Le 16 novembre dernier, à Madrid, la Géorgie remporte l’Eurovision Junior en raflant notamment la quasi-totalité des 12 points des jurys, à la surprise générale. Après une semaine pour intégrer cette victoire, résumé de cette cérémonie bien surprenante.
18h – 20h. Les horaires sont précis et doivent être respectés. Alors que l’édition adulte sait s’étendre, prend son temps, l’édition junior ne s’embarrasse pas de discours à rallonge et vise à l’efficacité. Avec une certaine réussite.
18h pétantes. Le Te Deum retentit, la cérémonie démarre. L’ouverture se fait autour du slogan « Let’s Bloom », les artistes sont de jeunes plantes prêtes à éclore. Les chanteuses Maria Isabel (victoire en 2004 pour l’Espagne), Sandra Valero (deuxième en 2023) et Zoé Clauzure (gagnante en titre pour la France) y célèbrent la diversité des participants. Si les paroles ne suffisent pas, la chanson démarre avec Zoé dans une fleur s’ouvrant et de laquelle elle sort pour chanter, on a connu plus subtil… La scène permet ces effets grâce à un grand écran LED vertical en arrière-plan ainsi que des LED dans le sol et, autour, des éléments floraux décoratifs.
S’ensuit très rapidement la parade, dans l’ordre alphabétique anglais et non selon l’ordre de passage comme chez les adultes, à l’issue de laquelle tous les participants restent sur scène pour participer à la chanson emblématique de l’édition. Puis arrivent Ruth Lorenzo, Melani García et Marc Clotet, nos trois présentateurs et présentatrices de la soirée, qui après un bref discours évoquent les inondations meurtrières à Valence. Mais Show must go on et très rapidement arrivent les 17 prestations entrecoupées de rares moments en Green Room. Petite innovation, les cartes postales avant chaque chanson mélangent séquences réelles et éléments générés par l’IA. Ce n’est pas toujours grandiose mais l’esthétique moderne peut plaire à un public. Au bout d’1h15, tout le monde est passé et les votes sont ouverts.
Pour patienter, l’entracte est divisé en deux temps. Tout d’abord est effectuée une chorégraphie, un peu sombre, voire très sombre pour un junior, nommée Time to Bloom (si vous n’avez pas compris le fil conducteur de cette cérémonie, je ne sais pas ce qu’il vous faut). On y voit une jeune fille cherchant sa voie et qui finit par la trouver en montant une échelle (c’est résumé évidemment). C’est joli mais un peu dark. Puis vient le chanteur Abraham Mateo, une star en Espagne, qui interprète sa reprise Maniac. Ça change d’ambiance, c’est dansant et lumineux, c’est un autre univers. L’UER fait tout pour montrer cette jeunesse diverse, prête à s’exprimer.
Ne reste alors plus que 20 minutes pour annoncer les points des jurys puis du public. D’ailleurs, on remarque l’absence de Martin Österdahl, le superviseur exécutif, hué depuis l’an dernier et les affres de l’édition adulte. Et là importante innovation ! Comment expliquer simplement… Il faut bien dire qu’il faut le voir pour le comprendre. L’annonce des points du jury est divisée en deux temps. En premier, on voit sur un tableau tous les 1 point, puis tous les 2 points, puis les 3, les 4… jusqu’à 10 points. En deuxième temps, chaque jury annonce pays par pays ses 12 points, avec une rapidité effrayante.
Et le moment des 12 points est hallucinant ! La Géorgie rafle les top scores les uns après les autres. Sur les seize 12 points possibles (il y a 17 pays mais les jurys ne peuvent pas voter pour le leur), le pays en récupère 12 !! À la fin du vote des jurys, la Géorgie possède 180 points, le maximum de points recevables étant à 192 (93% des points possibles !!!), tandis que le second, l’Ukraine est loin derrière à 122 points. Sauf à un énorme faux pas, la Géorgie est à ce moment quasiment sûre de gagner. Et très rapidement, on passe à l’annonce des points du public. La Géorgie en reçoit 59, ce qui la place en sixième place du public. C’est honorable, mais rien d’exceptionnel. C’est juste suffisant pour gagner alors que le Portugal glane 117 points, le double, mais la puissance des jurys a déjà fait son œuvre.
La cérémonie se termine très rapidement, Zéo Clauzure remet le trophée au vainqueur géorgien qui interprète à nouveau sa chanson. 20 heures, le timing est tenu. Nous pouvons coucher les enfants.
© Corinne Cumming | UER
Je n’ai jamais vu une cérémonie aussi pénible à regarder entre les points des jurys à ne surtout pas recommencer de cette façon avec des interventions des porte paroles pour les 12 points enregistrés ce qui enlève tout le charme du système, l’entracte sombre et d’un ennui totale et le pire ce sont les applaudissements enregistrés qui sont pénibles à l’écoute et font hyper faux. Redonnez nous Paris, Nice ou Erevan