »
Je pense que c’est toujours plus facile d’expliquer pourquoi on n’aime pas plutôt que pourquoi on aime, enfin je crois. Je pense qu’on sait pourquoi on n’aime pas mais s’agissant de ce que l’on aime, il y a des paramètres qu’il faut aller chercher dans l’inconscient et c’est parfois le bordel monstre et le noir total dans nos inconscients. L’inconscient est bordélique et ne paye pas ses factures d’électricité. Toujours est-il qu’on aime point barre, faut pas trop s’poser de questions…..
…. Mais j’aimerais tout d’même comprendre pourquoi cette chanson me touche tant. Le texte est secondaire c’est sûr parce que mes oreilles trop musicales se sont toujours focalisées sur la mélodie, l’ambiance, les arrangements. Je suis capable de connaître par cœur le texte d’une chanson sans prendre conscience du tout de quoi ça parle… lol… Si si, j’ai ce handicap… mdr !
Je trouve la mélodie de « Un jour, un enfant » sublime. Je suis touchée par la voix de Frida Boccara, ce léger vibrato. Elle avait interprété sa chanson avec beaucoup d’intensité, elle l’a vivait. L’orchestration était majestueuse…. Je parle je parle sur cette chanson et je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec « Rise like a phoenix »…. Y’aurait-il une importance dans l’interprétation qui mènerait à la victoire ? « Rise like a phoenix » ou « Un jour, un enfant » ça me prend au bide.
Je n’ai pas vu ça en direct, je n’étais pas née, j’ai découvert après coup. D’ailleurs quand je fais le calcul (j’en ai fait d’autres pour connaître votre âge à ce jour Ma’me Michu… mdr) je suis en train de me demander si mes parents n’étaient pas en train de regarder l’Eurovision le jour où ils m’ont conçu… mdr… si si ça collerait avec mon arrivée… mdr… Qui sait ? Peut-être que cet évènement est un puissant aphrodisiaque que l’on ignore… mdr…
Sûrement qu’à la maison il y avait des 45 tours de Frida Boccara, de Mélina Mercouri… on était déjà très européens… mdr… certaine qu’il y avait « Tom Pillibi », ça oui je me rappelle de la pochette et il y avait des 33 tours de Franck Pourcel dont j’ai aimé la reprise que vous avez postée Madame Michu. Quelques années plus tard mes oreilles ont été éveillées par des sonorités sataniques telles que celles du « Black Betty » de Ram Jam… sans doute pour ça que je saute partout quand il y a du rock à l’Eurovision… mdr !
J’ai écouté toutes ces vidéos que vous avez postées Madame Michu, j’ai pas pleuré… j’ai lutté… mdr.. j’ai zappé la version Céline Dion, j’aime bien cette femme, humainement, mais vocalement j’peux pas sauf quand elle chante du Goldman et encore c’est par concours de circonstances. J’ai trouvé Frida très belle dans « Voilà comment je t’aime ». Trop chouette la vidéo qui rappelle la quadruple victoire et ravie d’apprendre que la chanson de Frida l’aurait emporté, c’est pas par patriotisme… je crois que tout l’monde ici aura compris que quand je soutiens une chanson, me fous du pays d’où elle vient, c’est la chanson ma priorité.
Bon faudrait peut-être que je m’arrête… mdr… mon bavardage n’est qu’un remerciement pour votre investissement Madame Michu, même si vous m’énervez avec les pantalons en cuir… mdr…. D’ailleurs c’est pas gay c’est rock les frocs en cuir… na… mdr…. Et on peut être gay et rock… non mais….
Me suis marrée quand vous racontez que Marcel vous a ramassé dans la véranda… mdr… Dites, au fait, vous avez l’air française mais vos « septante » et vos « nonante » me surprennent… mdr…
Ah oui, j’y pense, je vais terminer sur Salomé parce que j’adOOOOOOre, j’adore sa chanson et sa combinaison de yéti irradié… mdr… Elle plus Lulu, cette année 69 (qui a inspiré mes parents… mdr) était riche en couleurs, ça piquait les zoeilles mais j’adore ça, c’est mon coté « Madame Michu ».
Merci beaucoup pour cet article, vous êtes désagréable mais c’est pas d’votre faute, vous ne vivez pas avec votre temps. Vous me faites marrez et j’espère vous rejoindre bientôt dans vos médisances.
https://youtu.be/9uMRzZcSou8
Il paraît que sa combinaison pesait « une tonne ».
Pour l’amour de la précision, elle pesait 14 kilos.
Pas mal en effet !
Chère Mimi,
Que d’émotions contenues en une seule chanson… Mais cela fait parfois le plus grand bien que de pleurer en écoutant une chanson parfaite, le fameux effet cathartique…Le reste relève du mystère : pourquoi telle chanson et pas une autre ?
À ton tour de nous faire rire : tu as bien fait de souligner nos belgicismes. Evidemment, Mme Michu en bonne patriote française aurait dû écrire « soixante-dix » et « quatre-vingt-dix ». Nous ferons attention par la suite, mais il s’agit là de pièges très difficiles à éviter. Les Belges et le français…
Au final, nous sommes très heureux de t’avoir distrait et fait rire. C’est là tout ce que nous souhaitons… Et puisqu’il faut conclure sur Salomé, nous plaçons également sa tenue parmi les plus iconiques de l’histoire du Concours (oh ! une idée d’article !).
À la semaine prochaine !
Oh c’est amusant comme coïncidence, moi aussi je me demande depuis longtemps si je n’aurais pas été conçu devant l’Euro69 ! En tout cas je suis né 8 mois et 3 semaines après et j’ai souvent pensé que d’avoir entendu ces 16 chefs d’oeuvre d’emblée alors que je n’étais qu’une petite graine tout juste semée, et d’avoir de surcroit débuté mon parcours de vie immédiatement par une victoire de la France pourrait constituer une explication à la névrose eurovisuelle que je suis parti pour me traîner à vie !
En tout cas, merci pour cet article qui me ravit, bien que je le trouve -comme souvent les bios rédigées par des fans- un peu complaisant. Objectivement, Frida n’a jamais fait carrière, elle n’a que 2 succès mineurs à son actif et elle est retombée dans l’oubli très vite après l’Euro. Je suis étonné d’apprendre qu’elle a enrtegistré plusieurs albums ! Il n’en reste pas moins que moi aussi j’aime beaucoup « Un jour, un enfant »; J’aime plus l’écouter que la voir, car quand même sa prestation était pour le moins « classique ». A ce titre, je ne suis pas étonné que Mme Michu la vénère. D’ailleurs, je crois savoir qu’au départ l’ORTF ne voulait pas de Frida pour interpréter la chanson à Madrid. Merci encore pour avoir retracé le parcours de notre avant-dernière gagnante (!)
Ah toi aussi 🙂 Me sens moins seule dans ma névrose… mdr 🙂 Tu avais une semaine d’avance, moi 15 jours de retard, je dormais 🙂 Si si même que môman avait consulté parce que ça l’inquiétait que je ne fasse pas de ramdam juste avant d’arriver. Et quand je suis enfin arrivée j’ai re dormi… mdr…. Et je suis restée marmotte 🙂
Puisse que 2016 fasse en sorte que Frida devienne l’avant-avant-dernière gagnante 🙂
Cher Mansy,
Peut-on placer « objectivité » et « fan de l’Eurovision » dans la même phrase ? Long débat en perspective…
L’important est que tu aies découvert des aspects méconnus de la vie et de la carrière d’une gagnante du Concours. Notre objectif est ainsi atteint : que ta connaissance de notre concours préféré est progressé. Rien ne nous procure plus de plaisir et de satisfaction. Nous te remercions encore pour ta fidélité et tes commentaires !
Bel hommage!
Cher Steven,
Merci infiniment pour votre compliment ! Pareille artiste méritait pareil hommage…
finalement, l’ensemble n’est pas si méchant que ça … et heureusement, tant on émiette pas un mythe … 🙂
il manque dans la discographie de Frida B. son dernier titre (82/83?) »dis-leur » (plus dans la modernité de l’époque que ses titres précédents) et surtout, il manque la meilleure version étrangère d’ un jour, un enfant : la version en suédois d’Agneta (du groupe ABBA), oserons-nous dire aussi sublime, voire meilleure que l’originale (avec un superbe texte) » sov gott min lilla vän »
https://youtu.be/Z6a_KT6bKWE
oups, je me réponds à moi-même pour un oubli
il y a aussi un succès (SON succès des années 70 -> 75/76? ) »valdemosa » qui apparaît sur plusieurs compilations des succès de l’année en question …
Superbe version d’Agnetha ! J’suis pas très objective avec la Suède (n’en déplaise à Madame Michu… mdr) ! Oui c’est sublime mais à mes oreilles ce n’est pas meilleure que la version d’origine (pas sûre d’être objective là encore… mdr) mais tu as tout à fait le droit d’oser le dire parce que ce qui importe c’est d’être touché et le bien-être que ça procure 🙂
Cher Philippe,
Il ne faut pas croire : derrière cette carapace de méchancetés et de sarcasmes, bat un coeur, un coeur toujours émerveillé par « Un Jour Un Enfant », Frida Boccara et toutes ces chansons émouvantes, mémorables, inoubliables qui ont marqué l’Eurovision.
Nous vous remercions mille fois pour cette version d’Agnetha, que nous ne connaissions pas et que nous découvrons avec bonheur. Vous nous prouvez qu’une grande chanson transcende les genres, les langues et les époques jusqu’à l’immortalité. Vive l’Eurovision !