Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 2015 avec Jon Henrik Fjällgren (SUEDE) qui a terminé 2e de la sélection suédoise, le Melodifestivalen, en 2015.

Pour être tout à fait honnête, je ne suivais pas encore le Melodifestivalen en 2015 mais ayant découvert Jon Henrik Fjällgren en 2019 lors de la même émission avec une autre chanson, j’ai appris qu’il avait déjà participé à la sélection suédoise dès 2015 et j’ai été curieux de découvrir avec quelle chanson il avait tenté sa chance et j’ai été conquis.

En écoutant cette chanson, j’ai immédiatement dit que la Suède avait eu cette année-là une pépite qu’il aurait fallu exploiter en l’envoyant à Vienne, lieu du concours en 2015. En effet, la Suède qui a plutôt tendance à présenter une majorité de chansons assez standardisées dont certaines se ressemblent beaucoup, avait entre ses mains, ses yeux et ses oreilles, un interprète et une prestation qui ne ressemblaient en rien aux autres chansons finalistes cette année-là. Un interprète chaleureux représentant parfaitement une culture et une tradition d’une province jamais représentée au concours de l’Eurovision. Certes, vocalement, il aurait pu mieux faire mais c’est sans fausse note et il incarne à merveille ce qu’il nous présente, à savoir une chanson typique, un peu folklorique avec les tenues locales pour les deux danseurs et pour lui, et derrière, les trois « anges » ou « spectres » qui incarnaient les croyances de cette partie de la Suède. L’ensemble était cohérent et sans excès et aurait pu parfaitement représenter la Suède très dignement le soir de la demi-finale et certainement le soir de la finale.

Un autre choix a été fait et je ne peux que m’incliner, puisque le vainqueur Måns Zelmerlöw a gagné le concours de l’Eurovision mais être le dauphin de ce dernier est selon moi, un gage de qualité et d’espoir pour l’interprète sami s’il songe à se représenter une nouvelle fois à la sélection suédoise.

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Nous allons débuter avec l’avis bienveillant de Kris :

« Une proposition « joik » folklorisant le Melodifestivalen (souvent commercial). Assez friand des multiples tentatives de Jon Henrik Fjällgren qui dégage quelque chose d’à part en tant qu’artiste. La langue same est toujours intéressante avec sa touche incantatoire et la mise en avant de sa culture. « Jag Är Fri » (Manne leam frijje) est l’une des chansons les moins impactantes offertes par l’interprète. Ce n’est que mon avis. Néanmoins, l’instrumental aux percussions est efficace, mais l’interprétation paraît trop répétitive à l’oreille (même si le dialecte génére l’effet). Une composition qui manque légèrement de nuances et de puissance, selon moi. « Jag Är Fri » reste une jolie chanson authentique. Dommage que Jon Henrik Fjällgren ne soit toujours pas monté sur la scène de l’Eurovision à ce jour… »

Nous allons poursuivre avec l’avis singulier de Michael :

« Un constat : les chansons qui ont pour paroles un texte qui n’en est pas un sont généralement des aspirateurs à votes dans les concours Eurovision ou dans les finales nationales. Je ne parle pas des chansons dans une langue imaginaire comme Sanomi ou O Julissi, je pense là aux chansons ou le texte n’est qu’une même onomatopée répétée avec à la limite quelques variations. « La la la » de Massiel, les chansons géorgiennes du concours junior « bzz » « mari dari » ou encore ce « La Ley La » qui avait remporté le vote du public lors de la sélection biélorusse en 2020 en font partie. Qu’est-ce que j’en pense ? Difficile à dire, quand ce sont des « Lalalala » j’accroche généralement peu. Quand c’est autre chose, ça dépend…. Toujours est-il que cela fait un peu fainéant de ne pas se présenter avec un texte à l’Eurovision, mais après tout on aime bien des musiques instrumentales, donc si la voix n’est qu’un instrument de plus, pourquoi pas ? Sur cette parenthèse beaucoup trop longue, parlons de la chanson Jag är Fri de Jon Henrik Fjallgren au Melodifestivalen 2015 : ben j’aime pas trop. Mise en scène stylée néanmoins. »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous jeudi pour un nouveau titre à la une, une chanson suisse des années 70 dont le titre peut-être aussi un jeu et même un biscuit.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)