A l’approche de l’Eurovision 2023, la rédaction est allée à la rencontre de celles et ceux qui monteront sur la scène de la Liverpool Arena à partir du 9 mai prochain. Les eurostars en interview, moteur, action !

Tombé dans la musique dès l’enfance, ce jeune artiste est multi-instrumentiste et sait aussi bien jouer avec les aigus que les graves de sa voix. Il n’a même pas vingt ans lorsqu’il remporte la troisième saison de The Voice of Switzerland et sort dans la foulée son premier titre, Home. Après un passage par l’émission allemande Zeig uns Deine Stimme! et un apprentissage en tant que vendeur de détail dans un magasin de sports, deux jurys d’experts le sélectionnent pour représenter la Suisse à l’Eurovision 2023.

C’est avec Watergun, un titre co-écrit par Argyle Singh, Ashley Hicklin (habituée du concours) et Mikolaj Trybulec, qu’il tentera d’embarquer le public : voici Remo Forrer en interview !

EAQ – À l’approche de l’Eurovision, comment vous sentez-vous ?

Remo Forrer : Cela fait longtemps que j’ai envie de participer à l’Eurovision. Je suis heureux que l’échéance approche et de monter sur la grande scène du concours. Il reste beaucoup à faire, notamment sur la scénographie qui sera, je l’espère, incroyable ! Je cherche vraiment à délivrer une belle prestation à Liverpool.

Pourquoi avez-vous accepté de participer au concours ?

Je suis l’Eurovision depuis quelques années déjà. Je l’ai regardé pour la première fois en 2011, l’année où Anna Rossinelli représentait la Suisse, et je l’ai suivi attentivement ces trois dernières années. Ce que j’aime dans le concours, c’est qu’il unit différentes cultures et tout autant de musiciens en un seul groupe. Je suis ravi d’y prendre part. C’est une belle aventure !

Que représente pour vous l’Eurovision en tant qu’artiste ?

Pour moi, l’Eurovision est l’une des plus grandes choses à faire au sein de l’industrie musicale. C’est une grande scène, qui est regardée par des millions de téléspectateurs. C’est incroyable de se connecter avec autant de pays différents. J’aime beaucoup le fait d’être « Unis par la musique » et d’être avec de nombreux artistes dont je partage la vision. Je n’en peux plus d’attendre de les rencontrer à Liverpool et de partager des moments avec eux. L’Eurovision est un évènement juste incroyable à vivre. Je suis fier d’en être et très reconnaissant d’y représenter mon propre pays.

Comment présenteriez-vous Watergun à nos lecteurs ?

Watergun est l’histoire d’un homme qui raconte que, lorsqu’il était enfant, il jouait avec un pistolet à eau. Maintenant, il fait la guerre et il doit se battre pour sauver sa vie. C’est dramatique et émotionnel à la fois. Quand j’ai entendu la chanson pour la première fois, elle m’a tout de suite interpellé de par sa mélodie, qui commence lentement, et son côté à la fois très triste et plein d’espoir. Avec ses beaux arrangements, elle me permet de montrer l’étendue de ma voix, de mes graves et à mes aigus. Les paroles qui se trouvent derrière l’histoire cachent un message très important. Quand je l’ai entendue pour la première fois, j’ai eu comme un choc et j’ai eu envie de la chanter sur la scène de l’Eurovision.

A t-elle été spécialement écrite pour Liverpool ?

La chanson a été écrite dans le cadre d’un camp d’écriture pour l’Eurovision il y a deux ans. Si le titre évoque la guerre, il ne fait pas référence à l’Ukraine, puisqu’il a été écrit bien avant.

Watergun semble avoir été influencée par la pop actuelle, qui connaît un grand succès en radio et en streaming, avec de légères touches soul, qui évoquent par exemple Imagine Dragons. Quels artistes vous ont-ils influencé ?

Quand j’ai démarré la musique, j’étais très fan d’Ed Sheeran. Adolescent, j’écoutais tout de lui et c’est un artiste que je continue d’aimer. Aujourd’hui, j’écoute également Lewis Capaldi ou Shaun Mendes. J’adore leurs chansons.

Vous avez été révélé suite à votre victoire à The Voice of Switzerland. Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?

The Voice est un programme que j’ai toujours regardé et adoré. Depuis que j’ai commencé à chanter, j’ai toujours rêvé d’y participer. J’y suis allé sans jamais oser rêver de gagner le show. C’était une aventure incroyable durant laquelle j’ai rencontré des personnes extraordinaires. C’était une très belle expérience, ma première sur une grande scène et devant les caméras. Elle m’apprend encore de jour en jour. Bien qu’elle se soit déroulée pendant la pandémie et que ça n’ait pas toujours été facile, j’ai vécu des moments extraordinaires. Je pourrais recommander à n’importe qui de tenter cette aventure.

Depuis 2019, la Suisse signe son grand retour à l’Eurovision et enchaîne les finales. Ressentez-vous de la pression par rapport à cela ?

La Suisse a signé d’excellents résultats ces trois dernières années. J’aimerais également réaliser un bon résultat, mais mon premier objectif est de me qualifier pour la finale. Je serais vraiment triste de m’arrêter en demi-finale. Mais l’important est de réaliser une prestation parfaite et de me dire juste après que j’ai tout donné, que j’ai fait du bon travail, de sorte que les autres pays votent pour la Suisse. Donnez-nous 12 points !

Que pouvez-vous nous dire sur la scénographie ?

(L’interview a été réalisée avant la révélation des détails du staging lors d’une interview à RSI, dans laquelle Remo Forrer a présenté les 4 danseurs qui l’accompagneront à Liverpool, N.D.L.R)

A vrai dire, je ne sais pas encore ce que nous ferons exactement. Nous travaillerons une nouvelle fois avec Sacha Jean-Baptiste, qui a déjà réalisé la scénographie des prestations suisses par le passé. Elle est incroyable et elle a plein de bonnes idées. Je veux vraiment montrer sur scène la palette d’émotions qui traverse Watergun.

Nous sommes un média français. Parlez-vous français ?

(En français dans le texte) « Bonjour, je m’appelle Remo ! » J’ai été scolarisé dans une classe française pendant trois ou quatre ans, mais je n’ai jamais utilisé le français. J’en suis triste, mais j’ai tout perdu. Mais j’adore la langue française ! La scène musicale de votre pays est d’ailleurs pleine d’artistes de qualité.

Parmi vos concurrents à l’Eurovision 2023, quels sont vos favoris ?

Je suis surtout focalisé sur tout ce qu’il est en train de se passer pour moi, mais j’ai écouté quelques chansons. J’aime beaucoup Tattoo de Loreen et Who The Hell is Edgar de Teya & Salena, dont j’ai réalisé des covers sur TikTok qui ont beaucoup plu à mes followers. Il y a beaucoup de bonnes chansons en lice cette année, mais je dois vraiment prendre le temps de tout écouter.

Qu’avez-vous envie de dire à nos lecteurs pour conclure ?

Je suis très heureux de représenter la Suisse à l’Eurovision et de toucher une large audience, notamment en France. Merci d’écouter ma chanson et ma musique, je suis impatient de tous vous rencontrer à Liverpool !

Un grand merci à Remo Forrer pour nous avoir accordé cette interview. Nous le retrouverons en huitième position de la première demi-finale, dans laquelle vote d’ailleurs la France, le mardi 9 mai à 21 heures !

Merci également à Andrea Vogel (SRF) pour l’organisation.

Avant de vous quitter, Remo a un petit message pour vous.

© Lukas Maeder/SRF