Place à votre nouvelle rubrique entamée cette semaine ! Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou coup de griffe. Aujourd’hui, c’est Kris qui nous ramène en 1994 avec Nina Morato, représentante de la France. Cette chanson a terminé à la septième place avec 74 points (devant Chamar a música pour le Portugal). Il vous parle de : Je suis un vrai garçon.
Voici Nina. C’est moi, moi, moooi, moooi, moooi !
Je suis un vrai garçon est l’un de mes premiers souvenirs d’Eurovision. Là, où ma passion du concours a commencé ! C’est naturellement, que je le partage avec vous. Après visionnage d’une poignée d’éditions, Nina Morato m’a ouvert le chemin jusqu’à devenir eurofan. Cette chanson a été composée par Bruno Maman et écrite par l’artiste. A la suite de l’album « Maman » édité en 1993, Je suis un vrai garçon est le premier morceau d’un 45 tours aux côtés de Mon bébé qui dort. En 1994, France 2 choisit ce titre pour représenter la France à Dublin. Le 30 avril au soir, l’interprète est accompagnée de l’orchestre dirigé par Alain Goraguer (âgé de 90 ans, maintenant).
Mon avis personnel.
Je suis un vrai garçon est une excellente chanson. De la variété française, comme on savait si bien produire durant cette décennie. En l’écoutant, comment ne pas penser à Sans contrefaçon de Mylène Farmer, née sept ans plus tôt. Le lien est rapidement fait, me diriez-vous ! Le look « Gavroche » sur les pochettes des deux artistes est pourtant troublant. Est-ce un pur hasard ? Je n’en sais rien. Quoiqu’il en soit, le sujet est différent : la chanteuse ne souhaite pas revenir dans les bras de son amant toujours amoureux d’elle. Nina Morato crève l’écran par son charisme, son excentricité, sa fraîcheur. La représentante porte son œuvre à merveille, vit intensément sa prestation jusqu’à la dernière note, hisse haut les couleurs tricolores. Sa folle tenue incarne parfaitement « l’intitulé » de la chanson qu’elle défend. Musicalement, le mélange de guitare électrique, guitare sèche et violons est déroutant. Très pop française ! Comme la plupart des « chansons à texte » des années 1990, les paroles sont bien écrites. Elles enchaînent les pirouettes stylistiques qui sonnent idéalement à l’oreille. Les mots sont accrocheurs, tout comme le costume de scène attire le regard. Un « putain » est lancé à l’encontre des règles du concours. Le juron passe sans encombre. Talentueuse, audacieuse, Nina ensorcelle !
« J’veux pas, j’peux pas, laisse-moi. J’veux pas, j’peux pas, j’ai pas, lâche-moi ».
Nina Morato (1994)
Nina Morato a très bien représenté la France en 1994. Je suis un vrai garçon m’a laissé une impression mémorable alors que je n’étais qu’adolescent : un titre original, interprété par une dandy féminine sur ses Richelieu à talons. Trente ans plus tard, son souvenir demeure…

Laissons maintenant à deux camarades rédactrices et rédacteurs, le soin de donner leur avis sur cette chanson :
Commençons par Juliette : « Je suis un vrai garçon » est l’une des contributions les plus étranges que la France ait envoyé à ce jour. Il s’en dégage quelque chose d’à la fois électrisant et crispant. Personnellement, elle m’intrigue et me fascine, et je trouve Nina absolument magnétique.
Maxence semble être tout aussi enthousiaste :
voilà une chanson qui sort complètement du lot par la liberté que prend Nina Morato. Une histoire d’amour toxique portée par un rythme entrainant, unique et par l’authenticité de Nina, je suis complètement fan. Je ne peux que saluer cette prise de risque !
Désormais, à vous de nous dire si cette chanson vous évoque également un souvenir, vous séduit ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Restez fidèles à l’Eurovision Au Quotidien pour un autre jour, une autre chanson !
Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)
Je suis étonné que cette chanson ait été si bien classée. C’ était une affaire de famille, le batteur était Patrick Goraguer.dont j’ ignore son lien de parenté. Parmi les 2 guitaristes, il y avait M.
Je ne me rappelle pas d’une prestation semblable de la France dans les décennies suivantes. Pas fan du morceau mais j’aime bien la prestation, et j’apprécie l’instru !
J’aime bien la prise de risque avec ce choix assez clivant et, même si tout n’est pas parfait, elle exprime une forme de liberté intéressante dans son interprétation. 1994 c’est très peu de temps après Amina et Joëlle Ursul la France semblait faire des choix judicieux à cette époque 😉
En 1994, je n’aimais pas cette chanson même si la tenue me fascinait… (j’avais déjà 37 ans à l’époque !)
Je n’aimais pas la chanson ni la chanteuse que je trouvais alors non pas provocante mais arrogante dans son interprétation. Avant de tenter de provoquer le téléspectateur, je me souviens avoir pensé qu’il fallait savoir chanter tant je trouvais certaines notes approximatives. Je n’avais pas lee sentiment que la France était bien représentée.
Aujourd’hui ? Je reste toujours dubitatif quand à la qualité de la prestation. Mais quand je regarde la pauvreté musicale des concours eurovision des années 90, finalement « je suis un vrai garçon » avait le mérite de détonner (au sens propre comme au sens figuré). D’ailleurs dans ma playlist eurovision, je n’ai aucune chanson de cette année là (et dieu sait pourtant que j’écoute – et que je chante – des trucs improbables voire kitchissimes…)
En tout cas merci d’avoir ressuscité cette prestation atypique.
– Elle fait partie des chansons que je n’aimais vraiment pas lors des premières écoutes et le live lors du concours m’a converti dans le camp adverse très progressivement. En fait, je n’appréciais pas vraiment la chanson mais comme le dis très justement Kris, Nina Morato a représenté dignement la France et sa prestation est restée dans ma mémoire. Depuis, j’écoute cette chanson avec intérêt quand j’en ai l’occasion.
Choix intéressant que ce titre : dire qu’il a fait figure d’omni (objet musical non identifié), c’est peu dire !
A l’époque je n’ai pas été convaincu et (je pense ne pas être le seul) je ne lui aurais pas donné de points, loin s’en faut.
Mais – et en cela les récap ont du bon – la réécoute, 27 ans plus tard, fait résonner cette chanson autrement.
Moderne, voire avant-gardiste (dans le contexte du Concours et de la variété en général), composée par Bruno Maman, qui débutait et continuera à écrire des refrains atypiques pour d’autres (tiens, Maman a travaillé jusqu’en 2005 avec le même Alain Goraguer…), « Je suis un vrai garçon » bouscule la routine de l’Eurovision et, finalement n’a pas été si mal accueillie (7ème).
Merci pour le rappel ! Nina Morato (qui continue à produire des albums de bonne qualité mais hélas confidentiels) le méritait bien !
J’avoue que le côté très exalté de Nina semblait détonner dans le contexte du concours 1994
A l’époque je ne lui aurai pas attribué de points mais j’avoue que je réévalue le titre aujourd’hui.