Bonjour à tous, partons à la découverte ce jeudi de 4 nouveaux concurrents italiens. Aujourd’hui, il sera question de 2 anciens vainqueurs du Festival, d’une grande dame à la recherche de son lustre passé et d’un homme masqué qui ne laisse personne indifférent.
FRANCESCO GABBANI

Francesco Gabbani est né en 1982 en Toscane. Sa famille possède une boutique d’instrument de musiques et il s’initie assez vite à la batterie, puis à la guitare, au piano et à la basse.
A la fin de ses études, il s’engage avec le groupe Trikobalto. Deux albums plus tard, Francesco quitte la formation et se lance dans une carrière en solo. Son premier single Estate sort en 2011 et et 2013 c’est le tour de l’album Greitist Iz (attention, jeu de mot!!) dont sont issus les singles I dischi non si suonano et Clandestino.
Fin 2015, le toscan est sélectionné dans la sélection Nuove Proposte du Festival de Sanremo.
En Février 2016, avec son titre Amen, il remporte la victoire ainsi que le prix de la critique. Son second album Eternamente Ora sort dans la foulée.
L’année suivante, rebelote, nouvelle victoire cette fois dans la catégorie principale dite « Big ». Occidentali’s karma séduit le public et il obtient le ticket pour le Concours Eurovision à Kiev.
Francesco est considéré par les bookmakers et les fans comme le grand favori pour ramener le trophée en Italie, 27 ans après Toto Cutugno, mais il ne termine que 6 ème.
Son titre est toutefois très populaire dans toute l’Europe. Il obtient un double disque de diamant et son clip cumule plus de 100 millions de vues.
De son troisième album Magellano, sorti lui aussi en 2017, sont extraits trois singles : Tra le granite e le granato, Pachedermi e pappagalli, La mia versione dei ricordi,
Après avoir achevé une tournée triomphale à travers toute l’Italie, Francesco s’est remis à l’écriture. En mai 2019, il a dévoilé E un’altra cosa, le premier morceau de son 4ème album à venir.
Pour son grand retour à Sanremo, il proposera Viceversa, une chanson d’amour qui contient des parties sifflées.
Participations antérieures dans la catégorie Campioni : 1
Classement selon les bookmakers : 4 ème
Côte d’amour de sa chanson auprès des journalistes italiens : 9 ème
TOSCA

Née Tiziana Tosca Donati à Rome en 1967, l’artiste s’illustre dans la chanson et au théatre. Dans chacun de ces domaines, elle bénéficie d’une large reconnaissance.
Sa carrière décolle en 1992 quand elle est sélectionnée dans la section Junior du festival de Sanremo avec Cosa fara dio di me. Ses deux premiers albums sortent dans les mois qui suivent, Tosca puis Attrice.
Elle chante, aussi bien des morceaux lyriques que du jazz et est souvent sollicitée pour des duos. C’est d’ailleurs avec un de ses partenaires les plus fréquents, Ron, qu’elle remporte en 1996 la compétition en Ligurie avec le morceau Vorrei incontrarti fra cent’anni.
Parmi les faits d’arme de la carrière de la très éclectique Tosca, on peut relever le doublage du dessin animé Anastasia et un récital donné dans la grotte de Lourdes. Elle est la première chanteuse à s’y être produite.
Ses deux derniers singles Giuramento et Normalmente sont sortis l’année dernière et font partie de son 10 ème album studio.
Treize ans après sa dernière participation à la compétition ligure, Tosca est de retour cette année avec Ho amato tutto, une ballade jazzy élégante mais un peu datée.
Participations antérieures dans la catégorie Campioni : 3
Classement selon les bookmakers : 15 ème
Côte d’amour de sa chanson auprès des journalistes italiens : 10 ème
RITA PAVONE

Rita Pavone est née en 1945 à Turin. Elle est une des rares chanteuses italiennes à s’être classée dans les charts anglais.
Élevée dans une famille ouvrière de la capitale du Piémont, elle se produit dans les bars de ville où elle glane rapidement le surnom de « Paul Anka en jupons » du fait de son goût pour le répertoire du crooner.
Lors d’un festival en 1962, elle rencontre Teddy Reno, un chanteur de 20 ans son aîné, qui deviendra rapidement son pygmalion et le père de ses deux enfants. Scandale à l’époque car Teddy était bigame.
Dès 1963, les succès s’enchaînent : La partita di pallone et Alla mia età sont en tête des ventes cette année là.
L’année suivante, c’est avec l’adaptation italienne de Si j’avais un marteau qu’elle cartonne.
Tout en poursuivant sa carrière dans sa chanson, elle accepte de tourner dans quelques séries B italiennes où elle croisera Giancarlo Giannini, Giulietta Masina et Terence Hill entre autres.
Son succès musical se propage ensuite à toute l’Europe : elle est sous contrat au Royaume Uni, en Allemagne, aux États Unis et en France où c’est la maison Barclay qui s’occupe de ses intérêts.
Son plus grand tub en France surviendra en 1972 avec Bonjour la France (la suggestione), un morceau écrit par Claudio Baglioni qui se vend à 650 000 exemplaires dans l’Hexagone et lui permet de se produire un mois durant à l’Olympia.
Mais en Italie, sa carrière périclite : on lui reproche son union avec Teddy Reno et la presse à scandales poursuit le couple qui a trouvé refuge en Suisse. Ses singles ne rencontrent plus de succès et c’est d’autant plus délicat pour Rita qu’elle a rompu son contrat avec sa maison de disques pour fonder son propre label.
Elle participe trois fois au Festival de Sanremo en 1969,1970 et 1972 mais l’accueil du public y est plutôt frais. De retour au sein de sa maison de disque, elle tente plusieurs fois de se relancer sans succès, avec des albums de reprises principalement.
Elle joue au théatre et anime des émissions de variété à la télé italienne jusqu’au début des années 80.
En 2006, elle décide de se retirer de la vie publique mais reprend les concerts en 2010 et, après la sortie d’un album en 2013, elle entame une mini-tournée de 6 dates, En 2016, elle participe à l’édition italienne de Danse avec les Stars.
Niente (resilienza 1974) est le titre du morceau qu’elle défendra à Sanremo dans quelques jours. Il s’agit d’un morceau rock plein d’énergie, l’occasion pour elle de revenir sur sa vie, ses réussites et ses regrets. C’est le fils de Rita qui a écrit la chanson.
Participations antérieures dans la catégorie Campioni : 3
Classement selon les bookmakers : 22 ème
Côte d’amour de sa chanson auprès des journalistes italiens : 18 ème
JUNIOR CALLY

Antonio Signore, jeune rappeur né à Rome en 1991, est plus connu dans la scène musicale sous son nom d’artiste Junior Cally. Son pseudonyme est un hommage à un chanteur de reggae jamaicain anti système.
Sa marque de fabrique est de porter en permanence un masque à gaz lors de ses sorties publiques. Son visage a d’ailleurs longtemps été un mystère.
Son premier succès intervient en 2017 avec Magicabula, disque de platine qui cumule plus de 10 millions de vues sur Youtube.
Auto blu, sorti en 2018, sera suivi de la parution de son 1er album dans lequel il règle ses comptes avec ceux qui n’ont pas cru en lui.
Son second et dernier opus en date, Ricercato, s’est classé au sommet des classements dès sa sortie en Septembre 2019. Junior Cally est maintenant signé chez Sony et multiplie les collaborations.
En participant à Sanremo 2020, il souhaite élargir son public et présentera No grazie, un morceau plus rock que rap dans lequel il étrille les hommes politiques italiens.
Sa participation est, à l’heure où j’écris, fortement remise en question car la direction de la RAI ainsi que de nombreux décideurs politiques locaux et nationaux ont demandé son exclusion du show, du fait des paroles fortement misogynes d’un de ses titres, Si chiama Gioia
4 des participants de l’édition 2020 (Francesco Gabbani, Irène Grandi, Anastasio et Levante) ont de leur coté pris publiquement position en faveur du rappeur, au nom de la liberté artistique.
Tout le monde n’est pas de cet avis : Loredana Berté, a appelé les journalistes qui décerneront le prix Mia Martini de la critique à boycotter Junior Cally. Pour Loredana, sa défunte sœur (Mia Martini) n’aurait pas cautionné les textes d’un artiste qui prône la violence envers les femmes.
Participations antérieures dans la catégorie Campioni : 0
Classement selon les bookmakers : 21 ème
Côte d’amour de sa chanson auprès des journalistes italiens : 4 ème
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Rendez-vous demain pour les portraits de 4 autres artistes.
FRANCESCO GABBANI évidemment !!! J’ai eu du mal à digérer l’échec (relatif) d’Occi Karma au concours (même si c’était relativement justifié pour des raisons de mise en scène entre autres), j’adore l’univers barré et la folie de Gabbani. Donc bien sûr que je trépigne d’impatience à l’idée d’entendre sa chanson!
Pour Tosca, une voix très délicate, par contre j’ai du mal à accrocher au style jazzy qu’elle propose elle (alors même que c’est un style que d’ordinaire j’aime beaucoup). Je le trouve assez classique et formel. Par contre, je me répète, mais elle a une très belle voix. Rita Pavone est la caution revenants au concours et moments d’histoire, comme d’autres avant elle un peu partout dans les sélections européennes. Je ne suis pas emballé.
Pour Junior Cally, d’entrée le coup du masque à gaz, ça me gonfle. Non pas que je sois contre les chanteurs « masqués » par principe (comme Monstre à The Voice 2019 qui se cachait derrière un espèce de masque vénitien), mais j’ai un peu de mal, ça me déroute (comme Cascadeur le chanteur au casque de moto). J’attends une justification, une idée, un concept derrière. Si c’est porter un masque à gaz juste pour le plaisir de marquer le coup et d’en faire un argument marketing, je trouve ça inutile. Pour parler musique par contre, j’accroche plutôt bien à ce qu’il fait.
Par contre, les titres aux paroles misogynes, no way. Et quand je vois certains défendent la « liberté d’expression », chanter « ça s’appelle Gioia parce qu’elle fait la sal**e », désolé, j’appelle ça du sexisme cras et dégueulasse, et qu’on me parle pas du plaisir de provoquer, j’appelle ça de l’irrespect total des femmes. Qu’il aille se rhabiller un peu le petit avant de balancer des textes qui sont autant à gerber.
je ne suis pourtant pas trop mauvais en maths en règle générale…Aie…
Je viens de corriger, merci Francis.
Je m’attendais plutôt à te voir intervenir sur Rita Pavone (mais ne crois pas que je pense pour autant que tu te sois spécialisé dans les artistes nés avant les années 50 lol)
Deux connus et deux nouveaux (pour moi)
Francesco, ok, on connait. Hâte d’entendre sa chanson !
Rita Pavone : Ah tiens, elle chante encore ? Bah faut voir, l’Eurovision n’est pas une chasse gardée des 20-30 ans après tout !
Tosca : une découverte pour moi ! Et quelle découverte : du grand classique italien mais c’est la classe !
Junior Cally : après Mahmood ça serait peut être trop 🙂 Mais je ne déteste pas et la polémique – pour avoir lu les paroles controversées – me fait penser à la bronca contre Orelsan il y a deux-trois ans : les chansons ne sont pas des professions de foi, mais des histoires qu’on raconte.
C’est une question centrale dans ce type de polémiques : le parallèle avec Orelsan est d’ailleurs tout à fait pertinent.
Ce qui me chagrine, qu’on s’abrite ou pas derrière un personnage, c’est qu’on trouve pertinent d’écrire et de chanter des textes aussi dégradants.
C’est vrai mais que ne ferait-on pas parfois pour exister…avec le risque de se prendre le boomerang en pleine poire ! 🙁
Enfin, c’est dommage, je ne trouve pas mauvais ses autres titres, mais je le préfère sans masque à gaz 🙂
J’avoue que Tosca me laisse assez froid pour ma part. D’ailleurs, le fait qu’elle se soit surtout illustré dans des duos me conforte dans l’idée que seule il lui manque quelque chose mais ce n’est qu’un sentiment personnel bien sûr.
Rita Pavone n’était pas prévue dans la sélection initiale. Sa participation ressemble à un hommage pour une artiste majeure il y 50 ans. Peut-être aussi un peu une réhabilitation pour elle qui a été si maltraitée à Sanremo lors de ses 3 participations.