Point 1.2.2.e du règlement du Concours Eurovision de la Chanson : « Les artistes doivent interpréter leur chanson sur scène et en direct, accompagnés d’une bande-son enregistrée qui ne doit comporter ni voix ni imitation vocale d’aucune sorte. » Voilà là l’un des piliers majeurs de l’Eurovision : les chansons doivent y être interprétées en direct. Point d’échappatoire à cette règle et l’artiste dont la voix le trahit au beau milieu de sa chanson, qui succombe à une maladie la veille de la finale, qui se laisse dévorer par le stress ou dont l’oreillette tombe en panne, il sera sèchement congédié par les jurys et boudé à mort par le public.
Il aurait été amusant de retracer l’histoire des fausses notes à l’Eurovision. Chacun a ses mémorables. De notre côté, nous avons une faiblesse marquée pour l’édition 2000 de notre Concours favori et cette anthologique brochette Israël–Belgique–Macédoine. Dieu merci, les temps ont changé pour un mieux et les standards actuels demeurent plus relevés. Nous ne sommes pas à l’abri de l’une ou l’autre surprise (coucou, Emma !), mais en bon fans, nous saurons à l’avance qui atteindra le contre-ut et qui se contentera de sa chorégraphie… Comment donc ? Grâce à l’Eurovision In Concert, pardi !
Ce concert, organisé depuis 2009, est devenu l’événement le plus couru et le plus suivi de l’avant-Eurovision. Les artistes s’y réunissent, sans cesse plus nombreux, afin d’attester de leurs capacités vocales, de rencontrer leurs fans et de promouvoir leur chanson. Cette année, l’EIC a repris ses quartiers à Amsterdam, le samedi 18 avril dernier. Vingt-quatre participants à l’édition 2015 de notre Concours préféré sont montés sur la scène du Melkeweg (La Voie Lactée en V.F. poétique), introduits par Edsilia Rombley et Cornald Maas et accompagnés par les inamovibles Bobbysocks. 1500 personnes s’étaient rassemblées pour les écouter et les applaudir. Eurovision.tv a filmé les prestations de chacun. Nous voilà donc en mesure d’affiner nos pronostiques ! Nous avons compilé pour vous les vingt-quatre vidéos et les avons agrémentées d’un commentaire (subjectif, vous le comprendrez). À vos paris !
1. Australie – Guy Sebastian – Tonight Again – Finale
Guy et sa chanson sont irrésistibles. Dès les premières notes, l’on se trémousse sur son canapé, car le rythme de Tonight Again et le charisme de son interprète nous emportent de façon contagieuse. La prestation vocale de Guy est parfaite, un plaisir. L’on sent qu’il a du talent, de l’expérience, de la bouteille et l’on regrette déjà que l’Australie ne participe qu’une seule fois au Concours, car sa contribution élève le niveau musical au plus haut.
2. Pays-Bas – Trijntje Oosterhuis – Walk Along – 1e demi-finale
Comme Guy, Trijntje est une professionnelle. Elle possède une visible expérience de la scène, du charisme à revendre et de solides capacités vocales. Sa prestation demeure convaincante au possible. La télévision néerlandaise a posé un excellent choix dans sa représentante. Mais était-ce la meilleure chanson possible ? Nous en doutons. Certes, elle se retient aisément. Après deux secondes, nous chantonnons en rythme « Why-y-y-y ». Et puis… et puis, voilà ! Walk Along s’arrête à peu près là ! Il lui manque, à notre avis, la poésie noire de Birds ou la délicate simplicité de Calm After The Storm.
3. Suède – Måns Zelmerlöw – Heroes – 2e demi-finale
Aimez-vous le cuir ? Måns, oui, car il est venu accompagné de son pantalon fétiche, accessoire qui devrait séduire les amateurs du genre. Plus sérieusement, le chanteur suédois livre ici une autre prestation inspirée et prenante de son morceau. Vocalement, Måns tient la corde. Gestuellement, il n’a pas changé depuis 2007, les mouvements de son bassin nous ont beaucoup troublés. Est-il possible de dissocier un instant Måns, son physique, son charisme, ses capacités et sa chanson ? Non et cela devrait jouer en sa faveur. Reste l’élément clé, absent de l’EIC : le visuel de sa présentation. À notre avis, il décidera de la victoire de la Suède, le 23 mai prochain.
4. Azerbaïdjan – Elnur Huseynov – Hour Of The Wolf – 2e demi-finale
Elnur fait corps avec sa chanson, il la vit très intensément. Très très intensément, au point que nous avons eu l’impression d’être de trop. Hour Of The Wolf est une ballade épique, calibrée pour le Concours, avec tous les ingrédients imaginables pour la rendre mémorable. De son côté, Elnur possède une voix qui nous avait déjà marqués en 2008. Le chanteur n’a hélas pas changé depuis : il privilégie la puissance à la subtilité, ce qui agace l’oreille. En outre, ses yeux clos, sa posture rentrée nous le rendent étranger. Nous aurions préféré plus de simplicité vocale, plus d’interaction et de partage avec le public.
5. Lituanie – Monika Linkytė & Vaidas Baumila – This Time – 2e demi-finale
Justement, l’interaction ! Elle est la clé de voûte de la prestation lituanienne. Interaction avec le public et surtout, interaction alchimique entre les interprètes. Le baiser qu’échangent Monika et Vaidas et la trace subséquente de rouge à lèvres sur la bouche de ce dernier, demeure l’acmé de leurs trois minutes. This Time est une chanson fort entraînante. La prestation vocale est impeccable. Alors ? Alors, l’on se souvient que l’idée de ce duo est venue tardivement dans le processus de sélection et que This Time était taillée pour Vaidas. Cela se sent : Monika demeure encore en retrait. Il lui faudra rééquilibrer la présentation en sa faveur, de sorte que Vaidas ne lui vole pas la lumière.
6. Norvège – Mørland & Debrah Scarlett – A Monster Like Me – 2e demi-finale
La même analyse s’applique à la prestation norvégienne. Tous les yeux convergent vers Mørland, au détriment de Debrah. Car vocalement, cette dernière tient moins la route que son comparse. La chanteuse doit encore polir sa voix et tenir la note sans hurler, exercice périlleux. La complicité est par ailleurs réelle au sein du duo et A Monster Like Me étonne par sa noirceur et son pessimisme. Mørland et Debrah nous restituent parfaitement l’atmosphère envoûtante de leur chanson. Leur présentation devrait également jouer un grand rôle dans leur résultat final.
7. Autriche – The Makemakes – I’m Yours – Finale
Quel défi de succéder à Conchita ! Les Makemakes sont à rebours de la diva, dans leur approche du Concours. Ils optent pour la sobriété et la discrétion d’un groupe de rockeurs contemporains. Leur chanson répond aux standards actuels et pourraient passer sur n’importe quelle radio du genre. Leur prestation est à la hauteur, sans reproche… mais sans éclat particulier. Les trois minutes s’écoulent agréablement, voilà tout. Décrocherions-nous notre téléphone pour voter en leur faveur ? Non. Leur souhaitons-nous le meilleur ? Assurément, et avec en prime la plus belle carrière possible dans les festivals estivaux, ils le méritent.
8. Royaume-Uni – Electro Velvet – Still In Love With You – Finale
Autant la version studio de Still In Love With You amuse et enchante, autant sa version en direct laisse dubitatif. Le morceau nécessite une présentation visuelle élaborée et pailletée pour prendre du relief. Ainsi, devant un écran blanc, il laisse indifférent. Vocalement, Bianca loupe sa prestation. Il lui faudra se montrer plus convaincante à Vienne, si elle veut échapper aux foudres des jurys. Quant à Alex, il brille et porte la chanson à lui seul. Jusqu’à cet étrange couplet en skiddy-beep-bop-doo qui vrille les nerfs et fait détourner le regard… Bref, l’ensemble laisse mauvaise impression et nécessitera bien des finitions avant mai prochain…
9. Moldavie – Eduard Romanyuta – I Want Your Love – 1e demi-finale
Il nous aura fallu une minute de réflexion pour trouver l’adjectif le plus adéquat pour décrire cette prestation. Nous nous sommes au final décidés pour « insupportable ». Nous n’avions pas aimé I Want Your Love en version studio, nous n’avions pas aimé la prestation d’Eduard à la sélection moldave, nous n’avions pas aimé le clip, nous n’avons pas plus aimé ces trois minutes amstellodamoises. Cela nous a rappelé ces trois autres minutes de vie, perdues à jamais, un beau soir de 2006… Le représentant moldave se trompe de décennie et si sa prestation vocale demeure passable, son interprétation, sa chorégraphie, son visuel sont simplement dépassés.
10. Slovénie – Maraaya – Here For You – 2e demi-finale
Dort-elle avec ? Prend-elle sa douche avec ? Conduit-elle ses enfants à l’école avec ? Les fans ont le droit de savoir ! Car Marjetka semble ne pas quitter un seul instant son précieux casque. Nous demeurons dubitatifs à ce propos. Hipster, très chère ? Soit. Here For You demeure un morceau contemporain qui réjouit l’oreille, tout comme la voix de son interprète, au timbre si particulier. La prestation vocale de Marjetka est impeccable, Raay fait une peu tapisserie, la fausse violoniste de la finale slovène est restée à Ljubljana. L’ensemble rend bien, mais il lui manque encore un petit je-ne-sais-quoi pour s’imposer.
11. Serbie – Bojana Stamenov – Beauty Never Lies – 1e demi-finale
Pour la toute première fois, la Serbie concourra avec une chanson en anglais, une chanson à message, adaptée de l’histoire personnelle de son interprète. Bojana est une chanteuse charismatique, à la voix d’or. Sa prestation vocale atteint l’excellence et emporte le spectateur. Beauty Never Lies rebondit en son mitan sur un rythme électro. Le public suit chaleureusement. Mais alors ? Pourquoi restons-nous froids sur notre canapé ? Il manque ici aussi d’une étincelle pour nous enflammer le corps et le cœur, nous faire vibrer. Nous l’attendrons en mai.
12. Israël – Nadav Guedj – Golden Boy – 2e demi-finale
La chanson à tiroirs est décidément à la mode, cette année. Golden Boy change de rythme et de couleur à plusieurs reprises au cours de ses trois minutes, ce qui est plaisant et nous entraîne vers la danse. La bonne humeur et le sourire de Nadav sont irrésistibles ; l’interaction, immédiate. L’éditrice de mode qui sommeille en nous, lui conseille de virer son styliste sur le champ et d’incinérer au plus tôt ce crime contre la mode qu’est son affreuse veste. Détail, me direz-vous ? Mais en matière d’Eurovision, le détail est tout ! Quant à la prestation vocale de Nadav, elle est joyeuse et sans reproche. Israël mériterait vraiment sa qualification.
13. Chypre – John Karayiannis – One Thing I Should Have Done – 2e demi-finale
Étrange, il y a dans cette jolie chanson comme une réminiscence des années 90… One Thing I Should Have Done est effectivement une jolie petite chanson, acoustique, unplugged, etc. John l’interprète sur un mode mineur, sobre, intériorisé. Le début tombe dans l’oreille d’un sourd. La suite s’élève un brin, nous laisse entre deux airs. C’est délicat, c’est léger, c’est un peu léger. Il manque à cela du pathos, de la douleur véritable, ressentie. Si John remporte les suffrages, nous n’en serons pas surpris. S’il n’en remporte aucun, nous ne le serons pas plus.
14. Biélorussie – Uzari & Maimuna – Time – 1e demi-finale
Nous avons lu ici beaucoup de commentaires positifs, voire élogieux, sur ce morceau et ses interprètes. Nous serions en peine de les reprendre pour décrire cette prestation particulière et son résultat final. Le temps passe à la vitesse de l’éclair, à l’exception des trois minutes de Time, qui nous ont crispés au possible. Maimuna se contente d’une figuration élégante, limite belle plante nous jouant la sérénade. Uzari, de son côté, surjoue son interprétation et nous rappelle Dima Bilan, l’imper en moins. La note finale nous a causé un profond et intense soulagement, tant cette performance vocale s’apparente au grincement d’une planche que l’on scie…
15. Monténégro – Knez – Adio – 2e demi-finale
C’est décidément dans ses vieilles marmites que Željko fait ses meilleures soupes… Car voici l’impression laissée par Adjo : Željko nous repasse la soupe, la même soupe, le même potage que depuis 2004. L’impression de déjà-vu est terrible. Une partie récalcitrante de nous-même est forcée d’admettre que cette chanson est fort belle, que Knez la porte magnifiquement, que la télévision monténégrine a saisi un ressort profond du Concours, que tout ceci est plaisant à l’oreille et le sera à l’œil, que cette prestation en direct est impeccable, etc., etc. Au final, cependant, nous levons les yeux au ciel : Željko devrait se renouveler, sortir de sa zone de sécurité, se mettre en danger. De l’audace, de l’audace, encore de l’audace, comme qui dirait…
16. Lettonie – Aminata – Love Injected – 2e demi-finale
Justement, à propos d’audace, voilà une chanson et une interprète qui n’en manquent pas. Love Injected est une composition audacieuse, moderne, l’esprit même de ce que devrait être l’Eurovision : la découverte de sons et de talents nouveaux. Aminata livre une fois encore une prestation vocale irréprochable. La chanteuse vit intensément ses trois minutes et sa voix cristalline nous emporte dans un univers étrange et électronique. La Lettonie mériterait plus que jamais sa qualification et de figurer parmi les pays à la pointe musicale du Concours, comme l’Estonie, la Hongrie et la Finlande (oui, la Finlande et sa sélection nationale presque parfaite, à 1 minute 30 près).
17. Pologne – Monika Kuszyńska – In The Name Of Love – 2e demi-finale
Que dire ? Nous sommes restés de longues minutes devant notre clavier, sans trouver de commentaire inspiré. Et c’est tout le drame de cette contribution polonaise au Concours… Monika a traversé bien des épreuves et porte un message d’espoir à l’adresse du monde. Mais sa chanson n’inspire que peu. Anonyme et consensuel, voilà pour qualifier In The Name Of Love. Monika interprète cela sans aspérité et sans relief particulier. Les regards convergent vers son fauteuil, qui attire empathie et fraternité. Les trois minutes écoulées, tout est oublié. Au suivant…
18. Grèce – Maria Helena Kyriakou – One Last Breath – 1e demi-finale
À vaincre sans péril… Maria Helena a remporté la sélection grecque, parce que ses concurrents ne tenaient pas la route vocalement. Voilà le point fort de la chanteuse : elle chante merveilleusement bien et sa prestation est ici parfaite, prenante. La voix de Maria Helena fait vibrer les cœurs et les âmes. Mais regret : One Last Breath reste d’un classicisme un peu impersonnel. Cela nous change des « bouzoukeries » habituelles, mais cela ne marque pas les esprits. Les amateurs de ballades formatées seront aux anges, les curieux attendront l’année prochaine. Avec un peu de chance, les autres auront pris d’ici-là des cours de chant…
19. Albanie – Elhaida Dani – I’m Alive – 1e demi-finale
Au terme de ces trois minutes, une conclusion s’impose : la télévision albanaise devrait abandonner le Festivali i Këngës comme biais de sélection. Le Festival est musicalement à côté de la plaque, ce changement imprévu de chanson nous le prouve. I’m Alive a un charme diffus, actuel, subtil. Ne nous trompons pas : la véritable star demeure bien son interprète, Elhaida, belle, charismatique, à la voix profonde et émouvante. Sa prestation vocale atteint un autre sommet, de manière naturelle, simple, mais pas simpliste. L’ensemble rend des couleurs plus chaudes et personnelles que One Last Breath, demeure léger, se cherche encore un élément mémorable. Qui a dit une roue de hamster géante ?
20. Hongrie – Boggie – Wars For Nothing – 1e demi-finale
Arrivés en cet endroit, nous le concédons : trop de ballade tue la ballade. Une lassitude s’installe, on repense à Ìv et à Bálint. Où sont-ils ? Que font-ils ? Wars For Nothing est une autre petite chanson toute simple sur la paix sur Terre (c’est ma prière…), émouvante et touchante au possible. Boggie l’interprète de façon irréprochable. Alors ? Serait-ce ce regard fixe, voire vitreux ? Cette immobilité proche de la rigor mortis ? Ces trois minutes sont musicalement inattaquables, mais visuellement et émotionnellement moroses. La guerre est un sujet terrible, peu propice à la farandole, mais l’année dernière, András avait lui aussi abordé un sujet grave. Cependant, lui, avait opté pour une approche plus percutante et pertinente.
21. Macédoine – Daniel Kajmakoski – Autumn Leaves – 1e demi-finale
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle… N’est pas Prévert qui veut ! Autumn Leaves produit le même effet qu’un verre d’eau tiède, satisfaisant, mais ni rafraîchissant, ni réconfortant. Le morceau demeure peu mémorable, tiède quoi. Daniel en livre une prestation convaincante, en parfait professionnel qu’il est. Et nous en venons à cette question qui fâche : ces talents n’auraient-ils pas mérité mieux que ces verres d’eau tiède qu’ils nous servent ? Trijntje, Bojana, Knez, Maria Helena, Daniel, tous ont ce point commun que leur chanson ne rend que trop partiellement l’étendue de leurs capacités et de leur voix.
22. Géorgie – Nina Sublatti – Warrior – 1e demi-finale
Encore une qui… Nina a tout pour elle : de la beauté, du caractère, du charisme, de la voix, du talent, un univers attrayant. Pourquoi cette chanson lui a-t-elle échu ? Warrior recycle les poncifs du rock de la décennie précédente, comme si le temps s’était arrêté en Géorgie. La prestation de Nina ne souffre aucune critique particulière. Mais Warrior lasse, lasse comme seule une chanson entendue vingt fois lasse. Un motif de consolation : la nouvelle version surpasse d’un cran la première. Sur ce, Nina nous pardonnera : notre cœur penche du côté de la guerrière maltaise.
23. Allemagne – Ann Sophie – Black Smoke – Finale
Ann Sophie demeure LA surprise de l’année. De par sa sélection surprise à la finale allemande, mais surtout de par son talent, son charisme, sa bonne humeur, sa voix aux inflexions si jazzy et son univers si attrayant. Être sur scène, chanter, partager sa musique avec ses fans, la comble de bonheur et cela se voit, entraînant l’adhésion dans notre chef. Ann Sophie est communicative au possible et mérite le meilleur résultat possible. Sa prestation est ici l’égale d’une grande professionnelle. Black Smoke nous convainc à moitié cependant. Il lui manque un grain de folie pour la rendre mémorable. Espérons qu’Ann Sophie le trouvera.
24. France – Lisa Angell – N’Oubliez Pas – Finale
Vous l’attendiez avec la plus vive des impatiences, la voici enfin pour conclure notre article ! Bis repetita placent : Lisa ne souffre aucune critique. Même les plus endurcis doivent l’admettre : elle possède une superbe voix, chante en y mettant tout son cœur et son âme, livre ici une interprétation parfaite. Entre-temps, nous avons mis à son crédit qu’elle aimait l’Eurovision, qu’elle réalisait là un rêve d’enfant et qu’elle s’investissait totalement dans sa mission. Rien que pour cela, nous la remercions, elle est des nôtres. Mais pour l’amour du ciel, cette chanson ! N’Oubliez Pas aurait pu représenter la France en 2002, voire en 1992, mais pas en 2015 ! Lisa rejoint la cohorte des artistes qui auraient mérité de meilleures chansons, à la hauteur de leur talent… Si France Télévisions nous lit…
Bonus
Eux aussi ont été sélectionnés en interne et nous attendions avec impatience une prestation en direct de leur part. Hélas, ils n’ont pas participé à l’EIC… Qu’importe, ils se sont produits ailleurs ! Vous pourrez ainsi juger de leurs prouesses vocales, grâce à cette compilation bonus.
Belgique – Loïc Nottet – Rhythm Inside – 1e demi-finale
Russie – Polina Gagarina – A Million Voices – 1e demi-finale
Saint-Marin – Michele Perniola & Anita Simoncini – Chain Of Lights – 2e demi-finale
République Tchèque – Marta Jandová & Václav Noid Bárta – Hope Never Dies – 2e demi-finale
Espagne – Edurne – Amanecer – Finale
Je ne suis pas d’accord avec ton analyse de « N’oubliez pas ». Certes, au début, je n’étais pas fan de la chanson, puis au fil du temps, je l’ai écouté, un peu trop souvent d’ailleurs. J’ai enfin vu les prestations de Lisa, puis le clip. La chanson a été légèrement modifiée depuis janvier, la rendant plus offensive.
L’Eurovision, c’est avant tout un jury qui vote avec ses oreilles. Sur ce point, Lisa possède toutes les qualités pour leur plaire. Quant à la chanson, elle est française, oui, mais après tout, l’Espagne chante bien en espagnol et l’Italie en italien. Et pourtant elles sont appréciées alors pourquoi la France devrait chanter en anglais finalement ?
Alors oui, je trouve que la chanson ressemble à « Il faut du temps » et que Sandrine Français a sans doute plus de charisme que Lisa mais j’y crois en cette chanson. On ne gagnera pas, oui mais on ne sera pas ridicule.
Pauly a raison, son analyse et très pertinente, , N’oubliez pas est une bonne chanson mais elle aurait été parfaite en 1992 ou en 2002, il y a 13 ans quand Sandrine François chantait, il faut du temps, Et si la chanson de Lisa ressemble à cette dernière, c’est normal, c’est le même compositeur et question charisme, Sandrine François tirait la gueule, pas un seul sourire, on peut faire beaucoup mieux.,
Je te rejoins sur le fait que la France n’aura pas à rougir de sa chanson, elle s’inscrit dans ce concours et reflète la chanson française, cependant mais d’une autre époque, car, quand je l’écoute, je me dis quand même que tout cela manque cruellement de modernité !
Mais il y aura des adeptes de ce style de chanson, probablement certains jurys, et Lisa ne sera pas dernière, elle fera beaucoup mieux que les Twin Twin, bon en même temps, c’est pas bien difficile ..!
Après comme disait Stéphane Bern, la modernité n’a pas réussi à la France. Donc pas trop étonnant de faire l’exercice d’une chanson aux abords vieillots, surtout après le top 10 de Patricia.
Et quand on regarde bien d’autres chansons, certaines ne sont pas plus modernes que N’oubliez pas (Grèce, Portugal,Danemark, Italie ou Moldavie) ou assument totalemoment leur côté rétro (Estonie, Slovénie, UK). Pourquoi donc particulièrement cette critique pour la chanson française ?
Rien que pour la voix et la construction de la chanson, Lisa mérite un bien meilleur classement qu’Anggun, Amandine et les Twin Twin. Peut être pas un top 12 étant donné la concurrence très rude cette année mais une position en 13-14-15 serait encourageante pour le premier coup d’essai
Je pense que depuis le début, depuis que nous savons que c’est Lisa qui va représenter la France qu’il y a des critiques à son sujet. La raison est très simple, à mon avis, ce n’est pas vraiment la chanteuse qui pose problème, c’est surtout la chanson qui ne correspond pas à ce que la grand majorité des français aimeraient entendre à l’Eurovision, La France s’est essayée dans plusieurs style ces dernières années et a voulu jouer la carte de la modernité avec Anggun et avec les Twin Twin l’année dernière, cela n’a pas fonctionné.
J’ai vu que parmi le jury français, il y avait Yseult cette année, voilà, c’est plutôt ce style de chanteuse que les français aimeraient voir à l’Eurovision, ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres artistes,
Moi je le dis depuis longtemps, l’organisation de sélection devrait revenir dans les mains de TF1, la chaîne se servirait alors parmi les nombreuses révélations issues de The Voice et je ne pense par forcément aux gagnants, TF1 en tant qui est toujours membre de l’UER, ne passerait certainement pas à coté d’un tel événement et ferait tout à mon avis pour augmenter l’audience du public français, Je verrai bien une sélection digne du MelodiFestival suédois,
C’est ma vision, peut être que je suis à côté de la plaque mais pas tant que ça !
C’est peut être la solution
Grèce, Portugal, Moldavie et même UK essuient également des critiques, et pas seulement la France. L’Estonie je ne dirais pas que c’est vieillot, mais plutôt intemporel comme Chypre et Italie. Et l’UK c’est un concept.
Et Patricia Kaas a fait un top 10 parce que c’est Patricia Kaas. Si la chanson avait été interprétée par une parfaite inconnue on ne l’aurait pas vu dans le top 10.
Et que devrions-nous dire, nous les suisses, même si je ne suis pas totalement convaincu par la chanson de Mélanie, nous sommes critiqués , je dirais encore pire, ignorés, sa chanson est parmi les chansons les plus mal notées cette année, pourtant, Time to Shine est une chanson qui n’a rien de ringard et Mélanie encore moins. Une jeune femme qui à une très belle voix, beaucoup de charisme , une artiste qui sait porter une chanson devant un large public qu’elle a composée elle-même. Sa contribution est très mal jugée, elle est même dans certain pays en dessous de la Moldavie, Allez comprendre, pourtant tout comme LIsa pour la France, je pense que Mélanie donnera tout à Vienne, il reste a espérer que les professionnels de la musique, de la chanson, les jurys qui sont pour la plupart de jeunes artistes sauront faire la différence en accordant une place honorable, à la Suisse ainsi qu’à la France
Cher Dimitri,
Ce n’est pas la langue qui m’interpelle. Et si tu relis mon commentaire, tu verras que je juge de façon critique la modernité de « N’Oubliez Pas », pas son interprétation en français.
Quant au reste, tout est affaire de goût et je demeure convaincu que de nombreux Européens seront touchés par la prestation de Lisa. Nous en reparlerons donc le 24 mai prochain, à l’heure des résultats finaux. Car après tout, il s’agit d’un concours et la place obtenue a autant d’importance (sinon plus) que la qualité de la chanson…
A nouveau un bel article très complet que nous propose notre orfèvre de la plume, Pauly, lui qui à l’oeil , je dirai surtout l’oreille, il scrute et commente chaque chanson à travers une analyse très pointue et pertinente avec toujours beaucoup de respect pour les artistes.
On peut alors découvrir que certaines chansons favorites à nos yeux pourraient bien ne pas récolter le succès escomptés à Vienne.
Il ne suffit pas d’avoir une bonne chanson, l’interprétation, la voix, la maîtrise, sans oublier le charisme peut faire toute la différence et propulser ceux que l’on attendait pas forcément dans le haut ou le bas du classement.
Un grand merci pour cet article qui donne le ton et la température même si ce ne sont que les prémices de ce qui se passera réellement à Vienne.
Je regrette les absents à Amsterdam, notamment notre représentante, Mélanie René ou Loic, ou encore Edurne, la candidate espagnole, je sais qu’ils ont un emploi du temps très chargé avant l’Eurovision mais j’estime que cet événement est malgré tout incontournable !
Cher Nico,
Merci infiniment pour tes compliments et tes analyses, je les lis chaque fois avec beaucoup d’intérêt et de plaisir (on est humain, malgré tout…).
Tu as mis le doigt sur le meilleur élément du Concours : la surprise. Rien de plus agréable que d’être positivement par surpris par un artiste ou une interprétation, le grand soir venu. Espérons qu’il en soit ainsi pour bon nombre de nos concurrents 2015 !
Je découvre un cover d’un artiste un peu loufoque mais très doué qui reprend que les bonnes chansons de l’Eurovision, c’est lui qui le dit !I a été inspiré par la chanson suisse « Time to shine » et voilà le résultat, moi,j’adore Mélanie devrait s’en inspirer en tous les cas au niveau la prononciation en anglais !
Je préfère quand même Mélanie, mais j’aime beaucoup la chanson accompagnée à la guitare.
Bon je ne vais pas donner mon avis sur tous les candidats ayant participé au EIC (autrement j’aurais moi aussi écrit un article à part :p ) mais je vais tout de même donné mon avis sur certains, ceux qui m’ont le plus percuté! Commençons par la Suède. Que dire? Il est toujours aussi beau et vocalement parfait! Je croise les doigts pour qu’il ait sa mise en scène du MF à Vienne pour m’assurer qu’il va gagner 🙂 Pour la Norvège, Debrah me fait toujours froid dans le dos mais la prestation reste tout de même convaincante à mes yeux! La prestation slovène était très bonne et le casque ne me dérange pas! Je souhaite le meilleur à Maraaya! Chapeau bas à la Serbie et à l’Israël pour ces prestation qui frôlent la perfection vocalement, dommage que la chanson serbe soit si médiocre. En ce qui concerne la Biélorussie, je la classe 10è en version studio mais si Uzari et Maimuna nous livrent une prestation pareil à Vienne, je ne leur souhaite pas la finale… Pour le Monténégro, malgré que ce soit un genre musicale recyclé dans le concours, j’aime toujours autant! 🙂 Haaaa la Lettonie!!! Aminata est ma déesse de cette année! C’est maintenant une certitude pour moi, si elle va en finale elle aura mon vote! Je la trouve excellente 😀 Albanie: bonne chanson, bonne chanteuse. Un top 5 est à envisager! Géorgie: j’apprécie de plus en plus la warrior géorgienne, au contraire de la maltaise! Elles vont finir par se croiser dans mon classement 😉 Et je termine avec l’Allemagne et Ann-Sophie que j’adore voir sur scène! Elle me redonne la pêche à tel point que je fais des choses que j’ai pas envie de faire habituellement (genre passer l’aspirateur xD ).
Pour ce qui est des autres, soit c’était très bon vocalement mais avec une chanson trop faible ou trop classique, soit c’était tout simplement très bon mais sans surprise puisqu’il s’agit de pros (Australie et Pays-Bas) soit c’était littéralement très mauvais.
PS: j’aurais vraiment bien aimé voir Loïc Nottet mais il est très discret :/ j’espère que cela ne signifie pas qu’il n’est pas prêt!
Concernant Loïc, je pense qu’il ne faut avoir aucune crainte.
D’ailleurs, il sera en live ce mardi 05 mai pour la finale de The Voice Belgique.
Il avait annoncé lors d’interviews qu’il ne souhaitait pas écouter les autres chansons …pour ne pas se mettre plus de pression.
…et en allant à Amsterdam, il aurait entendu les autres chansons :-). C’est donc un peu logique.
Notre Loïc est prêt… et il va tout déchirer les 19 et 23 mai:)
Je suis assez d’accord, sauf pour le Monténégro… Une ballade balkanique c’est quand même un genre avec assez peu de manœuvres possibles je trouve, et Adio est la contribution de Joksimovic que je préfère.
J’adhère totalement à la métaphore du verre d’eau tiède, bien trouvée, toujours un plaisir de lire tes articles si bien écrits Pauly.
Chère Audrey,
Tous mes remerciements te sont dus pour ta fidélité et tes justes remarques. Quoi que nous en pensons, souhaitons au Monténégro le meilleur des résultats possibles. Et longue vie à Zeljko !
Très bel article d’un fin connaisseur, même plus pro que certains journalistes qui ne savent pas de quoi ils parlent, j’avais l’impression de regarder une chronique a la télé avec ces metaphores très drôle, et puis quelle sincérité et respectuosité (est-ce francais?)
On ne peut pas en dire autant du groupe finlandais de cette année qui qualifie dans une récente interview les autres chansons de merdes, je ne sais plus les termes exacts mais en gros ils les trouvent incipides, formatées… ils ne vont pas se faire que des amis (et puis c’est quand même un comble!)
Je ne vais pas revenir sur les commentaires, je suis d’accord a 99, 9%
Cher MrGreen,
Voilà des compliments qui font rudement plaisir à lire ! Je t’en remercie mille fois, ainsi que de ta fidélité à notre égard.
Pour répondre à ta question, j’écris ces articles depuis Bruxelles. Ton serviteur est donc belge, soutient à fond son pays, cette année, et voue un culte certain à Sandra Kim.
Connais-tu la Belgique, Bruxelles et les Belges ? Sache que tu y es toujours le bienvenu !
Pour Pauly et tous les autres qui nous lisent, je trouve que les Pays-Bas sont tombés très bas cette année dans leur choix pour l’eurovisio.
Pourtant ce pays que je connais bien également regorge de trésors sur le plan artistique et également au niveau de la chanson.
Pour preuve, j’ai découvert cette sublime chanteuse qui sous ses airs d’oiseau prêt à s’envoler aurait dû représenter la Hollande.cette année,
Mais elle fait déjà une belle carrière au delà des frontières néerlandaise et certainement bientôt sur l’ensemble de planète.
Connaissez-vous Kovacs ? A t’elle envie de faire l’Eurovision ?
Sa chanson » My love » est juste une tuerie !
Voilà ce que j’aurai voulu entendre à Vienne, c’est comme si c’était une version revisitée de l’oiseau bleu de la Calas.
Pour moi , Kovacs est égale à la nouvelle Calas des temps modernes !
Dans la prestation anglais où direct qu’il y a un vrai problème de micro parce qu’on n’entent pas du tout la femme =O
Et bien je viens de tout écouter, en réécouter pour certaines. Je constate que les chansons que j’aimais le plus (en version studio) je les aime toujours autant.
Je me souviens m’être mise en mode ronchon quand la chanson macédonienne est passée en anglais et puis je me suis habituée, je réalise surtout que j’adore la voix de Daniel Kajmakoski, c’est pas possible il a dû être violon dans une vie antérieure… quand il crie que son coeur bat comme des milliers de drums je suis au bord de l’orgasme 🙂
C’est vrai que le Royaume-Uni a intérêt de se fabriquer un univers à la « Gatsby le magnifique » parce que la chanson n’a pas la même saveur dans le décor de l’EIC. Mais bon tous ces participants ne sont pas là pour dévoiler les mises en scènes de leur passage à l’ESC 🙂
La Norvège m’inquiète, Debrah envoie un « Honey », premier mot, qui sonne faux 🙁 Je crains que le jury ne lui fasse pas de cadeaux. J’ai tellement envie que ça s’arrange d’ici là, elle est tellement belle cette chanson !
D’accord aussi pour qu’Anne-Sophie ajoute un grain de folie, je prendrais bien une petite dose de Nina Hagen 🙂 J’adore sa façon d’être sur scène, contrairement à sa concurrente géorgienne qui me donne l’impression d’emmener un miroir partout avec elle.
Mon classement correspond tout a fait aix lives que j’ai vu ici.
La République Tchèque, Saint-Marin, Pays-Bas, Espagne, Suisse, Lituanie, France, Russie, Israël et encore me rassurent par leur prestation.
Je suis de plus en plus amoureux de Saint-Marin, je trouve le duo mignon et la chanson très jolie.
Je suis rassuré de voir que la Norvège ne progresse pas encore assez à cause de Debrah. La Suède, la chanson reste plate sans le visuel.
Vivement les jours J.
Je suis pas sûr mais j’ai l’impression que les chanteurs du St-Marin était en playback là :p si ce n’est pas le cas je leur dis bravo mais j’ai un sérieux doute 😉
Cher Antoine,
Le doute m’a aussi effleuré, mais la note finale d’Anita m’a convaincu : il s’agit bien d’un direct.
– Je viens moi aussi de réécouter toutes ces prestations et la plupart sont fidèles à elles-mêmes et je n’ai changé d’avis sur aucune d’entre elles et j’ai eu 2 confirmations quitte à me faire lyncher mais je sais, vue ton commentaire que tu me soutiendras : la chanson de St Marin est largement mésestimée et je la trouve encore plus plaisante que je le disais les fois précédentes et la prestation de la Norvège est encore pire que d’habitude à tel point que je la classerai désormais avant dernière de sa demi-finale car le candidat chypriote que je n’apprécie pas a même réussi à faire mieux que la Norvège : c’est dire !
Saint-Marin est un des meilleurs avec la Suisse, Lituanie, République Tchèque, Georgie, Belgique, etc.
Elle mérite largement sa qualification. Je préfére toujours Valentina Monetta mais ce duo m’a conquis. Je vois d’ici une jolie mise en scène, fidèle à la chanson et contrairement à la Norvège, ils sont déjà prêt vocalement.