TH0000214383p_1Nous avons répandu une vague de votes et nos cœurs ont fait ba-ba-da-bou ! Nouvelle périphrase d’Iveta pour résumer notre soirée d’hier, en direct de Stockholm. Mardi, nos cœurs avaient battu à tout rompre ; jeudi, ils se sont arrêtés de battre. Vous devinez quand et pourquoi… Afin de partager ces instants précieux avec vous et de connaître vos impressions, voici un compte rendu de cette deuxième demi-finale du soixante et unième Concours Eurovision de la Chanson.

Bis repetita placent : vous trouverez exposé ici un mélange entre des constatations objectives et des opinions subjectives. Vous êtes en droit de ne pas nous suivre. Faites-nous savoir si vous partagez nos sentiments ou pas, les expériences des uns et des autres demeurent enrichissantes. Pardonnez-nous si nous incendions justement votre favori de la soirée : comme vous, nous sommes partiaux et engagés. Lisez notre conclusion : nous y comparons les véritables qualifiés à vos qualifiés, ceux de notre grand sondage.

Le décor était différent : nous n’étions que deux, réunis dans un salon bruxellois (à Laeken, cette fois, à un jet de pierre de l’Atomium et du Heysel). L’assemblé était moins mixte : deux hommes homos, fans, un Belge francophone, un Belge germanophone. Vous lirez ici un résumé de nos opinions exprimées. Nous avons été moins clairvoyants que mardi : nous avons trouvé sept qualifiés sur dix. Nous y reviendrons…

Quant au plan technique, nous avons à nouveau regardé cette demi-finale sur Één, la première chaîne belge néerlandophone. Nous avons évité la RTBF pour deux raisons : le penchant aux bavardages de Jean-Louis et Maureen et surtout, les coupures pubs, rédhibitoires. Notre soirée était encore une fois commentée par Peter Van De Veire. Parfait, très bien, beaucoup de sarcasmes sur les coupes de cheveux. À raison : c’était festival capillaire ! Du cheveu lissé, du cheveu méché, du cheveu décollé, du cheveu ébouriffé, du cheveu par-ci, du cheveu par-là, du cheveu, du cheveu, du cheveu. Et sans plus attendre, nos prix cheveux : médaille de bronze à Hovi, pour sa constance et sa mèche-signature ; médaille d’argent à Rykka, notre Rykkette à la Houppe, pour cette audace bleutée ; médaille d’or à Donny Montell, pour ce machin, ce bidule, ce truc, que Peter, vachard, qualifia de « chose morte ». Énorme fou rire…

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OUVERTURE

Te Deum, le retour. Trépignements sur le canapé, qui en a vu d’autres. Le Globen se transforme en pissenlit. Nous sommes Come Together. Entrée en scène de Måns et Petra, très bien, très au point, Måns moins bafouillant. Ovation méritée pour Petra, entrée au panthéon des présentatrices mythiques, Jacqueline Joubert, Katie Boyle, Désirée Nosbuch, Lill Lindfors, Ingvild Bryn, Anke Engelke. Nouveau coup de chapeau à Edward af Sillén pour ses plaisanteries fines. Soufflés par le numéro d’ouverte, The Story of Eurovision. Nous revoyons Broadway, Hollywood, l’âge d’or des comédies musicales, certaines cérémonies des Oscars. Måns et Petra dans l’Histoire du Concours, hurlements de rire : banqueroute du télédiffuseur hôte ; sommet de la carrière de Måns : partager la scène avec Petra ; quand la Norvège attribue douze points à la Suède, c’est clairement du bon goût.

La qualité de la production et de la réalisation est inégalée. Les Suédois portent le Concours au firmament. Impression d’assister à une cérémonie branchée de remise de prix, style les Grammy ou les Brits Awards. À plusieurs reprises, ressemble à des MTV Awards. Les amis, nous sommes chanceux : nous vivons le Second Âge d’Or du Concours. Puisse-t-il durer des siècles…

  1. LETTONIE

Le canapé se concentre : notre favori, notre chouchou, NOTRE Justs À NOUS (bas les pattes !) ouvre la compétition. Excellent, habité, investi, beaucoup de souffrance, quasi christique… Le décor renforce le message : très efficace, impression de cathédrale. Émotion dans le dernier plan de son visage, Justs a donné son âme et sa vie. Chanson qui mériterait un succès international et un podium en finale. Verdict : le canapé est sous le charme, la Lettonie récolte la meilleure note de la soirée, les portables vont chauffer. Satisfaction d’aller passer ses vacances à Riga.

  1. POLOGNE

Du coup de cœur au coup de gueule : Margaret, quoi, merde ! Peter rappelle que la Pologne participe depuis 1994. Impression de regarder cette première participation, recherche d’un adjectif de sept lettres décrivant une chose ridiculement vieillotte… Ah oui : ringard ! Michal nous fait songer à Monsieur, le frère de Louis XIV. Forcés d’admettre qu’il chante à merveille, mais Colour Of Your Life date de l’an 40. Verdict : le canapé boude, soupe à la grimace, la Pologne écope d’un 9/20. Boycott vacancier, à moins que Margaret ne soit sélectionnée l’année prochaine.

  1. SUISSE

Oops ! She did it again ! Embarras du canapé, rires gênés, raclements de gorge : la mise en scène et la présentation visuelle sont ridicules. Doute : la délégation suisse aurait-elle regardé le Concours, ces dernières années ? Et cette ceinture de brouillard ? Qui a eu cette idée… fumeuse ? Nous maintenons : The Last Of Our Kind est une bonne chanson, notre Rykkette a délivré une de ses meilleures prestations vocales, il y avait là du potentiel. Mais tout le reste était à jeter : la teinture bleue, la robe sac poubelle, les angles de vue erratiques et surtout, surtout, les pliements répétés des genoux. Verdict : l’année prochaine, engagez un scénographe, un vrai.

  1. ISRAËL

Hovi ému, Hovi pris, Hovi tendu, mais Hovi étoilé. La présentation visuelle, l’avatar, les constellations étaient fort belles. Hovi nous a semblé un peu lointain, dans une autre galaxie, avant de nous rejoindre sur cette Terre, dans la seconde partie de Made Of Stars. Notre petite étoile à nous… Émotion sur canapé : Hovi a touché nos petits cœurs sensibles. Prestation vocale impeccable, force maîtrisée, passion évidente, sans occulter le côté « diva internationale », cocktail parfait, merci chéri. Verdict : étoiles dans les yeux et envie de changer de coiffure. Forte probabilité d’être mal reçus au bureau, renoncement, désespoir…

  1. BIÉLORUSSIE

« Il a un passage pour piétons sur le visage. » Ce n’est pas de nous, mais de Peter, re-vachard. Ivan fait peur, coupe de cheveux tarabiscotée, yeux exorbités, peintures faciales, impression d’être à Lascaux pour le Concours Préhistorique de la Chanson. Surprise : sa prestation vocale est médiocre, il nous avait habitués à mieux. Odeur de sapin dans les narines… Les effets spéciaux sont… spéciaux, justement. Idées intéressantes (le nu, les démultiplications, le bébé), noyées dans la surenchère. Positif : fait passer les trois minutes pénibles d’Help You Fly. La Biélorussie est décidément déconnectée des réalités musicales de notre temps. Verdict : Ivan fait plouf dans notre classement. Qu’il se rassure : nous lui promettons une grande carrière dans les bêtisiers sur le Concours. Attendez-vous à le voir et à le revoir dans le Petit Journal et toutes les émissions qui résumeront cette édition de l’Eurovision en deux minutes (évidemment, les meilleures interprétations seront oubliées, car l’Eurovision n’a d’autre but que de faire rire, c’est bien connu, Marcel Bezençon était un sacré petit rigolo et d’ailleurs, souvenez-vous en : au début, il avait songé à un festival de cirque, il en est resté quelque chose).

Apparition de Måns tout nu. Très agréable et grande première au passage : premier nu virtuel et premier nu réel de l’Histoire du Concours. Là, c’est sûr, l’épouse de Frank Naef doit se retourner dans sa tombe. Retour dans le taxi de l’Eurovision. Apparition de Mr. Lordi, souvenir : 2006, Kate Ryan, c’était il y a dix ans déjà… Souffrance éternelle… Mouchoir.

  1. SERBIE

Grande surprise de la soirée : Sanja est très sobre, vestimentairement, capillairement, gestuellement. Excellente interprétation, excellente présentation, aucune distraction : la chanson et son message passent droit au public. Sanja impose et s’impose. Craintes évanouies de la voir gesticuler comme Gnafron ou déguisée en Polichinelle déguisé en Guignol. Verdict : la Serbie devient incontournable, montée en puissance, probabilité accrue d’une prochaine victoire.

  1. IRLANDE

Nous n’étions pas très boybands à l’époque, la discographie de Westlife, leurs succès nous ont toujours été étrangers. Mais pas d’a priori vis-à-vis de Nicky, beaucoup à l’encontre de sa veste en vachette tricolore. Ensemble et présentation fort honnêtes, aurait fait merveille il y a encore cinq ans, un peu juste aujourd’hui. Ambiance concert et hourra : excellentes prises de vue depuis le podium secondaire ! Sunlight se réécoute avec plaisir, Nicky livre une de ses meilleures prestations vocales, bonne surprise. Manque un peu de sel, de ce fameux ingrédient mémorable indispensable quant à l’Eurovision. Verdict : bonne direction pour l’Irlande, nécessité de sortir du cadre à l’avenir, s’affranchir un peu, quoi. Pas de dinde, non, mais un truc un peu plus pointu.

  1. MACÉDOINE

Frémissement sur le canapé : la reine de Macédoine ! Fou rire : son costume évoque les pantalons en dentelle qui servaient de sous-vêtements à ces dames au XIXe siècle. Point d’interrogation : cette chose est en fait un manteau porté sur un pantalon. Idiot, un tailleur à la 2012 aurait été plus flatteur. Kaliopi ressemble à une dadame, non plus à une office bitch. Le batteur est de 2012, la présentation aussi. Manque visible d’inspiration. Dona est d’un classicisme confondant. Problème : ce genre est usé jusqu’à la trame. Kaliopi donne de la voix, ne déçoit pas, aurait mérité une chanson plus à la hauteur de son talent et de ses cordes vocales, un truc plus rock, plus endiablé. Le cri final laisse sceptique, le téléspectateur lambda ne comprendra pas. Verdict : prometteuse durant les concerts intermédiaires, décevante à l’instant X. Kaliopi a manqué son momentum.

  1. LITUANIE

Le dernier des Baltic boys. Idée d’un super-groupe : JDJ ! Passage nécessaire chez un bon coiffeur pour Donny. Cette « chose morte » sur son crâne provoque un fou rire depuis le canapé. Beau gosse quand même, très bon chanteur, très bon danseur, athlète accompli. Prestation impeccable, saut au trampoline amené assez maladroitement, enchaînement peu fluide, mais accomplissement parfait. Schadenfreude à la perspective d’un raté. Verdict : très bien, meilleur qu’imaginé. Puis angoisse : s’il se qualifie, on va encore avoir droit, l’an prochain, à trois mois d’Eurovizijos Atranka. Désespoir… Pas de passage à Vilnius durant les vacances, na !

  1. AUSTRALIE

Dami a remporté X Factor, cela s’entend, cela se voit. Cette présentation nous a semblé typique de l’émission. Très bien, très intelligent. Réserve sur la robe : col pas flatteur. De la gauche, faux airs de bossu de Notre-Dame. Apparitions récurrentes de sa petite culotte. Hormis ces détails vestimentaires, canapé ébloui durant trois minutes. Prestation vocale renversante, chanson taillée pour la compétition, très actuelle. L’Australie est décidément l’un des meilleurs ajouts au Concours de ces dix dernières années. Verdict : victoire envisageable, voire souhaitable, samedi. Lustrerait de prestige le Concours. Risque de critiques géographiques, encore préférables aux critiques de fond.

  1. SLOVÉNIE

Transcendance : Manuella parvient à transcender son Blue And Red. Nous ne l’attendions pas, pensions à une transition entre deux favorites, avons été agréablement surpris. La chanson prend vie sur scène, pas mal, pas victorieux, mais pas mal. Armature de nichons un peu fétichiste, distrait l’œil, le canapé est insensible, puis s’émeut à l’entrée en scène du gymnase. Ravit le regard, anime la scène, tournicote, tentation de voter pour la Slovénie juste pour le revoir samedi, scrupules. Tournicoti, tournicota… Verdict : voter pour un gymnase à un concours de chanson ? Hésitation, bonne prestation, Slovénie encore en quête d’une formule gagnante. Il serait temps…

  1. BULGARIE

Hurlements hystériques : au tour de notre petite chérie homonyme ! Excellente chanson, excellente présentation, excellente prestation vocale. Même le canapé a dansé durant ces trois minutes. Numéro parfait, profonde réserve pour le costume. Cela sent le prix Barbara-Dex… Illumination inutile et arrivée un chouïa trop tardive des choristes, détails mineurs. Poli redore le blason de son pays, mériterait une statue rien que pour ça. Rejoint notre trio de tête pour cette demi-finale. Verdict : notre sauveuse ! Mais où était-elle, ces cinq dernières années ?

  1. DANEMARK

Trou noir dans la galaxie : c’est au tour des Lighthouse X. On s’ennuie dès la première note. Monsieur de droite (on n’a pas fait l’effort de retenir son nom) semble être assis sur un cactus. Concentré de clichés eurovisionesques, mélodie faible, voix passables. Mais qu’est-il arrivé au Danemark ? Contraste ahurissant avec 2013 : Suède et victoire. 2016 : Suède et désespoir. Bon, attention : cela ne fait saigner ni les yeux, ni les oreilles, ce n’est pas Jemini non plus, mais c’est terne, insipide, sans inspiration. Verdict : sans appel ! Plus mauvais résultat et dernière position dans notre classement personnel.

Petite déclaration engagée de Måns, histoire de faire oublier le vrai-faux scandale de 2014. Relai à Petra, dans la green room. Discussion avec Dami, apparition de son entrejambe. Plan drague avec Nicky se terminant sous le drapeau irlandais. Excellent timing.

  1. UKRAINE

Du poids plume au poids lourd… Atmosphère étrange, musique envoutante, paroles dures, interprétation habitée, présentation cosmique, impression oppressante. L’émotion ruisselle de partout. Rehausse le niveau du Concours. Jamala est incroyable, acrobaties vocales, présence, charisme. Ce n’est pas elle qui aurait besoin d’un bac à sable ou d’une roue de hamster… Mais doute persistant : une victoire, samedi ? Nous semble improbable… Aurions besoin de l’avis de nos amis non fans. Ils seront de retour pour la finale. Ausculterons leurs réactions et leurs commentaires avec attention. Verdict : tout est possible, même l’impossible, une victoire, comme une défaite. Question annexe : recevra-t-elle des points de la Russie ?

  1. NORVÈGE

Où es-tu, Agnete ? Cette question nous a taraudés durant trois minutes. La chanteuse norvégienne semblait absente. La maladie, on le devine. Raison qui doit expliquer la mise en scène réduite à sa plus simple expression. D’un côté, on compatit, c’est déjà un achèvement, un exploit, qu’elle se tienne là debout et qu’elle chante. D’un autre côté, c’est tout plat, tout linéaire. Sur le canapé, la surprise du refrain ne prend plus. Curieux de voir l’effet sur les lambda. Prestation vocale moyenne au début, prenant de l’ampleur, très bien à la fin, Agnete acquiert de la confiance. Trop tard, hélas. Verdict : le brise-glace est resté à quai. Peter a touché un mot des soucis mentaux d’Agnete, suscitera-t-elle un vote de compassion ? Pourquoi pas…

  1. GÉORGIE

Fou rire : je me suis trompé dans le titre de la chanson, sur le tableau de vote personnel. Vous m’aurez pardonné. Idée : transformer l’Eurovision en Eurovizijos Atranka. Chacun se voit réattribuer une autre chanson. Re-fou rire à l’idée de faire chanter If I Were Sorry à Sergey ou Say Yay ! à Jamala. Là-dessus, les années 90 ressuscitent. Impression de se retrouver adolescents devant MTV et un morceau 100% Britpop. Liam Gallagher est même de la partie. Sensation incroyable : à nouveau jeunes et rebelles, comme dans le temps. Effets visuels simplicissimes et pourtant bluffant. Pourquoi personne n’y avait songé avant ? Prestation excellente, Nika et ses comparses très sous-estimés durant la Saison et la période intermédiaire. Regards dirigés vers la délégation suisse : un bon visuel est tout aussi important qu’une bonne chanson. C’est un concours télévisé, faut-il encore le rappeler au bout de soixante ans ? Verdict : la Géorgie est LA surprise de cette édition 2016. Pas vu venir l’engin. Merci la GPB ! Ça nous change des parachutes et des Sopho.

  1. ALBANIE

La mutilée de guerre de l’édition 2016. Et nous parlons là de la chanson. Reprise de la discussion qui dure depuis des semaines : Fairytale a été passée à la moulinette. Reste une soupe claire, sans souffle, ni intérêt. À propos de soupe, Eneda ressemble à une serviette de table dans sa robe. Sa prestation vocale est parfaite, comme attendu. La présentation visuelle est sans intérêt. Ronchonnements et récriminations contre le Festivali i Këngës. C’est drôle à Noël, rageant en mai. Quand diable la RTSH va-t-elle opter pour un autre mode de sélection ? Verdict : envie de Belgique, envie de Laura, là tout de suite !

  1. BELGIQUE

Enfin ! Très éprouvant de devoir attendre 1h30 et la fin du spectacle pour voir son propre pays. Alleï Laura ! Alleï la Belgique ! Gros progrès, grosse évolution depuis la finale belge, le travail se voit et paie : Laura est la quintessence du Concours, jeune, souriante, dynamique. Chanson pleine de peps et d’énergie. Pas de prise de tête historico-éthique sur une tentative de génocide durant la Seconde Guerre Mondiale, juste du divertissement léger. Excellente prestation visuelle et vocale, excellente conclusion de la soirée. Verdict : la porte de la finale nous semble ouverte. Fiers d’être Belges. La VRT tient-elle enfin une formule gagnante ? Axel Hirsoux et son complexe d’Œdipe mal résolu, oubliés !

ENTRACTE

Retour sur Måns et Petra et vidéo humoristique. Quoique… The Nerd Nation ne nous a pas fait rire. Vivement pas la suite samedi… Grosse envie de Lynda Woodruff…

Véritable entracte incroyable et audacieux. Autre première : des robots à l’Eurovision ! Soufflés sur notre canapé. Déjà entendu parler de robots musiciens, mais jamais danseurs. Excellente idée d’un medley, surtout en enchaînant In Da Club, Stayin’ Alive, Thriller et Single Ladies. Un des entractes les plus marquants de cette décennie. Déjà culte.

Présentation des qualifiés automatiques. Tous très souriants et très bien. Petite vidéo fort drôle et informative.

Jamie-Lee égale à elle-même. Très bonne chanson, très bonne prestation, univers visuel très marqué. Nous aimons beaucoup. Mais doute de son impact sur les lambda. Risque élevé d’incompréhension, de moqueries et de bêtisiers. Résignés à ce qu’elle finisse dans le Petit Journal.

L’Italie est l’Italie, la chanson est excellente, l’interprétation aussi, Francesca incarne le meilleur de la scène musicale italienne contemporaine. Frais, intemporel et classieux. Nous n’en dirons pas autant de la présentation visuelle… On voit où elle veut en venir, mais au final, ressemble à une publicité pour la jardinerie du coin…

Joe et Jake ont opté pour une mise en scène plus simple, plus concert rock. Cela passe sans douleur. Chanson inoffensive. Pas grand-chose à en dire de bien, pas grand-chose à en dire de mal. Bon, et si on passait aux résultats, maintenant ?

QUALIFIÉS

Le petit mot de Jon Ola Sand. « Tank you, tank you », Jon Ola. Place aux pires quatre minutes de notre existence. Failli décéder d’un arrêt cardiaque sur notre canapé. Atteint le bout du bout du désespoir. Voulu même mourir pendant dix secondes… Reprenons dans l’ordre : les premiers qualifiés étaient attendus. Énorme fou rire à la tête de Nika Kocharov lorsque la Géorgie est annoncée. La tronche du mec en fin de soirée, déjà résigné à retourner le lendemain à Tbilissi et qui s’imprime de la plus profonde surprise. Cris de joie : nous avons adoré leur Midnight Gold. Cris de rage et imprécations lorsque la Pologne se qualifie. Noooon ! Vade retro Michal ! Envie de pleurer à la vue d’Hovi, livide, au bord des larmes et de la syncope. Immense joie lorsqu’il se qualifie. Énorme surprise à la qualification de Donny, nous attendions Nicky. Puis le trou noir, les abîmes du désespoir. Vous, chers amis français, ne pouvaient comprendre ce vertige, cette douleur, ce poignard dans le cœur, heureux qualifiés automatiques que vous êtes… Cessé de vivre durant de très longues secondes… Laura apparaît à l’écran, à moitié vive. Supplications devant la télévision, conviction que cela va être la Norvège et que la soirée se terminera par une soupe de chagrin. Et puis : « Belgium ! » Hurlements à faire trembler l’immeuble et réveiller les voisins, cris de joie, sauts frénétiques sur le canapé, embrassades, bonheur intense, fierté nationale, Brabançonne, le roi, la loi, la liberté, l’union fait la force et passe-moi la mayonnaise ! Nous sommes en finale ! Ta mèèèèère ! Et pour la deuxième année consécutive, en plus ! Inédit, inouï, prodigieux ! La Belgique a déjà remporté sa victoire personnelle. Vous verrez que nous finirons dans les piliers du Concours. Larmes, mouchoir, bonsoir. Dernier fou rire : Dami galopant sur la scène pour rejoindre Måns et Petra.

CONCLUSION

Ce fut une fois une soirée extraordinaire, le plus intense des suspenses, la conclusion la plus heureuse. Il nous semble que les demi-finales ont parfaitement joué leur rôle : les meilleurs ont été sélectionnés, les moins bons sont rentrés à la maison. Samedi s’annonce incroyable.

Notre canapé ne démérita pas dans ses pronostics : sept sur dix, moins bien que mardi, bonne moyenne tout de même. Nous prédîmes la Lettonie, la Bulgarie, l’Australie, la Belgique, Israël, la Géorgie et l’Ukraine. Nos trois dernières places étaient partagées entre la Serbie, l’Irlande, la Lituanie, la Slovénie et la Norvège. Nous avons envoyé deux votes pour chacun de nos qualifiés.

Vous-même, chers lecteurs, avaient été plus sagaces, vous aviez prédit huit qualifiés sur les dix : la Bulgarie, l’Australie, la Lettonie, la Serbie, l’Ukraine, la Belgique, la Lituanie et la Pologne. Vous souhaitiez la Norvège et la Suisse, vous en avez été pour vos frais. Nous embrassons fort nos amis suisses et sommes de tout cœur avec eux.

Nous attendons à présent avec impatience, demain soir et la grande finale. Le moment suprême approche ! Allez la France, allez Amir ! Quant à nous, nous nous retrouverons la semaine prochaine pour le compte rendu de la soirée ! D’ici-là, portez-vous bien et soyez heureux !

POST-SCRIPTUM

Votre programme télé vous l’annonce : dans l’après-midi de samedi, France 2 diffuse un documentaire présenté par Marianne James, sur les soixante ans du Concours. Nous y avons eu droit en avant-première, mardi, sur la RTBF. Notre avis personnel : pas terrible, terrible. Marianne James surjoue, Dave et Patrick Sabatier sont odieux, les erreurs factuelles, les raccourcis et les approximations sont légions, mais bon : mieux vaut encore un mauvais documentaire que pas de documentaire du tout… Si vous préférez lire une analyse honnête et extérieure du Concours, nous vous recommandons le TéléObs de cette semaine. Bon travail d’investigation, appuie où ça fait mal, intéressant, bonne conclusion : l’Eurovision, c’est du sérieux. Mais on se tue à vous le dire, les gens…

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