Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 2006 avec Lordi (FINLANDE) qui ont gagné le concours cette année-là.

Très souvent, j’ai trouvé que la Finlande obtenait des classements très sévères et des dernières places imméritées. Là, j’étais persuadé que la « tradition » allait perdurer avec un Bottom 5 : et bien non ! Ce fut une très belle victoire, ce qui continue dix-sept ans plus tard de m’étonner.

J’ai toujours du mal à croire qu’une telle chanson ait pu gagner le concours ; je ne retiens que la voix rauque du chanteur, du bruit, du bruit et encore du bruit même si au niveau de la construction, la chanson reste dans les clous. Sans voir la prestation en direct, la chanson stricto sensu n’est vraiment pas folichonne… Mes oreilles ont beaucoup souffert et je n’en ai retiré aucun plaisir à l’entendre. Mais si on regarde la prestation en direct, même si je ne partage pas cet engouement, je peux comprendre et admettre que les tenues, les déguisements et le maquillage puissent fasciner ou du moins surprendre. On peut d’ailleurs juger dans les deux sens : soit c’était génial, totalement exceptionnel et d’une originalité folle, soit c’était affreux, à la limite de la faute de goût et totalement incongru, ce qui est plutôt ma position. Mais je reste persuadé que c’est la performance scénique qui est à la base de cette victoire inattendue : pourquoi pas faire gagner une chanson sans aucun lien commun avec toutes celles qui ont déjà gagné ? Et sur ce point-là, c’est plutôt un franc succès.

Quoi qu’il en soit, ce qu’il faut retenir malgré les divergences d’opinion entre ceux qui ont adoré et ceux qui ont détesté, c’est que la Finlande a enfin remporté sa première victoire : n’est-ce pas là l’essentiel ?

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Nous débutons avec l’avis très complet de Kris :

« À titre personnel, « Hard Rock Hallelujah » n’est pas vraiment ma tasse de thé. Néanmoins, difficile de ne pas reconnaître l’audace de la proposition finlandaise interprétée par ce groupe atypique : une chanson remarquée autant sur le plan musical que visuel, faisant disjoncter plus d’un commentateur en cabine. En 2006, « Hard Rock Hallelujah » est allée à contre-courant des conventions musicales offertes. Au risque d’un plantage total, le résultat a été payant pour la Finlande. En général, les gagnants du concours se démarquent soit par une proposition marquante, une interprétation parfaite ou une scénographie forte. Pour le coup, Lordi semblait cocher plusieurs cases sur le papier. L’Eurovision est souvent la rencontre d’une chanson ou d’une performance avec son public. Qu’on aime ou qu’on exècre, « Hard Rock Hallelujah » a rencontré SON public à Athènes. Au fil du temps, Lordi a rendu l’Eurovision plus accessible à d’autres groupes metal comme Lord of the Lost (ou assimilés dark électro comme Hatari). Cette victoire scandinave a donné le ton à une sélection finlandaise plus audacieuse au fil des ans par l’intermédiaire de l’Uuden Musiikin Kilpailu. Käärijä en a été une nouvelle preuve cette saison… »

Poursuivons avec l’avis très instructif de Juliette :

« Une chanson iconique, une victoire unique et clivante… Bref: tout sauf ce que l’on attend quand on pense Eurovision sans en connaître la diversité musicale. Lordi a permis au metal de briller, et je dirais que cela a été un vrai tournant dans l’histoire du concours. C’est grâce à « Hard Rock Hallelujah » que, des années plus tard, nous pouvons entendre des propositions aussi uniques et diverses que « Midnight Gold », « Samo mi se spava » ou « Hatrid mun sigra ». « Hallelujah » a ouvert la voie de la diversité, alors c’est une chanson que je ne peux qu’adorer!

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous lundi pour un nouveau titre à la une, qui était candidat au concours exactement 40 ans avant celui-ci.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)