« Tout l’univers » est une chanson pleine d’espoir.

Gjon’s Tears

À l’instar de nombreux autres artistes de l’édition 2021, il aurait dû initialement porter les couleurs de son pays l’année dernière, ce auréolé du statut de favori. Si la révélation de son titre en mars dernier l’a instantanément replacé dans le top 3 des bookmakers, il semblerait que sa première répétition sur la scène de l’Ahoy Rotterdam lui ait permis d’accroître son empreinte dans l’esprit des eurofans. Il avait longuement échangé avec nous à quelques jours de son départ pour la capitale de l’Eurovision 2021 : voici Gjon’s Tears en interview !

EAQ : L’année dernière, tu devais déjà participer à l’Eurovision avec Répondez-moi. Le concours a été annulé à cause de la pandémie. Qu’est-ce que cela te fait de vraiment participer au concours cette année ?

Gjon’s Tears – J’ai hâte ! J’ai vraiment hâte parce qu’on attend ce moment depuis plus d’un an et demi. Je suis vraiment heureux de pouvoir vivre cette expérience, parce que je n’ai pas la sensation de l’avoir vécue. Sortir une chanson ou un vidéoclip est un processus normal pour un artiste et ce qui fait vraiment la différence pour moi, c’est le live de l’Eurovision. L’Eurovision, ce sont quatre heures de show, des feux d’artifice, d’énormes écrans LED, des décors majestueux, toute cette infrastructure juste gigantesque.

Je suppose que lorsque la Suisse t’a demandé de revenir cette année, c’était une évidence de dire oui ?

Exactement. Quand on m’a annoncé l’annulation du concours, je n’y ai pas cru, parce que la semaine précédente, on m’avait dit qu’il aurait lieu et qu’ils disposaient de quatre scénarios pour l’organiser. Je crois que j’ai vraiment compris que le concours était annulé lorsque j’ai vu l’émission à la télévision et que je me suis dit que je n’étais pas censé être chez moi en pyjama en train de manger de la pizza, mais plutôt de l’autre côté de l’écran en train de chanter ma chanson. J’ai commencé à être assez frustré et je me suis dit que c’était vraiment dommage de ne pas vivre cette expérience. La délégation a été par la suite assez rapide à me contacter. J’ai lu dans une interview du chef de la délégation suisse que c’était parce qu’ils avaient peur que je parte ailleurs (rires). Il m’a donc rapidement proposé de me reconduire. J’ai dit oui, à condition d’avoir à nouveau la possibilité de composer moi-même ma chanson, parce que c’était important que cela reste authentique et que cela reste moi. C’était aussi leur volonté parce que c’est ce que je leur avait montré et ce qu’ils avaient aimé de moi. Puisqu’on était sur la même longueur d’onde, j’ai accepté. Par contre, je n’ai pas eu la main sur le processus . J’ai essayé de défendre l’idée de faire trois ou quatre chansons parmi lesquelles on choisirait ensuite, mais la délégation a souhaité qu’on en fasse douze et on a finalement fait dix-huit chansons. C’était un test pour moi. Écrire autant de chansons n’était pas forcément très naturel, mais cela a quand même été incroyable et ultra-positif, parce que j’ai rencontré tellement de producteurs, de compositeurs et d’auteurs-paroliers que cela va concrètement m’aider dans ma carrière.

Que représente l’Eurovision pour toi en tant que téléspectateur ? Est-ce un programme que tu suis d’habitude ?

Alors non, je ne suis pas forcément l’Eurovision, mais je la regarde avec plaisir quand je tombe dessus. C’est une émission que je trouve très intéressante. J’aime bien tout ce qui est un peu à contre-courant. Pas mal de gens trouvent le programme assez kitsch et je trouve cette réponse tellement vraie et stupide à la fois. Évidemment, cette émission date de 1956, donc un concept aussi ancien ne peut pas être innovateur chaque année ! Et je trouve pourtant que les artistes qui s’y présentent ont chaque année quelque chose de nouveau et d’intéressant à montrer. Je pense que l’Eurovision revient vraiment à la mode, parce que la musique commence maintenant à avoir moins de tendances concrètes sur le plan stylistique. Tout est publié, tous les styles, tout le temps. J’ai l’impression qu’on commence à s’ouvrir et à devenir moins discriminatoires vis-à-vis des différents styles de musique. L’Eurovision est une émission qui mérite d’être vue. C’est un concept très sympa, et c’est pour cela que je la regarde avec plaisir. Parfois, c’est aussi par coïncidence. Je me trouvais en vacances lorsque j’ai entendu la chanson de Salvador Sobral à la radio. Je me suis demandé ce que c’était parce que je l’appréciais et c’est en regardant sur internet que je me suis rendu compte qu’elle était issue de l’Eurovision. Je suis du coup allé regarder les autres chansons de cette édition et j’en ai apprécié. Je ne suis pas un fan du concours à proprement parler, mais je l’apprécie beaucoup.

Des moments t’ont-ils particulièrement marqué ?

J’ai découvert l’Eurovision en 2011, avec la chanteuse albanaise Aurela Gaçe. En Albanie, c’est une très grande chanteuse. Je ne connaissais pas l’émission. On cherchait un film avec mon cousin et mon frère, et quand je tombe sur elle sur une chaîne suisse, je me demande ce qu’elle fait là et je suis content. Je regarde tout le show et je vois sa grandeur. Ses couleurs, ses lumières, c’était incroyable ! Je me rappelle que lorsque je me suis endormi, j’ai rêvé d’avoir gagné l’Eurovision (rires), d’avoir le trophée dans les mains et de ne rien avoir à dire. De fait, tout le monde me huait et c’est le seul souvenir que j’ai de la découverte du concours. Je devais avoir douze ou treize ans à l’époque. Après, je n’ai plus suivi l’Eurovision.

Tu parlais tout à l’heure du processus de sélection de la chanson. Comment décrirais-tu Tout l’univers ?

Tout l’univers a d’abord été écrite en anglais sous le titre Ground Zero, qui est le point à partir duquel on mesure le rayonnement radioactif qui conduit à une explosion. J’ai trouvé cette définition intéressante parce qu’il n’y pas de terme qui définisse cet épicentre, où tout explose et où tout est détruit par le côté radioactif. Le sens de l’expression s’est élargi avec le 11 septembre, où elle ne définissait plus seulement quelque chose de radioactif, mais l’endroit où tout se détruit. Pour moi, c’est une expression à la fois tellement cruelle et remplie d’espoir, parce que c’est là où l’on va pouvoir tout reconstruire, pour les mauvaises raisons certes, mais on ne peut pas laisser tout en plan. Je l’ai mis en comparaison avec les évènements qui surviennent dans nos vies : une rupture, un décès, … Ils forment comme une explosion dans notre vie et après lesquels il faut reconstruire, car on ne peut pas juste se laisser mourir.

Le titre décrit la sensation de se ramasser une explosion dans la figure. « Laisser le vent qui frôle, sa main sur mon épaule », c’est comme si après une explosion, tout nous tombait dessus. Après une explosion atomique, il y a cette espèce de fumée qui se dégage à une vitesse impressionnante. On voit aussi ces images, comme celles, horribles, de l’explosion au Liban, où toutes ces fenêtres éclatent et survient l’explosion d’après. Dans ces situations, soit on se fait éjecter et on abandonne, soit on combat cette explosion qu’on se prend dans la figure en se demandant ce qu’il se passe et on se reconstruit. Tout l’univers est une chanson pleine d’espoir. Elle incarne l’optimisme, celui de la reconstruction après la destruction. On dit souvent qu’il faut voir plus loin que le bout de son nez, et j’avais envie de voir tellement loin que, là où je ne pouvais plus voir parce que c’est tellement loin, c’est l’univers entier. On peut considérer que la chanson est triste, parce que la mélodie est pleine de souffrance et que c’est un peu ma manière de me présenter. Je conserve des réflexes des voix issues des Balkans, qui ont cette espèce de souffrance en elles, tout en essayant de la moderniser pour essayer d’avoir une chanson au goût du jour qui me plaise et qui plaise évidemment aux gens. C’était important pour moi de proposer un concept et un texte fort pour revenir à l’Eurovision. Même s’il en existe de très profondes, je n’avais pas envie d’y aller avec une chanson up-tempo et dansante sur laquelle j’aime bien pouvoir moins réfléchir ou à la rigueur juste être très implicite. Je souhaitais revenir avec quelque chose de profond.

Je me suis également dit que Tout l’univers pouvait répondre à Répondez-moi, parce que c’est une chanson avec laquelle je me pose beaucoup de questions sur mon identité, sur comment faire avec les choses de la vie. J’ai l’impression d’apporter une réponse optimiste : tu auras tes réponses à Répondez-moi, mais elles vont de toute façon exploser à moment donné par une rencontre, une expérience ou un évènement de la vie et tu vas devoir te reposer ces questions. Les questions qu’on se pose à des moments précis de notre vie – lorsqu’une personne décède par exemple – se voient apporter des réponses d’une autre dimension lorsqu’on se les pose à nouveau dix ans après. Et comprendre l’explosion est important. Je souhaitais apporter des représentations visuelles au cycle de la vie et à l’énergie nécessaire pour affronter cette explosion : on la puise en nous et nous sommes les seuls à pouvoir la trouver. Le clip commence ainsi là où il finit. L’accident de voiture y représente la destruction. J’ai une relation particulière avec les voitures puisque, en rentrant de vacances avec ma meilleure amie, notre voiture avait pris feu et nous avons cru mourir. On ne pouvait plus freiner, parce que le feu avait brûlé les freins, et à la fin du clip, on me voit m’extirper de cette voiture pour me sauver moi-même, puisque je suis le seul à pouvoir me défendre. À l’opposé de Répondez-moi, où j’avais envie d’être entouré des gens qui font partie de ma vie (ma grand-mère, mes parents, mon frère, mes amis, mon prof de théâtre, …), j’avais inversement envie d’être seul dans le clip de Tout l’univers, pour dire que je suis la seule personne à m’occuper de moi-même et à pouvoir me sortir de cette situation.

Alors que la chanson a été initialement écrite en anglais, j’avais également envie d’avoir le texte en français pour voir ce que cela pouvait donner en termes d’interprétation. Je parviens à faire en anglais des effets vocaux que j’arrive peut-être moins à réaliser en français, mais l’essentiel est de pouvoir interpréter sa chanson au mieux, et c’était important d’essayer en français. Le jury a clairement tranché pour cette version parce que l’interprétation était plus forte selon eux.

L’année dernière, Répondez-moi avait déjà eu une très belle réception parmi les eurofans puisque tu étais déjà l’un des favoris avant l’annulation du concours. Dans le processus d’écriture, comment appréhende-t-on le choix de la chanson sachant que la précédente a été très bien accueillie et qu’on génère forcément des attentes ?

Cela a aussi été compliqué de revenir pour cette raison. Il a fallu accepter de pouvoir retomber de haut. J’ai simplement suivi mon instinct. Je dois certainement avoir un côté maso, parce que j’adore me challenger et faire des choses risquées, que je n’ai pas l’habitude de faire, sauf que je les fais toujours dans des formats où tu ne peux pas normalement le faire, comme à The Voice. Parce que si tu trompes, tu le vois partout sur YouTube, les réseaux sociaux, etc. Avec toute l’expérience que j’ai emmagasiné jusqu’à présent, j’ai l’impression d’avoir soif, d’avoir besoin de plus et je me retrouve à l’Eurovision ! Lorsque l’on me questionne sur le staging, je reste évasif (l’interview a été réalisée quelques jours avant la première répétition de Gjon’s Tears, N.D.L.R.) j’ai la sensation que ce ne sera peut-être rien de spectaculaire pour les gens mais, pour moi, cela va être particulier, parce que je vais essayer quelque chose que je n’ai peut-être pas forcément l’habitude de faire et c’est un challenge de plus. Je ne fais que des challenges ! J’essaie ci, j’essaie ça, et au final, je me rends compte que je peux tomber de très haut et cela me fait tellement peur ! En même temps, c’est cette adrénaline qui me fait vivre et j’accepterai complètement l’échec. Je suis tellement heureux pour le moment parce que, jusqu’à présent, j’ai été énormément soutenu à The Voice, les gens m’ont beaucoup suivi. Pour l’Eurovision l’année dernière, ils étaient à fond derrière moi, autant lorsque je chantais Répondez-moi en live que quand je fais de petites choses sur Instagram. J’adore prendre des risques. On me fait par exemple remarquer que j’aime chanter dans les aigus et on me demande si je peux chanter autrement : mais bien sûr ! Il y a plein de fois où je ne chante pas dans ces aigus et où j’essaie d’autre chose. Mais quand je chante dans ces aigus, je sais que je prends des risques, que mes notes peuvent partir en cacahuète et que cela peut mal se passer, mais c’est ce que j’aime : essayer à chaque fois de me surpasser. C’est aussi mon moyen de me féliciter, parce que je suis perfectionniste et dur avec moi-même. Je suis rarement fier de moi. Et c’est ce que je fais lorsque je me revois avec du recul et que je me rends compte que ce que j’ai fait n’était pas si mauvais. Je repense par exemple à certaines de mes prestations à The Voice : quand je me remets dans le contexte, j’avais très peu de temps pour apprendre la chanson, nous n’avions qu’une seule répétition avec l’orchestre, et malgré ces conditions, je réussissais à faire quelque chose qui me plaisait. C’est ainsi que je parviens à être fier de moi. C’est une certaine manière de me remercier. C’est pour cela que j’aime autant le risque.

Certains chanteurs disent que la peur s’en va lorsqu’ils entrent en scène. Pour moi, c’est complètement l’inverse : je n’ai aucun stress, mais dès que je mets le pied sur scène, j’éprouve cette peur instantanée que cela rate et foire, que cela ne se passe pas comme j’en ai l’envie. Je me mets une telle pression que j’espère pouvoir la contrôler sans la perdre, en me disant que je sais où j’ai envie d’aller et que je fonce. En même temps, c’est cette adrénaline qui me donne envie de faire de la musique. Avec toutes les promesses que j’ai reçues musicalement, tous les mensonges, j’ai quand même beaucoup perdu le goût à la musique et, parfois, j’ai de la peine à me retrouver et à me demander pourquoi je fais encore de la musique. Je pense que je fais vraiment de la musique pour ces moments d’adrénaline, où je prends des risques et où j’ose des choses, quand je vais à The Voice pour chanter Christine & The Queens au piano ou Rocketman à ma façon, à rebours de ce qu’on a fait aux répétitions. Quand je me demandais s’il fallait que j’écoute ce qu’on me disait de faire ou que je fasse ce que j’avais envie de faire, j’optais pour la deuxième option et cela plaisait énormément aux gens. J’avais l’impression de me surpasser et d’être allé plus loin. C’est la seule manière que j’ai de me congratuler et je le fais.

C’est pour cela que je me retrouve à l’Eurovision et que j’ai envie de le faire. C’est pour cela que je suis si heureux de chanter cette chanson, parce qu’elle me représente complètement. Si on me demande ce qu’est mon but ultime, c’est de donner une prestation qualitative et le plus important, c’est que les gens l’aiment. J’ai la sensation que quand tu arrives dans le top 3 ou le top 5, tu as prouvé quelque chose qualitativement. Mais pour avoir déjà participé à des concours – The Voice ou auxquels j’ai pris part enfant –, le gagnant n’est pas forcément le gagnant. Yseult racontait qu’elle avait participé à The Voice et que personne ne s’était retourné pour elle, et cela ne l’a pas empêchée de faire une carrière incroyable. Inversement, il y a certains gagnants de The Voice dont on n’entend plus parler. L’essentiel n’est pas de gagner, et dès l’enfance, j’ai vite appris que l’essentiel était de participer. J’ai l’impression que le gagnant est surtout celui qui est le plus apprécié par les gens, ce qui ne veut pas dire être qualitatif. J’espère juste être dans les cinq premiers parce que j’aurais l’impression que les gens auront compris ce que j’avais envie de faire et qu’ils l’ont apprécié. Aujourd’hui, je suis content d’être arrivé là, et cela me ferait énormément plaisir de gagner sur le plan personnel et symbolique, parce que je n’ai jamais gagné aucun concours dans ma vie, et que ce serait une belle revanche de me dire que c’est ce qui m’a poussé à me surpasser. Quand tu perds, tu réessaies sans cesse, tandis que quand tu gagnes, tu ne réessaies peut-être plus. Mais si j’arrive dans les cinq premiers, ce sera une victoire.

Tu parlais de pression. Le fait d’être parmi les grands favoris ne te colle justement pas une pression supplémentaire ?

Non. Je le ressens avec énormément de fierté et c’est super de pouvoir me dire ça. Je ne fais pas de la musique pour moi. J’ai de la peine à écouter ceux qui disent ça. Je fais de la musique avec moi et pour les gens. Si je souhaitais faire de la musique uniquement pour moi, je resterais dans ma chambre et je n’ennuierais personne. J’ai envie que les gens soient touchés par ce que je fais. Je fais de la musique parce que j’ai touché mon grand-père et qu’il s’est mis à pleurer. Ses larmes sont devenues tellement symboliques que je les ai gardées dans mon nom de scène et que je m’appelle Gjon’s Tears. C’est une évidence. La pression, elle ne vient pas des gens : je l’ai de moi-même pour faire une prestation de qualité. Après, j’espère que le public aimera, c’est l’essentiel, mais j’ai avant tout des attentes personnelles et je sais que les gens ont des attentes que je ne pourrais pas remplir. On m’écrit des messages où l’on espère que je ne sois pas au piano, un « Duncan numéro deux », too much, etc. Je sais que je n’arriverai pas à remplir ces exigences, du coup j’essaie au moins de remplir les miennes et je suis convaincu que les gens vont voir cette authenticité, qu’ils respectent et apprécient mon intégrité ou qu’ils ne l’apprécient pas, ce n’est pas grave.  

As-tu des favoris dans cette édition 2021 de l’Eurovision ?

Pour être honnête, je n’ai pas écouté l’intégralité des chansons. Je l’avais fait l’année dernière et ça m’avait tellement mis de stress pour rien, dans le sens où tu commences à te comparer et à développer une frustration inutile. Cette année, je n’avais pas du tout envie de faire ça. J’ai donc regardé le récapitulatif et j’ai vraiment écouté en intégralité les chansons que j’avais envie d’écouter. J’ai été touché par Discoteque de The Roop – j’adore cette chanson – et Karma d’Anxhela Peristeri, parce qu’il y a énormément de registres différents dans cette chanson et j’aime beaucoup les artistes qui chantent dans leur langue. Je trouve cela intéressant de mettre en avant sa culture. J’aime beaucoup Daði Freyr pour l’Islande : son univers est incroyable et c’est un producteur musical exceptionnel. J’ai eu la chance de le rencontrer, et il est sympathique et très drôle. J’ai également rencontre Barbara. J’en avais envie parce que l’année dernière, on nous comparait beaucoup avec Tom Leeb du fait que je chantais en français – qui est l’une des langues officielles de la Suisse et ma langue maternelle – et je trouvais cela déplacé, parce qu’on le descendait beaucoup. Je ne souhaitais pas cela cette année. J’avais vraiment envie de la rencontrer parce que, de surcroît, j’aime beaucoup sa chanson. J’avais écrit à Barbara avant qu’elle ne gagne Eurovision France : c’est vous qui décidez pour lui dire que j’étais sûr qu’elle allait remporter la sélection et qu’elle pouvait même gagner l’Eurovision. Cela lui a fait plaisir, et quand je suis venu en France, je lui ai proposé de la rencontrer et elle a accepté. Je suis vraiment heureux parce que, malgré le fait qu’elle occupée à ce moment-là, elle a pris le temps de venir à ma rencontre.  C’est l’une de mes favorites. J’ajouterais également Amnesia de Roxen : j’adore cette chanson ! Même le clip, je le trouve fort, intense, très beau, et j’ai hâte de voir ce que cela va donner sur scène.

Pour conclure, qu’aurais-tu envie de dire à nos lecteurs ?

N’oubliez pas de regarder l’Eurovision. Pour tous ceux qui sont sceptiques par rapport à la vision qu’ils ont du concours, j’espère qu’on arrivera à vous faire changer d’avis et à vous faire aimer l’Eurovision, parce que je trouve vraiment que c’est un concept intéressant. Votez pour ceux qui vous plairont, mais au moins participez. Et prenez soin de vous !

Un grand merci à Gjon’s Tears de nous avoir accordé cette interview. Nous le retrouverons en seizième position de la deuxième demi-finale le 20 mai prochain à Rotterdam, et avant cela en répétition, que vous pourrez suivre en direct sur notre site, ainsi que sur le fil Twitter de L’Eurovision au Quotidien !

Crédits photographiques : UER