Introduire un édito de Noël commence à devenir un sacré défi lorsque vous avez déjà épuisé tous vos standards musicaux en la matière. Que Tino Rossi vous a servi de mots d’ouverture il y a deux ans, tandis que la Reine Mariah Carey reste indétrônable depuis trente ans.
Autant dire que l’inspiration peut parfois se faire attendre longtemps, à moins de la puiser une nouvelle fois sur le plateau de la Star Academy, où je reste traumatisé par la reprise de Tata Yoyo imposée en guise de gage par le public à la professeure de danse, et pile le soir de la nuit de la nostalgie albanaise je vous prie. Mercy. Je regarde donc ainsi béatement mon Queer Christmas Tree – puisque c’est ainsi que j’ai décidé de baptiser mon sapin de Noël tout de rose vêtu et de touches d’or parsemé, le tout surmonté de quelques arcs-en-ciel visiblement validés par mes abonnés sur Instagram (ils ont du goût ces gens). À moins que l’éclaircie ne se trouve ailleurs, dans le regard de merlan frit de ce renne aux yeux exorbités nonchalamment posé au pied d’une plante surmontée d’une guirlande lumineuse, accompagné de camarades de fortune, parmi lesquels un lutin non voleur. À moins qu’elle ne se trouve encore du haut de cette grande roue qui surplombe Carcassonne, sa belle cité médiévale réhabilitée par Viollet-le-Duc au XIXème siècle ou encore son Canal du Midi, dont l’eau verte était si chère à Nougaro.
J’emballais les paquets (à moins que ce ne fut le Père Noël) à la recherche d’une idée, d’une accroche, comme celle, indispensable, que n’importe quel télédiffuseur recherche pour l’Eurovision, car sans accroche, pas de vision. Comment souhaiter un Joyeux Noël de manière un poil originale ou à peine singulière aux lecteurs de l’EAQ par ailleurs fort accoutumés à l’exercice ? Une idée… Et puis l’illumination. « Quelques aspirations et la spirale commence, pour de l’inspiration… » chantait la Reine Zaho de Sagazan (dont il serait d’ailleurs de bon goût qu’elle franchisse un de ces quatre la scène du concours)… Alors pourquoi pas un lipdup de la rédaction sur le dernier album de Noël de Carola, histoire d’un dernier hommage à l’édition mémorable (pour ne pas dire lé-gen-dai-re) que nous a offert Malmö en 2024 ? Les premiers essais n’ayant malheureusement pas été concluants, j’ai préféré prévenir que guérir et vous abstenir d’un tel cadeau, qui n’en aurait été objectivement un ni pour vos oreilles, ni pour cette chère Carola, dauphine d’Amina à l’Eurovision 1991 – 33 ans après, la France demeure toujours dans le déni de ce vol.
Bref, Noël n’est pas là pour remuer le couteau d’une page révolue de l’Histoire de France (à l’Eurovision) et bien au contraire. Noël est là pour adoucir les mœurs, et Ronela, Sainte Patronne du Makalon, le sait mieux que quiconque, elle qui distribue ses caramels de Krishtlindja à tous les eurofans accompagnée de ses danseurs. Noël est là pour nous apporter du positif, là où le monde nous offre chaque jour maintes et maintes occasions de désespérer. Oui, 2024 n’a pas été une année tant évidente partout dans un monde capable à la fois du meilleur, mais aussi du pire, comme il nous l’a malheureusement encore prouvé cette année. Ajouté aux turbulences que nous vivons collectivement, Noël est, de surcroît, une période parfois compliquée à traverser sur le plan individuel : aux personnes concernées, j’ai envie de répondre « T’inquiètes pas, t’es pas seul« . Car lorsque Noël se met en mode Eurovision, c’est bien évidemment pour réchauffer les cœurs et apporter à ces derniers leur indispensable dose de couleurs, mais aussi de paillettes. Parce que oui, ainsi le disait une grande philosophe nommée Rihanna : « Shine bright like a diamond », brille comme un diamant.
Parce qu’au fond, nous sommes toustes des « Diamanti grezzi », ces diamants bruts si chers à Clara, révélation de la scène musicale italienne 2024 (merci Sanremo). Des pierres précieuses avides de célébration, de chaleur humaine et de… cadences obstinées (je voulais juste placer le nom de ce chef-d’œuvre réalisé par Fanny Ardant, 1,7 étoiles sur Allociné et dix pauvres entrées en France, aussi insaisissable que le film – et que sa réalisatrice cela s’entend, « Ma che cazzoooooo » me glisse t-elle à l’oreille). Bref, Eurovision et pierres précieuses, un nouveau concept de podcast à exploiter, avec comme iconographie de départ, le logo de l’Eurovision 2014, Join Us, « rejoignez-nous ». Joins Us… Insieme : 1992 (ou plutôt 2024)… Ensemble. Noël ensemble. Je me disais bien que cet édito allait nous mener quelque part.
Noël 2024 aurait dû être un Karnaval (pour lequel j’avais déjà choisi mon costume tout droit recyclé d’Halloween – le Rocky Horror Picture Show fait toujours sensation en soirée déguisée, surtout lorsque vous portez les bas résilles comme personne). Il ne sera finalement que Zjerm, et rien de tel, parce qu’il faut faire du bruit, et plus grand bruit que jamais ! À l’instar du Festivali i Kengës, Noël 2024 n’est qu’alliage de la modernité et du contemporain dans des traditions séculaires, celles de la dinde aux marrons (ici on préfère les cailles, et tu peux manger du blanc de dinde à l’année au rayon frais), des buches (sans beurre, s’il vous plaît), du foie gras (JAAAAAAAAA) et du saumon. À tout cela, ajoutons les couleurs de la fête, la chaleur du soleil hivernal (on appelle cela la Méthode Coué, surtout lorsque Paris aligne une baisse record de 90% du taux d’ensoleillement sur les trois-quatre derniers mois – offrez-moi un bain de lumière s’il vous plaît Papa Noël wesh cousin), ainsi que coquillages et crustacés sur le bord de la Riviera italienne. Oui, Noël 2024 sera une célébration aussi forte que l’Europe de Rosa en 2002 et que notre saint concours de l’Eurovision, union dans la diversité dont nous, eurofans, sommes parmi les principaux acteurs avec nos bonnets de Noël à clochettes qui font retentir Rim Tim Tagi Dim. Accompagnés de nos rennes aux couleurs fluo électriques tout droit inspirés par un bébé lasagne croate, le dos chargés de cadeaux tout droit ramenés de Benidorm (parce que cela coûte tout simplement moins cher en Espagne, et ce n’est pas Marie qui dira le contraire), fêtons Noël ensemble, et ensemble, Noël fêtons au son de l’Eurovision !
(C’est là que vous vous attendez à une bonne chanson de Noël avec Mans Zelmerlöw à peine vêtu d’un bonnet de Noël. Non pas que l’image ne me déplaise particulièrement, mais cela s’appelle un fantasme et en plus, à l’EAQ, on aime bien casser les codes, surtout à Noël. Rendons donc hommage à Natasha St-Pier, qui aurait dû gagner l’Eurovision en 2001, pile dix ans après Amina – la France aime les années en 1. Coucou Inès).
À toutes et tous, de l’Aude (Occitanie Style baby), de Paris, d’Alsace (région des plus divins marchés de Noël de France et de Navarre), de Côte d’Azur (qui s’est encore contentée d’une place de dauphine à Miss France, décidément quand ça ne veut pas…), de Charente-Maritime, mais aussi du Portugal, nous vous souhaitons le plus beau, le plus magique, le plus eurovisionesque des Noël. Car ce jour-là ne serait pas le même sans vous, ainsi que sans nos eurostars préférées. Puisse l’esprit de Sainte Ronela vous apporter joie, champagne et bienveillance en ce 25 décembre 2024, dont je souhaite qu’il baigne vos cœurs d’un soleil méditerranéen (j’ai failli écrire « qu’il baigne vos soleils de cœur », mais disons que cela fonctionne également dans ce sens). Surtout quand il fait si froid dehors. Surtout quand bien des cœurs ont besoin de chaleur.
Joyeux Noël
Merry Christmas
Feliz Navidad
Buon Natale
Frohe Weihnachten
God Jul
Haid Joul
Il-millied it-tajje
καλά Χριστούγεννα
(Rassurez-vous on a juste fait un copié-collé de l’année dernière.)
À vous toustes, des « milliers de je t’aime » (pas sûr que la référence musicale soit la plus appropriée du moment, mais la chanson est belle). Que Noël 2024 puisse éclairer vos yeux de mille et une étoiles. Que vos regards pétillent de millions de bulles de champagne (ne me parlez pas de la Blanquette de Limoux, par Nina Krajic je vous prie !). Que ce ce jour éclaire vos visages de leurs plus beaux rires et sourires, en compagnie des personnes qui vous sont chères. Et que le Père Noël vous gâte de ses plus beaux cadeaux ! En parlant de cadeau, un petit dernier pour la route de la part de la rédaction, avant d’aller déballer ce qui nous attend au pied du sapin.
La rédaction de l’EAQ vous souhaite le plus merveilleux des Noël 2024 !
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