Comme vous avez pu le suivre depuis début juin, Eurovision au Quotidien a fêté ses dix ans d’existence. C’était l’occasion pour moi de poursuivre cet anniversaire et de revêtir ma veste de journaliste et de poser dix mêmes questions aux rédacteurs qui font vivre ce site avec passion avec une touche de second degré. Aujourd’hui, c’est d’un petit dernier au sein de notre équipe dont il s’agit, Taron que vous avez peut-être eu l’occasion de lire cet été.

Le profil de Taron

Taron est un jeune eurofan qui est tombé sous le charme de l’Eurovision il y a seulement trois ans, en 2017. Mais en réalité, cela remonte à 2015. Il était en plein période de préparation du TPE et des oraux du baccalauréat et il avait décidé, alors que ses parents étaient invités chez leurs amis, de se faire une grosse soirée télé pour faire une pause dans les révisions. Il a d’abord regardé le prime time de The Voice jusqu’à la fin et il a finalement zappé sur France 2. Il est arrivé autour de la 17e / 18e chanson et il a assisté au triomphe de la Suède ce soir-là. L’expérience lui a tellement plu qu’il s’est juré de regarder le Concours en 2016. Ce sera chose faite. Sa curiosité grandissante, il s’est intéressé rapidement au Concours et il a appris l’existence des sélections nationales. Il lui fallait donc trouver un bon site d’actualités pour suivre facilement leurs résultats. C’est ainsi qu’un après-midi d’hiver 2017, alors en études de médecine, il est tombé sur l’Eurovision au Quotidien et il ne l’a plus jamais quitté. Sa nouvelle passion et l’EAQ ont été un réel soutien face à la charge de travail immense imposée en PACES. Il est donc très heureux de devenir rédacteur sur EAQ et de pouvoir proposer, à son tour, des articles sur cette passion qui nous unit. Dans un premier temps, il s’est prêté au jeu des « dix ans d’Eurovision au top ». Ensuite, cet été, il vous a présenté une toute nouvelle rubrique intitulée Abécédaire Eurovision.

Bonjour Taron !

1) Quelle est ton édition du concours préférée de ces dix dernières années ?

Première question et je cale déjà dessus ! Alors… Pour la valeur symbolique, je dirai Vienne 2015. J’avais adoré la scène et les chansons auxquelles j’avais pu assisté. C’était ma première découverte, j’en avais vraiment eu plein les yeux. Cependant, je dirai Tel-Aviv 2019 : le show était de qualité, l’entracte était parfait avec la Switch Song – on passera outre la prestation vraiment médiocre de Madonna mais quel honneur d’avoir une telle célébrité à l’Eurovision, un top 10 presque parfait et presque identique au mien et, enfin, un vainqueur qui était celui que je voulais voir à tout prix gagner. Rien que l’entrée en scène de l’avion au début de la finale m’a marqué. Et un moment dont je ne me lasse toujours pas : la mine déconfite de John Lundvik à l’annonce de ses points du télévote. Mythique ! Grisant ! De très beaux souvenirs en compagnie de ma famille, que demander de plus ?

2) Quel est l’entracte qui t’a le plus plu ?

Là, clairement, je ne vais pas être original : Love, Love, Peace, Peace ! De l’humour, des violons, des mamies russes, des beaux gosses, des anciens vainqueurs et bien d’autres choses, le tout accompagné d’une chanson on ne peut plus entraînante et de surcroît interprétée par deux présentateurs géniaux. Que demander de plus ? Cette parodie de l’Eurovision est juste un chef d’œuvre et j’avais adoré découvrir de nouveaux aspects du Concours en tant que téléspectateur lambda en 2016.

3) Quel est le pays que tu aimerais revoir au concours eurovision ?

J’aimerais revoir la Turquie. J’ai adoré leurs titres dans les années 2000 et je suis sûr qu’elle pourrait faire un retour en force. C’est un pays qui regorge de talents prometteurs. Je croise donc les doigts pour que toutes ces rumeurs sur le retour de la Turquie soient un jour fondées.

4) Quelle est ta sélection nationale préférée ?

Le Melodifestivalen ! Ce n’est certes pas original mais que dire face à une sélection nationale aussi bien produite, entraînante et pleine de suspense. Le niveau des chansons, bien qu’il soit en baisse ces derniers temps, est élevé. Je n’ai jamais le temps de m’ennuyer. L’ambiance dans la salle est toujours folle, j’aimerais tellement pouvoir assister à ça un jour en France ( je n’y crois pas trop malheureusement…). Et cerise sur le gâteau, les présentateurs sont souvent excellents, tout comme les entractes. C’est, à mon sens, la sélection qui se rapproche le plus de l’expérience de l’Eurovision. Je garde quand même une place de cœur pour l’UMK. C’est la toute première sélection nationale que j’ai suivie.

5) Sachant que l’EAQ est un site franco-belgo-suisse, quelles sont tes chansons française, belge et suisse préférées du concours des dix dernières années ?

Ma chanson française préférée est Mercy. Quel titre solide et les paroles sont excellentes, je l’écoute encore toujours, plus que J’ai cherché. En revanche, la prestation live faisait vraiment vide, quel dommage… Pour la Belgique, ce sera Me and My Guitar de Tom Dice (presque à égalité avec City Lights). Quelle joie cela a dû être pour les belges après 7 ans dans le fond du classement. Enfin, pour la Suisse, ce sera sans hésitation She Got Me de Luca Hänni. Bien que je sois français, je ne vous dis pas ma joie en voyant la Suisse renouer avec le haut du classement. Nos voisins le méritaient !

6) Quelle est l’édition de cette décennie dont les votes t’ont apporté le plus de stress ?

Je vais tricher un peu et dire l’Eurovision Junior 2018. J’ai pu vivre pour la première fois la sensation indescriptible qu’on ressent quand on touche du doigt la victoire. Même Amir ne m’avait pas fait ressentir ça malgré le bonheur de finir à la 6ème place. J’ai vraiment cru jusqu’au bout qu’Angelina allait nous rapporter le trophée. Ce moment intense quand tu attends l’annonce de la victoire entre les deux derniers prétendants était juste magique. J’espère réellement vivre ça à l’Eurovision. Fingers crossed !

7) Quelle est ta chanson gagnante préférée de ces dix dernières années ?

ARCADE ! DUNCAN LAURENCE ! ARCADE !

J’aime beaucoup trop cette chanson. Il s’agit de mon premier réel coup de cœur à l’Eurovision depuis que je suis eurofan en 2017. Dès la première écoute, Arcade m’a paru comme une évidence. Ce sera mon chouchou et je la soutiendrai et défendrai jusqu’au bout. Je l’ai écouté en boucle. Ma famille a dû faire une intoxication vu le nombre de fois que j’ai appuyé sur replay. Cette ballade m’émeut toujours autant, elle me fout les frissons inévitablement. Au-delà de la chanson, l’artiste est aussi un coup de cœur. Je me régale de ses nouveaux titres. Je me souviens encore en 2018, j’espérais que les Pays-Bas ne rattraperaient pas la France en nombre de victoires. Avec Arcade, c’était « annulez le concours et donnez-leur le trophée tout de suite ! ».

8) Quel pays aimerais-tu voir gagner l’eurovision ?

Evidemment, j’aimerais que la France gagne. Ce serait si beau d’accueillir le Concours sur notre sol. Mais il y a un pays qui ne m’a presque jamais déçu et qui mériterait à 200% de gagner, c’est l’Italie ! Chaque année, elle nous envoie des prestations solides et variées, de surcroit en langue nationale. Elle coche toutes les cases pour prétendre à la victoire. Encore en 2020, Fai Rumore était 2ème dans mon classement. Je pleure la défaite de Grande Amore en 2015, que, pourtant, je n’avais pas beaucoup apprécié le soir même. Ce pays mériterait vraiment de voir tous ses efforts récompensés. Et puis un voyage à Rome, Naples ou Venise n’est pas de refus, ah ah !

9) Si on te demandait de participer un jour au concours, qu’aimerais-tu faire ?

Déjà, je dirai qu’il ne faut pas me sélectionner en tant qu’interprète, je chante terriblement mal! Je ne veux quand même pas rapporter une dernière place à mon pays, d’autres talents le méritent tellement. Si je participe au concours, ce sera donc plus dans l’organisation de l’Eurovision, que ce soit à un haut poste ou simplement en tant que bénévole. Si j’étais président de l’UER ou superviseur exécutif (ou tout simplement membre du groupe de référence), j’aimerais proposer des changements dans les règles de l’Eurovision. Tout d’abord, supprimer cette règle ridicule des choeurs pré-enregistrés qui sera appliquée en 2021. Je ne crois malheureusement pas que ce sera exclusif à 2021… Ensuite, j’aimerais revenir un peu sur les bases du Concours, notamment le retour obligatoire de l’orchestre – cela ne me manque pas à vrai dire, je n’ai jamais connu une édition avec orchestre mais je considère que ça fait partie de l’identité de l’Eurovision – et un retour des langues nationales. Loin de moi l’idée d’imposer une chanson entièrement en langue nationale pour chaque pays mais un système comme à l’Eurovision Junior me paraît être un excellent compromis. Le but serait vraiment d’allier modernité et tradition. Pourquoi pas supprimer le Big Five mais je mesure l’importance de ce statut. Et enfin, installer une meilleure répartition des prix de participation pour permettre à de plus petits pays ou des pays n’ayant pas beaucoup de moyens de participer au concours. Au-delà de toutes ses idées, j’aimerais vivre tout simplement l’expérience de l’organisation de l’Eurovision, que ce soit en caméraman ( je n’ai pas les qualifications pour donc on va oublier ah ah), employé de restauration ou simplement bénévole. Découvrir l’envers du décor m’intrigue vraiment.

10) Au concours, quel est le rêve que tu aimerais voir se réaliser ?

Outre le fait de voir la France en tête de la partie gauche du tableau, je rêve d’abord d’assister au Concours sur place. Quelle expérience incroyable ce doit être ! Et je sais que ce jour arrivera. C’est vraiment un objectif, à tel point que je n’ai pas de rêve spécifique sur le Concours en lui-même. Même pas un artiste ou un évènement particulier que j’aimerais voir se produire sur la scène de l’Eurovision.

Merci Taron d’avoir répondu à mes questions.

Rendez-vous samedi 05 septembre pour la suite de ces entretiens.