Bonjour à tous, Bienvenue sur la page consacrée à la lettre R ! Et… je n’ai pas grand chose de plus à vous dire donc plongeons directement dans le sujet. Récitons ensemble l’abécédaire de l’Eurovision !

R comme…

  • Royaume-Uni !

Le pays le plus iconique à l’Eurovision de par l’empreinte qu’il a laissé mérite bien qu’on lui accorde une partie de la page d’aujourd’hui. Certes, ce n’est pas le pays qui a gagné le plus l’Eurovision – la Suède et l’Irlande marquent plus de points – mais nous pouvons affirmer qu’il s’agit du pays qui a le plus rencontré de succès dans l’histoire du Concours. Vous êtes surpris ? Au vu des résultats au XXIème siècle, cette surprise est légitime, je vous rassure, car l’essentiel du succès se concentre avant.

Tout d’abord, il faut savoir que le Royaume-Uni pointe aujourd’hui avec un total de 5 victoires à égalité avec la France, le Luxembourg et les Pays-Bas (3èmes ex-aequo). Une belle aventure qui commence avec la victoire de Sandie Shaw avec Puppet on a String. Une chanson encore à ce jour iconique puisqu’elle figurait dans la playlist de « Last Night in Soho », thriller de Edgar Wright sorti dans les salles sombres en 2021. Anecdote étonnante : Sandie Shaw était très insatisfaite du choix des britanniques pour Puppet on a String, une chanson qu’elle-même n’aimait pas et elle ne croyait pas en ses chances de victoire. Elle l’interprétera tout de même avec professionnalisme et remportera le premier trophée pour sa nation.

S’enchainent alors des candidats plus célèbres les uns que les autres sur la scène de l’Eurovision, dignes de la première puissance dans l’industrie musicale au monde et encore aujourd’hui l’une des plus populaires. Cliff Richard, Olivia Newton-John (qui sera à l’affiche de « Grease » 4 ans plus tard), Brotherhood of Man (3ème victoire du Royaume-Uni), Bucks Fizz (4ème victoire du Royaume-Uni), Michael Ball, Gina G ou encore Bonnie Tyler font partie de cette liste presque V.I.P. Mais aussi, à l’image des différents états qui composent le Royaume-Uni, des chanteurs venus d’Ecosse, du Pays de Galles, d’Irlande du Nord mais aussi des colonies anglaises ou encore des Etats-Unis. Katrina, chanteuse du groupe Katrina and the Waves qui remporteront la 5ème et dernière victoire en date du Royaume-Uni en 1997, est justement américaine. Une réelle diversité qui apporte du crédit et du succès au pays à l’Eurovision. Le Royaume-Uni est tout simplement une puissance incroyable au Concours au XXème siècle : 22 podiums sur 43 participations (soit la moitié !!!), dont 39 top 10 (!!) et une 13ème place comme pire place jusqu’en 1999.

Un succès sans précédent qui font du Royaume-Uni le pays de tous les records. A ce jour, il s’agit du pays ayant obtenu le plus de deuxième place avec un total de 16. La dernière en date, vous la connaissez car elle est toute fraiche et marque le premier podium du Royaume-Uni depuis 2002. Un résultat apporté par le désormais internationalement célèbre Sam Ryder qui redore le blason d’un Royaume-Uni clairement à côté de la plaque au XXIème siècle, récoltant en masse les « Bottom 5 » dont 5 dernières places et 2 Nul point. Une aventure en deux moitié que tout oppose qui mérite bien un récapitulatif pour observer ce visage à deux face du Royaume-Uni.

Mais le Royaume-Uni à l’Eurovision, ce n’est pas que ça. Une autre record qui tient toujours est celui du pays qui a le plus accueilli l’Eurovision et il revient à la monarchie de la Reine Elizabeth II. Elle a accueilli l’Eurovision 8 fois ! La première était en 1960, à une période où la tradition du pays vainqueur qui accueille l’année suivante n’était pas encore en place. Fort de ces 5 victoires, le Royaume-Uni l’accueillera aussi en 1968, 1977, 1982 et 1998. Il nous reste donc trois années que nous n’avons pas encore évoqué. Il faut savoir que la BBC était très enthousiaste pour accueillir le Concours et demeurait le plan B privilégié de l’UER au vu du matériel haut de gamme que possède la télévision nationale. Ainsi, lorsque la France en 1963, Monaco en 1972 et le Luxembourg en 1973 se retirèrent pour accueillir le Concours sur leur sol, la BBC prit la relève. Une histoire que je vous invite à redécouvrir en détail avec notre page #H de l’abécédaire. Mais aussi une histoire toujours en attente d’être écrite car il semble que nous nous dirigeons vers un neuvième Eurovision au Royaume-Uni l’année prochaine !

  • Relégations !

Il est temps de traiter d’une partie que je qualifierais de « sombre » dans l’histoire de l’Eurovision : la période des relégations qui a fait son apparition dans les année 90 et s’est étendu jusqu’aux débuts des années 2000. Plongeons dans le passé pour découvrir ce que sont les relégations et pour quelles raisons ont-elles eu lieu.

Tout commence en 1993. Un séisme ébranle l’Europe puisque la Yougoslavie se disloque et le rideau de fer tombe progressivement depuis 1989. Une explosion du nombre de pays intéressés par l’Eurovision a lieu mais l’UER ne peut accepter que vingt-trois pays. Ce dernier accepte de monter le nombre à vingt-cinq pays mais impose une présélection, ne qualifiant automatiquement que les vingt-deux pays ayant participé en 1992. Le Kvalifikacija za Millstreet nait (abécédaire #K) et permet les débuts de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine (qui émouvra tout particulièrement). C’est la première présélection de l’histoire.

En 1994 se met alors en place la fameuse relégation. Le principe ? Les six derniers pays au classement lors d’une édition ne peuvent pas participer à l’année suivante. « Aux grands maux les grands remèdes » ai-je envie de dire… Les plus mauvais pays sont éliminés sans préavis et permet les débuts de 7 pays, et même un total de 10 pays d’ici 2004. Une décision qui ne plait pas à tout le monde, en particulier l’Allemagne qui est non qualifiée pour 1996 et qui participera à la création du statut du Big Four (plus tard Big 5). Je trouve personnellement qu’il s’agit d’une injustice pour des pays qui n’ont pas la chance d’être représentés et de montrer leurs cultures chaque année.

Pourtant l’UER essaye de trouver une solution. En 1996, ils reviennent à une présélection mais celle-ci s’avérera réellement décevante. Elle n’est pas retransmise à la télévision et consiste en une simple diffusion des vidéoclips. Ainsi, des pays sont éliminés sans même avoir eu la chance de défendre leur chansons dans les conditions du direct et les résultats demeurent d’ailleurs secrets, provoquant un manque de transparence. Beaucoup trop controversée, les relégations reprennent leur place l’année suivante. Cependant, le nombre de pays voulant participer ne faire que croitre. L’UER doit prendre une décision et celle-ci prend la forme d’une des meilleures décisions pour les eurofans que nous sommes : la mise en place d’une demi-finale à partir de 2004 ! Une édition symbolique qui pointera avec 36 pays participants.

  • Ratés !

Qui a dit que l’abécédaire devait seulement traiter des sujets sérieux ? En tout cas, pas moi ! Nous le savons tous, l’Eurovision est un concours diffusé en direct devant des centaines de millions de téléspectateurs. Un véritable chantier où il est donc logique de retrouver quelques jolis ratés ou « fails » (si vous voulez être modernes en passant par l’anglais et confondre votre voisin nonagénaire, qui vous regarde alors avec des grands yeux ronds pensant qu’il s’agit d’un message crypté). Des ratés de différentes formes et natures. Retour sur quelques moments plus ou moins iconiques qui ne manqueront pas de vous faire rire !

Dans la famille « fausses notes », je demande l’Espagne de 2017 ! Avoir des centaines de millions de téléspectateurs qui vous regardent, c’est légèrement mais vraiment très légèrement stressant (y a de quoi se pisser dessus, oui !). Lorsque vous avez bien entamé votre chanson, que vous prenez en assurance à mesure que les trois minutes se déroulent et que vous prenez plaisir sur scène, il se peut qu’on ne soit pas préparé pour la haute note finale. Les candidats sont assez nombreux: nous pouvons citer Israël 2008, Bulgarie 2009, Espagne 2013, Croatie 2016 (qui était malheureusement malade le grand soir) ou encore Australie 2017 sur ces dernières années. Mais s’il y a bien une note ratée qui retient bien plus l’attention que les autres, c’est l’ « epic fail » de Manel Navarro en 2017. Le pauvre garçon nous présente une chanson « summer vibes » et se prépare pour sa grande note. La concentration est à son apogée… Et là, c’est la catastrophe : sa voix craque, il n’y a aucuns chœurs à cet instant, pas de musique en fond, juste du silence et une fausse note magistrale. Fou rire total pour ma part. Allez, ne boudons pas notre plaisir, vous pouvez réécouter cette note juste en dessous (attention, veuillez bien protéger vos oreilles, je vous aurais prévenu ! )

Dans la famille « chutes iconiques », je demande Dana International. Franchement, difficile de ne pas rire ou de se sentir mal à l’aise devant la chute de Dana International en 1999. Celle-ci n’a pas lieu lors de sa prestation gagnante qui était en 1998 ni en entracte mais bien à un moment clé qui fait que tous les regards étaient braqués sur elle: la remise du trophée au gagnant. Alors qu’elle prend le trophée de la main des organisateurs, Dana International perd l’équilibre et tombe avec ledit trophée, surprise par son poids. Il semble qu’il pesait 8,5 kilogrammes cette année là. Elle se relève alors gênée mais réagit telle une diva, toujours digne en toutes circonstances, arrachant complètement la lumière à Charlotte Nilsson, gagnante en 1999, sur le moment. Un moment qui mérite le détour, je vous le promets !

Je pourrais vous parler aussi des irruptions sur scène d’étrangers car ils ont marqué l’Eurovision. Mais vous avez de la chance, j’en ai déjà parlé dans l’abécédaire I ! Alors pour terminer, je vais évoquer une édition toute fraiche dans ma mémoire puisque je l’ai regardé il y a peu de temps. Cette fois, je demande la veste rebelle russe dans la catégorie « ouverture de finale ». Selon la tradition, le champion en titre reprend son titre en début de finale dans une version différente. Et franchement, ils ont mis les moyens pour Dima Bilan avec une prestation digne d’un film. Seul « point noir » qui m’a valu un fou rire, la veste de Dima Bilan que celui-ci doit jeter dans un geste théâtral se prend dans le harnais de sécurité. S’engage alors une bataille entre Dima Bilan et la veste qui refuse de partir. Un sacré moment mais aussi une excellent ouverture que vous pouvez revoir !

Vous l’aurez compris, l’Eurovision est remplis de ratés plus ou moins hilarants. Ce sont les aléas du direct. Ils sont beaucoup trop nombreux pour que je les évoque donc j’ai décidé d’en garder trois. Je vous laisse sur ce point mais vous met une vidéo qui en récapitule plusieurs sur les nombreuses éditions de l’Eurovision si vous voulez prolonger votre expérience dans le fabuleux monde des « fails ».