J-3 avant la troisième demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Une nouvelle fois, médias et (certains) euromédias ont eu l’exclusivité de la découverte des six titres en lice samedi soir.
Nous recensons ici les avis de nos confrères, Miceal O’Kane d’Eurovision Hub et de Ben Robertsson d’ESC Insight, que vous pouvez découvrir en anglais via les liens ci-dessous (cliquer dessus) :
Sans plus attendre, découvrons leurs premières impressions sur cette troisième série. D’habitude réputée la moins compétitive, cette dernière semble différemment trancher avec les deux premières demi-finales cette année, avec (une nouvelle fois) quatre nouveaux venus dans la compétition et surtout – si l’on en croit nos confrères – des titres plus diversifiés qui rompent avec le line up plus « Mello compatible » des deux précédents samedis.
1 | Jacqline – Effortless
Pour Miceal O’Kane, d’Eurovision Hub, Effortless est un hit absolu, aussi bien à la première qu’à la deuxième écoute. Avec une équipe de stars à la composition et son son teinté de guitares électriques, le titre évoque la modernité teinté de nostalgie du son de Dua Lipa avec Here Comes The Night d’Agnes. Une pop parfaite qui, si elle est parfaitement assurée sur scène, filera Direkt Till Final ! A noter que le son piano évoque à notre collègue Gimme Gimme Gimme d’ABBA.
Ben Robertson (ESC Insight) ne dit pas autre chose et évoque lui aussi un futur tube de Dua Lipa. Chaud, sexy, puissant, le titre de Jaqline dispose d’une bassline puissante qui en fait la chanson la plus actuelle du line up du Melodifestivalen 2024 à ce stade. Un package pop très propre avec un refrain au top pour une ouverture au top ! Quand bien même Effortless serait répété trop de fois à son goût au cours de la chanson, il n’en devient pas moins entêtant et répond surtout aux attentes de notre confrère s’agissant d’un titre pop du Melodifestivalen. Il semble d’ailleurs tenté de dire que Jacqline a un potentiel de gagnante, mais ne s’avance pas à ce sujet, se contentant d’un haut de tableau. Mais si elle hérite d’une scénographie digne de la qualité de celle de Maria Sur (avec la promesse d’un effet secret) …
2 | Clara – Aldrig mer
Miceal O’Kane vous annonce la couleur : si vous avez aimé Behöver inte dig idag, vous aimerez Aldrig mer. Vous ne serez pas déçus par cette chanson de la même veine musicale et au tempo similaire, avec une touche empowerment supplémentaire dans le refrain. Il salue également une très belle mélodie et un titre qu’on peut chanter facilement.
Ben Robertson évoque également un sequel (mais pas que) du titre défendu par Clara Klingenström en 2021, comme attendu. Il évoque une chanson qui démarre de façon dépouillée, avant d’enchaîner au second couplet sur des sonorités faites de percussions et de guitare électrique. Une bonne proposition qui jouit également d’un crescendo final qui donne envie de taper dans les mains, et évoque d’une chanson qu’on ne pourrait cesser de chanter, l’été sur une plage. Ben préfère l’énergie d’Aldrig mer à celle de Behöver inte dig idag, avec des paroles plus poignantes malgré une teinte contraire à celle de la dimension « traumatique » de la chanson du Melodifestivalen 2021. Notre collègue émet cependant une réserve, ou plutôt un questionnement. Jamais une chanson n’a autant été dépendante de la volonté de reproduire un schéma pour le Melodifestivalen, et si ce n’est pas une mauvaise chose selon lui, il s’interroge sur la perception du public, qu’il souhaite voir voter pour Clara.
3 | Kim Cesarion – Take My Breath Away
Miceal O’Kane ne savait qu’attendre du titre de Kim Cesarion et il est agréable surpris. Cela n’a rien à voir selon lui avec la période Undressed du chanteur et évoque un titre qu’on aurait pu attendre d’Anton Ewald ou de Danny Saucedo (telle une slowdown version de All In My Head). Il aime et il en redemande, séduit par le mid tempo et l’approche catchy d’un titre qui le fait chanter tout du long.
Ben Robertsson est lui plus mesuré. Il évoque une chanson dominée par des sons synthé staccato qui n’est pas du tout marquée Melodifestivalen, avec un refrain qui n’imprime pas autant que les deux précédents titres de la demi-finale. A l’écoute de Take My Breath Away, il l’associe à de la rétro pop des années 2000. Si le texte (sur l’amour) ne le percute pas particulièrement en 2024, il mise toutefois sur la puissance vocale de Kim en live pour transcender une proposition qui ne l’a pas marqué et à laquelle il prédit la cinquième ou la sixième place de la demi-finale.
4 | Klaudy – För dig
Miceal O’Kane compare le titre de Klaudy à un style de titre acoustique qui fonctionne bien s’il dispose d’une véritable production. Un son qu’on pourrait facilement écouter en radio ou susceptible de tourner dans bien des playlists, mais pas dans la sienne. Il ne risque à guère de pronostics, pensant que le résultat pourrait aller dans un sens ou dans l’autre.
Ben Robertsson retrouve dans För dig tous les ingrédients de Min melodi : un titre dépouillé, minimaliste et en suédois, qui ressemble toutefois davantage à de la « vraie » musique qu’à de la Mello music. La fin arrive abruptement pile au moment où notre collègue commence à entrer dans la chanson. Il évoque un titre qu’il aura oublié sitôt passé le show, qui pourrait cependant être transcendé par l’émotion de son interprète sur scène. Là où le texte ne lui parle guère (une chanson d’amour dans laquelle le chanteur ne veut pas qu’on lui prenne sa petite amie …), il prédit au titre la fin de l’aventure samedi soir.
5 | Gunilla Persson – I Won’t Shake (La La Gunilla)
Miceal O’Kane décrit un titre à l’entrée explosive dans un style cabaret camp qui rend la perspective de la suite excitante et vibrante … avant de voir le soufflé retomber dans les paroles et le refrain. Un titre qui ne tournera pas en boucle dans sa playlist, voilà tout.
Ben Robertson trouve la proposition stupide dans le bon sens du terme. Un numéro chaotique fait de changements de tempo et d’un dance break. Jamais un titre du Melodifestivalen n’est sorti autant des clous de l’Eurovision selon lui. S’il devait le comparer à l’existant, il évoquerait Dschinghis Khan façon Wild West. Qualification ou pas, telle est la question, et elle dépend en grande partie de Gunilla Persson, certes très médiatisée, mais qui n’a jamais bénéficié du soutien des médias, qui ont toujours décrié son côté desperate housewife hollywoodienne. Avec des paroles peu marquantes, le cœur du public succombera t-il toutefois pour Gunilla ?
6 | Cazzi Opeia – Give My Heart A Break
Miceal O’Kane salue la très belle introduction à cordes et une chanson dont la production évoque un conte de fées, telle la marque de fabrique de Cazzi Opeia. Un titre pas si éloigné de sa proposition de 2022, avec un tempo et une structure similaires, soit de la pure pop joyeuse qui pourrait bien exploser en live. Il aime sans adorer, sans doute parce que ses attentes étaient trop hautes.
Ben Robertson cite lui aussi la présence des influences de 2022 et cette pop d’un autre univers si caractéristique de l’autrice-compositrice de Tattoo. Il partage avec nous une voix lumineuse, un beat assassin, des paroles mélancoliques sur la vie qui peut être parfois complexe (comme celle des eurofans en pleine saison des sélections, plaisante notre collègue !), pour une bonne proposition qui manque toutefois selon lui de magie. Si elle sonne différemment d’I Can’t Get Enough, Give My Heart A Break reste selon lui trop familière et reste dans une zone de confort qui ne laisse pas la place de star à Cazzi. Là où il devrait adorer le titre, ce n’est pas le cas pour Ben, partagé entre sa tête qui trouve le titre bon et son coeur qui l’enverrait au rattrapage. Pire : si Cazzi échoue à être la star de la soirée, c’est elle qui fera d’un autre la star de la soirée (NDLR : elle aura un deuxième titre en compétition samedi en tant qu’autrice-compositrice).
Rendez-vous demain matin pour la découverte des extraits audio des six chansons ici présentées et en lice pour la seconde demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Vous pourrez la suivre samedi 10 février à partir de 20 heures sur SVT Play.
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