J-1 avant la grande et tant attendue finale du Melodifestivalen 2024 ! Vous pensiez sérieusement que votre Loreen du jour (alias Rémi) allait vous laisser échapper à ce grand rendez-vous, par ailleurs le dernier (déjà !) de la saison des Loreen ?

Évidemment que non. Mais, particulièrement attentive à la sélection suédoise et logiquement soucieuse du nom qui lui succèdera sur la scène de l’Eurovision en mai prochain, votre Loreen a voulu prendre le temps de l’écoute pour mieux vous délivrer un avis assurément partial, qui n’engage qu’elle-même (et encore), mais qu’elle a tenté de parsemer de touches d’objectivité. Prêts pour le show ? Et bien c’est parti pour le show, habibi !

Avis général

Après une édition 2023 très décevante tournée autour de et concoctée pour la victoire de Loreen (et à peine sauvée par trois ou quatre autres), le Melodifestivalen nous a offert un bon cru 2024 certes sans trop d’audace et fait des habituels maronniers. Scandic pop, power ballad, dansband, pop folk en suédois, … Point de révolution du côté de la Suède, si ce n’est l’absence notoire et quasi historique d’un pur schläger 100% authentique façon Linda Bengtzing. Pour le reste, les cinq demi-finales (une première) ont été l’occasion de découvrir des titres de bonne facture au-delà des styles, qu’ils aient été bien assurés par les nombreux (et prestigieux) revenants du programme que par les nombreux néo-entrants dans la compétition qui ont fait souffler un petit vent de fraîcheur dans la compétition, quand bien même on n’en retrouve au final que peu au programme de la finale (3).

Une édition très homogène et égale en qualité, dans laquelle des titres et des prestations ont certes su davantage se faire une place que d’autres, mais où d’autres n’ont pas démérité et auraient très largement mérité leur accessit en finale suite à un Finalkvall à l’issue à la fois inattendue et tout bonnement sidérante. L’heure de rendre hommage à celles et ceux que votre Loreen aurait aimé revoir samedi soir : le plaisir coupable Gunilla Persson, dont la simple révélation est digne d’un coming out mellodifestivalesque (et assumé); l’irrévérencieuse et uppa EPA-dunk style Fröken Snusk (dont le calage au repêchage reste un mystère au vu de son extrême popularité chez les jeunes suédois) et surtout, surtout, surtout (attention je sors tout juste de leur deuil) : Scarlet et les limbes du sombre Circus X, littéralement volé au Finalkvall. Bref, nous y reviendrons. Puissent ces artistes reprendre rendez-vous ultérieur avec le Melodifestivalen.

La véritable question est toutefois ailleurs : parmi nos douze finalistes, quelles sont les meilleures cartes du tarot suédois pour l’Eurovision 2024 à domicile, à Malmö, le 11 mai prochain ? Nous allons le voir tout de suite.

1 | Maria Sur – When I’m Gone

Changement de cap TO-TAL pour Maria Sur un an après le sirupeux à l’insupportable Never Give Up. Ici, Maria Sur nous délivre une très bonne proposition scandic-pop moderne, à l’ambiance sombre, dont le refrain n’est certes pas le plus accrocheur ou le plus explosif de la terre, mais il n’en demeure pas moins que l’ensemble reste résolument en tête. Parce que c’est solide, parce que c’est très bien produit et calibré (tiens, n’y aurait-il pas quelques touches de Heroes par secondes ?), et parce que … Maria Sur. C’est une performance pleine d’assurance que la jeune artiste ukrainienne nous a offert en ouverture de la demi-finale. Oui, Maria est prête à monter sur la scène de l’Eurovision, et avec When I’m Gone s’il vous plaît. Non seulement l’un des meilleurs titres de la finale d’un Melodifestivalen 2024 très égal, mais aussi un univers musical et un rythmique up tempo qui conviennent tout à fait à l’artiste.

2 | Jay Smith – Back To My Roots

Back To My Roots ? Back To The 90s plutôt pour Jay Smith et son titre country pop-rock qui, en termes d’univers, n’a pas grand chose à envier aux sons qui résonnent dans les rues de Nashville, Tennessee. Malheureusement, ce dernier nous plonge dans une composition d’un autre temps, déjà entendue et ré-entendue maintes fois au Melodifestivalen. Certes pas désagréable à l’écoute, mais l’ensemble souffre de réelles faiblesses face à la concurrence. Dire que Jay Smith a réussi à se sortir de l’épineuse étape du Finalkval face aux aspirateurs à télévote Fröken Snusk, Scarlet ou Gunilla Persson, cela me fait autant l’effet d’une surprise que ça me reste en travers. Face à une concurrence relevée et plus enlevée, pour ne pas dire singulière, sa qualification en finale m’interroge sérieusement, là où je l’aurais plutôt vu directement éliminé à l’issue de la demi-finale 5. Si la prestation du country man (au demeurant bonne) a sans doute fait le reste, je n’en demeure pas moins scandalisé, pour ne pas dire outragé.

3 | Lisa Ajax – Awful Liar

Vingt-cinq ans à peine et déjà une cinquième candidature au Melfest pour Lisa Ajax, trois finales à son actif, mais de systématiques déceptions au classement jusqu’alors. Je doute qu’Awful Liar – bien que plébiscité au second tour de télévote en demi-finale 1 – n’inverse la tendance samedi soir. Awful Liar est certes un titre de bonne facture, autrement dit un bon titre pop dans la lignée de l’univers musical de son interprète, pour ne pas dire dans la continuité de son géoglyphe artistique. Car le cru Lisa Ajax 2024 n’est ni plus ni moins qu’un condensé des précédentes propositions de l’artiste au Melodifestivalen, à mi-chemin entre la ballade pop et le titre mid tempo. Bon, assurément, et non moins agréable à l’écoute, si ce n’est très bien exécuté sur scène … mais « bon » n’est pas assez pour permettre à l’ensemble de se faire suffisamment mémorable dans la véritable compétition sportive du Melfest.

4 | Smash Into Pieces – Heroes Are Calling

Tout juste un an après Six Feet Under, le célèbre groupe de rock-métal est de retour avec un Heroes Are Calling qui réunit ni plus ni moins que les fondamentaux de son prédécesseur, à savoir un son rock très empreint de l’influence des années 2000 et des titres que nous écoutions ados. Ici, c’est cependant un pendant clair ou lumineux que nous offre Smash Into Pieces et et encore une fois une version plus édulcorée pour les standards du Melfest avec ce titre au demeurant de bonne facture, qui rentre facilement en tête, et doté d’effets accrocheurs (la chorale d’enfants sur le dernier refrain). Mais le groupe se fait ici trop sage dans une proposition à laquelle il manque le facteur X pour gagner en explosivité. C’est avec la vraie patte Smash Into Pieces que j’attends le groupe pour sa victoire au Melodifestivalen – et sur la scène de l’Eurovision par la même occasion, évidemment.

5 | Cazzi Opeia – Give My Heart A Break

Il est bien souvent difficile d’éviter la comparaison avec les précédentes contributions de nos Mello-stars, et c’est quasi systématiquement un jeu auquel nul ne peut échapper, Cazzi la première ici. Elle nous revient avec une pop une nouvelle fois acidulée d’un goût indescriptible, propre à Cazzi Opeia et à aucun autre. Give My Heart A Break a ce côté espiègle, lumineux, enfantin, magique qui fait la patte unique de la prêtresse de la K-Pop qui se cache derrière son interprète. Un titre enchanteur et très mélodique qui ne ressemble à aucun autre dans un océan de propositions plus standardisés, mais auquel il manque toutefois l’accroche et l’impactant du plus électrique et électrisant I Can’t Get Enough. Il n’en reste pas moins que la musique de Cazzi Opeia reste pour les oreilles un délice aussi insoupçonné que celui du goût d’un bonbon Arlequin sur la langue.

6 | Annika Wickihalder – Light

Si jamais elle songe à revenir un jour dans la compétition (PITIÉ OUI), Sarah Dawn Finer a du souci à se faire, tout comme une certaine Molly Pettersson Hammar (Melfest 2015 et 2016). Car pour sa première participation au Melodifestivalen, Annika Wickhihalder est bel et bien au rendez-vous de la finale à la surprise générale (elle a même manqué d’évincer Medina du Direkt Till Final !), et elle est bien partie pour ne pas lâcher le Mello de sitôt. Je le lui souhaite, car ce n’est pas pour rien que l’artiste a su accrocher le public avec sa voix puissante et surtout une power ballad dans la droite lignée de celles de ses aînées. Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas elle que j’aurais repêchée pour la finale pendant le Finalkval, la faute à une performance manquant de maîtrise dans les couplets (la pression de la première ne devait pas y être étrangère) et la seconde chance pullulait à mon goût de propositions plus marquantes. Voir Annika en finale n’est pas du vol, mais il y a avait franchement plus impactant en face.

7 | Marcus & Martinus – Unforgettable

Les grands favoris, ce sont eux. Stars de la scène musicale scandinave, Marcus & Martinus sont bien partis pour décrocher le Trophée promis dans une édition très homogène. Amateurs du futurisme de l’électro scandic-pop Air, vous en retrouverez inévitablement les sonorités dans Unforgettable, un titre de bonne production qui incarne le versant clair de son prédécesseur. Trois minutes portées par une scénographie de dingue, à la pointe de la technologie et visuellement impactante, si ce n’est inoubliable … et plus que le titre. Parce que c’est là que le bât blesse : bien que de bonne facture, Unforgettable reste malheureusement une contribution sans surprise et difficilement mémorable au-delà de son staging. Et avant d’être une course au visuel le plus marquant, l’Eurovision est avant tout un concours de la chanson …

8 | Dotter – It’s Not Easy To Write A Love Song

Est-ce plus facile d’écrire une chanson d’amour ou de gagner le Melodifestivalen ? Une question qui doit traverser Dotter pour sa quatrième participation (et envers laquelle votre Loreen du jour a du mal à exprimer toute objectivité). Si l’on retrouve ici l’esprit de l’artiste et la scandic touch, elle nous propose toutefois une contribution à contre-courant des très up tempo Bulletproof et Little Tot, avec ici une ballade pop qui lui sied à merveille. INE2WALS n’est sans doute ni son titre le plus marquant, ni le plus impactant, mais la très belle performeuse qu’est Dotter en incarne la grâce et la sensibilité à la perfection. Je reste toutefois partagé entre mon rêve de voir la Mello-star sur la scène de l’Eurovision et le fait de l’y envoyer potentiellement avec ce titre, certes joli, mais pas son meilleur.

9 | Medina – Que sera

D’aucuns annonçaient Medina (troisièmes du Melodifestivalen 2022) comme de potentiels grands favoris à la victoire après la session d’écoute médias du mardi, mais il semblerait que leur prestation des demi-finales ait déçu, à tel point que le duo star a échappé de peu à la correctionnelle du Finalkval. Que sera n’est peut-être pas leur meilleur titre, mais au-delà d’une chanson, c’est un véritable hymne extrêmement accrocheur et surtout un refrain immédiatement entêtant, qui m’évoque ceux de C’est la vie de Khaled ou de Jalla Dansa Sawa de Behrang Miri. Mais si le refrain se veut ambianceur et explosif – de quoi rendre l’ensemble parfaitement adapté aux arenas -, cela pêche sans doute au niveau des couplets, certes de bonne facture et dans l’esprit de l’univers de Medina, mais pas aussi dynamiques et dansants que le reste, a contrario d’un Magic In The Air de Magic System.

10 | Liamoo – Dragon

Toujours placé, jamais gagnant : telle est l’histoire de Liamoo avec le Melodifestivalen, où il fête sa quatrième participation cette année. Si le chanteur s’est souvent évertué à proposer de bonnes chansons, toutes ont systématiquement eu du mal à se faire plus mémorable que la concurrence. Vaincra t-il cette « malédiction » avec Dragon ? Ce ne serait pas improbable tellement Liamoo propose ici l’une de ses meilleures contributions au Mello. Dragon, comme Imagine Dragons, dont le titre est clairement inspiré de l’univers musical électro-pop-rock aérien qui cartonne à travers le monde. Le titre est-il toutefois suffisamment accrocheur pour aller cueillir le téléspectateur ? Une vraie question, là où Liamoo avait cartonné au vote du jury international en 2022, mais terminé à l’anonyme 7ème place du télévote. Mais une très bonne option pour Malmö.

11 | Jacqline – Effortless

LA révélation du Melodifestivalen 2024, c’est elle. Pour sa première participation à la sélection suédoise, Jacqline propose un titre extrêmement maîtrisé, dont les sonorités pop-disco-Rnb-house ne sont pas sans rappeler la star du moment, alias Dua Lipa. Effortless, vraiment ? J’en doute fort devant la maîtrise de l’ensemble à tous points de vues : la voix, la chorégraphie, la scénographie, la production calibrée au parfait. Une proposition qui tranche sérieusement avec la scandic pop formatée dont nous abreuvent chaque année les sélections nordiques, et qui offrirait à la Suède un titre moderne et parfaitement dans l’air du temps pour son Eurovision à domicile. Jacqline pour Malmö ? Votre Loreen du jour dit un immense OUI !

12 | Danny Saucedo – Happy That You Found Me

Après avoir du s’incliner deux fois à la terrible deuxième place (en 2011 et 2012), un petit passage à vide médiatique plus tard et un retour en 2021 qui n’a pas tenu toutes ses promesses, voilà Danny Saucedo véritablement de retour sur la scène du Melfest avec une résurrection de ses premières amours musicales. Vous vous souvenez Amazing ? Prenez exactement les mêmes ingrédients pour la même recette, mais en un poil plus solaire et douze ans plus tard. C’est là tout le sujet. Avec sa mélodie électro-pop simple et basique à l’extrême, Happy That You Found Me est inévitablement très accrocheur et efficace … comme l’était Amazing. On retrouve les racines de l’enfant chéri des suédois (et parmi les stars les plus sexy du pays), et que le plaisir fut coupable, nostalgique ou ni l’un ni l’autre, la magie opère. Mais douze ans se sont écoulés, et tant le paysage pop que la scène de l’Eurovision ont évolué. De la comparaison avec les standards 2024, pas dit que Danny ne sorte gagnant aux oreilles du public et des jurys européens. Il n’en reste pas moins que ravi de te retrouver, Danny.

L’avis de Loreen

Rarement le jeu n’aura été sur le papier si ouvert, et ce cru 2024 me fait fort penser à celui de 2017 en la matière, où la victoire semblait alors se jouait entre Nano, Wiktoria, Mariette, Fjällgren et Aninia, ou encore Robin Bengtsson, qui avait fini par soulever le trophée. À défaut de nous offrir un incontestable gagnant, comme ce fut le cas avec Loreen en 2012 et 2023, Mans Zelmerlöw en 2015, John Lundvik en 2019, Tusse en 2021 (même si je le conteste franchement sur le fond concernant ce dernier) ou Cornelia Jakobs en 2022, le Melodifestivalen nous offre cette année une finale à l’image de son cru : très égale et homogène, dans laquelle peu de chansons et de performances se distinguent réellement, le règne du « bon » privant cette édition autant de catastrophes musicales (encore heureux, vingt dieux) que du goût de l’exceptionnel. Preuve en est, le nombre de doubles Loreen attribué aujourd’hui …

À mon inverse, il semblerait que les bookmakers soient toutefois plus catégoriques, puisqu’ils offrent 65% de chances de l’emporter à Marcus & Martinus. Autant dire que le duo norvégien, véritable star du moment en Scandinavie avec plus d’un milliard de vues et d’écoutes en streaming, a quasiment le Sångfågeln déjà entre les mains. Grands favoris, certes, mais favoris par défaut à mon sens. Une popularité immense, bien sûr, une scénographie futuriste d’excellence, tout simplement, une très belle performance en demi-finale et une bonne proposition très scandinave : oui, les jumeaux réunissent toutes les cartes pour l’évidence de la victoire. Mais s’ils venaient à l’emporter samedi soir, ce ne serait principalement pas pour Unforgettable, bien plus oubliable que son nom n’indique pourtant le contraire. L’emporter pour autre chose qu’une chanson : un vif paradoxe dans une compétition musicale. Là où des artistes parviennent à transcender un titre moyen ou passe-partout grâce à leur prestation vocale et leur interprétation, Marcus & Martinus le font avec leur scénographie. Si l’on connaît la puissance du facteur à l’Eurovision, n’oublions pas que cette dernière reste un concours de la chanson …

Vous l’aurez donc compris : le duo norvégien n’est pas mon vainqueur du Melfest 2024. Le mien se conjugue plutôt au féminin – le hasard fait d’ailleurs que nous sommes aujourd’hui le 8 mars et la Journée Internationale des Droits des Femmes – et au pluriel, puisqu’elles sont deux à représenter selon moi de très sérieuses options à considérer pour Malmö, dans un ordre que je ne parviens toujours pas à déterminer : Jacqline et Maria Sur. Pour sa première dans la compétition, la finaliste d’Idol s’impose avec un titre résolument actuel, dont les sonorités tranchent avec la scandic-pop plus basique et formatée de la plupart de ses concurrents, et surtout parfaitement exécuté en live. Dans une édition de l’Eurovision 2024 marquée par une grande diversité musicale, la pop-RnB très radio-friendly d’Effortless est une touche de couleur musicale qu’il manque à ce jour au tableau de Malmö, et que Jacqline pourrait tout à fait venir combler avec assurance et énergie. Elle pourrait en tout cas offrir un beau classement à la Suède le 11 mai au soir. Inversement – mais pas trop, Maria Sur débarque quant à elle avec un titre pour le coup scandic pop dans son versant plus sombre, mais dont les sonorités ne sont pas sans évoquer par teintes quelques classiques du Mello (effet habitude des auteurs-compositeurs convoqués). Mais une proposition très efficace, rondement menée sur scène, qui me semble assurément la deuxième évidence de cette finale, et pourrait garantir à la Suède son habituel top 10 dans deux mois presque pile.

Sinon ? Liamoo aurait également toute légitimité à porter les couleurs de la Suède à domicile avec un Dragon là aussi très en phase avec l’actualité musicale. Sinon ? Pourquoi pas Medina, même si les jurys resteraient sans doute hermétiques à la proposition. Sinon encore ? Beaucoup de revenants, dont certains noms que je rêêêêêêêverais de voir à l’Eurovision (DOOOOOOOTTER) ou que j’aurais rêvé à une époque (Danny Saucedo), qui nous ont certes offert des titres de bonne facture, mais pas suffisamment au meilleur des univers musicaux de leurs interprètes respectifs pour leur offrir le cadeau de Malmö.

« Bon » mais pas exceptionnel : ainsi fut le mot d’ordre de ce cru 2024 d’un Melodifestivalen qui, je le rappelle chaque année, doit absolument gagner en diversité sur le plan musical afin d’en enrichir le line up et de maintenir l’attention du public. Jadis sélection phare de la saison – qu’elle reste toutefois si l’on considère sa couverture médiatique et sociale impressionnante, le Melfest ne retrouvera parfaitement son aura qu’à condition d’oser de nouveaux choix musicaux et non de diluer la scène musicale suédoise dans un ensemble formaté à ses standards (à l’exemple du titre de Smash Into Pieces), certes basés sur un public très familial qui réunit l’ensemble des membres vivants de son arbre généalogique le samedi soir devant la télévision, smartphones à la main avec l’application de vote ouverte. Dans cette lignée, la production devra également questionner un système de vote qui prive des artistes très populaires sur la scène musicale suédoise d’une qualification en finale malgré des tubes annoncés, et surtout celui du Finalkvall, qui a profité aux propositions très classiques des repêchés de la demi-finale 5 (les seuls à avoir performé en live ce soir-là) au détriment de l’audace de Scarlet, de l’énergie de Fröken Snusk ou encore du décalage de Gunilla Persson (quand bien même la dimension artistique peut être tout à fait contestable dans son cas, je le conçois). Le Melfest ne devrait-il pas à ce moment-là envisager une meilleure répartition de ses demi-finales afin de favoriser la diversité musicale et privilégier les titres plutôt que les noms des habitués, très favorisés, alors même que tous ne brillent pas forcément dans les charts ? Voilà un vaste sujet dont on ne cesse de rallumer la flamme tous les ans.


Dans l’attente, quel est votre favori à la victoire ? Répondez à notre sondage …

… Oups, c’est vrai qu’il n’y a pas de sondage ce vendredi ! Tout simplement parce que L’Eurovision au Quotidien vous a donné quatre jours durant l’occasion de vous prononcer dans le cadre de Votre Melodifestivalen 2024, pour en désigner VOTRE gagnant ! Rendez-vous ce soir 18 heures pour les résultats.

Samedi 11 mai, 20 heures, en direct de la Friends Arena de Solna, diffusé sur SVT Play (avec des commentaires en anglais de William Lee Adams et Bella Qvist) : rendez-vous est pris pour la finale du Melodifestivalen, que vous pourrez suivre en direct sur le compte X @EuroQuotidien pour un live-tweet de folie aux côtés de Rémi