Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 2022 avec Konstrakta (SERBIE) qui a terminé 5e du concours.

Pour une fois, je vais faire de l’autosatisfaction : quand j’ai écouté les chansons présentes dans la sélection serbe, j’ai pensé immédiatement que Konstrakta gagnerait mais dans un coin de mon cerveau, je restais réaliste car mes choix sont très souvent peu conformes avec la majorité des votants. Et là, quelle ne fut pas ma surprise lors de l’annonce officielle de sa qualification pour Turin !

« In Corpore Sano » est une chanson unique en son genre avec une interprète à la voix grave qui semble réciter un poème ; nous pouvions même nous poser la chanson si c’était réellement une chanson, un sermon ou carrément un cantique. Une prestation qui va au delà de tous les codes habituels et pourtant, force est de constater que le charisme de la chanteuse et l’incroyable mise en scène millimétrée avec l’incontournable et iconique lavage des mains a donné une incroyable résonance à cette chanson. Sans comprendre les paroles, l’interprétation des gestes et du décor pouvait faire penser à de nombreux sujets d’actualités et notamment celui du Covid 19 et les gestes barrières qui lui sont associés. Ses choristes ont aussi une importance capitale avec leur mimétisme et leurs positions autour de l’interprète, un peu comme une tribu aux ordres de leur chef ou des disciples soumis à leur gourou mais c’est dans cette dévotion que réside toute la force de cette prestation surtout à la fin avec les paroles en accéléré à six voix unies. Et lorsqu’on connait le sens exact des paroles de cette chanson, on comprend mieux cette unité qui vise un objectif à atteindre pour le meilleur de la société serbe.

Une chanson valeureuse et hypnotisante dont on ne donnait pas cher de sa peau avant les répétition et qui a tiré son épingle du jeu dans une finale très relevée.

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Nous débutons avec l’avis évolutif de Marie :

« La première fois que j’ai vu la prestation de Konstrakta lors de la sélection serbe, je ne savais pas quoi en penser car je trouvais que c’était différent de ce qu’on avait pour habitude d’entendre. La chanson et prestation sont très originales. Kontrakta est très charismatique sur scène. L’ensemble fonctionne. J’ai eu quelques difficultés au départ à y adhérer puis je me suis laissée entraîner par ce refrain qui vous attrape. Sa cinquième place est amplement méritée. »

Nous poursuivons avec l’avis interrogatif mais conciliant de Michael :

« Voilà un truc auquel je n’aurais jamais pensé, ni sur lequel j’aurais misé… Et d’ailleurs, personne ne parlait de Konstrakta et de sa chanson avant que le Pesma Za Evrovoziju ait lieu. Mais voilà, une mise en scène plus tard, et avec des sous-titres, me voilà hypnotisé par cette… chose dont je n’ai pas compris le sens immédiatement. A force de l’entendre et de voir l’effet de Konstrakta dans les pré-parties, je finis par être convaincu par la chanson et du fait qu’elle pourrait faire mal, et bingo, top 5. Très content de ce classement, mais je me pose tout de même la question : si je n’avais jamais vu la scénographie d’In Corpore Sano, aurait-je un instant été intéressé par la chanson ? En tout cas, un bon point pour les sous-titres, j’ai toujours pensé que c’est quelque de chose de bénéfique de mettre les paroles à disposition du public (rappelez vous de Michal ou ByeAlex par exemple). »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous lundi pour un nouveau titre à la une. une chanson d’un pays qui n’a participé qu’une seule et unique fois au concours.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)