C’est l’heure du petit rituel matinal. Je prends mon vélo et passe à la boulangerie en cette belle matinée ensoleillée. Il en ressort un délicieux fumet qui me met en appétit. Lorgnant du coin de l’œil les croissant chauds exposés dans la vitrine, je m’autorise ce petit plaisir lorsque j’achète une baguette et un journal. Sur le seuil du magasin, sortant dans l’air doux tout en mordillant la croûte dorée des croissants, je finis par ouvrir la seconde page du journal, curieux de voir quelles rubriques sont au programme aujourd’hui. Dans un coin, un grand carré de texte retient mon attention : une page de l’abécédaire ! Je constate que des figures importantes de l’Eurovision ainsi que des controverses sont abordés aujourd’hui. Alors, sans plus tarder, récitons ensemble l’abécédaire de l’Eurovision !
I comme…
- Irlande !
Quand nous évoquons l’Eurovision actuellement, nous pensons plus naturellement à la Suède, aux Pays-Bas et à leur future édition à Rotterdam ou encore aux membres du Big 5 et leur relation plus ou moins compliquée avec le Concours. L’Irlande ne nous vient pas en tête directement. Et pourtant… L’île d’Émeraude détient un record non négligeable : celui des victoires à l’Eurovision ! Lors de ses débuts en 1965, le pays connut un excellent départ en collectionnant systématiquement les top 10, dont trois top 5, lors de ses cinq premières participations. Ce n’était donc plus qu’une question de temps avant que la victoire soit à portée de main. Ce sera chose faite en 1970 : Dana, alors seulement âgée de dix-huit ans, surpassa les onze autres candidats et emmena la douceur de All Kinds of Everything sur la plus haute marche du classement. Cette première victoire fut la première d’une série pleine de surprises.
Suivirent deux victoires étonnantes en 1980 et 1987 puisqu’elles sont l’oeuvre d’un seul et même chanteur, Johnny Logan. Il est le seul candidat à avoir remporté par deux fois l’Eurovision en tant qu’interprète. Patience, plus de détails viendront avec l’abécédaire #J 😉
Ceci est étonnant, me diriez-vous ? Pourtant, l’Irlande nous offrit un véritable tour de force par la suite. Replongeons alors dans les années 90 pour en découvrir les détails. Commençons par 1992 où l’île obtient sa quatrième victoire avec Why Me, interprétée par Linda Martin, dans une compétition assez serrée. Le Royaume-Uni devra se contenter d’une seconde place. C’est donc tout naturellement sur l’île d’Émeraude que l’Europe est conviée en 1993, plus particulièrement à Millstreet, petite ville… de la campagne comptabilisant à peine 1500 habitants ! Située dans le comté de Cork, elle accueillit l’Europe dans la Green Glens Arena, un centre… équestre ! La proposition du propriétaire, Noel C. Duggan, reçut un soutien national, ce qui encouragea la télévision irlandaise à l’accepter en dépit du manque d’infrastructures. Un vaste chantier est alors mis en place pour rénover la ville et ses infrastructures. De ce fait, Millstreet est, à ce jour, la plus petite ville à avoir jamais accueilli l’Eurovision. Une édition particulière pour l’île d’Émeraude qui verra encore une fois ses propres couleurs en tête du classement puisque la talentueuse Niamh Kavanagh endosse le rôle du représentant hôte à merveille et remporte l’Eurovision avec In Your Eyes. Et ceci pour la deuxième fois consécutive juste devant le Royaume-Uni ! L’Irlande égalise alors en terme de victoires avec la France et le Luxembourg.
La télévision irlandaise accepte d’accueillir une deuxième fois d’affilée le Concours. Cette fois, pas question de retourner dans un village, c’est au Point Theatre à Dublin que sont conviées les délégations. La sélection de la chanson irlandaise intitulée Rock’n’Roll Kids ne manqua pas de faire réagir. Elle fut victime de bashing (=dénigrement), tout particulièrement parce qu’il s’agit d’une chanson acoustique de surcroît interprétée par un duo masculin. Les experts musicaux considérèrent que la télévision irlandaise ne voulait pas gagner une troisième fois et avait tenté de choisir une chanson faible. Ce fut tout le contraire. Les représentants Paul Harrington et Charlie McGetiggan remportèrent la victoire en établissant un record de points avec 226 points à l’Eurovision, écrasant le précédent record établi par le pays lui-même l’année précédente. Pour la première fois et la seule fois de l’histoire du Concours, un pays remporte la compétition trois fois d’affilée ! Et si cela ne suffisait pas, l’Irlande établit aussi un record de victoires avec un total de six victoires.
Que se passe-t-il donc en 1995 ? La télévision irlandaise accepte encore une fois d’accueillir l’Eurovision. Même salle, même ville qu’en 1994 et… désolé de vous décevoir (ou de vous permettre de vous réjouir ?), l’Irlande ne remporta pas cette édition. La Norvège profita de cette occasion mais ce n’était qu’une bataille de perdue, pas la guerre. Effectivement, en 1996, l’Irlande remonte ses manches et décide de se faire représenter par Eimear Quinn avec l’envoûtant The Voice. Dois-je annoncer la suite ? L’Irlande remporte encore une fois la plus grande compétition musicale du monde et monte son compteur de victoires à sept ! Un record qui tient toujours et qui n’évoluera pas puisqu’il s’agit là de la toute dernière victoire irlandaise en date. La meilleure place par la suite pour le pays sera une seconde place en… 1997 ! Quatre victoires en cinq ans : nous pouvons dire que les années 90 sont la décennie de la suprématie irlandaise.
- Ingvar Wixell !
Cet homme, né Karl Gustaf Ingvar Wixell le 7 mai 1931, est un baryton d’opéra suédois. Il excella dans des rôles importants et joua dans des pièces célèbres tels que Le Barbier de Séville de Rossini, Tosca de Puccini ou encore Rigoletto de Verdi. Finalement, son talent, remarqué à l’Opéra royal suédois, attira l’attention de la télévision suédoise qui lui proposa de représenter son pays à l’Eurovision. Ce fut chose faite en 1965 à Naples, située en Italie, où il termina à la dixième place.
Qu’il y a-t-il de spécial là dedans ? La réponse se trouve dans la chanson. Ou plutôt dans la langue dans laquelle est interprétée la chanson. Intitulée Absent Friend, les paroles, comme le laisse deviner le titre, sont en anglais ! Il s’agit de la première fois de l’histoire du Concours qu’un candidat chanta dans une langue différente des langues nationales de son pays. Or, en cette première décennie d’existence de l’Eurovision, aucune règle n’existait concernant l’emploi des langues. Cependant, pour des raisons évidentes, dans un concours promouvant l’identité propre de chaque pays, cette interprétation en anglais fut mal reçue par le public et les professionnels. Toute cette effervescence conduira l’UER à créer une règle en 1966 obligeant les participants à chanter dans une des langues nationales de son pays. Je vous laisse l’honneur de découvrir ou d’écouter de nouveau Absent Friend, interprétée par l’homme qui fut, en quelque sorte, le précurseur de l’omniprésence de l’anglais à l’Eurovision de nos jours.
- Irruption !
Une compétition telle que l’Eurovision apporte une exposition internationale aux participants, qu’ils soient artistes, chorégraphes, choristes ou organisateurs du Concours. C’est aussi l’occasion idéale pour certains pays méconnus ou certains micro-états de briller sur la même scène que les plus grands d’Europe. De ce fait, la scène de l’Eurovision est inévitablement un moyen d’expression de grande ampleur, diffusé en direct et vu par approximativement deux cent millions de téléspectateurs. Et cela, certains l’ont bien compris. Si certains jugent intéressant de montrer son… arrière-train au monde entier comme l’ukrainien Vitalii Sediuk lors de la performance de Jamala en entracte de la finale en 2017, d’autres s’en servent véritablement pour faire passer un message. Retour sur trois importantes irruptions sur scène à l’Eurovision.
La toute première fois qu’un tel événement soit survenu remonte à 1964. En cette édition en noir et blanc organisée par la télévision publique danoise, la participation de deux pays fait réagir les médias du pays hôte: celles de l’Espagne et du Portugal. A cette époque, ces deux Etats étaient encore des dictatures politique dirigées, respectivement, par Franco et Salazar. Au terme des deux minutes quarante de I miei pensieri interprétée par Anita Traversi, un homme surgit sur scène avec une bannière annonçant « Boycott Franco & Salazar ». Ceci fut encore plus remarqué puisque la caméra se porta soudainement et fixement sur le tableau de vote pendant l’évacuation de l’intrus par la sécurité. Malheureusement, aucun enregistrement vidéo n’a été conservé pour cette édition, je suis dans l’impossibilité de vous montrer la scène.
En revanche, ce sera le cas pour la prochaine irruption. Cette fois, il s’agit d’un événement bien plus récent puisqu’il survint au tout début de la décennie que nous venons de quitter, ceci pour des raisons totalement différentes. Voici le cadre: Oslo accueille l’Europe en 2010 suite à la victoire norvégienne de 2009 (Abécédaire de l’Eurovision #F) sur une scène sans LEDs. Ceci encourage certaines délégations à rivaliser d’imagination et à porter l’accent sur la mise en scène. L’une d’entre elles est la prestation espagnole et ses allures d’un cirque joyeux et rose. Le représentant espagnol Daniel Diges se voit attribuer en finale un ordre de passage considéré comme maudit à l’Eurovision: la deuxième position. Malgré tout, tout semble bien se passer jusqu’au moment où un homme monte sur scène après une minute vingt de prestation et se place au milieu de la mise en scène, entre Daniel Diges et ses danseurs. Il y restera une bonne vingtaine de secondes devant un Daniel Diges imperturbable avant que la sécurité ne prenne les choses en main. Qui est cet homme? Il s’agit d’un catalan qui se fait appeler Jimmy Jump. Il ne poursuit d’autres buts que le fait de vouloir se faire remarquer ou encore de vouloir glorifier le FC Barcelone. Il est d’ailleurs connu pour ce genre d’acte tel que son intrusion à la finale de l’euro 2004 entre le Portugal et la Grèce ou encore à la finale de Roland-Garros en 2009 où il a tenté de coiffer Roger Federer de son béret rouge, toujours à la gloire du FC Barcelone. Suite à la demande de la télévision espagnole, Daniel Diges obtient l’autorisation de repasser à la fin de la finale – cas qui n’était arrivé auparavant qu’une seule fois en 1958 – et finira finalement quinzième.
La dernière irruption dont je vais vous parler est très récente et encore fraîche dans la mémoire de nombreux eurofans. La victime ? La représentante britannique SuRie, passant en neuvième position avec Storm. Cette fois, l’homme qui fit irruption sur scène avait un message à passer : il s’empara du micro des mains de SuRie et cria « Modern Nazis of The UK media, we demand freedom ! War is not peace! ». Il semblerait qu’il aie tenté de protester contre la présence du Royaume-Uni malgré le Brexit à travers ces propos. C’est alors que nous assistons à une transformation de la fantastique femme qu’est SuRie. Lorsqu’elle reprend le micro, elle démontre une énergie incroyable, tenant à faire passer un message avec les paroles de sa chanson qui prennent une toute autre tournure (« Don’t give up! »). La foule, elle, démontre un véritable soutien à la chanteuse britannique, faisant de ce moment un de ceux qui font chaud au cœur. Au terme de la chanson, la BBC demanda un repassage et, comme la RTVE en 2010, obtint gain de cause. Cependant, SuRie ne souhaita pas repasser, satisfaite de sa prestation. Malheureusement, toute cette énergie ne suffira pas à sauver Storm qui finira vingt-quatrième ce soir-là. Mon avis est purement personnel mais je considère qu’il s’agit d’une femme absolument courageuse, en plus d’être une belle personne, qui mérite bien que nous réécoutions sa prestation en finale.
Malheureusement, cette page de l’abécédaire est terminée. Je tenais à vous remercier de votre fidélité. Avant de nous quitter, je dois vous annoncer une chose : nous approchons de la rentrée et, dans le cadre de la reprise de mes études, j’ai décidé de baisser le rythme de parution. L’abécédaire de l’Eurovision est désormais hebdomadaire et sortira tous les mercredis. Je vous donne donc rendez-vous à la semaine prochaine pour la suite avec la lettre J !
Merci beaucoup pour ta présence a chaque article Francis!
Oups, je vais de ce pas corriger cette erreur. En plus, je me suis répété dans la tête « Cork, pas York. Arrete de te faire une fixette sur York » en redigeant mon article ahah
Cela ne m’étonne pas que tu aimes Absent Friend. Ce n’est pas du tout mon cas, il a même failli se retrouver en dernière place chez moi aie aie aie
Comme quoi chacun a des gouts différents des autres
Je suis complètement d’accord. Ok la chanson n’est pas folle, mais elle aurait mérité d’echapper au bottom 6…
Et on ne peut pas négliger Azucar Moreno et le fait que les chanteuses ont dû revenir deux fois sur scène.
Tout a fait, que dire de plus, tu connais presque tout, Francis ! 😉
Cher Taron
Dana et Dami IM sont toutes les deux assises sur une espèce de tabouret, c’est un point commun flagrant en ce qui me concerne.
Cet abécédaire était décidément une très bonne idée, elle permet de revenir sur des « incontournables » moments de l’Eurovision et de s’interroger.
Ah, l’Irlande ! L’exemple parfait pour moi de l’imposture ! On a pu le constater au fil des rétrospectives, je ne valide AUCUNE de ses victoires ! Et j’irai même jusqu’à dire que cette succession de trophées a joué un rôle non négligeable dans la qualification de « ringardise » que certains accolent au Concours !
Pour ma part, après les médiocres années 80, j’ai failli définitivement décrocher ! Heureusement, la qualité des autres propositions m’en a dissuadé : faute de réécouter le vainqueur, j’ai pris l’habitude de me repasser ceux que j’avais le plus aimé.
Vaste sujet que celui de la langue à l’Eurovision ! Certaines éditions au début du siècle se sont déroulées presque entièrement en anglais ! Ce nivellement a accentué la médiocrité et l’irruption des « usines à titres Eurovision » qui appauvrissent le Concours.
Heureusement, la tendance va vers un retour des langues nationales, certains pays n’y ayant d’ailleurs jamais renoncé (Italie, Espagne, France).
Je vois bien l’écueil de la langue nationale : l’incompréhension des paroles par le plus grand nombre des téléspectateurs !
Aussi, je verrais bien la réforme suivante : les sélections nationales se font dans une des langues du pays, et c’est cette mouture qui est interprétée en live. Mais le diffuseur propose une version anglaise à l’ensemble du continent. Ainsi, tout le monde peut se faire une idée du texte et la spécificité culturelle du pays est sauvegardée le jour J !
Les irruptions sont le fléau des manifestations populaires et fédératrices : elles sont des cibles privilégiées pour les perturbateurs farfelus mais aussi pour les terroristes. Avec ce qu’on vit depuis 2015, j’y pense – et le redoute – à chaque édition.
Quant à Surie, sa réaction a été à la fois courageuse et classe. Dommage qu’elle n’en ait pas été mieux récompensée…
Merci beaucoup Gérald, je n’avais pas pense a ce petit côté débat quand j’ai créé ma rubrique mais je suis heureux de voir qu’elle remet en lumière certains moments du passé et invite à se questionner dessus.
En effet, j’avais remarqué ton desamour pour les victoires irlandaises aux rétrospectives. Tes gouts sont tout a fait valables comme tout le monde. Pour autant,je ne trouve pas que cela ringardise le concours, surtout avec une identité irlandaise aussi forte. C’est ce que je demande a voir à L’Eurovision, une identité propre a chaque pays qui est mise en lumière.
Malheureusement, il est difficile d’obliger les pays à faire des selections nationales uniquement dans leur langue puisque chaque diffuseur est libre de ce qu’il veut faire. Ce n’est pas du ressort de l’UER. Pour ce faire, il faudrait carrément obliger les langues nationales a l’eurovision pour impacter indirectement ces sélections.
Je me suis sans doute mal fait comprendre : lors du Concours, les chansons sont en langue nationale ! C’est pour faire la promo continentale la version anglaise, pour la compréhension des paroles, rien de plus. Cela n’a jamais été fait par qui que ce soit. Et puis cela pourrait rester facultatif : un pays, comme le Portugal par exemple, serait libre de ne proposer que la version originale !
Plus on fait défiler les lettres, plus le contenu de ton abécédaire est passionnant, et il y aurait de quoi étaler des pages et des pages sur bien des murs eurovisionesques pour l’écrire. Et à ce titre, la lettre I est particulièrement emblématique, puisqu’elle touche à trois fondamentaux de l’histoire du concours : l’Irlande, la langue et ces fameux soubresauts qu’on appelle irruptions.
Les trois victoires consécutives de l’Irlande (ou quatre en cinq ans) m’ont toujours stupéfait, et la découverte des rétros 1992 à 1994 achève de me donner ce sentiment, même si j’ai couronné Niam Kavanagh et offert la médaille d’argent au duo de rock’n roll kids en 1995. Les concours 93 et 94 restent pour moi parmi les plus beaux jamais organisés en termes de densité, et la concurrence était rude. Au point de re-couronner systématiquement le pays ? Je n’en suis pas sûr. D’ailleurs, aujourd’hui, d’autant plus avec un vote combiné public/jury, il est très improbable de voir ce genre de situation se reproduire (sera-ce le cas au Junior avec la Pologne ? Mais le Junior est le Junior, et la Pologne y est la Pologne). Même au cours de l’histoire, le coup de deux victoires consécutives ne s’est produit que rarement dans les faits. Et on voit bien les pays organisateurs mettre à l’oeuvre des stratégies pour s’éviter une deuxième victoire qui leur coûterait cher, très cher, vu les budgets du concours aujourd’hui.
Sur la langue, dommage que la liberté de langue d’interprétation se fasse au détriment des langues nationales et en faveur de l’anglais à tout va. Une règle intermédiaire me semblerait pas mal : 1/3 minimum de la chanson en langue nationale. Ça me semble un entre-deux équitable.
Quant aux irruptions, je suis d’accord avec toi Taron : chapeau à Surie qui a assuré comme une reine d’autant plus avec le débarquement de cet illuminé plus « violent » que celui de Daniel Diges, puisqu’il lui a volé le micro des mains. C’est tout à son honneur d’avoir refusé un deuxième passage, surtout que le premier était très réussi en termes de prestation, car Suri est une pro qui sait maîtriser ses lives et elle a maîtrisé le sien avec brio. Je trouve d’ailleurs cette 24ème place fort sévère malgré un titre inférieur à son talent.
Merci beaucoup, Rem! Justement, c’est le principal défi de cette rubrique, éviter les débordements tellement il y a de choses a dire. Des fois mes recherches m’emmenent tellement loin que je me retrouve à lire des choses qui n’ont plus rien a voir avec mon sujet, voire même a l’Eurovision !
Que dire de plus, tu partages complètement mon sentiment sur cette decennie irlandaise. Il est clair qu’on ne verrait plus ce genre de choses actuellement. Je ne vois meme pas la Suède tenter la passe de deux…
Son professionnalisme et son courage ne me font regretter qu’une chose: qu’elle ne soit pas revenu au Concours une deuxième fois. Mais c’etait il y a deux ans seulement! Je vais prendre mon mal en patience et nous verrons par la suite 😉
J’avoue être assez hermétique aux propositions irlandaises de cette époque, bien que je reconnaisse que c’est efficace et fédérateur.
Comme toute tendance forte la pluie de victoires irlandaises me paraît excessive d’autant qu’il y avait de la concurrence ces années là.
Quand je pense que certains eurofans se plaignent de la succession de top 10 suédois aujourd’hui, ils seraient en PLS si une hégémonie à l’irlandaise se produisait maintenant….cela me paraît toutefois très improbable.
Pour ce qui est des langues nationales, c’est un débat sans fin : bien sûr je préfère entendre des langues que je ne connais pas (c’est un des éléments qui m’a poussé vers le concours il y a plus de 20 ans : se rendre compte qu’on pouvait être ému sans comprendre un traître mot de ce qui était chanté..)
Toutefois il est évident que certaines langues sont plus harmonieuses que d’autres et que, dans l’optique de faire un bon résultat mieux vaut chanter en italien qu’en polonais ou en allemand…
Du coup la version anglaise lisse les inégalités (même si certains le maîtrisent mieux que d’autres et que parfois ça souligne la vacuité des paroles de certains titres. ). Je suis favorable à la liberté de chaque pays de chanter dans la langue de son choix mais si il y avait obligation d’utiliser sa langue nationale, je prefererais un système comme au JESC qui offre la possibilité d’utiliser de manière marginale une autre langue que la sienne
Enfin, concernant les invasions, je crains toujours qu’un drame ne survienne (un candidat blessé ou tué par un déséquilibré…). Malgré les fouilles et la présence de vigiles, l’accès à la scène est dans les faits toujours possible. Au dela du risque sécuritaire, ce genre d’événements est très dommageable pour les artistes qui ont préparé au millimètre leur prestation et vivent là parfois les 3 minutes les plus médiatisées de leur carrière. A cet égard, SuRie a fait preuve d’une résilience admirable..
Eh bien décidément, après Zipo et Francis, toi aussi, tu questionnes ces victoires d’affilée de l’Irlande. Pour être honnête, heureusement que je n’étais pas nez à cette époque, je n’imagine pas le ras-le-bol des eurofans face a cette domination du pays. Quand je me plains de la victoire de la Pologne au junior en disant que tout est joué d’avance, ce devait être bien pire que cela…
Chanter en yaourt c’est ma spécialité XD alors tant que les sonorités d’une chanson me plaisaient, peu importe dans quelle langue était interprétée la chanson. Et cela fait toujours plaisir de découvrir de nouvelles langues. J’espère un peu moins d’anglais en 2021…
Totalement d’accord! Comme je disais avec Zipo, un système comme un junior serait un excellent compromis pour moi.
L’Eurovision mise aussi sur l’accessibilité des artistes avec le public mais malgré tout, cela me désole de voir que la sécurité n’arrive pas à empêcher certaines de ces irruptions. A Kiev, nous aurions pu avoir bien pire qu’un simple gars qui montre ses fesses…
– Ah, les victoires successives de l’Irlande durant la décennie 90 ! Je me suis toujours demandé pourquoi un tel engouement pour ce pays 4 ans sur cinq d’affilée car les chansons n’étaient pas loin s’en faut exceptionnelles ! Je précise que moi et les chansons irlandaises, on a jamais fait bon ménage (voir mes points donnés à l’Irlande lors des rétrospectives de Francis ). Tant mieux pour l’Irlande d’en avoir bénéficié et il était évident qu’il était impossible de passer sous silence cette quadruple victoire dans la même décennie et en si peu d’intervalle. Je ne pense pas qu’un tel scénario puisse se reproduire de nos jours.
– Ce candidat suédois a ouvert la boite de Pandore : on ne peut pas le lui reprocher puisque le règlement n’était pas explicite. Mais son audace a finalement été » légalisée » plusieurs décennies plus tard pour le meilleur et pour le pire. tout dépend des langues nationales dont certaines sont vraiment désagréables à l’écoute, donc il vaut mieux de l’anglais, mais trop d’anglais n’est pas non plus une bonne chose. Un débat difficile à trancher mais Ingvar Wixell l’a lancé bien malgré lui…
– Je me demande toujours, surtout à notre époque avec les mesures de sécurité drastiques prises lors d’évènements d’une telle importance, comment il peut rentrer des intrus sur scène ? La mésaventure de SuRie, je m’en souviendrai pour toujours et surtout son courage d’avoir poursuivi comme si rien ne s’était passé et en se sublimant ; j’ai toujours pensé qu’elle aurait mérité d’être à nouveau l’année suivant la candidate britannique, de lui accorder une deuxième chance. J’ose espérer que ces irruptions ne se produiront jamais plus car un drame pourrait réellement survenir.
– Encore un très bon abécédaire qui mérite une nouvelle fois un « A « .
Ces victoires irlandaises ne m’ont jamais gêné. J’approuve celles de 1993 et 1994 et je trouve que les victoires de 1992 et 1996 se justifient, même si certaines chansons me semblent meilleures (italie 1992, de loin !!!)
Je trouve malheureusement qu’il y a trop d’anglais. Je ne suis pas contre et ça a certainement contribué à la popularisation du concours a l’internationale. J’aimerais bien qu’un équilibre soit trouvé comme par exemple dans le genre du junior 70%/30%
Faisons une pétition pour le retour de SuRie!! Blague a part, j’aimerais tellement la revoir au concours, avec une chanson a la hauteur de son talent.
Et pour clore ce chapitre, je ne me remets comme BRENIGES FM de l’élimination de l’irlandaise Sarah MC TERNAN « TWENTY-TWO ».
Et bien sûr LA CHANTEUSE A VINGT ANS. Je m’arrête là.
Et je rajoute que la meilleure chanson irlandaise proposée dans tes clips c’est celle de PAUL et de CHARLIE.
Personnellement, ce serait In Your Eyes 😉
Mais s’il y a une chanson irlandaise que je retiendrai dans les années 90, en dehors de celles qui ont gagné, c’est Somewhere in Europe.
Cher Taron
C’est un délice à chaque fois continu de te lire.
L’Ilrande m’évoque « LES LACS DU CONNEMARA » du cher Michel SARDOU décidément fêté cette semaine, et puis SERGE LAMA puis JEAN-CLAUDE PASCAL ont foulé le sol irlandais. A toujours dans ma tête, l’émission de Michel DENISOT en IRLANDE avec encore MICHEL et ETIENNE DAHO sur Canal Plus.
Tu parles de Dana; j’aurais préféré la victoire d’HENRI DES ou de JEAN VALLEE. J’assimile toujours sa performance à celle de DAMI IM.
Dana est née le 30 août comme Oliver de VOLTAJ, Laura POLDVERE, Farid MAMMADOV brillant second en 2013 et LAURENE, ma nièce qui fêtera ses vingt ans à l’occasion. VINGT ANS de PIERRE BACHELET, Votre fille a 20 ans de Serge REGGIANI.
Ingvar WIXELL est mon chanteur d’opéra préféré, en effet il bat Cezar trop énervant à mon goût. Je crois de mémoire que l’ UER autorisera la Belgique t Silver Convention de chanter en anglais au lieu de leurs langues initiales.
La première irruption fut pendant la prestation de Domenico MODUGNO. Daniel DIGES a eu le courage de recommencer, ce que ne fera pas Surie vivement critiquée par LAURENE qui m’avait dit qu’elle avait pompé sur AVICII. Et comme on parle de l’espagnol, sa prochaine destination à ma nièce, je citerai LA FERIA DE SEVILLE de LUIS MARIANO et AU PAYS DES PESETAS des CHARLOTS, VIVA ESPANA de Georgette PLANA.
Ainsi, j’espère dimanche une insertion à son égard.
Et ce sera superbe, chaque mercredi, il y aura à la fois et ta rubrique et Etoiles au firmament. On aura donc les visiteurs du mercredi.
Bonjour Pauline!
J’espère moi aussi fouler le sol irlandais comme ces artistes que tu admires tant. L’île ne manque pas d’atouts !
Dami Im, décidément, je ne l’aurai jamais rapproché avec Dana. Pourquoi donc? Qu’ont-elles en commun?
Comme l’a précisé Francis, ce n’était pas une irruption mais des problèmes techniques qui ont valu à Domenico de pouvoir repasser. Deux fois plus de Nel blu dipinto di blu, que demander de plus?