DO YOU WANNA SEE ME DANCE ? Licorne ! Attendez, laissez-moi juste ajuster ma tenue, mon aise doit être parfaite pour vous livrer un grand écart lé-gen-dai-re à faire pâlir de jalousie les reines de Drag Race... ou plutôt ma concurrence n°1 en la matière.

Générique.

Let’s go.

Elle croyait avoir tout inventé, tandis que les eurofans se pâmaient. Chanel, sérieusement ? Croyez bien qu’une autre a été précurseuse avant elle, avec plus d’éclat et de panache je vous prie : Davidna Lamburosco, votre maîtresse de cérémonie, toujours au rendez-vous du Théâtre de Noël de Galatsi pour ces Moustaches 2024, quand bien même les Rois Mages sont passés (et pas qu’en Galilée). Parce que pendant que certainEs se pavanent et se prennent pour des eurodivas, il y en a d’autres qui bossent, et je profite du court entracte de Marlain Angelides (vous savez, la favorite chypriote déchue de 1999, l’année où mon amie Nayah a donné sa voix à Jéru ?) pour préparer LA performance du siècle, que dis-je du millénaire, avec le chorégraphe de Madonna lui-même (et accessoirement son ex) : Brahim Zaibat. J’ai beau transpirer comme une phoque à la barre, mais il faut ce qu’il faut pour éblouir mon fidèle public, surtout lorsque l’un de ses tubes s’appelle Aqui soc la reina de ball, numéro 1 des ventes en Catalogne en 2010. Et oui, moi aussi je m’attaque à la scène musicale espagnole, et les eurofans locaux me le rendent à la perfection – en tout cas mieux qu’en France. Étonnant que je n’ai pas encore été retenue pour le Benidorm Fest après tant d’efforts et surtout, une telle popularité sur place – le Shoko se souvient encore de mon show chaud. Caliente por favor.

Du haut de mes cuissardes seize centimètres (toujours plus haut, toujours plus forte), vêtue de ma combinaison en latex aux couleurs des îles Cyclades, je m’apprête à présenter en exclusivité mondiale mon nouveau titre produit en collaboration avec Panik Records, le label des plus grandes stars grecques et chypriotes : ντόφιν καλαμάτα (Dauphine kalamata en français). Une prestation jamais vue sur la scène des Moustaches, sans parler de celle du Christmas Theatre où, pour la première fois de mon histoire, je n’exécuterai ma chorégraphie ni sur le sol, ni dans les airs, mais… sur l’eau. Oui : sur l’eau, parce que c’est sur le plus maritime des éléments que j’ai appris à marcher grâce aux lois de l’apesanteur. Comment ça, ce n’est pas possible ? La Miller-Heidke a bien virevolté dans les airs, droite comme un I sur une tige de 6 mètres, alors pourquoi pas la reine Davidna sur la flotte ? Estimez-vous heureux d’avoir échappé au paquebot, c’était initialement là que devait se dérouler la cérémonie au milieu d’une horde de touristes hagards devant leur plateau de fruits de mer à la fraîcheur douteuse. Bref, voulez-vous me voir danser ou pas ? Quelque soit votre réponse, vous verrez ce que vous verrez, et qu’ainsi soit-il : Pina Bausch n’a qu’à bien se tenir. Et l’autre qui pensait vraiment avoir inventé la coupure de danse… Heureusement que je n’avais pas mis mes talons aiguilles, sinon mes nerfs n’auraient pas résisté… Oh une connaissance !

Sinon, on vous a prévenu que l’Eurovision des jeunes danseurs (enfin, jeunes…) n’existait plus depuis 2017 ? Trêve de bavardage pourvu qu’il y ait la danse : place à une nouvelle catégorie pour cette 7ème édition !

Parce qu’il n’y avait aucun intérêt à célébrer les accessoires et les euroclichés (parce que la vie est, par définition, un eurocliché aussi fort que l’Eurovision elle-même), la direction de la cérémonie a jugé plus utile de laisser place à la plus chypriote des catégories : le Dance Break (à ne pas confondre avec le break dance, Raygunn connaît mieux son sujet que vous). Pourquoi Chypre ? Parce qu’à défaut d’avoir inventé le principe du passage dansé sur la scène de l’Eurovision (voir un historique ici), Eleni Foureira l’a révolutionné en 2018 avec un Fuego ardent désormais entré dans l’histoire du concours, juste avant que Chanel n’ai définitivement imposé le concept sur la scène du Pala Olimpico de Turin quatre ans plus tard (n’en déplaise à la maîtresse de cérémonie qui doit rager à la lecture de ces mots / « COUCOU JE SUIS TOUJOURS LÀÀÀÀÀÀÀÀÀ »). Depuis, le dance break est devenu un incontournable des prestations pop de nos eurodivas, de la phénomène-phénomène-phénoménale Noa Kirel aux eurodivas de 2024, peu avares en la matière et probablement pas inspirées par les précurseuses tout juste citées. Il est bien connu qu’à l’Eurovision, les bonnes recettes ne sont pas éternellement dupliquées (Patrick Ouchène parlerait de Copycat), tandis que les répliques s’avancent avec une certitude déniée : celle de ne pas obtenir le même succès au classement que leurs prédécesseures, dont elles imitent la prestation en moins bien.

De quoi questionner ainsi le sens du dance break et, surtout, son rôle dans un concours qui se veut avant tout de « chansons » – surtout lorsque qu’il s’agit pile l’extrait choisi pour le récapitulatif de vote COM-ME PAR HA-SARD. Alors, le dance break, clé indispensable pour entretenir la flamme intérieure des eurofans au risque de perdre leur support ou simple cache-misère visant a minima à économiser les artistes époumonées par le dangereux combo chant/danse ? À moins qu’il ne s’agisse tout simplement de pallier les faiblesses musicales et vocales de nos eurostars à coup de poudre de perlinpinpin chorégraphiée ? À vous d’en juger, ici, nous nous contentons seulement de proposer – tout en essayant sacrément d’orienter vos votes et surtout de juger, ce qui n’empêche en rien d’exciter nos eurodivas intérieures à coup de dance breaks. L’adage des Moustaches est ainsi : la règle, c’est qu’il n’y en a pas, ou presque. Comme à l’Eurovision en somme. Comme les Moustaches, en somme. Mais si le principe d’un cahier des charges, c’est de ne le respecter que partiellement, pour le dance break, il s’agit d’une autre affaire qui nécessite tout de même un certain talent qu’une eurostar lambda n’est pas forcément en capacité d’improviser. Vous nous suivez ? Pas sûr que nous nous suivions nous-même, mais tant que la flamme de la danse y est, qu’importent les codes. Avec toutefois une inévitable ligne directrice : le feu. En même temps, Eleni Foureira, Fuego… Sinon, à quand un dance break exécuté par un interprète masculin ? Maintenant que vous le dites… Oh la mi bé bé bé (oui, ceci est un dance break au sens premier du terme).

Les nommées dans la catégorie sont :

Kaleen

Dit aussi cash que Tommy Cash n’est cash : avouer que nous ne misions pas particulièrement sur les qualités vocales de Kaleen pour nous enjailler au son de son eurotube électro-europop ultra-vocodé à l’extrême est un doux euphémisme. Car l’essentiel est ailleurs : la Rave ! « Come On Ravers » et que le Kaleen Show (on n’a pas dit Kamil) démarre ! Il faut dire qu’avec sa formation de danseuse-chorégraphe, la représentante autrichienne avait de sacrés atouts à faire valoir sur la scène de l’Eurovision, au-delà de la musique. Pour la performance physique, mission 100% accomplie, avec une chorégraphie à la hauteur des attentes que la planète Eurovision avait placé en Kaleen. Pour l’eurotube, l’état d’effervescencen de l’euroclub au moment du passage de l’autrichienne en témoigne. Pour le reste, avec une avant-dernière place au classement de la finale, ceci signifie cela.

Maria Pissarides

Quand l’Eurovision Junior se met aussi au dance break, cela… Attendez, mais c’est la PREMIÈRE NOMINATION d’une prestation junior dans ces Moustaches 2024 ! Fleurissons chers amis ! En même temps, le concours était d’un tel intérêt cette année… Bref, revenons au coeur du sujet : le dance break. Évidemment que son arrivée chez les 9-14 ans ne pouvait venir que de Chypre, mère patrie du concept depuis le Foureira Gate de 2018. De quoi enflammer une Caja Mágica peuplée d’eurofans espagnols toujours pas remis du Chanelazo de 2022 et nostalgiques d’une eurodiva qui aurait pu leur apporter une victoire attendue depuis 56 ans désormais (même la France reste loin du record à ce stade, c’est dire). Suffisant pour faire péter le tableau des scores ? La 13ème place obtenue par Maria Pissarides au classement semble plutôt témoigner du contraire, surtout lorsque le dance break vient pallier une prestation vocale des plus faiblardes.

Nutsa Buzaladze

Appelez les pompiers !!!! Nutsa Buzaladze est sur scène, surtout qu’on fête ici la première qualification géorgienne en finale depuis 2016 ! Plutôt que de sabrer le champagne, la représentante géorgienne a préféré mettre le feu à la scène de l’Eurovision 2024 à coups de « Put out the fire, put out the fire » entourée de ses quatre danseurs. Sans oublier le fameux dance break objet de sa nomination dans la présente catégorie ! Pour ce faire, c’est évidemment entourée de flammes jaillissantes que l’eurostar a donné de son corps et de son énergie pour mettre les eurofans et les téléspectateurs en émoi. Une forte et soudaine hausse de la température qui ne sera pas sans impact sur le changement climatique… et sur le souffle de la chanteuse, qui a toutefois réussi une vraie prouesse vocale avec une performance des plus explosives.

Sarah Bonnici

Madre mia que calor, les danseurs maltais sont de RETOOOOOOOOOOUR !!!!! Looping émotionnel garanti pour votre auteur (et la maîtresse de cérémonie)… Bref, recentrons nous sur l’essentiel : la prestation de feu de Sarah Bonnici (et ses danseurs donc), mais ici sans feu (la délégation n’avait pas les moyens). Avec un titre qui n’était pas le plus compétitif de sa catégorie, la représentante maltaise avait fort à faire pour se distinguer dans ce concours 2024. On ne peut pas dire qu’elle ait fait l’économie de ses moyens pour capter l’attention de la salle, qui plus est avec un dance break de folie, sans doute l’un des plus réussis de cette année Eurovision 2024. Tout ça pour une dernière place en demi-finale… Et si Malte tentait la prochaine fois une prestation entièrement dance breakée ? Cela aurait été dommage pour Sarah qui, tout en exécutant parfaitement sa chorégraphie, a réussi à tenir la note de A à Z tout au long de la prestation. Certains ne savent visiblement pas reconnaître le talent à sa juste valeur.

Silia Kapsis

Une fois n’est pas coutume, on part sans surprise à Chypre pour conclure cette valse des nominations dans la catégorie du dance break. Il faut dire que l’île d’Aphrodite reste la référence en la matière, quand bien même la Señora Chanel est passée par là depuis. Eleni Foureira, Tamta, Elena Tsagrinou : autant d’eurodivas inscrites dans la légende des chorégraphies de l’Eurovision, dont la prestation de SIlia Kapsis est juste le condensé des performances, ou plutôt un concentré de copycats sur lequel la délégation ne s’est visiblement pas foulé, surtout le fameux dance break… Enfin, si on peut appeler cela un dance break face à la concurrence qui frappe à votre porte en criant gare (et pas estacion). Chypre conservera t-elle une couronne qu’elle n’a pas eu l’année dernière (pour la bonne et simple raison que la catégorie n’existait pas, et que le bel Andrew n’a pas dance breaké) ? Le suspense est à son comble.


Kaleen, Maria Pissarides, Nutsa Buzaladze, Sarah Bonnici, Silia Kapsis : à qui LE dance break de l’année Eurovision 2024 ? Le dance break est-il réellement une spécialité chypriote ou bien le pays verra t-il ses lauriers s’assécher à vue d’oeil ? Qui décrochera la première Moustache de l’histoire de la catégorie ? À vos votes, prêts, partez jusqu’au dimanche 12 janvier midi !

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La Moustache 2024 "Le dance break n'est pas une spécialité chypriote"
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Résultat des votes le 13 janvier !

Rendez-vous à midi pour découvrir une nouvelle catégorie des Moustaches 2024… et vous prononcer sur les moments les plus iconiques de cette année Eurovision !