Nouveau portrait pour débuter cette semaine avec un artiste qui n’est pas certain de pouvoir défendre ses chances sur la scène du Pala Alpitour du fait des menaces de retrait qui pèsent sur son pays : shalom Michael Ben David !

Qui est-il ?

Né en 1996, Michael Ben David est le fruit d’un père juif géorgien (qui abandonne sa famille alors que Michael n’est âgé que de deux ans) et d’une mère originaire d’Ukraine (qui se remarie par la suite). Issu d’une famille de six enfants, la vie ne l’embarrasse guère de facilités puisque, très vite, il se révèle « différent » des autres enfants, qui le lui font hélas bien sentir, puisqu’il est victime de harcèlement scolaire. Tandis qu’à la maison, sa famille ne reconnaît ni son appétence pour les arts, ni son « attitude » différente de celle des autres garçons, envers lesquels il commençait à ressentir une attirance.

À douze ans, il demande à sa mère de l’envoyer en internat. Là-bas, il commence à étudier la musique en autodidacte. Par la suite, Michael prend des cours de chant et démarre l’apprentissage de la danse auprès du célèbre chorégraphe Oz Morag, tout en étant serveur dans un bar de Tel Aviv où il chante également. C’est également à l’internat qu’il découvre pleinement son homosexualité. Il la révèle à sa mère à l’âge de seize ans, et elle n’accepte pas la situation. Pendant plusieurs années, les liens sont rompus

Après son service militaire, et malgré ses réticences à y auditionner, il intègre la Beit Zvi School of Performing Arts de Ramat Gan (non loin de Tel Aviv), poussé par son professeur de danse. Un établissement prestigieux où se sont formés de nombreuses eurostars telles que Rita (1990), Shiri Maimon (2005) ou Harel Skaat (2010).

“[Oz Morag] m’a dit que je pouvais soit commencer à me spécialiser dans mon domaine, soit continuer à rester chez moi en pleurant sur le fait d’être gay. Il avait raison. Si j’ai eu le courage de réaliser mon coming out auprès de ma mère, j’aurai également celui de passer l’audition. »

À l’école Beit Zvi, Michael joue dans de nombreuses pièces et comédies musicales, parmi lequelles Les Mille Une Nuits. Pour payer ses frais de scolarité, il participe en parallèle à de nombreuses compétitions scolaires qu’il remporte, performant même en drag dans le musical Kinky Boots ! C’est également à cette période qu’éloigné du foyer familial, il gagne en confiance et commence à pleinement assumer son homosexualité. Il y rencontre son petit ami, le comédien Roi Ram, avec lequel il a joué sur scène.

Entretemps, en 2017, une vidéo où il chante I Will Always Love You de Whitney Houston devient virale et il s’impose aux yeux des médias israéliens comme l’un des plus grands fans de feu la célèbre artiste de son pays. Il est notamment sollicité pour faire la promotion d’un show hommage à Whitney dans des interviews. Une passion pour la chanteuse qui, semblerait-il, viendrait de sa mère, qui chantait alors le thème musical du film Bodyguard partout dans la maison.

Sorti diplômé en 2020, il croise sur son chemin une certaine pandémie, logiquement peu accueillante pour un jeune acteur cherchant à démarrer sa carrière. Il se trouve alors obligé de travailler dans un supermarché. Jusqu’au jour où …

À l’été 2021, il postule à la quatrième saison de X Factor Israel, qui effectue alors on grand retour et se positionne en tant que sélection nationale du pays pour l’Eurovision.

Son audition, où il chante Juice de Lizzo, est une réussite, mais aussi un moment d’émotions, puisque sa mère – avec laquelle il s’est réconcilié, et venue en coulisses avec le compagnon de Michael – le rejoint sur scène lorsqu’il interprète Mother de Miri Mesika (l’histoire d’une relation distante entre une mère et son enfant). Il intègre alorsl’équipe de Netta tel un heureux présage.

Très vite, il s’impose parmi les favoris avec sa personnalité et ses performances à la fois puissantes et hautes en couleurs, témoignages de ses incroyables capacités vocales. Un sens de la théâtralité qui ne fait pas pour autant l’unanimité, Aviv Geffen le lui reprochant notamment tout au long de la saison. Tant qu’à faire victime de commentaires homophobes sur les réseaux sociaux, il leur fait un très beau doigt d’honneur en déclarant s’assumer tel qu’il est et faire rejaillir qui il est dans ses performances scéniques.

Alors qu’il n’a jamais été mis en danger sur les primes, il rejoint la demi-finale, où il propose deux titres en vue de l’Eurovision : I.M. et Don’t. C’est le premier qui sera très largement choisi par les juges, le jury d’experts et le public (83% des voix).

C’est à l’occasion d’un vote serré qu’il s’impose en finale de l’émission. Alors que les juges et le jury d’experts lui avaient préféré Eli Huli, c’est le télévote qui renverse complètement la balance et lui permet de s’imposer avec un petit point d’avance sur son poursuivant.

Sa chanson pour l’Eurovision

Doté de larges inspirations Ru Paulesques, I.M. est un titre queer pop dans lequel Michael s’assume pleinement. Il sonne comme un exutoire et une revanche sur les difficultés qu’il a éprouvées dans la vie par rapport au fait d’être soi-même dans un environnement hostile. Après avoir subi la violence, la solitude, la tristesse, le jeune chanteur a gardé la tête haute : il est aujourd’hui fier d’être qui il est et le chante, le scande sur tous les toits. Un véritable hymne à la tolérance qui invite en filigrane celleux qui l’écoutent à avoir confiance en elleux et à s’assumer tels qu’iels sont.

Baby
Sometimes love can bring you down
But, honey
Keep your head up
Keep your head up
Keep your head up
Remember who you are

You can call me crazy
Or just call my name
You can say that I’m stunning
It’s not a shame
‘Cause I know I am
I know I am, hah
‘Cause I know I am
I know I am

I like this attitude
I like the game
You can say that I’m brave
I’m never the same
‘Cause I know I am (I know I am)
I know I am (I know I am)
‘Cause I know I am (I know I am)
Hah, I know I am

Baby, come with me, follow me
Tell me if we can take it to the floor
(Oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh)
I’m the fire, the power
And if you’re asking
I was gonna take it all (All, all)

You know I am
You know I am
‘Cause I na-na-na know I am, am
And no one brings me down
I’m gonna take the crown
Give it to me now

I’m shameless and I’m spotless and I’m flawless
Always take it up ’cause I’m a winner, I don’t want less
Going for the things I should and maybe I’m ferocious
Making you the one I want and I’m not even topless (Be cautious)
It’s going down for real
Twenty twenty-two, let’s seal the deal
(Middle East) Is the new sex appeal
Bam, bam, this is how it feel

Baby, come with me, follow me
Tell me if we can take it to the floor
(Oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh)
Ooh, I’m the fire, the power
And if you’re asking
I was gonna take it all (All, all, all)

You know I am
You know I am
‘Cause I na-na-na know I am, am
And no one brings me down
I’m gonna take the crown

Baby
Sometimes life can bring you down
But I’ll remember
To always keep my head up
‘Cause no one brings me down
I’m gonna take the crown
Give it to me now

Bébé
Parfois l’amour peut t’abattre
Mais, chéri
Garde la tête haute
Garde la tête haute
Garde la tête haute
Rappelle-toi qui tu es

Tu peux me traiter de fou
Ou appelle moi juste par mon prénom
Tu peux dire que je suis éblouissant
Ce n’est pas une honte
Parce que je sais que je suis
Je sais que je suis, hah
Parce que je sais que je suis
Je sais que je suis

J’aime cette attitude
J’aime ce jeu
Tu peux dire que je suis courageux
Je ne suis jamais pareil
Parce que je sais que je suis (je sais que je suis)
Je sais que je suis (je sais que je suis)
Parce que je sais que je suis (je sais que je suis)
Hah, je sais que je suis

Bébé, viens avec moi, suis-moi
Dis moi si on peut aller sur le dance floor
(Oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh)
Je suis le feu, le pouvoir
Et si tu demandes
J’allais tout prendre (tout, tout)

Tu sais que je suis
Tu sais que je suis
Parce que je na-na-na sais que je suis, suis
Et personne ne me rabaisse
Je vais prendre cette couronne
Donne-la moi tout de suite

Je suis sans honte et je suis impeccable et je suis parfait
Mets-le toujours en avant parce que je suis un vainqueur, je ne veux pas moins
Je fais ce que je dois et peut-être que je suis féroce
Je fais de toi celui que je veux et j’ai encore mon haut (sois prudent)
Ça descend pour de vrai
Deux mille vingt deux, concluons l’affaire
(Le Moyen-Orient) est le nouveau sex appeal
Bam, bam, c’est ce qu’on ressent

Bébé, viens avec moi, suis-moi
Dis moi si on peut aller sur le dance floor
(Oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh, oh-ooh)
Je suis le feu, le pouvoir
Et si tu demandes
J’allais tout prendre (tout, tout)

Tu sais que je suis
Tu sais que je suis
Parce que je na-na-na sais que je suis, suis
Et personne ne me rabaisse
Je vais prendre cette couronne

Bébé
Parfois la vie peut t’abattre
Mais je me souviendrai
De toujours garder la tête haute
Parce que personne ne me rabaisse
Je vais prendre cette couronne
Donne-la moi tout de suite

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© Shahar Arbiv