EDITO. Y-a-t-il quelqu’un pour bousculer la NDR ? Eh bien nous ! Au lendemain de la défaite des S!sters, les responsables de la télévision publique allemande se sont peu exprimés. En mai dernier, le diffuseur dressait un premier bilan. Thomas Schreiber tirait les conséquences de cet échec : revoir les modalités de sélection sans donner de précisions. En attendant les premiers détails, votre site préféré partage son ressenti sur le sujet. Entre ascensions et passages à vide, les résultats allemands donnent des aigreurs d’estomac ces dernières années. Pour pallier nos remontées gastriques, nous posons notre regard sur l’Allemagne, à l’horizon 2020…
Une sélection parfaite… (ou presque !)
En août 2018, deux cents participants sont retenus par la NDR sur un millier de candidatures. Un beau vivier. Parmi eux, le groupe Barna emmené par le son pop rock de Sam, Julian et Tobi. Premier coup de cœur. A l’atelier, les premiers noms sont dévoilés. Un beau casting ! Nico Hurrle et Saskia Grieving en auraient fait partie en secret. Au passage, Drangsal crache son amertume de ne pas être promu. Les éliminations s’enchaînent. La sélection perd deux divas, Dimi Rompos et Nina Kutschera. Premier eurodrama germanique : Sebastian Schub se désiste pour des raisons d’emploi du temps. Daniel Schuhmacher et Thilo Berndt, deux excellents interprètes, sont évincés.
Six finalistes intègrent le camp musical. Aly Ryan, BB Thomaz, Linus Bruhn, Gregor Hägele, Makeda et Lilly Among Clouds travaillent d’arrache-pied sur leurs morceaux pour Unser Lied für Israël, prévue trois mois plus tard. Nous, persuadés qu’ils vont réussir à trouver leur chanson pour Israël. Coup de théâtre à l’allemande : un duo féminin rejoint le groupe à la dernière minute, sans passer par les étapes intermédiaires. S!sters est « cousu de fil blanc » pour l’occasion. Sister, une chanson recalée par un autre pays. Sélection (presque) parfaite. Prémices d’un malheur (presque) annoncé.
En février, au terme d’une finale haute en couleurs, le duo est choisi pour représenter l’Allemagne avec un titre, pas tout à fait éponyme mais tout à fait moyen. Enième eurodrama berlinois : elles sont premières du jury d’experts devant Makeda (à un point d’écart) et plébiscitées par les téléspectateurs, devant Lilly Among Clouds. Le panel Eurovision voit la victoire en Aly Ryan. Les deux jeunes femmes partent à Tel Aviv. Le résultat est calamiteux, le revers au rendez-vous : l’Allemagne termine à la 25ème place générale, classée 21ème par les jurys internationaux et bonne dernière par le public, qui ne lui octroie aucun point. CQFD !
Thomas Schreiber constate… (l’ampleur du sinistre)
Le processus de sélection identique à celui de 2018 et qui a permis d’obtenir une quatrième place cette année-là, n’a pas fonctionné en 2019. Le diffuseur souhaite prendre de nouvelles dispositions et poursuivre les efforts fournis depuis Michael Schulte. Thomas Schreiber a confirmé qu’il repenserait son approche du concours. Le chef des divertissements de la NDR a confirmé que le diffuseur révisera son processus de sélection pour l’Eurovision 2020. Selon lui, tout refaire comme avant serait une erreur.
THOMAS SCHREIBER – « Nous sommes déçus que notre processus de sélection par lequel nous avions choisi Michael Schulte en 2018, n’ait pas été couronné de succès cette année. Pour 2020, nous allons réfléchir à la manière dont l’Allemagne cherche sa chanson et ses artistes ».
Il reconnait que le public allemand a été déçu par la vingt-cinquième place de leurs représentantes. Selon ses allégations, les principaux changements pourraient s’opérer dans les phases préliminaires. L’Allemagne est dans la même position qu’en 2016, ce qui avait abouti au choix interne avec Xavier Naidoo. Hier, nos confrères de Wiwibloggs affirmaient que la NDR avait relancé sa recherche du panel Eurovision, depuis avril dernier et que de nombreuses demandes pour devenir membre avaient été rejetées. Le processus de sélection aurait commencé tardivement en août. La reconduite de Unser Lied für en début d’année prochaine est encore incertaine.
Ce n’est que l’avis de la rédaction… (mais il compte !)
Avec ses nombreuses propositions, la sélection allemande aura été l’une des plus qualitatives, l’édition passée. Le format semble être le bon après plusieurs années compliquées. Le vote composé en trois tiers dont celui des eurofans, serait un avantage pour les uns. D’autres, proposent un vote 50/50 (téléspectateurs/jurys couplés aux fans). Certains, pensent qu’un retour à un choix interne serait plus judicieux. Le public ayant souvent une vision différente de celle du panel professionnel. La sélection gagnerait en simplicité avec la suppression du camp d’écriture. Renvoi à la méthode classique : un interprète et une chanson déjà composée. Bref raccourci de ma part : peu importe le mode sélection, une mauvaise décision reste mauvaise, quoiqu’il en soit !
Dans nos rangs, le « parachutage » des S!sters a été vécu comme une injustice et une véritable frustration. A l’avenir, la NDR ne devrait plus changer les règles en cours et s’abstenir d’accorder de petits privilèges. Après avoir fourni tant d’efforts pour trouver le meilleur représentant, choisir une chanson refusée par la télévision suisse et chantée par deux interprètes improbables, était le projet le plus désastreux de la saison. La montagne teutonne a accouché d’une souris : le duo a pris la place de talents, impliqués dès le début du processus et indispensables à la réussite allemande. Carlotta et Laurita ont conduit le pays à l’échafaud. Nous recommandons à la NDR, de revenir à des artistes « non fabriqués » pour le concours : l’univers pop de Nico Santos, le timbre chaleureux d’Axel Maximilian Feige (Unser Song 2017), le folk contemporain de Xavier Darcy (Unser Lied für Lissabon) ou encore la musicalité de Madeline Juno. Le retour de Lilly Among Clouds est vivement réclamé par l’éditorialiste du jour.
Pour 2020, nous attendons une brochette de performeurs, aussi belle que cette année pour regagner le top 10. L’Allemagne a le potentiel pour dénicher un artiste, à la hauteur de nos espérances. Une contribution bien classée ferait oublier les déboires de nos deux malchanceuses frangines. A leur sujet, une voix tonitruante s’élève à la rédac’ : Faites-les taire, bon dieu, faites-les taire ! Je vous laisse deviner, de qui il s’agit…
Comme nous, vous avez du mal à digérer la dernière sélection allemande ! Alors, prenez un Maalox et exprimez-vous en commentaires : d’après vous, quels seront les modifications apportées au processus, compte tenu du dernier classement de l’Allemagne ? Qu’attendez-vous de la sélection 2020 ? Quels artistes de la scène actuelle, souhaiteriez-vous la participation ?
Euroquotidienneurs, l’équipe de l’Eurovision Au Quotidien se joint à moi, pour vous souhaiter une bonne saison : Gute Saison an alle ! Telle est notre ambition…
(Avec l’aimable participation de la rédaction)
Sur le papier, le format est bon, il en sort des choses intéressantes, mais le problème,le GROS problème, c’est la mise en application et le résultat final. Il serait temps que l’Allemagne arrête avec ses espèce de wild-card inexpérimentées et aux titres moyens, voire médiocres, car depuis 2014, elles contribuent royalement aux échecs allemands au concours, en remportant la sélection au détriment d’artistes plus professionnels et de titres qui tiennent bien davantage la route. Et à mettre en place un système de sélection, autant le respecter jusqu’au bout et éviter d’inviter à la dernière minute un duo certes sympathique mais artificiel sur je-ne-sais quel critère alors qu’en face, les autres sont passés par le camp d’écriture. Après, le writing-camp en mode écriture d’une chanson spécifique au concours ne me convainc pas complètement: d’autres pays en ont fait l’expérience, pour des résultats aussi peu convaincants, et à moment donné, peut-être faudrait-il juste une simplification du processus de sélection pour relancer nos voisins.
Ils veulent sauver Allemagne….la reponse est simple le groupe revolverheld…c’est simple l’équation…. Lol…
Le groupe allemand est sur d’un pôle trois l’année prochaine a Rotterdam…lol…
C’est ton côté rebelle ça…
Pour moi l’Allemagne a trouvé le bon format. Sans le psychodrame de l’ajout tardif des S!sters et de leur chanson tellement passe partout, le pays aurait fait mieux.
Les 100 membres du panel du public ont reçu cette semaine un courriel de confirmation. Il y a forcément des déçus parmi les eurofans qui avaient candidaté mais ce processus est parfait pour moi.
J’adorerai que les eurofans français soient eux aussi associés au choix des candidats.