Suite de notre feuilleton estival avec une lanterne rouge plutôt optimiste puisque sa dernière place en 1960 ne l’a pas empêché de revenir deux ans plus tard. Il s’agit de …
Camillo Felgen
Camille (dit Camillo) Felgen naît le 17 novembre 1920 au Luxembourg et plus exactement à Tétange, petite localité située non loin d’Esch-sur-Alzette. Après des études de chant classique et d’art lyrique en Belgique, il commence sa carrière en tant que speaker d’informations à Radio Luxembourg en 1946. Au début de chacune de ces interventions, il fredonne systématiquement Bonjour les amis, leitmotiv mis en musique en 1951 et qui lui permet de signer son premier succès international. Après un passage de deux ans dans une société de production publicitaire, il revient à RTL et crée la mythique émission Hit-parade en 1958.
Mais la gloire lui sourit en 1959 quand il publie Sag warum, l’adaptation en allemand du titre Oh why des Teddy Bears, écrit par le célèbre auteur – compositeur américain Phil Spector. La reprise fait un carton monumental et se vend à des millions d’exemplaires en Belgique, en France, en Espagne et en Italie, entraînant Camillo sur les routes et jusqu’à l’Olympia en 1960. Un succès qui durent dans le temps puisque le titre se retrouvent sur la BO de quelques films.
Et l’Eurovision dans tout ça ?
Fort de ce succès européen, les dirigeants de Télé Luxembourg (l’ancêtre de RTL9) décide de choisir en interne Camillo. Et c’est avec une chanson entièrement en luxembourgeois (fait qui arrivera très rarement de la part du Grand Duché) So laang we’s du do bast (qui signifie Tant que tu es là) qu’il monte sur la scène Du Royal Festival hall le samedi 29 mars 1960. Et il peut dire à l’Italie « merci d’avoir été là » car la botte transalpine est le seul pays à lui avoir donné un point…
… Ce qui aurait pu être une grande déconvenue, n’entame pas l’enthousiasme du quadragénaire. Car qui revient deux ans plus tard défendre les couleurs du même pays ? Camillo, bien sur ! Et cette fois-ci avec une chanson en français, langue qui avait le monopole de victoires en ces temps-là ! Bien lui en a pris d’ailleurs car cette fois-ci avec le titre Petit bonhomme (écrit par la même équipe que Nous les amoureux, chanson gagnante de l’édition précédente) il finit troisième (sur seize). Comme quoi, il faut persévérer !
Et après l’Eurovision ?
En voilà un européen convaincu car si sa carrière musicale marque le pas, il se tourne vers l’animation télévisée et radiophonique. Il fut pour la télévision allemande, le présentateur d’un jeu qui vous rappellera certainement des souvenirs, Jeux sans frontières. Son lien avec le concours Eurovision ne se brisera jamais totalement puisqu’il commentera les concours pour RTL (la radio) jusqu’en 1975.
Il meurt le 16 juillet 2005 à l’age de 84 ans à Esch-sur-Alzette, deuxième ville de son cher petit pays qu’il a représenté avec vigueur et passion.
Rendez-vous la semaine prochaine !
Crédit photo : Rémi pour l’EAQ Vidéo : chaines Youtube de Ultimated Angel et Georgios Symeonidis
Merci pour cette histoire de ce luxembourgeois dont le cœur battait pour l’Eurovision
Et merci à toi pour le compliment. Ça me fait plaisir !
Autres chansons parlant de petit garçon et petit homme, celle de Serge Reggiani, et dans les années 70, celle de Vava et celle de Christopher Laird.
Je n’ai rien contre lui mais il n’empêche que ça me dérange que mon idole ait été étouffée de plus avec ce brillant duo constitué de Jacques Datin et de Maurice Vidalin. D’ailleurs, Serge Lama insiste sur le fait que Les petites femmes de Pigalle n’auraient pas le même sens sans sa musique.
Sauf erreur de ma part, c’ est le seul dernier à terminer sur le podium ultérieurement. Il y a 3 candidats présents à la fois en 1960 et 1962: Monaco avec François Deguelt 3ème puis 2ème (pas avec le ciel, le soleil et la mer) formant en 1962 un tiercé gagnant francophone, il y en a eu un autre en 1986 (Belgique-Suisse-Luxembourg mais la France est dans les choux avec Cocktail Chic) et le belge Fud Leclerc représentant le pays pour la 4ème fois après 1956, 1958 et 1960, on espérait peut-être en 1964.
Aaaah Fud Leclerc ! On va revenir sur lui très bientôt !
Rendez-vous dans 2 semaines pour 1962. Il ne sera pas seul puisqu’ il y avait eu 4 zéros pointés dont 2 lanternes rouges l’ année précédente.
– Ce n’était pas la chanson de l’année, c’est certain mais j’ai le sentiment qu’il ait chanté en luxembourgeois l’a desservi et la concurrence était tout de même solide cette année-là. Et comme il faut toujours un perdant, ce fut lui mais comme tu le mentionnes parfaitement, il s’est rattrapé et de belle façon deux ans plus tard.
Comme quoi, la persévérance, ça paît… Quoique, pas toujours, comme on le verra plus tard !