Ils ont répandu une vague de choc et nos cœurs ont fait ba-ba-da-bou ! Iveta était Chrysostome, plus encore que nous ne l’aurions cru ! Cette finale du soixante et unième Concours Eurovision de la Chanson aura été un moment plus qu’intense, trois heures et demie d’émotions sublimes et terribles, qui nous auront laissé vidés, lessivés, essorés et sous l’effet de la plus incroyable surprise.
Comme d’habitude, vous trouverez exposé ici un mélange entre des constatations objectives et des opinions subjectives. Vous êtes en droit de ne pas nous suivre. Faites-nous savoir si vous partagez ces sentiments ou pas, les expériences des uns et des autres demeurent enrichissantes. Vous nous pardonnerez au passage le délai de rédaction : ce temps nous a été nécessaire pour reprendre nos esprits et redevenir nous-même.
Reposons le décor. Nous étions à nouveau six, réunis dans un salon bruxellois (celui de Laeken). Nous avions remplacé notre ami grec par un autre ami belge. Il y avait un mélange d’hommes et de femmes, d’homos et d’hétéros, de fans et de non fans, cinq Belges francophones et un Belge germanophone. Avons-nous passé un excellent moment ? Oui, bien sûr ! Avons-nous été sagaces ? Non, évidemment !
Sur le plan technique, nous avons regardé cette finale sur Één. Notre soirée était commentée par Peter Van De Veire. Nous ne l’avons pas beaucoup écouté, avouons-le, trop pris par le souffle du moment et les discussions enflammées.
OUVERTURE
Te Deum, nous revoilà dans le meilleur des mondes. Chacun s’est installé dans son canapé respectif, avec son cake au chocolat annuel. Excitation, frétillements, la conversation a roulé durant le repas sur la présence de Justin Timberlake, l’élimination de la Grèce et de la Bosnie, la prestation de Laura, la coiffure de Petra, le nouveau système de vote. Les portables (les GSM comme on dit ici, une fois) sont à portée de main. Europe, nous voici !
Le Globen est un chaudron bouillant, nous aussi. Ouverture survoltée, cris hystériques : Laura s’avance la première. Fiers d’être Belges ! Alleï Laura ! Excellente idée de mise en scène, très Fashion Week, très hype, à des milliers d’années-lumière de l’imagerie habituelle. Trop fort, ces Suédois ! Les candidats ont tous l’air heureux et au nirvana. C’est bon, c’est tellement bon, ces instants sont les meilleurs de notre année. Très envie d’arriver ainsi au travail, le matin, précédés par des mannequins et sur une musique de discothèque. Tellement mieux que de tomber du tram ou du métro…
Entrée en scène de Måns et Petra. Nouvelle ovation particulière pour Petra. Vraiment inédit dans toute l’histoire du Concours. C’est vrai qu’elle est extraordinaire, notre Petra. Elle devrait présenter l’Eurovision chaque année. Rappel opportun de la finalité de la soirée : unir les peuples et les nations. Les critiques devraient y songer… Salut aux fans : c’est vrai que nous sommes incroyables ! Merci Måns (bien que désolé, mais l’année passée, nous n’avons pas voté pour toi…) !
- BELGIQUE
Notre Laura nationale ! Un peu étrange : dernière chanson présentée du jeudi, première chanson présentée du samedi. Biblique : les derniers seront les premiers. Excellente ouverture, excellente mise à feu de la fusée. Laura se surpasse, What’s The Pressure conquiert les canapés. Quel que soit le résultat, pas à rougir de notre petit pays. Très différent de Loïc, très bon. Vertige : et si nous devenions un pilier de l’Eurovision ? Les nouvelles Hongrie ou Arménie ? Fantasme. Tous contents, applaudissements marqués et prolongés. Une victoire ? Sans doute pas. Un excellent résultat ? Plutôt intérêt !
- RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
De la fête à la retenue. Gabriela excellente, comme toujours. Prestation vocale irréprochable, visuel très maîtrisé. Laisse les canapés un peu froids. Pas trop envie de décrocher son téléphone… Rappel : la République Tchèque a déjà gagné, puisqu’elle est enfin en finale. Preuve qu’avec un minimum de classe et de sobriété, un pays peut se qualifier. Reprise de la querelle des Anciens et des Modernes sur la Bosnie et ses couvertures de survie. Thèse, antithèse, synthèse : Gabriela rentrera le front haut à Prague et on ira la rejoindre, l’année prochaine, pour nos vacances d’été.
- PAYS-BAS
Et la Belgique et les Pays-Bas en finale ! Vous nous auriez dit ça en 2012… La routourne… Douwe, toujours aussi séduisant. Question : cela a dû être douloureux ce tatouage de gorge, non ? Slow Down, excellent morceau. Les canapés se balancent de concert : Slow down, brother, slow down, if you can go on… Silence et nous aussi, on t’aime, Douwe ! Angles de vue mille fois meilleurs qu’à la demi-finale. Très bien, cette communion du chanteur et du public, rarement vu, à refaire. Mériterait une bonne place, élève le niveau et la compétition. Tentés de voter géopolitique pour un pays voisin. Prière au ciel pour une victoire prochaine des Pays-Bas.
- AZERBAÏDJAN
Mira-mira-miracle. Samra n’avait pas convaincu les fauteuils, du mardi. Qu’en sera-t-il des canapés ? Accueillie fraîchement. Pas d’amélioration notoire. Meilleurs angles de vue, cependant. Pas de quoi transcender la chanson et sa présentation. Très Melodifestivalen, normal vu la provenance. Tellement calibré que manque son objectif. Télévision azerbaïdjanaise devrait tourner la page des suédoiseries. Époque en passe d’être révolue. La preuve : cette année, même la Suède prend le contre-pied.
- HONGRIE
Pas de suédoiserie : c’est bien la Hongrie, ça. A Dál, très chauvin quand on y songe. Mais obligé de reconnaître : scène musicale hongroise de qualité et représentants hongrois tous excellents. Comme Freddie et Pioneer. Dommage pour le t-shirt et le visuel un peu passé. Aurait mérité des effets spéciaux. Peut-être pas un mur-escalier qui se transforme en banquise flottant dans l’espace, mais des dédoublements, des avatars, un voyage, quelque chose quoi. Nécessité pour la télévision hongroise d’engager l’année prochaine, un scénographe de très grand talent. Le scénographe, le nouvel accessoire indispensable. Très excités aussi à la perspective d’une victoire hongroise. Faites que ce soit l’année prochaine !
- ITALIE
Un scénographe, on vous dit, un scénographe ! Présentation visuelle de Francesca très mal reçue depuis les canapés. Rires, moqueries, impression terrible de regarder le Concours Junior. Rejet en bloc de la salopette, aurait plutôt dû enfiler un tailleur. Et ce décor de publicité pour une jardinerie, pire qu’escompté. Incompréhension persistante, discussion couvrant la chanson. Tentative de ma part de recentrer l’intérêt collectif sur le morceau, très bien, très prenant. Échec. Fleurs et légumes absorbent l’attention. Arrachage de barbe : pourquoi n’avoir pas reproduit le visuel et la chorégraphie du clip ? Plus pointu, plus edgy, moins enfantin. Mystère. Naufrage en direct. Regret et amertume : après les Pays-Bas et la Hongrie, l’Italie serait un excellent pays victorieux. L’année prochaine, l’année prochaine, mais il y aura tellement pays que nous souhaiterions voir gagner l’année prochaine… Et pressentiment que ce sera encore la Suède…
- ISRAËL
Hovi aussi épatant qu’à l’accoutumée. Explication pour les canapés : l’on revient de loin, de très très loin. Souvenirs atroces de la première écoute de la première version studio de Made Of Stars. Hovi très attachant, va nous manquer lorsque le rideau sera retombé. Bon, pas plus envie que ça de suivre la prochaine sélection israélienne, mais si c’est Doron Medalie qui compose la chanson pour 2017, déjà enthousiastes. Réalistes : pas de victoire pour Israël cette année. Deux qualifications consécutives, déjà une victoire en soi, après pareille traversée du désert. Mais devinez quoi : fort enthousiastes pour une victoire l’année prochaine !
- BULGARIE
Crise d’hystérie de ma part, beuglements de bovidé : c’est Poli ! Pooooliiiiii ! Trois minutes de pur bonheur, chorégraphie assise et en rythme, refrains et couplets sans faute, au sommet de ma vie de fan. Canapés convaincus par la chanson, moins par la tenue de scène. Spoiler irrésistible : elle s’allume ! Dont acte. Canapés toujours pas convaincus. Globen en feu, beaucoup de bien et chaleur au cœur. Final porteur, applaudissements du salon, la Bulgarie frappe un grand coup. Nouvelle prière au ciel : refaites-nous ce coup-là chaque année !
- SUÈDE
Journal de classe ! Frans suscite décidément des réactions épidermiques. Grosse envie de lui coller une retenue. A l’air de s’en foutre royalement. Contraste saisissant avec Måns et Sanna. Canapés convaincus aussi par la chanson, pas par le personnage. Interprétation je-m’en-foutiste, sommet de la nonchalance. Intéressant en soi : très loin des clichés eurovisionesques. Frans dormira tranquille : ce n’est pas lui qu’on reverra dans les bêtisiers. Quant à moi, trouve la prestation négligée. Me demande ce que fait Ace Wilder, ce soir. Inconsolable de sa troisième place… Mouchoir.
- ALLEMAGNE
Kawaï ! Canapés étonnés : sacré personage ! L’incompréhension surgit : quel rapport entre son look, sa chanson et le décor ? Décorticage, pendant que j’entonne le chœur. J’adore, les canapés moins : le look manga ne passe pas. Critiques roulantes sur le costume, oubli de la chanson. Danger en vue pour Jamie-Lee. Accord des canapés : aurait dû opter pour un look gothique plus adéquat, pour visuel plus cohérent. Je continue de chanter. Remue-ménage, je tranche : elle s’en fout, elle est déjà une star en Allemagne.
- FRANCE
Cris, hurlements, convulsions de ma part : c’est Amiiiiir ! Grandes, très grandes attentes. Silence dans le salon, une pensée pour Marie Myriam. Première transition visuelle ratée. Je reprends les chœurs : « You-hou-hou-hou » Excellente chanson, excellente prestation, visuel un peu en retrait, canapés enthousiastes. Mieux, beaucoup mieux et ce, depuis des lustres. Charme d’Amir cause des ravages dans l’assistance. Irrésistible. France à nouveau au sommet. Qui de droit se souvient de ses ancêtres français… Victoire ? Pas certain, assemblé hésite. Faudra voir le Russe…
- POLOGNE
Cris, hurlements, imprécations du salon : comment a-t-il pu se qualifier ? Personne n’aime, ni la chanson, ni l’interprétation, ni le visuel, ni le costume. Quelqu’un va aux toilettes, en signe de protestation. Michal nous rejoue sa scie. Reprise des chœurs, fausses notes volontaires : « Oh, oh, oh, oh ». J’enrage ! Margaret est-elle devant sa télévision ? Est-elle déjà en train d’enregistrer sa chanson pour l’année prochaine, celle qui remportera le Grand Prix ? Michal sombre dans les classements personnels, s’attire la malédiction universelle, continue imperturbable. Ses oreilles devraient pourtant sonner comme les cloches de Sainte-Marie…
Interlude et départ pour la Tele2 Arena. Grande première dans l’histoire du Concours : première fois qu’un présentateur anime la soirée depuis deux salles différentes. Apparition de Carola et de Loreen. La première, égale à elle-même. La seconde, curieusement enlaidie. Surprise : Måns place en tête de ses classiques eurovisionesques, Jan Jan. Un peu meringué, non ? Carola opte pour Hallelujah, compréhensible. Mais un peu religieux, non ? Suivez mon regard… Se fait alors couper la parole magistralement par Måns, hilarant et atroce à la fois. Loreen tente la plaisanterie (du moins, on l’espère) avec Heroes. Bien, bien. Moi, pas bougé d’un iota depuis trente-trois ans : toujours Poupée De Cire, Poupée De Son. Parce que France Gall, parce que Serge Gainsbourg, parce que Alain Goraguer, parce qu’aucune chanson depuis n’a autant révolutionné le Concours.
- AUSTRALIE
Nécessité de récapituler en trente secondes, trente ans d’amour Australie-Eurovision. Rappel du fait majeur : toute première participante d’origine sud-coréenne. Question : et si elle gagne ? Réponse : la SBS organisera le Concours en Europe. Soulagement à la perspective de ne pas devoir se lever à 4h du matin pour la finale 2017. Dami parfaite, très X Factor, enthousiasme des canapés. Pourrait aussi gagner. Très convaincus par chanson et prestation, moins par robe. Deux ombres perdues sur son visage, apparition de sa petite culotte. Rien ne manque, final en apothéose, applaudissements. À part le Russe, qui pourrait entraver son chemin ?
- CHYPRE
Joie et peur. Les pros aiment autant qu’en finale. Les antis détestent autant. Très polarisant. Les premiers louent le rock, l’énergie, le contraste. Les seconds critiquent les cages, les faciès, la lourdeur du son. Conclusion provisoire : produit de niche. Bien dans son genre, plaira aux amateurs, laissera les autres froids. Toujours mieux que le somnifère de l’an dernier. Problème soulevé : la Géorgie propose mieux.
- SERBIE
Très longue discussion, très long débat, trois minutes en fait. Tentative de ma part d’expliquer que Sanja s’est beaucoup calmée vestimentairement, capillairement, gestuellement. Refus des canapés de le croire. Bla, bla, bla, danger : personne n’écoute la chanson. Les critiques se déchainent sur la robe, la coiffure, les couleurs, le visuel. Doit finalement l’admettre : la présentation manque d’une surprise, d’un effet ou alors dû jouer la carte de la sobriété totale. Décryptage du syndrome de Zelmerlöw : toute présentation visuelle reprenant des codes antérieurs à Heroes semble soudain fade à des téléspectateurs qui attendent d’être un peu plus éblouis chaque année. Risques élevés de surenchères technologiques et de sombrer dans le Cartoon. Attente désormais ancrée d’un clip vidéo réalisé en trois minutes et en direct. À méditer pour l’avenir…
- LITUANIE
Oui, ce sont bien sa femme et sa fille dans la carte postale. Question éclaircie, place à Donny, ses cheveux et son trampoline. Fou-rires dans le salon : pas flatté de la moumoute. Veste en cuir blanc, sur legging noir : no-no. Attention attirée par les baskets aux couleurs nationales de la Lituanie. Donny en réincarnation de Michael Jackson. Plaisanteries douteuses, heureusement que ce n’est pas en réincarnation de Madonna. Trampoline mal amenée, mal filmée. Rien ne convainc vraiment le salon. Pas mal pourtant, Donny donne le meilleur de lui-même. Un peu caricatural, pourtant. Lituanie ignorée dans les classements personnels.
- CROATIE
Désespoir : comment voulez-vous vendre l’Eurovision en 2016, avec pareille présentation ? Va finir au Petit Journal et dans tous les bêtisiers pour les siècles et les siècles. Nous poursuivra par-delà la tombe… Maman ! Canapé plus intéressé par l’aspect technique, puisqu’aspect esthétique épuisé en demi-finale. Réponse : on lui place sa tente extérieure sur scène. Chanson molle, présentation bonne en 1998, dépassée aujourd’hui. Contre-attaque personnelle : comme République Tchèque, qualification déjà une victoire en soi. Pluie de plaisanteries : robe pratique pour faire les poussières. Point plus judicieux : pas l’impression que chanson et présentation soient raccords avec univers de Nina. Semblent lui avoir été imposés. Pas original, pas mémorable, pas de Balkans sur notre podium.
- RUSSIE
Voili, voilou… Concentration et silence, le salon scrute chaque micro-geste de Sergey comme s’il s’agissait de la Dernière Cène. Prouesse technique et technologique indéniable, à couper le souffle. Impossible de résister au charisme et à l’attrait de Sergey, impossible de résister à l’ensemble de son morceau. Emportés jusqu’au final, bouches bée, résignation : il va nous le gagner, ce Concours. Débat sur mérite, un peu pompier tout ça. Moscou 2017 ? Plutôt Sotchi, apparemment. Rouleau compresseur russe semble efficace. Appel honteux de ma part à ne pas voter pour la Russie et à favoriser la France. Entendu, regret de ne pouvoir être obéi aussi efficacement du reste de l’Univers.
- ESPAGNE
Yay ! Très enthousiaste à titre personnel. Le reste de l’assistance, moins. Pas sensible à la chanson, rebuté par choix vestimentaires de Barei. Cris d’horreur et de surprise, interruption brutale de la conversation, sursaut des canapés : la chanteuse vient de tomber, l’écran de passer au noir. Trépidations cardiaques. Blagounette difficilement avalée. Chanson ne poussant personne au délire. Met pourtant l’ambiance dans le Globen. Alchimie ne prend pas, incompréhension de ma part, mais confiance : pas seules personnes dans l’Univers non plus…
Petit interlude publicitaire et éclat de rire généralisé. Promesse de m’offrir la camisole de force pour 2017.
- LETTONIE
Chouchou ! C’est mon chouchou à moi, ça, oui, oui, brave chouchou, va. Parviens à convaincre les autres de la pertinence de mon coup de cœur. Évocation commune d’Aminata et de sa robe homard, mémorable moment de l’an dernier. Inévitable question : et son sourire ? Problème de Justs : plus Christ passionnel que pop star légère. Contraste béant avec Amir et Sergey. Unanimité sur la chanson : excellente. Gros plan final sur visage fait transparaître toute la souffrance du malheureux. Et le plaisir alors ?
- UKRAINE
Accueil dans l’indifférence. Déjà entendue en demi-finale, pas du tout enthousiasmé le salon. Jugé ennuyeux et étrange. Quelqu’un commet l’injure suprême : se lève pour gagner les toilettes. Inévitable débat, puisque présence d’historiens sur les canapés : Tatars, Crimée, Staline, Seconde Guerre Mondiale. Reste encore et toujours avec ma question : une chanson sur une tentative de génocide peut-elle gagner l’Eurovision ? Moi : sceptique. Salon : encore plus. Émotion, pourtant. Jamala au bord des larmes. Histoire personnelle, doute, acrobaties vocales maniéristes, touchant, rebutant, cela se bouscule. Ne laisse personne indifférent.
- MALTE
La Reine de Malte. Explication du statut de demi-déesse qu’occupe Ira sur son île natale. Hélas, pas un canapé pour se souvenir de 2002. Moi, comme si c’était hier. Vous m’auriez d’ailleurs dit… Bref, Ira au top vocalement et maternellement. Discussion roulante sur sa grossesse, rappel des précédents historiques, Kirsten forever. Curieux : bidou plus visible qu’en demi-finale. Le reste est jugé un peu plat. Le salon s’impatiente et veut la Géorgie.
- GÉORGIE
Ah, enfin ! La surprise du chef ! Qui aurait pu croire ? Qui y croyait ? Personne : tort universel, car les canapés adorent. Rock, pop, nineties, Liam Gallagher, psychédélique, tourné comme un clip (tiens, tiens), audacieux, cocktail parfait. Le salon soutient la Géorgie, au-delà même de la Lettonie. L’Eurovision se transcende et surprend. Très rafraichissant, surtout en fin de soirée, surtout après le passage de la plupart des favoris, alors que l’attention des spectateurs se relâche. Nika aurait sûrement été encensé par la critique et invité sur la scène du Petit Journal, si en-dehors de l’Eurovision, car typiquement le genre de groupe et de musique dont ils raffolent. Mauvaise foi et parti pris quant au Concours… Bref, volonté de les revoir une autre année, pour une victoire alternative qui clouera le bec aux contempteurs habituels.
- AUTRICHE
Somewhere, over the rainbow… Oh pardon ! You’re off to see the Wizard, the wonderful Wizard of Oz… Non plus ! Zoë et ses réminiscences du Magicien d’Oz… Car ce pays, loin d’ici, où l’on chante et l’on danse, c’est Oz, non ? Salon toujours interrogatif sur volonté de chanter en français. Contre-courant, mais que voulez-vous que j’y fasse ? Elle aime ça ! Pas un crime d’être francophile ! Non, bien sûr, et amollissement des cœurs. Pas mal, mignon tout plein, promotion du français, tout de même la plus belle langue du monde. Zoë pleure, choupinou.
- ROYAUME-UNI
La soirée se tasse, la fin approche, l’ambiance se languit. Pas ce morceau qui va relancer les affaires. Le spécialiste ès The Voice les reconnaît de l’an dernier. La discussion dérive vers l’émission et la version belge francophone. Évocation émue de Loïc, évocation rigolarde d’Axel. Fort à parier que la RTBF remette le couvert l’année prochaine. Spéculation hilare sur la mouise financière en cas de victoire. Arguments rationnels de ma part : les sponsors règlent la plupart des factures, merci Sandra Kim ! Pendant ce temps, Joe et Jake passent inaperçus. Pas mal, mais trop banal. Ne marque ni les esprits, ni les canapés. Gentillet, propret, One Direction nous voilà.
- ARMÉNIE
Aveu : depuis la demi-finale, mon cœur bat pour Iveta. Prestation bluffante, visuel ébouriffant, jambes interminables, chanson audacieuse, je craque, je vais voter pour elle. Surprise du salon, demande à (re)voir. Explication rapide de l’eurodrame de mardi, avec drapeau du Haut-Karabagh. Yeux au ciel : Arménie et Azerbaïdjan s’en sortiront-elles jamais ? Réponse : le conflit dure parce qu’au fond, tout le monde y trouve son compte. Sur ce, Iveta semble plus tendue qu’en demi-finale. Excellente prestation, avatars très attendus, applaudissements. La soirée s’achève en beauté. Je pleure comme un môme : c’est déjà fini. Ou presque…
ENTRACTE
Étonnement : Ian McKellen et Derek Jacobi surgissent à l’écran pour un sketch acide sur le Concours. Drôle et méchant. Merci la production suédoise, merci la SVT et (cela m’arrache la bouche) merci Christer Björkman.
Nouvelle ovation pour Petra. Elle est décidément unstoppable. Lancement du vote et devoir collectif. Bilan du salon : France, Russie, Australie, Bulgarie et Géorgie sont les cinq pays en tête. Chacun détruit son forfait téléphonique dans son coin.
Entrée en scène de Justin Timberlake, hystérie collective. Leçon de cool attitude. Humour léger. Compassion, empathie, star à l’américaine. Étonnement : Justin a regardé 2014 et 2015. Doute : les a-t-il regardés en direct ou les a-t-il visionnés en guise de préparation ? Basta : cela en fait un de plus dans notre camp.
Excellente vidéo sur les succès musicaux suédois depuis 1974. Nous reconnaissons en vrac Björn Skifs, ABBA, Herreys, Murray Head, Tommy Körberg, Europe, Neneh Cherry, Roxette, Army Of Lovers, Dr. Alban, Carola, Ace Of Base, Robyn, Eagle-Eye Cherry, les Cardigans, Emilia, Meja, Charlotte Perelli, Andreas Johnson, Alcazar, Titiyo, A*Teens, les Hives, Basshunter, September, Agnes, Avicii, Lykke Li, Loreen, Zara Larsson, et Måns, bien sûr. Pour les autres, nous avons dû manquer certains épisodes…
Justin entame ses cinq minutes de gloire eurovisionesque. Le salon est en délire. Souvenir : il y a treize ans, nous étions à l’université, nous étions jeunes, beaux et pleins d’avenir, nous nous déhanchions sur Rock Your Body. Treize ans plus tard… rien n’a changé ! Can’t Stop The Feeling nous a emportés. Impression de regarder une cérémonie de remise de prix à l’américaine. Justin donne sa vie. Intéressant : n’a aucun de ces préjugés stupides à l’encontre du Concours. Ses producteurs, non plus. On dut se rendre à l’évidence : 200 millions de téléspectateurs dans cinquante pays tout autour de la planète, c’est une promo inédite à l’échelle mondiale. Pourquoi personne n’y songe plus souvent ? Débat et établissement d’une liste de stars américaines qui pourraient animer l’entracte : Pharell Williams, Bruno Mars, Christina Aguilera. Quelqu’un ose Beyoncé. Ce serait le Paradis… La discussion s’aiguise. Après moult recoupements et comparaisons, un nom s’impose pour l’année prochaine : Kylie Minogue ! Australienne, vivant à Londres, grande carrière, star internationale, douée pour les grands spectacles, public fidèle, chansons pop, icone gay, tous les ingrédients sont réunis, non ? Justin conclut, follement applaudi dans le salon. Un des entractes les plus mémorables du Concours, avec Riverdance, Boyzone, Aqua ou encore Agnes. Merci la Suède, merci la SVT, merci Christer (deux fois en une soirée, incroyable en soi).
Présentation de Destiny. Joie, vite suivie d’une déception : elle repart sans chanter. Triste. Vivement 2018, qu’elle ait seize ans, qu’elle nous gagne le MESC et l’Eurovision dans la foulée.
Nouvelle apogée de la soirée : Love Love Peace Peace par Måns et Petra. Incroyable, drôlissime, difficile à expliquer pour les non fans du salon. Reconnaissons en vrac des allusions à Ruslana, Emmelie de Forest, Zdob Si Zdub, Eimear Quinn. Cris : Alexander Rybak ! Dima Bilan, Charlotte Perelli, Carola, les Buranovskie Babushki, Mariya Yaremtchouk, Ell et Nikki, Loreen, les Makemakes, Evgeni Plushenko, les figurantes de Cleo, Lordi en personne. Brillantissime, extraordinaire, le sommet de notre vie. Edward af Sillén est un dieu.
Grand retour de Lynda Woodruff. Re-explication nécessaire pour les non fans. Drôle, mais pas autant que le GPS Bonnie Tyler dont nous ne nous sommes toujours pas remis. « Turn around… »
The Nerd Nation, part III. Les deux premières parties nous avaient laissés froids. Celle-ci nous a semblé meilleure. Très drôle de transformer l’Eurovision en principe de vie, voire en religion. Important : permet aux lambda francophones de comprendre l’importance du Concours dans certains pays. Petite vacherie sur la carrière de Loreen.
Måns nous offre à son tour un petit medley. Fire In The Rain, bon morceau pop. Surprise : chanté sur overboard. Prouesse physique. Måns aura-t-il une carrière internationale ? Il serait plus que temps qu’un gagnant devienne une star mondiale. Fatigué de l’éternelle trilogie France Gall-ABBA-Céline Dion. Reprise de Heroes. La boucle est bouclée.
VOTE
Fini de rire ! Le moment du vote est arrivé. Tension extrême, nerfs à vif, sourires crispés. Je veux désespérément Amir et la France, suis persuadé que ce sera Sergey et la Russie. Petit mot de Jon Ola Sand. Tension insupportable, vote des jurys. Katharina Bellowitsch, un bichon, Nina, Sebalter, Élodie Gossuin, difficile de se concentrer, les points partent dans tous les sens, perdons la boule, Loukas Hamatsos, Trijntje, Ofer Nachshon, Dami entourée par sa famille, Jamala chantant Heroes, Uzari, Barbara Shöneberger décoiffée, Elisabeth Andreassen, Lee Lin Chin, l’Atomium, Constantinos Christoforou, Andri Xhahu sobre pour une fois, Verka Serdushka, le Colisée, Marjetka, Gina Dirawi, Belgique à une place incroyable, France se défend bien, Russie à la traine, Australie en tête, ne savons plus qui nous sommes.
En cet instant, convaincus qu’Australie va gagner : grande avance sur les autres favoris. Public va suivre, déjà rassérénés : victoire marquante et qui fera les gros titres, excellente chanson, excellente interprète, excellente présentation. Nouvelle procédure aussi incroyable que prévu, sommes au bord de la crise de nerfs. S’ensuit une séquence inouïe, folle, dingue, dix minutes de délire total, Terry Wogan ressuscite, « the mad voting » comme il disait toujours. Vote des jurys sensiblement le même que le nôtre, vote du public presqu’à l’opposé. Lambda totalement irrationnels dans leurs choix, portes de l’Enfer grandes ouvertes, sommes torturés, hurlons comme des damnés. Terrassés par le nul point de la République Tchèque, écrasés par les dix points de l’Allemagne et de l’Espagne, choqués par l’élimination brutale d’Israël, de la Géorgie. Le jeu de massacre se poursuit, impitoyable, terrifiant, l’Italie, les Pays-Bas, la Lettonie. Nous sommes horrifiés, incapables d’articuler un mot : la Lituanie parmi les dix premiers du télévote ! LA POLOGNE PARMI LES DIX PREMIERS DU TÉLÉVOTE ? C’est un cauchemar, réveillez-nous ! Freddy, c’est toi ? La France, neuvième, je pleure. Tous mes espoirs sur l’Australie. Hélas, quatrième. Devient fou dans ma tête. Sera-ce assez ? Oui, non, sais plus, veux mourir, maman. La Pologne, troisième, réduit en miettes.
Russie et Ukraine en tête-à-tête. Jamala, deuxième, Sergey, premier. Victoire pour l’Ukraine ! Silence de plomb. Je viens officiellement de décéder. L’explosion d’une bombe atomique dans le salon n’aurait pas causé plus de dégâts.
Canapés mutiques, Jamala reprend sa chanson, générique de fin, la soirée se termine, je suis mort, R.I.P. Pauly.
CONCLUSION
Il m’a fallu une semaine pour m’en remettre et trouver la force de revoir les images, de rédiger ce compte rendu. Avec le recul : plein d’enseignements intéressants et de morales riches à tirer de cette édition. Je vous ferai part de mon analyse dans un article ultérieur, car beaucoup de choses à dire. Je me contenterai pour l’heure de vous poser cette question : se souviendra-t-on de cette victoire ? À mon avis, oui, pour longtemps et c’est encore le plus important. Sur ce, portez-vous pour un mieux ! À très bientôt !
Vu que c’est le dernier résumé de la saison, je voudrais remercier L’eurovision au quotidien pour son travail…au quotidien.^^
Merci pour vos comptes rendus des sélections nationales que je ne peux pas suivre (maman de deux filles en bas age, je suis complétement claquée le soir venu).
J’espère que le site continuera longtemps. Que les rédacteurs-fans auront toujours cette envie de nous informer sur ce concours que nous adorons (pour ma part je le regarde depuis que je suis toute petite-merci maman!)
Bises à tous!
Merci à toi ! 🙂
Oui nous allons repartir pour une nouvelle saison, peut-être sous une autre forme, parce qu’il faut se renouveler et parce qu’à titre personnel, j’aurai encore moins de temps pour traiter les sélections nationales. Encore que, personnellement, je n’en ai vu presque aucune en direct cette année…
Chère Lolotte,
Merci mille fois pour ta fidélité et tes compliments ! Sois rassurée : en ce qui me concerne, je serai fidèle au poste, toujours prêt à partager mes soirées eurovisionesques, à étaler mes états d’âme, à critiquer les choix vestimentaires et capillaires de nos candidats et à poursuivre de ma haine les chanteurs qui me demandent de quelle couleur est ma vie…
À très bientôt sur notre site préféré !
Cet Eurovision 2016 fut le meilleur de tous les temps.
Quel niveau atteint par la SVT !
Des présentateurs incroyables, des jeux de lumières incroyables, un rendu télé incroyable, des entractes incroyables, un système de vote haletant et incroyable
Que dire de ce Love Love Peace Peace…à mourir de rire
Ce fut magique et l’ambiance dans la salle (j’y étais) était sensationnelle.
Bravo à tous les rédacteurs de ce site…vous êtes incroyables 🙂
Cher Picasso,
Merci pour le compliment ! Il est partagé : nos lecteurs sont aussi incroyables ! Mais l’Eurovision est par nature, incroyable…
Le clou de ce concours c est l ARMÉNIE….qui méritait un top 5…et ce pour sa prestation , la voix , la plastique d ‘ iveta….Vous comprendrez que j ai adoré. …triste pour la république tchèque qui méritait mieux !!!!
Content pour l ukraine mais méritait elle cette victoire ??
Je préfère penser que oui …même si…..
Encore une super immersion dans ce petit salon ! Merci pour d’article :3
Cher Daniel,
Merci infiniment à toi pour ta lecture et ta fidélité ! Á très bientôt !
Juste pas Kylie Minoge … elles est beaucoup trop année 90-2000. Elle est vraiment fini niveau musique. Ce qu’on veut voir c’est de la modernité :3
Elle va être ravie de l’apprendre !
Mais qui proposerais-tu alors ?
Merci pour cet article , il est vraiment très agréable à lire, j’avais envie d’être moi aussi dans le salon pour vivre çà avec vous!
En fait ,ça passe trop vite!
Chère Marie,
Merci infiniment à toi aussi ! Tu as raison : c’est trop court, cela passe trop vite, c’est trop tôt terminé… Vivement l’année prochaine, vivement que tout recommence, vivement le 20 mai 2017 !
En lisant ça, j’avais l’impression de revivre la finale ! Nous aussi, on avait organisé une soirée. Mes amis ne connaissaient pas vraiment le concours, ils trouvaient ça ringard, puis finalement, ils ont été conquis et s’imaginent même aller à Kiev l’an prochain ‘en skoda’ selon une amie. Cette amie que l’on appelle « notre Zoé » ou notre « imbécile heureuse ». D’ailleurs, elle était tout émoustillé devant le Hongrois, bon, bref.
On avait prévu un apéro dînatoire aux couleurs de l’Europe. Verrines tricolores pour l’Italie (Pesto, Mozza, et tartare de tomate), verrines de saumon pour la Suède et des daims bien sûr, Cheescake pour l’UK, blinis et pâtisseries grecques, tapas pour l’Espagne, bretzel pour l’Allemagne, et petits fours, choupop (invention d’Auchan) et Champagne pour la France (Je suis un Champenois, excilé à Lille). On a commencé le Champagne à 13h en cuisinant et on a pas arrêté d’en boire jusqu’à la fin des votes, ce qui fait 4 bouteilles et un magnum…Heureusement que ça saoule pas le Champagne. Et après, on a regardé le documentaire avec curiosité, même si j’ai du plusieurs fois corriger la voix off qui disait que des conneries ! Bref, une bonne soirée à refaire l’an prochain !!!!
Quelle belle soirée enivrante cela devait être, j’aurai bien aimé y être mais tu ne nous dis pas tout ! C’était qui votre favori ? Amir bien sûr mais à ce rythme vous avez votés pour qui finalement ?
La Pologne ? mdr
J’adore le Champagne! moi ma soirée c’était tapas et cerveza (bière) car j’étais en Espagne , je n’avais plus de voix car déjà le volume de la télé en Espagne c’est super fort ,tout le monde parle par dessus et il faut parler encore plus fort pour se faire entendre.Excitation maximum quand Barei a chanté .En Espagne , on aime le bruit , et même au moment des points c’était toujours bruyant car ils pestaient tous déçus du score.Il n’y a que moi qui sautait de partout de joie chaque fois qu’on donnait des points à la France contrairement aux autres qui ne faisaient que lever les bras d’exaspération.En tout cas ils étaient contents pour la France car ils trouvaient la chanson superbe , et beaucoup ont voté pour la France donc ils comprenaient ma joie;Ils me disaient : »t ‘inquiéte l’Espagne va leur donner des points à Amir, on aime la chanson! »
Tel que tu racontes je peux imaginer ! Quelle ambiance !
J’avoue que la Bulgarie a bluffé l’assistance, surtout mon mec, hystéri face à Poli !! Les filles ont, quant à elles, étaient conquis par le hongrois ! Sinon, on a voté pour l’Espagne, pour l’Autriche, pour la Bulgarie, pour la Belgique. Durant les votes, nous étions angoissés puis soulagé ! Amir a été au top et on est fier ! Si on ne va pas à Kiev l’an prochain, en Skoda, on vous rejoindra à Bruxelles, je ramènerai le Champagne ^^
J’adore la virée en Skoda… mdr 🙂
Voilà l’essentiel : passer une soirée drôle et festive en compagnie de ses amis !
Quant au reste, tu soulignes un point crucial : un nombre considérable de personnes ont une mauvaise opinion du Concours… sans jamais l’avoir regardé ! Parmi ce nombre de personnes, hélas, la plupart des journalistes et des critiques musicaux qui en parlent…
Voyons l’aspect positif : l’Eurovision a un brillant avenir devant lui. Il lui reste encore des milliers de coeurs à conquérir !
Oh que oui, on s’en souviendra de cette victoire! « Tu te souviens en 2016, quand c’était la chanson sur la déportation des Tatars de Crimée qui avait gagné, avec son refrain en tatar? C’était la première fois où l’on avait séparé les votes du jury et ceux du public. Et la Russie qui pestait parce qu’elle se voyait déjà gagnante. Quel tapage ça avait fait! » 😉
Je crois que beaucoup de personnes sont aussi décédées ce soir du 14 mai… ^^
Une Grande Finale qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Musicalement riche, production excellente, entractes toutes plus géniales les unes que les autres (« Love Love Peace Peace », Justin, The Nerd Nation, Lynda <3 , Mans… Moi qui trouve souvent les entractes pas terribles, j'ai tout adoré!).
Avec du recul, j'ai vraiment le sentiment que cette année n'était vraiment pas comme les autres: un pays a été exclu, une star américaine s'est produite en entracte de la finale, nouveau système de vote qui change la donne, des habitués de la finale qui défaillent pour la première fois, des pays inconnus ou oubliés de la finale qui goûtent ou regoûtent enfin à ce plaisir, une victoire surprise, un pays du bout du monde qui passe à quelques points du trophée… Vraiment, cette saison 2016 aura eu plus que son lot de faits marquants.
Tu as raison Matt, je ressens la même chose, j’ai vraiment le sentiment que depuis que l’Australie participe, l’Eurovision a pris un nouveau virage, Nos amis suédois ont mis la barre très haute cette année et leur pari est largement atteint !
Je pense que cette manifestaition est sur le point de prendre une dimension encore plus vaste et intéressante à un tel au point,que peut être dans quelques années, ce rendez-vous deviendra incontournable pour la grande majorité d’entre-nous. Méme les plus réfractaires n’auront certainement plus du tout honte de dire tout fort qu’ils sont fan de ce concours . ça prendra encore quelques années mais j’y crois.. Une sacrée pression pour l’Ukraine l’année prochaine qui a intréret à être à la hauteur mais je pense que le pays se donnera les moyens, en tous les cas, je l’espère vivement.
Avec tout ce que tu énumères Matt’, je viens de comprendre pourquoi je me sens si perturbée eurovisionnesquement cette année 😉
C’est vrai qu’on peut se sentir « bousculé » par tout ça. C’est aussi un peu ce que je ressens. Mais je pense qu’un peu de temps nous fera digérer tout ça, et l’on pourra débuter la saison 2017 sous les meilleurs auspices 🙂
Ça fait du bien ce compte rendu de finale, on revit les choses grâce aux mots, c’est intéressant et sympathique les propos reportés de ce public bruxellois 🙂 J’en arrive à m’inquiéter pour les canapés !!! 🙂
Quelques minutes avant les résultats j’ai souhaité que la Suède, TOUJOURS, soit pays hôte 🙂
Je me suis déjà exprimée sur bon nombre de ces chansons de la finale, je m’exprimerai plutôt sur les entractes. Quand je regarde la prestation de Justin Timberlake (j’aime prononcé son nom à la française 😉 ) je me dis que nos participants à l’Eurovision sont vraiment archi-couillus parce que le Justin il est là avec tout son staff, musiciens, choristes et c’est un détail qui peut être rassurant pour le chanteur. Nous avons des participants qui chantent absolument seuls sur scène et vraiment je leur tire mon chapeau, quel courage !!!
Je n’ai pas réécouté les prestations présentées sur cet article mais je me suis refais un p’tit « love love peace peace », je ne m’en lasse pas. Et quand Måns vire les boutons de sa ch’mise c’est juste émoustillant 🙂 Sûre que ça l’est bien plus que de regarder un porno de Serge 😉
J’étais hyper concentrée pour l’intervention de ma Lynda…. Elle me fait pleurer de rire, cet accent pourri, sa voix cassée, ses lunettes, ses sapes, sa manière d’écorcher les noms…. Je l’adore !!!! Moi aussi j’aime son GPS Bonnie Tyler et j’adore aussi son « Running I’m scared » from AzerDjaïban. Du bonheur pur !!!!
Ensuite c’est le drame. Déjà ce tronçonnage des points c’est l’horreur. Je ne suis pas cardiaque mais je vais envisager un bétabloquant à titre préventif pour mai 2017. J’aime pas du tout, c’est trop stressant et décevant, je préfère que l’on balance tout d’un coup.
Je suis allée me coucher la tronche à l’envers et je me suis réveillée groggy. J’aime tant être en joie ces soirs-là. Avant les bras de Morphée, je me suis écouté « Aurore » de Monsieur Rapsat parce que s’il s’agit d’évoquer sa grand-mère, cette chanson-là au moins, elle me touche. J’ai cherché une consolation.
J’ai espéré la France, je m’attendais à la Russie ou à l’Australie, j’ai été complètement à côté de la plaque. Si au moins Poli l’avait emporté, ah c’est certain j’aurais sauté partout comme les deux années précédentes.
Vivement 2017….
Merci Pauly !
je n’ai pas pu voir Lynda et certaines scènes entre Mans et Petra car la télévision espagnole TVE coupait le programme non pas pour passer de la pub mais pour faire de la promo de ses propres programmes.Excuse moi de dire que j’avais les glandes, c’était la première fois que je regardais le concours en ayant des coupures( france télévisions ne le fait pas) , bon ça nous permettait de discuter ( car pendant les pauses le niveau sonore était plus élevé vu que c’était la pause et qu’il n’y n avait rien à regarder, donc on boit , on mange et on parle très fort) C’est sûr il y avait de l’ambiance mais en Espagne il y a toujours de l’ambiance, je n’ose même pas imaginer si l’Espagne gagnait le concours, ce serait un truc de fou , la fête qu’elle ferait et l’organiser ce serait une ambiance de malade car la fiesta ce sont eux qui l’ont inventé.
Ce que je ne savais pas et que j’ai appris à mes dépends, c’est que je n’ai pas pu voter , j’ai passé l’entracte à m’acharner sur mon portable.pendant l’entracte un numéro de téléphone défile pour voter , c’est ce numéro que les espagnols composent pour voter , un portable dont l’abonnement est français ne peut pas composer ce numéro, et donc ne peut pas voter en Espagne.Il faut composer le numéro dédié à la France même si on n’y est pas .Donc je pouvais voter comme si j’étais en France et évidemment le seul pays que je ne pouvais pas voter c’était la France.Il y a sûrement encore de la triche au niveau des votes mais ça devient de plus en plus difficile car c’était dingue j’étais en Espagne et avec mon portable je ne pouvais pas voter pour la France.
C’est vrai que les Suédois ont très bien organisé ce concours ( à part quelques erreurs de cadrage sur certains participants dont le nôtre au début de sa prestation) , et je suis persuadée qu’ils ne tarderont pas longtemps à l’organiser de nouveau mais j’aime bien changer de pays à chaque fois car c’est ça la beauté de l’eurovision, c’est un renouveau en permanence grâce notamment à la diversité des pays et à leurs cultures, c’est pour çà qu’on est toujours surpris car chaque eurovision apporte ses différences. L’ukraine , l’année prochaine , va faire les choses différemment et c’est tant mieux car nous eurofans et les téléspectateurs aimont être éblouis à chaque fois.
Vivement 2017 Mimi2 pour connaître à nouveau les sensations que nous avons connu cette année et de nouveau croire en nos possibliltés de gagner , je veux que la France me surprenne à nouveau .Je veux me dire , waouh ! Amir c’était génial mais çà c’est encore mieux!
C’est vrai je fais l’apologie de l’organisation suédoise mais je me lasserai si c’était la Suède chaque année, et puis j’ai le MF 🙂
J’avais beaucoup aimé la classe autrichienne l’année dernière, et ça faisait si longtemps que l’Autriche n’avait pas gagné. Par contre l’organisation azérie me tape sur les nerfs 🙁
Je me souviens de prises de bec entre la délégation française et la Suède pour le cadrage d’Amir. Nous n’avons pas eu gain de cause. J’aurais aimé des plans plus serrés, Amir étant seul sur scène et tellement expressif.
Ça oui j’espère aussi être encore plus fière l’année prochaine, me dire la vache ils ont dégoté entre PLUS mieux 🙂 🙂 🙂
C’est carrément les boules ton affaire de portable français en Espagne 🙁
Chère Mimi,
C’est moi qui te remercie de nous lire et de nous écrire aussi fidèlement ! J’espère que tu es à présent remise de tes émotions et que tu te portes pour un mieux. À très bientôt !
Grand merci aux géniaux rédacteurs de ce site ainsi qu’ aux commentaires savoureux de vous tous concernant vos expériences personnelles. Finalement, malgré nos légitimes divergences de goût sur les chansons proposées, c’est quand même bien toujours le spectacle qui prévaut et qui laisse des traces dans les mémoires . Cette année , quoi qu’on en dise, toutes les chansons étaient
d’ un niveau exceptionnel. J’ai même réussi a initier une amie en lui injectant de l’Eurovision jusqu’à 3 heures du matin !. Quand on sait que cette amie ne possède ni ordinateur ni télévision , et que pour elle le concours était aussi ésotérique qu’un steak tartare
( oups sorry…) vu sa piètre connaissance de la cuisine, je ne suis pas peu fier. Pas une paupière n’a vacillé , pas un baillement d’ennui ou de sommeil , même pas une UROvison aux toilettes. Rien que des exclamations enthousiastes et des félicitations aux concepteurs de cette magnifique soirée . On a mangé cette soirée jusqu’à la dernière miette ! Dur de faire mieux, mais l’Ukraine fera ‘au mieux », j’en suis persuadé. Continuez tous à nous faire vivre cette passion qui n’isole plus ( je me sentais assez seul il y a une trentaine d’années ) mais bien au contraire , fédère au-delà des frontières. Et comme disait Mme RAMOLINO Letizia « Pourvou qué ça douré. »….
Idem pour moi ! Tout le monde dans mon entourage se moque depuis toujours de ma passion Eurovision, mais je note que cette année je n’ai jamais reçu autant de textos durant la soirée Eurovision de gens de mon entourage qui regardaient. Et tous me disaient qu’ils se régalaient, que c’était un super show !!!? De la part de certains, ça m’a fait tomber de ma chaise ! Et j’ai converti une amie depuis 2014 : elle est devenue fan grâce à Conchita ! Elle m’avait dit « Je te préviens, moi je vote pas ». Puis après le passage de Conchita, elle m’a dit « Putain ok c quel numéro l’Autriche ?! » Et elle a envoyé plusieurs SMS… Depuis, elle me demande chaque année la date et la bloque dans son agenda pour participer à ma soirée Euro lol. Et l’an passé elle m’a accompagné au concert de Måns à Paris car elle le kiffe…
Je crois que pour intéresser les gens, quel que soit le pays, il faut qu’ils aient l’impression qu’on prend le spectacle au sérieux en envoyant une chanson qui puisse vraiment avoir une chance de bien figurer et a minima qui fasse l’objet d’une grosse promo, notamment en radio, et cela a super bien fonctionné cette année grâce à Nath et à son Edoardo.
Et un grand merci pour cet article plein d’humour à Pauly, dont je suis quand même triste d’apprendre le décès (heureusement temporaire) suite à la victoire de Jamala ! 🙂
Cher Jamaly,
Merci à toi aussi ! Sois rassuré : je suis ressuscité d’entre les morts et je me sens déjà d’attaque pour la Saison 2017. Qu’elle vienne et qu’elle vienne vite !
Cher Tano,
Merci à toi pour tes commentaires et ta fidélité ! Continue à convaincre tes amis et le Concours durera toujours !
Quel régal cet article ! C’est la preuve que l’Eurovision est une expérience télévisuelle qui se vit à plusieurs.
J’ai pu regarder la finale avec d’autres Erasmus (espagnols, britanniques, grecs, lituanienne, italienne, canadiennes etc…). Bon d’accord, la première partie nous ne l’avons juste qu’écouter (nous mangions) et malheureusement, dû à un problème de télé, nous avons complètement zappé la Suède, l’Allemagne, écouté un peu la France sur Youtube et zappé la Pologne car une italienne voulait écouter une chanson sur Youtube (nous étions encore à table et je n’ai pas pu refuser, après Michal, c’était pas forcément le meilleur).
Nous avons donc pu regarder véritablement qu’à partir de Chypre et le reste de la soirée a été exquise. Tout le monde voyait la Russie gagnante, interrogations sur l’Ukraine, attention particulière concernant Barei et la chanson autrichienne, les britanniques n’avaient aucun espoir en Jake et Joe. Superbe surprise de voir Gandalf le Blanc sur nos écrans ainsi que l’interval Love Love Peace Peace.
J’ai déjà amplement commenté la victoire ukrainienne mais que de bons moments les mecs ! L’Arménie, la France, la Bulgarie, le show lituanien, la séquence des votes où nous français ne nous sentions plus seuls.
Encore bravo à la SVT pour ce show ainsi qu’à la délégation française pour ce choix.
Encore merci à Pauly, Eurovista et Antoine pour vos articles et nous vous attendons dans les prochaines semaines.
Cher Alexandre,
Merci infininement pour ta lecture et ton commentaire ! Nous nous retrouverons très bientôt sur notre site préféré, c’est promis !