Bonjour l’Europe ! Hello Europe !

C’est par un froid après-midi automnal que la ville de Nice nous accueillait dans la salle Nikaïa. Si Kris, Marie, Michaël et Rémi profitaient de la chaude ambiance de la fosse, d’autres étaient devant la télévision, lovés dans un plaid en pilou pilou. Mais en excellente compagnie puisque accompagné virtuellement par Juliette et Betty. Le présent article vous fera un compte-rendu côté écran (avec Juliette et Betty via le live X) et côté salle (avec Rémi) de ce rendez-vous au dénouement complètement fou !

L’équipe Nice souhaitait initialement compléter le live X par les impressions salle en direct, photos et vidéos à l’appui. L’absence de réseau au Palais Nikaïa a malheureusement rendu cela impossible. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour ce désagrément indépendant de notre volonté.

Ouverture

Côté écran. On commence par Lissandro (victorieux l’année dernière!) qui relate son triomphant parcours. Il adresse un message d’espoir et d’encouragement. Rien de tel pour nos 16 héros du jour ! C’est ensuite la Frag Parade! Les 16 artistes entonnent leur chanson commune, « Heroes », accompagnés de dizaines de danseuses et de danseurs de toutes générations confondues. Puis ils défilent en ordre alphabétique, au son d’un remix de « Makeba » de JAIN. Ils sont ensuite rejoints par la soliste Florence François et sa voix impressionnante !

Côté salle. Si la petite fosse debout a eu bien du mal à se remplir malgré les injonctions du chauffeur de salle, l’ambiance est au rendez-vous ! Le Palais Nikaïa se met en feu dès lors que retentissent les notes du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier. La France remporte évidemment l’applaudimètre, mais côté international, l’Arménie est venue en force (grâce à une communauté très présente sur Nice, notamment au travers du Foyer culturel arménien), suivie de très près par l’Espagne, tandis que la Géorgie, les Pays-Bas, la Pologne ou encore le Portugal ne sont pas en reste. Les candidates albanaises et maltaises doivent par contre se sentir un peu seules (malgré les drapeaux de Marie).

Pour le reste ? L’émotion, tout simplement, d’assister une nouvelle fois à un événement Eurovision dans son propre pays. Le coeur qui palpite, le sourire aux lèvres, les yeux humides, … Un sentiment de l’eurofan unique, que nous souhaitons à chacune et chacun de vivre un jour.

Petit mot sur les présentateurs aussi ? Olivier Minne, Laury Thilleman et Ophenya forment le trio de chic, de choc et de charme de cette édition. Inutile de vous dire qu’en salle, Olivier bénéficie d’un accueil particulièrement chaleureux de la part des eurofans français et de l’équipe de l’EAQ.

3 … 2 … 1 … May The Junior Eurovision Song Contest Begin !!!

Les prestations

#01 – Espagne

Côté écran. On démarre en trombe avec l’Espagne. Sandra Valero vous chantera « Loviu », une adorable chanson à base de voyages et de Je t’aime dans toutes les langues ! Peu aidée par l’ordre de passage, Sandra reste favorite. Sandra évolue avec ses danseurs sur une scène à thème de voyage. On y voit de célèbres monuments du monde. Vocalement, c’est plutôt mignon et pétillant. Un parfait tableau d’ouverture, très enfantin.

Côté salle. Quel début de show avec l’Espagne, qui figure parmi les grandes favorites au titre selon les médias et l’Audience Poll de la veille au soir. Parfaitement à l’aise sur scène, Sandra est aussi solaire que sa chanson extrêmement joyeuse et entraînante. Poussée par les eurofans espagnols présents en masse, elle vit sa meilleure vie sur la scène du Nikaïa, et nous avec ! Terrible coup du sort que Lissandro lui ait tiré le numéro 1, car l’Espagne était non seulement une très solide prétendante à la victoire, mais surtout l’aurait également mérité. Le coup de coeur de Rémi !

#02 – Malte

Côté écran. Malte, Malte, Malte !!! Une chanson pareille, il faut l’envoyer à l’adulte ! Ça aurait pu faire top 10 (et éviter des NFs catastrophiques comme le MESC). J’aurais préféré mille Yulan à un Matt BLXCK ! Scénographiquement, c’est assez sobre. Assez classique. Yulan sur un tabouret, sa réplique en noir et blanc à l’écran. La demoiselle chante magnifiquement, mais est-ce suffisamment mémorable ?

Côté salle. La chanson est ce qu’elle est, c’est-à-dire une ballade de facture assez classique, mise en scène dans un tableau certes très sobre, mais élégant. Mais Yulan … YULAN ! Quelle voix ! Quelle interprète ! Quelle maîtrise ! La salle (faiblement peuplée de maltais) ne s’y trompe pas et acclame logiquement les high notes de l’interprète. Le Junior tient sans doute ici sa plus belle voix du concours 2023 … à laquelle les jurys nationaux auraient pu être sensibles. Une chose est toutefois certaine : même si elle n’en a pas encore l’âge, Yulan est non seulement prête pour la sélection maltaise mais, surtout, pour porter les couleurs de Malte à l’Eurovision ! Surtout que Stronger est de bien meilleure facture que des Breathelessly (entre autres) …

#03 – Ukraine

Côté écran. On repasse dans l’enfance et le dynamisme avec Anastasia Dymyt. L’Ukrainienne et benjamine de l’édition vous emmène dans l’univers kawaii de « Kvitka » (un titre aussi agaçant qu’efficace). Dans son costume de princesse-fée, Anastasia évolue dans une scène mi-manga, mi-futuriste. Il y a davantage d’assurance, mais c’est parfois fluet. Cela dit, c’est parfaitement approprié pour le Junior.

Côté salle. Elle est TEL-LE-MENT MIM’S la petite Anastasia avec sa baguette magique ! Voilà là une nouvelle favorite qu’on n’avait absolument pas vu venir (comme c’est souvent le cas avec l’Ukraine au Junior d’ailleurs), d’autant plus que représentante ukrainienne est la seule véritablement positionnée sur un créneau 100% enfantin (comme une certaine Valentina en son temps). Un tableau extrêmement réussi, de l’interprétation sincère, détente et sans chichis d’Anastasia, au visuel très manga qui colle parfaitement au slogan de l’édition. Le carton au vote en ligne était évident, le top 5 final également. En tout cas, la salle était extrêmement enthousiasmée par l’entêtant Kvitka, kvitka, le tout sous le regard d’Olena Usenko (Ukraine Junior 2021), venue soutenir sa compatriote en fosse.

#04 – Irlande

Côté écran. Dans sa grande robe rouge pailletée, Jessica évolue dans un décor féerique,une forêt et un château. C’est très joli, mais peut-être un peu trop mélancolique … Quand je vous disais qu' »Aisling » était la suite de « Solas »… Qui voilà sur scène ? Sophie Lennon ! Était-ce nécessaire cela dit ? Jessica se suffisait bien à elle-même.

Côté salle. « Quel pays passe en numéro 4 déjà ? » Voilà la terrible question que nous nous sommes posé tout au long du week-end. Ce n’est pas parce qu’une recette gagne une fois qu’elle gagnera à l’infini, et le choix de chanson irlandais en est malheureusement la preuve, malgré la voix céleste de Jessica McKean … à qui l’on a volé son moment de gloire en lui adjoignant Sophie Lennon, sa prédécesseure de 2022 ! Un passage oubliable (entre l’Ukraine et le Royaume-Uni …) pour un tableau tristounet et, ce, malgré une jolie chanson. La dernière place est un verdict implacable, mais hélas évident.

#05 – Royaume-Uni

Côté écran. Nos trois chanteuses sont juchées sur des podiums en forme de losanges, ceints de néons, dans une esthétique résolument urbaine. Les harmonies sont au point, pas de fausses notes. (Gemini seraiemt jalouses !). Je trouvais que « Back to life » faisait assez adulte en studio, mais sur scène, son côté malicieux et enfantin se déploie mieux. Pas si mal pour le Junior, finalement. Un pays à surveiller pour la victoire.

Côté salle. Pourquoi le Royaume-Uni n’envoie t-il pas de telles propositions au concours adulte ? La proposition de STAND UNIQU3, qui a mis le feu à la salle, en aurait largement l’envergure. Ce n’est pas pour rien que les britanniques se positionnent parmi les favorites de la salle, qui réserve un superbe accueil à ce tableau extrêmement urbain et contemporain, porté par 3 artistes parfaitement à l’aise dans une chorégraphie travaillée autour des impératifs vocaux (et non le contraire, coucou La Zarra). On avait par contre l’impression de problèmes de micro depuis la fosse … Raison pour laquelle le trio était en larmes en Green Room juste après ?

#06 – Macédoine du Nord

Côté écran. Attention: pays à surveiller ! Longtemps favorite, la macédonienne Tamara Grujeska compte bien vous émouvoir avec « Kazi mi, kazi mi koj », une ballade aux accents des Balkans. D’un coup, l’ambiance c’est refroidie. (Rapport à la scène. Rigolez s’il vous plaît!). Des glaciers, des planètes de glace, tout ça est très hivernal. Vocalement, de belles notes, mais c’est inégal.

Côté salle. Longtemps placée parmi les grandes favorites au titre, la Macédoine du Nord fait malheureusement flip, flap, flop et n’enthousiasme pas davantage la foule, que la proposition a laissé de marbre la veille au Jury Show. Si Tamara Grujeska assure évidemment une belle prestation vocale, c’est un raté total côté scénographie, avec une atmosphère glaciale et un seul en scène qui rend le tout bien vide depuis la salle. Qui plus est noyée dans un océan de ballades, la contribution nord-macédonienne en a payé le prix au moment du vote.

#07 – Estonie

Côté écran. Et voici la nouvelle élève de la classe JESC: l’Estonie, qui fait ses débuts cette année. Arhanna vous offre « Hoiame Koku », une ballade qui me rappelle Billie Eilish sur les couplets, avant un refrain puissant. Les couplets (quoique jolis) me semblent un peu faux. Paradoxalement, le refrain est juste. Malgré une excellente volonté, l’Estonie se noie un peu dans la concurrence (et ça ne va pas s’arranger avec l’Arménie !)

Côté salle. La Dress Rehearsal du samedi matin n’avait pas été évidente pour Arhanna, avec beaucoup de faussetés dans les couplets pour la jeune estonienne. Au fur et à mesure de ses répétitions, elle s’est améliorée, pour nous offrir sa plus belle prestation pendant le live, où les high notes finales sont saluées par le public. Cela ne suffira toutefois pas pour le convaincre pleinement au moment du vote … et pour réussir à se frayer une place dans cette édition.

#08 – Arménie

Côté écran. K-Pop, street art, tags : voici comment résumer cette prestation en trois mots. Vocalement, c’est digne des Idols les plus renommées de Corée. Je (Juliette) détestais cette chanson en studio, mais elle prend vie en live. Est-il trop tôt pour avoir des Winner Vibes ? Elles sont là pour moi! Voilà le dragon! Selon les cours de dragonologie de Lolotte, c’était un Magyare à pointes !

Côté salle. LE PALAIS NIKAÏA EN FEU ! Les arméniennes de Yan Girls enflamment une salle remplie d’Arméniens, qui donnent de la voix et des vibrations pour soutenir leurs représentantes, qui offrent une prestation explosive et frappent le deuxième grand coup de la soirée après l’espagnole, en phase avec la vague K -Pop du moment. Le groupe enflamme littéralement la scène surmontée d’un dragon (malheureusement maltraité par les techniciens à l’issue de la prestation) et ne crie rien de moins que « VICTOIRE ! ». Au-delà d’une volonté de revanche de 2022, l’Arménie se positionne très clairement comme une prétendante évidente au Micro de Cristal Junior. Et le Palais semble d’accord avec cela, vu l’accueil final qu’il réserve aux Yan Girls.

#09 – Pologne

Côté écran. Retour à l’émotion avec la Pologne. Maja Krzyżewska nous livre un tableau très personnel dans la puissante ballade pop « I just need a friend ». Sur un fond de constellations, défilent des photos et vidéos d’enfance de Maja. Vocalement, c’est classique mais maîtrisé. Un bon moyen de redescendre la pression, qui pourrait faire mieux qu’attendu.

Côté salle. Et si la polonaise créait finalement la surprise et s’imposait comme la ballade de l’édition ? C’est en tout cas la théorie de Michael, qui se confirmera à l’issue du vote, et pour cause. Loin des fragilités de sa finale nationale, Maja offre une très belle prestation sur la scène du Nikaïa, à la hauteur de ce que la Pologne est capable de nous offrir à l’Eurovision Junior. Le visuel jonché de photos de famille ne nous convainc pas plus que cela, mais la prestation est efficace, et elle convainc la salle, où les polonais présents en nombre (notamment grâce à nos amis d’Eurowijiza que nous saluons !) poussent leur candidate, dont la 6ème place sera l’une des surprises de la soirée.

#10 – Géorgie

Côté écran. Anastasia et Ranina. C’est ainsi que se nomment les trois jeunes gens qui s’avancent sur scène pour interpréter « Over the sky ». Troisième l’an dernier, la Géorgie veut faire aussi bien avec cette ballade épique. Des fleurs, des flocons, et trois voix qui s’harmonisent à la perfection: voilà l’étonnant programme Géorgien. Étonnant, parce que « Over the sky » prend une puissance inattendue en live. À surveiller !

Côté salle. RANINA EEEEEEEH. Anastasia et Ranina (eeeeeeeh ….) sont littéralement acclamés par les géorgiens étonnamment présents en très grand nombre dans la salle (notamment la délégation, dans laquelle nous croisons la mère d’Anastasia) et qui jouent ouvertement la battle d’ambiance avec leurs voisins et amis arméniens. Sur scène, dans la Green Room, la Géorgie donne de la voix pour son trio, qui le lui rend très bien avec une belle prestation. Visuellement, c’est un beau tableau que l’on voit depuis la salle, vocalement, c’est juste parfait. Kris adore, le reste de l’équipe est cependant plus perplexe quant au manque d’impactant de la proposition dans le ventre mou de l’ordre de passage. Le résultat final ne s’y trompera malheureusement pas.

#11 – Portugal

Côté écran. Petite douceur avec le Portugal. Julia Machado nous plonge dans une ambiance mélancolique et introspective avec « Where do I belong », qui est, je vous le donne en mille… Une ballade ! C’est simple, joli, et très agréable à écouter… En studio. Comme l’Estonie, le Portugal perd sa magie en live. Hélas.

Côté salle. Le Portugal a beau être présent au Nikaïa pour soutenir sa candidate, mais difficile pour Julia Machado de capter l’attention de la salle avec une prestation certes jolie, mais trop sobre, et une chanson certes jolie, mais guère impactante. Dans la catégorie « ballade », la proposition portugaise souffre de surcroît d’un supplément de puissance vocale, ce qui la laisse hélas passer inaperçue auprès du public … même si elle évite au final, pour ne pas dire presque contre toute attente, la dernière place. Ce qui n’enlève rien au talent de notre eurostar junior.

#12 – France

Côté écran. Impossible de manquer Zoé et sa voix mi-voilée, mi-éraillée. Elle est là quand il faut tenir les notes et être puissante. Les danseurs en blanc, le piano rose en forme de coeur, tout est là ! Une prestation solide, convaincante, impactante. Gagner ? Je ne sais pas. Mais le top 5 nous tend les bras !

Côté salle. ELLE EST LÀ ! La France à peine annoncée par les présentateurs, la salle se met en délire pour sa représentante, acclamée à cor et à cri de « Zoé ! Zoé ! Zoé ! » Et c’est une prestation de gagnante que nous offre notre locale de l’étape, son timbre singulier détonnant avec les voix enfantines des unes et les voix d’eurodivas junior des autres. Au-delà de la performance de Zoé, qui réussit un live excellent, le tableau français marque par un subtil mélange entre couleurs et sobriété, énergie et dramaturgie. Le public est évidemment conquis, il en redemande, et nous avec. Oui, la France est plus que jamais dans la course à la victoire : mais les européens voudront-ils nous offrir une seconde victoire consécutive et une troisième en quatre ans ? Nous n’osons y croire … « Zoé ! Zoé ! Zoé ! »

#13 – Albanie

Côté écran. BUT I’M A CREEEEEEP, I’M A WEIIIIIIRDOOOOOOO… Pardon, mais je n’entends QUE ça! Ce sont exactement les mêmes accords, et j’aurais préféré voir Thom Yorke débouler sur scène. La mise en scène évoque la forêt et les nuits d’été… Mais ça a bien plus sa place au Festivali i Këngës (où je ne doute pas que Viola fera bientôt grande figure. Elle a la voix pour, en tout cas).

Côté salle. Dur dur dur de passer après la France, d’autant plus quand les forces albanises sont peu présentes. Il en faut bien une, et c’est Viola qui s’y colle, plus détendue que la veille au Jury Show, où la jeune candidate était apparue fermée et stressée, avec une prestation en-dessous des attentes. Viola livre ce dimanche une performance vocale éblouissante, à la hauteur de son talent et des nombreuses voix de son pays, évidemment applaudie par une salle à juste titre très sensible aux chanteuses à voix. Mais Bota Ime est une ballade albano-albanaise d’un classicisme sans nom qui tient littéralement sur trois accords et puis basta. Et puis passer après la France … Ce que démentira toutefois le classement bien plus tard.

#14 – Italie

Côté écran. Melissa est au piano, Ranya a pris place sur le lit d’une chambre d’enfant. Ranya (ou Melissa, je ne sais plus!), a des airs de Mara Sattei. Les deux demoiselles auraient bien leur place à SanRemo un jour. C’est joli, mais très classique. Et trop adulte. Machinalement, mon esprit est repartie vagabonder du côté de l’Arménie (dont la prestation m’obsède !). Pas de Rome 2024.

Côté salle. L’Italie voisine est présente pour soutenir les représentantes transalpines, qui offrent une très belle prestation. Surtout, que des voix ! Comme le dit Juliette, Sanremo tend un jour les bras à Melissa et Ranya. Ajouté à cela la complicité et l’amitié entre les deux adolescentes, la prestation des italiennes est plus qu’à la hauteur de l’enjeu. Mais passer dans le large couloir entre la France et les Pays-Bas est un cadeau empoissonné. C’est avec une certaine sagesse (teintée d’impatience des résultats) que le public assiste à la prestation, toutefois saluée à sa juste valeur.

#15 – Allemagne

Côté écran. Attention outsider. L’Allemagne aimerait bien voir de meilleurs jours à l’Eurovision comme au Junior. Fia se présente avec « Ohne Worte », une chanson émouvante sur sa relation avec sa soeur sourde. Sur fond rose et noir, Fia chante avec émotion, mêlant à sa voix les gestes (ceux du langage des signes). L’émotion est au rendez-vous. De là à gagner ? Non. Mais le public y sera sensible.

Côté salle. Contre-point parfait pour l’allemande, venue à Nice avec la sincérité d’un titre personnel éloigné de toute superficialité. FIA en livre une prestation touchante et sans superflu, tant au niveau d’une performance vocale dénuée de tout effet de style que d’une interprétation très nature. Pourtant peu évidente à défendre, Ohne Worte bénéficie d’une jolie mise en scène qui frappe les gens en plein coeur et le public ne s’y trompe pas, offrant un très bel accueil à la représentante allemande largement saluée par le vote en ligne.

#16 – Pays-Bas

Côté écran. Il serait temps de réveiller le public, non? C’est la mission que se sont donnés Sep et Jasmijn. Le duo néerlandais va conclure le show en beauté avec « Holding on to you » ! Ambiance électro, avec la DJ juchée sur sa structure. On se croirait dans la BO d’une série Netflix sur une bande d’ados insouciants. C’est efficace, mais peut-être un peu trop adulte.

Côté salle. Last But Not Least, place au duo Sep & Jasmijn, figurant parmi les grands favoris au titre, et deuxième du Press Poll de la veille au matin pour une seule voix. Clôture explosive en perspective avec un titre électro-dance à même de mettre le feu à une salle qui ne demandait que ça … Et pourtant. Si les néerlandais, venus en nombre dans la salle, assurent l’ambiance pour leurs représentants, le Palais Nikaïa ne semble se mouvoir que timidement là où il aurait dû se transformer en véritable night club. La proposition néerlandaise semble séduire, mais sans plus. Côté équipe EAQ Nice, on n’est franchement pas des plus convaincus par un ensemble qui nous semble « facile » et par Sep, assez timide derrière le micro et niveau expression scénique. Les Pays-Bas semblent conserver leurs chances, surtout avec un vote en ligne que l’on pense sur le papier ravageur.

Entracte

Côté écran. Début de l’entracte avec Lissandro qui débarque sur scène pour interpréter sa chanson gagnante de l’Eurovision Junior 2022 « Oh Maman ! ». Mise en scène très années 50 avec la voiture rouge et une dizaine de danseurs ! Lissandro fait le show !

Côté salle. Sous le regard de ses parents, présents non loin de nous en fosse, Lissandro et les danseurs de Sabrina Lonis enflamment le Palais Nikaïa !

Côté écran. Nous poursuivons l’entracte avec Amir, habillé en rose, qui interprète son titre de l’Eurovision 2016 « J’ai Cherché » ! Très belle performance d’Amir ! Ça fait plaisir de le revoir dans un événement lié à l’Eurovision.

Côté salle. On est vraiment obligé de vous dire à quel point ce tombeur d’Amir nous fait tomber pour lui ? Sinon : pourquoi avoir attendu 2023 et un entracte d’Eurovision Junior pour nous offrir une telle scéno de dingue sur J’ai cherché ? On n’aurait franchement pas pu le faire à Stockholm ? Pour sûr que ça nous aurait bien davantage approché du Micro de Cristal que la triste non-scéno de 2016, qui nous a malheureusement coûté de très nombreux points. Alors qu’il y a là la couleur, la joie, l’effet de groupe, l’énergie, le panache …. Bref, l’esprit J’ai cherché, que la salle reprend à tue-tête tout en offrant une ovation à l’un des artistes stars des français. Par ailleurs, cher responsable com des divertissements, si tu nous lis, n’oublie pas d’envoyer à Rémi le nom du styliste pour qu’il puisse se revêtir des mêmes tenues, dont il est affreusement jaloux.

Côté écran. Pour l’association The Non-Violence Project, Lissandro revient sur scène, cette fois avec Angelina, Valentina et Enzo, pour délivrer un message de paix avec la reprise de We Are The World de USA For Africa. Accompagnés de plusieurs personnes sur scène ainsi que tous les artistes participants du concours, tous vêtus d’un t-shirt « Peace », Lissandro, Angelina, Valentina et Enzo chantent en harmonie We Are The World.

Côté salle. Séquence émotion après le passage (évidemment répété) de Van Toan Lam et son oreille absolue au piano. Voir tous ces artistes sur scène et le message Peace inscrit partout dans la salle n’a pas d’égal. On appelle cela un moment de grâce.

Vote

Côté écran. Le stress est à son comble.

Côté salle. Thunder and Lightning is Getting Excited, c’est un mélange d’émotions qui traverse une salle survoltée, entre excitation, incrédulité et stress à son comble. On a beau savoir que « Tout commence par un j’imagine« , les faits dépassent raison et entendement. Jusqu’à la délivrance finale, qu’Olivier Minne tarde à nous délivrer, ménageant le suspense jusqu’à la torture pour un public qui n’en peut plus. Tandis que du côté de la team EAQ, on espère ne pas avoir commis d’erreur à la calculatrice.

And the winner is…

Côté écran. YEEEEEEEEEEEEEEES !

Côté salle. C’EST L’EXPLOSION ! Les cris, les pleurs, les larmes, la joie, la fierté, les hurlements, les sauts, les embrassades, les hugs, … Incroyable, irréalisable, irréaliste, un rêve qui devient réalité tandis, qu’autour de nous, nos camarades européens reconnaissent le mérite de la victoire tout en offrant le visage d’une certaine résignation, voire déception du côté des favoris (notamment l’Espagne, dont les larmes de Sandra et de ses danseurs sont aussi terribles que la seconde place, historique pour une ouverture de show). Côté Green Room, ARA n’en revient pas, tandis que côté scène, Zoé se précipite dans les bras d’Olivier Minne avant de reprendre sa chanson … Très vite rejointe par l’ensemble des participants qui, sourire aux lèvres et ravis de la victoire de leur camarade, célèbrent avec elle le Micro de Cristal en reprenant sa chanson avec elle. Peut-être l’image à retenir de cet Eurovision Junior 2023 ?

Merci d’avoir suivi avec nous cet Eurovision Junior 2023 en direct de Nice ! Rendez-vous tout au long de la semaine pour le débrief de l’événement et de la victoire de Zoé !