Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 1998 avec Dana International (ISRAËL) qui a gagné le concours cette année-là.
On a beaucoup parlé à l’époque de la chanson et surtout de l’interprète pour des raisons que tous les fans du concours connaissent et sur lesquelles je ne reviendrai pas ici. Je vais seulement évoquer le plus objectivement possible (de mon point de vue naturellement) la chanson et la prestation.
C’est l’histoire d’une chanson un peu spéciale pour moi : je l’ai trouvée très ordinaire, souvent répétitive, et avec une mise en scène très épurée avec des choristes qui se sont révélées bien présentes quand il le fallait. En effet, vocalement, l’interprète n’est pas « une grande voix » et par moment, quelques fausses notes ont été détectées par mes oreilles ; avec une telle présentation, je n’aurais jamais pensé que cette chanson puisse finalement en fin de soirée lorsque tous les candidats étaient passés devenir ma favorite ! Pourquoi ce revirement ? Tout simplement car malgré les qualités de nombreuses autres chansons durant cette soirée, il y avait une majorité de ballades et les quelques chansons rythmées présentes n’apportaient pas la fraîcheur, la spontanéité et la conviction que Dana International a su insuffler dans sa prestation. Et du coup, toutes les imperfections précédemment décrites ont été gommées pour ne retenir qu’une prestation réussie dans sa globalité sans tenir compte de tous les détails.
J’en conclue que cette victoire est donc dans l’ensemble méritée mais elle la doit avant tout à la prise de risque minimale de la plupart des autres candidats.
Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.
Nous débutons avec l’avis très argumenté de Rémi :
« J’ai comme l’impression d’avoir déjà écrit ces mots quelque part tellement le titre vainqueur de 1998 nous est familier. De la longue liste des gagnants du concours, « Diva » est sans aucun doute parmi les plus emblématiques. Iconique est cet euro tube qui a probablement donné naissance au terme « eurodiva », auquel la Reine Dana International a donné toute son essence. « Diva », c’est aussi le témoignage le plus évident de la vague europop qui a déferlé sur l’euromonde dans les années 90-2000, avant que le concours n’accomplisse son entrée dans l’ère moderne. « Viva la diva, viva Victoria, Afrodita ». Mais au-delà du titre, le plus emblématique dans tout ça ne réside t-il pas tout simplement dans le symbole que représente la victoire de Dana International, à savoir celui de l’empowerment des personnes LGBTQIA+ et des valeurs de respect, de tolérance et d’inclusion véhiculées par le concours ? D’autant plus dans des sociétés qui, à l’époque, étaient encore moins tolérantes et bienveillantes avec les LGBTQIA+ (et notamment les personnes trans) qu’aujourd’hui … »
Nous poursuivons avec l’avis explicatif de Maxence :
« Diva est, à mon sens, la chanson gagnante qui a marqué la transition vers une nouvelle aire moderne de l’Eurovision. Et ce à différents points de vue : au niveau musical avec cette vibe eurodance qui présage les années 2000 ; au niveau de la performance dans une édition qui marquera la présence de l’orchestre pour la dernière fois et où Dana International a fait le choix d’un 100% bande-son ; au niveau de l’image du concours et de l’acception avec la victoire d’une artiste transgenre. Diva est une chanson entrainante, symbolique, mais force est d’admettre qu’elle vieillit mal, enfermée dans cette bulle années 2000 dépassée. Le titre reste tout de même percutant et un plaisir à écouter lorsqu’elle passe. »
C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous demain pour un nouveau titre à la une, une chanson allemande dont le titre comprend huit fois la lettre « D ».
Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)
1998 : J’avais 3 ans a l’époque mais il est clair que cette victoire avait fait parler vu son changement de sexe (Dana était un garcon avant de devenir fille en 1993) dans les médias genre Nulle part ailleurs, une émission sur le concours avec Dave et les Native qui allaient commenter l’édition de Birminghan et les jt de France 2 qui faisaient un reportage sur la réaction israélienne du a sa victoire.
Une victoire marquante avec ce titre qui est typique de l’eurodance qu’on pouvait entendre a la radio et qui perso me laisse indifférent puisque mes favoris étaient l’Allemagne et les Pays-Bas
– Il est vrai que l’interprète de cette chanson a fait beaucoup parler, aussi bien sur elle-même que sur sa chanson : que ce soit son histoire personnelle ou sa performance sur scène, on peut aimer ou ne pas aimer, mais ça n’a laissé personne indifférent et 25 ans plus tard, on en parle encore.
Tout comme la chanson ukrainienne de l’an dernier, Diva est une de ces chansons symboles qui ne pouvaient que l’emporter l’année où elle est sortie.
Il me semble que les religieux avaient tout fait pour empêcher qu’elle représente Israël et l’avaient vouée aux gémonies. La dernière victoire autrichienne est du même registre (sauf musicalement).
C’est aussi ça l’Eurovision, qui se doit de refléter son époque pour durer à travers les époques (les années 80 sont en ce sens emblématiques de son enlisement dans un classicisme qui allait finir par tuer le concours).
Côté musical, oui, il y avait mieux, mais le visuel même minimal de Dana International et encore une fois tout ce qu’elle représente faisaient qu’elle a gagné, et c’est très bien ainsi.
– C’est triste à dire mais lorsqu’on représente un symbole quelque soit le domaine, ce n’est plus l’artiste qui est mis en avant mais ce qu’il ou elle est dans l’excès et la démesure. Dommage car on devrait se cantonner uniquement dans sa performance… Mais comme tu le dis justement, elle a gagné et c’est bien là l’essentiel.
– J’adore « Toute première fois » et j’ai regardé un extrait de cette finale de rêve : un régal !
– J’aime beaucoup la majorité des chansons de tes liens.
– Tu n’as pas lu mon indice en entier : relis ce que j’ai dit sur le titre de la chanson de demain.
Une des rares années où la chanson gagnante est ma préférée et cerise sur le gâteau, le 12 de la France. J’ avais classé 2ème la Slovénie (comme les 2 années encadrantes) et 3ème Malte à la bonne place (ma préférée l’ année précédente). Avant le dernier vote, Israël et Malte était à égalité en tête. En terminant 3ème en 1998 à sa première participation et 2ème en 2005 à sa 2ème participation, je me suis dit que si elle participe une 3ème fois, elle devrait gagner. Il y en a eu une mais elle termine dans les 5 derniers.
Je me suis toujours posé la question de la 4ème choriste à part avec un micro sur pied, les 3 autres le tenant à la main. Une situation identique pour ce pays en 1993. 4 membres occupent bien la scène (2 hommes et 2 femmes, composition fréquente pour les groupes à l’ eurovision) ce qui fait penser que ce sont les membres du groupe complétés par la pianiste et la choriste à part mais tous ensemble à la fin de la chanson.
Lors de la reprise de la chanson quand il ou elle a gagné, il ou elle porte ses manchettes à plumes. J’ avais lu qu’ elles faisaient du bruit donc risque de perdre des points lors de la compétition. Une fois la victoire annoncée, il n’ y a plus rien à perdre.
L’ Israël devrait logiquement gagner en 2038 et la France gagner la coupe du monde. On veut une victoire à l’ eurovision au plus tard en 2027.
– J’espère que tes prédictions se réaliseront et peut-être même avant les dates présumées.
– En effet, la 3e participation de Chiara ne fut pas une réussite…
Diva était une de mes chansons préférées dans le concours 1998. (Avec la chanson française « Où aller » superbement bien défendue par la sous-estimée Marie-Lyne…)
Alors c’est vrai que vocalement ce n’est pas toujours d’une justesse absolue (euphémisme) et a priori ce style de musique n’était pas ce que j’aimais le plus à l’époque mais globalement, c’était une chanson intéressante et bien menée.
(Je reste toujours choqué par l’exclusion à l’image de la 4ème choriste : trop grosse donc pas présentable ? Je ne vois pas raison objective à ce parti-pris…mais le résultat est là !)
Il n’en reste pas moins que j’ai toujours pensé que cette victoire était plus une victoire de circonstance, la consécration d’un symbole plutôt qu’une victoire musicale et artistique. Un peu comme a pu l’être ensuite, pour d’autres raisons, la victoire de Stefania pour l’Ukraine.
Dernier point, je préfère la prestation de Dana International après la remise du trophée : elle a mieux chanté, elle était plus détendue, la voix était plus affirmée et mieux posée… et elle portait la magnifique tenue imaginée pour elle par JP Gaultier.
– On ne peut pas nier que malgré les imperfections, elle a bénéficié d’autres circonstances favorables, mais je crois sincèrement que la performance prise dans sa globalité y est aussi pour beaucoup.
– Tu as raison : lors du rappel elle a beaucoup mieux chanté sans doute rassurée par sa victoire.
Il faut avoir vécu dans sa vie une finale eurovision, édition 98 depuis Birmingham…. Devant sa télé, certes, mais.. tellement bien produite et présentée, que la gagnante du pays hébraïque ne faisait aucun doute !!
Une victoire époustouflante de suspense jusqu’au bout !! Un titre dance qui n’était pas ma préférée à l’époque, car pour être curieux de nature, j’ai acheté l’album de Dana International pendant que l’artiste faisait sa tournée des popotes télévisuelles…. Et que du tube en puissance sur cette galette de 44 mn..
Pour en revenir à la fois au titre gagnant et à l’artiste, une voix qui n’est pas exceptionnel de justesse… Mais une aura comme la sienne auquel s’ajoute des choristes parfaites, ces 3 minutes, à l’époque, sont tout simplement incroyables, et inoubliables !!!
Un titre que j’avais dans mon top 5 mais certainement pas première !
Une lauréate également très politisée dans un pays comme le sien qui ne l’est pas moins… Les journaux français (quotidiens et hebdomadaire) en faisaient des caisses sur beaucoup d’infos pour la délégation arrivée chez nos amis britanniques… Si, certains jurés lisaient énormément les actualités d’une manière « récurrente » et visionnaient les nombreuses émissions où Dana était invitée, à l’époque, on peut admettre que la victoire obtenue ne l’a pas été sans consessions…. Un appui médiatique qui aide….un peu….
Je me souviens même que Marie Drucker, à la rentrée 1997 dans son JT de 20h, nous apprenait que l’artiste sélectionnée en interne, faisait déjà parler d’elle avec ses (copains !) intégristes et cie dans son pays….
Bref, une victoire arrachée à la volée mais qui n’était pas ma préférée…. et qui promettait également des complications d’organisation pour l’UER l’année d’après….
Edsilia, ma reine. C’était elle !!
– Tu résumes bien la situation mais l’essentiel est bien qu’elle ait gagné le concours finalement de façon méritée vue sa performance d’ensemble et même si les autres aspects ont pu lui apporter des votes, cette victoire, elle la doit d’abord à elle-même.
Voici l’exemple type d’une chanson qui entre tout juste dans mon Top 10 (ah, la Croatie, la Roumanie, le Portugal, etc) mais dont j’ai été (et suis encore) ravi, heureux et même fier qu’elle ait gagné cette année-là. Comme Maxence le dit, on entra alors dans une nouvelle ère de l’Eurovision. Comme beaucoup l’ont souligné à l’époque et aujourd’hui encore, ce fut un symbole fort, très très fort.
Je suis fier donc que « mon » Concours soit la vitrine de la tolérance et la diversité.
Merci pour ce choix, un événement majeur de l’ESC et, au-delà, de la société tout entière.
– Tout à fait : pour de nombreuses raisons, cette victoire a apporté du sang neuf au concours et a permis de faire avancer certaines causes qui ont besoin d’être mis en avant encore et toujours et le concours est l’une des vitrine pour cela.
L’une de mes favorites cette année là avec Chiara de Malte que j appréciai énormément avec son clin d œil ravageur à la fin de sa prestation…j étais content qu ´Israel gagne .il y avait pas mal de bonnes chansons cette année 98
– Ce n’était pas ma favorite au début mais ça l’est devenu lors de la finale ; certes il y avait de bonnes chansons mais pas assez marquantes à mon goût.
Evenement pour cette chanson clivante. C’est la https://youtu.be/wMuOLH-oQKs qu’un artiste transgenre remporte l’institution. Je ne peux que féliciter le pays qui nous a enchanté sportivement ce dimanche : https://youtu.be/MoAJ_1NnFoA pour le titre de championne du monde de football féminin et
le courage de Carlos ALCARAZ qui a tout fait pour remporter la finale de Cincinnati et moi folle de joie de la victoire de mon éternelle idole qui ne connaît pas ses limites.
Pour revenir à cette chanson, j’ai beau écouter et rendre ainsi hommage à Svika PICK qui vient de nous manquer, je ne ressens pas grand chose et ma vainqueure de 1998 était https://youtu.be/RKTyJWnnHVU et celui qui a fait le plus dans sa mise en scène était le fantasque Guildo HORN.
A sa Diva, je favorise https://youtu.be/hHdVwt-xIMc et un autre Viva me retient plus d’autant que c’est une bande originale de la décennie que tu préfères : https://youtu.be/U92qIsQwPxw. De son côté, ma soeur m’a toujours dit qu’elle appréciait https://youtu.be/gCZKopb2KYk.
Elle cite Victoria sans savoir qu’une autre Victoria allait participer à cette institution ! A sa Victoria, je préfère https://youtu.be/lyu4Fo9YsI8. Mais pourquoi revenir ensuite, puisqu’elle a été éliminée. A mon avis, elle a dû se poser des questions.
Faut-il s’appeler Dana pour remporter l’Eurovision comme en 1970 ?
Pour demain, j’ai trouvé tout de suite que le prénom de son chanteur est le même que le fils du vainqueur du Tournoi de Cincinnati et qu’il a composé une autre chanson de l’Eurovision : https://youtu.be/0DjihJp4HU4
Est-ce qu’en 2038, si on suit la logique, ISRAEL l’emportera encore ?
– Voir en bas ma réponse : j’ai fait une erreur de placement…