Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 2023 avec Luke Black (SERBIE) qui a terminé à la 24e place de ce concours.
Après la prestation culte et iconique de Konstrakta l’année précédente, quand j’ai vu que c’était cette chanson qui s’était qualifiée pour Liverpool, ce fut un choc, et même un gros choc dois-je dire.
Inutile de le cacher : je n’ai jamais accroché une seconde à cette chanson ; je l’ai pourtant écoutée plusieurs fois et seule une grimace de déception apparaissait… Il faut dire que je n’ai jamais pu considérer cette prestation comme une véritable chanson : l’interprète chante-t-il vraiment ? De mon point de vue, je l’entends marmonner, murmurer, un peu à l’image de la mise en scène où il semble se réveiller mais ne l’est jamais complètement. Parlons-en de la mise en scène : en apparence, elle paraît sophistiquée et sortant de l’ordinaire mais elle n’a pas permis de donner plus de volume à l’interprète qui semblait totalement dans une autre galaxie, (et moi aussi d’ailleurs…). Le refrain indique « qu’il veut dormir pour toujours » : c’est vraiment réussi car j’ai l’impression qu’il dormait durant sa propre interprétation.
En fait, j’ai failli m’endormir avec lui devant ma télévision et quand on voit qu’il se qualifie en finale par miracle avec la moitié des points du candidat qui est arrivé 9e devant lui et son classement dans le Bottom 5 en finale, on ne peut nier que la greffe n’a pas pris pour cette chanson un peu psychédélique.
Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.
On va débuter avec l’avis constructif de Marie :
« Je suis très contente que la Serbie ait choisi cette chanson pour la représenter. Je trouve qu’elle a un style bien à elle bien qu’elle peut en dérouter certains. C’est sûr, Luke n’a pas une grande voix mais le rythme de la chanson est entraînant et j’ai trouvé la mise en scène originale. Bonne pioche en ce qui me concerne, dommage pour le résultat final mais la concurrence était rude. »
Nous allons terminer avec l’avis de Rémi :
« Samo Mi Se Spava est un acte artistique fort, comme je les aime à l’Eurovision. Le titre de Luke Black fait partie de ceux qui ouvrent des brèches musicales et surtout la porte à des propositions singulières et radicales, certes pas forcément accessibles de prime abord au grand public, mais dont l’audace et la force ne sont pas du genre à laisser indifférent, fut-ce dans un sens ou dans l’autre. Pour ma part, ce fut un coup de cœur dès la première écoute, pour ne pas dire un des titres les plus marquants de ce début de décennie à l’Eurovision, tant dans la musique que dans la scénographie, juste unique. »
C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous lundi pour un nouveau titre à la une, une chanson gagnante du concours il y a pile 50 ans, incontournable et indémodable.
Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)
Je n’ aimais pas cette chanson. A sa demi-finale, le 9ème ayant le double sur le 10ème, c’ était in-extrémis. Je préférais la chanson 11ème.
Pour demain, je ne vois qu’ une possibilité.
– En effet, je suis d’accord : cette chanson était difficilement accessible au grand public et sa performance pas totalement au point malgré tous ses efforts.
J’avais beaucoup de favoris pour cette édition 2023, et la plupart ont eu un classement moyen voire mauvais, comme l’Espagne, le Portugal, la Slovénie, l’Allemagne (dont la dernière place me surprend encore plus d’un an après), et la Serbie.
Dès la première écoute, j’avais beaucoup aimé ce titre, mais sa structure étant assez particulière, je me suis demandée comment ce genre de proposition pouvait être mis en scène. Au final, j’ai pensé que la performance lors de la sélection nationale serbe retranscrivait bien l’atmosphère de la version studio. Je lui trouvais même une certaine théâtralité qui, je pensais, pouvait plaire au jury et au public lors de la demi-finale, et permettre pourquoi pas un classement similaire à celui de Konstrakta l’année précédente. Une sorte de « dark horse », mais sans forcément gagner.
Pas vraiment du coup vu que la qualification s’est jouée à presque rien, et que la Serbie a fini dans les derniers en finale…
Il est vrai que, vocalement, Luke Black n’était pas au point lors de ses deux performances à Liverpool. Ce qui l’a sans doute pénalisé, de même que la rude concurrence comme le souligne Marie. Mais je pense aussi qu’il fallait comprendre la mise en scène pour l’apprécier pleinement. Or, comme beaucoup de téléspectateurs ont découvert les chansons participantes le soir de la finale, ils n’ont pas dû saisir le sens de la performance. Je rejoins Rémi sur l’idée que cette proposition n’est pas forcément accessible au grand public dès le départ : c’est vrai qu’à première vue, un spectateur lambda peut se demander quel est le rapport entre un lit en forme de fleur blanche, des danseurs avec un masque et une sorte de tuyau dans le dos, et ce « It ends now. Fight » qui apparaît à l’écran avant le bridge.
Ce n’est qu’une supposition personnelle mais je pense que ce genre de proposition, ça passe ou ça casse car la performance joue beaucoup.
Je termine sur cette vidéo de Luke Black qui avait donné un des memes de l’édition 2023 (flashback du public qui l’a presque crié lors des deux performances serbes en demi-finale et en finale) :
Je n’ai pas compris.
Je n’ai pas compris et pourtant, comme souvent face à des propositions artistiques déroutantes, je reste fasciné, comme hypnotisé.
Je suis en fait incapable dire si j’aime ou pas. Pour l’eurovision c’est non, mais pour ma culture musicale personnelle qui est assez hétéroclite pour ne pas dire éparpillée, je dis oui.
Je vais oser un parallèle avec Loïc Nottet (un de mes chouchous pour toujours). Il y a dans la proposition de Luke Black, le même souci esthétique, le même souci de proposer un univers visuel et chorégraphique innovant. Mais là où Loïc Nottet avait sû nous embarquer dans son monde c’était par la voix qui soulignait une mélodie forte, mémorisable et portée par un « Ra-ta-ta » qui marquait et donnait de la personnalité au refrain.
Luke Black ne nous fait pas entrer dans son monde qui reste – à l’instar de sa prestation vocale – confidentiel.
Et franchement je regrette d’être resté sur le bord de la route car avec une mise en avant vocale plus affirmée (soit par le chanteur, soit grâce à des choristes) et/ou un gimmick musical décalé, on aurait pu décoller…
Pour info, la version studio : nettement plus « définie » et riche tant sur le plan vocal que musical et orchestral…
https://youtu.be/pGVPetn2yfM?si=mRy-wjLPyTfmxRRe
– Il me manquait personnellement beaucoup de choses pour « décoller » mais il est certain qu’on ne peut pas enlever le fait que la Serbie essaie toujours de présenter chaque année des propositions différentes.
Ah la Serbie ! Un de mes pays préférés à l’ESC ! Grâce à la diversité de ses propositions, aux talents des auteurs -compositeurs-interprètes, à l’ambition de ses choix et le sérieux accordé au Concours. Hélas, si on retrouve tout ça dans ce morceau, moi aussi, il m’a globalement ennuyé. Je n’y ai pas adhéré tout en lui reconnaissant d’indéniables qualités. Donc, qualif en finale logique. Classement tout autant…
– Bonne synthèse de cette chanson plus objective que la mienne.
Mon gagnant de l’édition 2023 dès sa sélection pour Liverpool sans l’ombre d’un doute.
Malheureusement, le contexte politique (fusillade en Mai 2023) en Serbie et la piètre qualité du son dans la salle n’ont pas aidé Luke… Concernant le premier point, lors d’un podcast Luke dit avoir subi beaucoup de pression en interne et qu’il a été affecté moralement. Car quand je regarde la prestation live en finale nationale il y a une nette différence. Luke Black n’est pas un grand vocaliste, certes, mais c’est une chanson atmosphérique au message fort de sens à mes yeux. Je suis toujours subjugué par la mise en scène et le charisme débordant que dégage Luke.
« Samo Mi Se Spava » est dans mon top 3 de mes chansons préférées de l’Eurovision toute édition confondu. (Sentimentai (2022) et Doomsday Blue (2024) composant le reste de mon top 3 pour info)
– Ce qui me plaît, c’est de lire exactement le contraire de ce que je pense de cette chanson et ça, ça me fascine toujours de voir qu’une même chanson peut provoquer des réactions aussi opposées.
Chanson obsédante qui pourrait servir à un exercice inclus dans le spectacle de MESSMER ou à une chanson d’éveil pour enfants.
La première écoute m’a fait penser au générique d’un feuilleton télévisé : https://youtu.be/lc8RFPZUkiQ?si=nGNVpOj8pZoA0pu8
Par rapport au fauteuil, cela fait penser à la chanson islandaise de 1997.
1 https://youtu.be/loJqQihs5Ug?si=KYKcnN8szG6keIf9
2 https://youtu.be/8lLKId_0oOo?si=zSWcaW_Zr10ApA0z
3 https://youtu.be/R_7b0k4svHE?si=r3Muc7-UXFCqOUJO
4 https://youtu.be/adVu4GDGHd0?si=Shp-kQ3Mob22OGHP (Chanson de Monsieur Serge GAINSBOURG)
5 https://youtu.be/NTVvmCAEg3A?si=PbTWwNBbTbFkx_-1
A toute l’équipe de l’Eurovision au quotidien, je vous offre des bouquets de https://youtu.be/R9gcmoIhMN4?si=05nH2nN4GLOgcLt7.
Vive les pays avec la même initiale, lundi on va à https://youtu.be/qYF9D0jdrrU?si=GyqDYX3xm2_MqilL
– Cette chanson m’obsède également mais pas dans le bon sens hélas…
– Je suis un fan inconditionnel de toutes les chansons de Niagara.
– Bonne réponse pour demain.