L’eussiez-vous crû ? Cela fait déjà un an qu’a disparu le jeune chanteur tchétchène Zelimkhan Bakaev. Un an, douze mois, 365 jours… Qu’avez-vous fait de vos vies en un an ? Quelles expériences avez-vous connues ? Quelles ont été vos joies et vos peines ? Du moins, si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes en vie, bien en vie, un privilège qui a été refusé à Zelimkhan.

Si la mémoire vous fait défaut, relisez notre article sur la vie, l’oeuvre et la disparition de ce jeune homme plein d’avenir :

Lisbonne 2018 : Zelimkhan Bakaev ne représentera aucun pays

En janvier dernier, la triste nouvelle a été annoncée : Zelimkhan Bakaev est bien mort. Il aurait été détenu dans une prison secrète de Grozny et torturé jusqu’à ce que mort s’ensuive.

C’est la seule certitude que nous ayons : Zelimkhan est mort. Ce fait a été confirmé par le président tchétchène en personne, Ramzam Kadyrov. Celui-ci a nié toute implication des autorités du pays dans ce décès. En lieu et place, il a accusé la propre famille du chanteur. Selon lui, ses proches auraient commis un crime d’honneur sur sa personne.

Kadyrov a dénoncé l’attitude des Bakaev qui honteux de leur fils, l’auraient tué et puis honteux de leur forfait, auraient accusé personnellement leur président de ce crime. Kadyrov a pressé tout témoin de se déclarer publiquement.

Les ONG et les associations de défense des droits des homosexuels se sont indignés de ces déclarations qu’elles jugent cyniques et cruelles, mais peu surprenantes de la part du président tchétchène. Selon elles, ils ne fait aucun doute à présent que Zelimkhan a été la victime des purges anti-gays qui secouent la Tchétchénie depuis plus d’un an.

Et maintenant ? Qu’allons nous faire ? Nous ne sommes toujours qu’un modeste site animé par des bénévoles, tous passionnés de musique et d’Eurovision. Nous avons vécu une autre année, mais n’avons pas gagné en influence sur la scène internationale. Les présidents et les chefs de gouvernement ne nous craignent pas. Nous n’avons pas été élus au Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

Nos armes sont demeurées les mêmes : nos mots et nos mémoires. Alors, poursuivons notre travail collectif et souvenons-nous de Zelimkhan pour une autre année, qu’ainsi il vive encore.