Les deuxièmes répétitions de la deuxième demi-finale se concluent aujourd’hui. Voici le programme de ce samedi 11 mai :

  • 9h – 9h20 : Croatie
  • 9h25 – 9h45 : Malte
  • 9h50 – 10h10 : Lituanie
  • 10h15 – 10h35 : Russie
  • 10h40 – 11h : Albanie
  • 11h – 12h : Pause
  • 12h05 – 12h25 : Norvège
  • 12h30 – 12h50 : Pays-Bas
  • 12h55 – 13h15 : Macédoine du Nord
  • 13h20 – 13h40 : Azerbaïdjan

À nouveau, cet article sera mis à jour, au fil des publications. Vous y retrouverez les photos et les vidéos des répétitions, ainsi que mes commentaires personnels (qui n’engagent que moi). Nous vous souhaitons  déjà une excellente journée. Profitez-en bien et surtout, faites-nous part de vos impressions et de vos commentaires !

CROATIE

Il rêve d’amour, la production rêve de plans larges et moi, je rêve d’une bonne chanson. Quoique, sur le plan du visuel, l’on devine une inflexion des prises de vue, avec quelques inserts rapides… très rapides. Il ne faudra point cligner de l’œil, sous peine de manquer la moitié des effets.

Au final, cette proposition croate n’est satisfaisante que sur le plan vocal. Roko est éblouissant. Il chante à faire se soulever le plafond du Convention Center. Le reste est composé de pure meringue. Inutile de répéter mes critiques antérieures. Je rejoins certains commentateurs : les images d’arrière-plan sont très belles. Les danseurs aussi sont très beaux. Il flotte d’ailleurs un vague parfum d’homoérotisme sur ces trois minutes. Je m’interroge aussi sur ces ailes dorées. À tout prendre, celles des danseurs sont plus belles et plus élégantes que celles dont s’affuble Roko. Mais enfin la plus belle des paires d’ailes ne pourrait sauver la Croatie de l’élimination, selon moi.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 4/10 pour la chanson – total = 11/20

LITUANIE

Notre ami Jurij a pris du bon temps à la plage. Il arbore à présent de belles couleurs biscuit qui le rendent à croquer. Le visuel et la mise en scène sont réduits à leur plus simple expression, comme attendu et annoncé. Tout, absolument tout repose sur le chanteur, sa chanson et son interprétation. Un pari risqué qui place la Lituanie en position périlleuse. Les amateurs de grand spectacle télévisuel, d’effets spéciaux ébouriffants et de scénographies élaborées seront frustrés. Les autres apprécieront à sa juste valeur cette proposition lituanienne, qui tient la route sur les plans vocaux et musicaux.

Ce sera donc quitte ou double pour la Lituanie. Certains téléspectateurs aimeront la chanson et se laisseront emporter par Jurij. D’autres, faute de visuel pour retenir leur regard, s’en désintéresseront rapidement. Quelle sera leur proportion respective ? Mystère… Quant à moi, j’appartiens au premier groupe. Dès que Jurij ouvre la bouche, il m’emmène dans son univers. Problème : je ne pourrais voter pour lui en demi-finale. Sa qualification me sera une divine surprise. Son élimination me tirera une larme et m’offrira une belle tirade du style « Rustres ! Béotiens ! Vous n’avez rien compris ! »

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 8/10 pour la chanson – total = 15/20

MALTE

Encore un extrait non significatif. La production nous ménage définitivement ses effets de surprise. Du coup, la plupart de mes commentaires sont sans objet et mon travail de rédaction ne sert pas à grand chose… De la joie d’être Eurofan…

Que dire donc ici ? La délégation maltaise a procédé à des changements d’accessoires et de costumes, supprimant au passage leur propre écran LED, au profit du vaste mur de scène. Difficile de juger l’impact de cette décision. Difficile de juger par conséquent de la mise en scène. Difficile de juger de quoique ce soit. J’espère simplement être renversé dans mon fauteuil tout au long de la semaine prochaine, en allant de surprise en surprise.

Malgré tout, l’on devine que la délégation maltaise a conçu un habillage visuel et une scénographie parfaitement adaptés à la chanson et à la personnalité de Michela. Ce que je vois (très peu, très très peu) me plaît spontanément. Michela est parfaite et devrait toucher le public le plus jeune du Concours. Chameleon est l’une des meilleures chansons présentées par Malte depuis longtemps (trèèèès longtemps en ce qui me concerne). Le pays devrait donc être récompensé de son meilleur classement depuis belle lurette (2013 au moins). Ce qui signifie (ô joie, ô bonheur) plusieurs années encore de X Factor Malta (coucou Sakis !).

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 8/10 pour la chanson – total = 16/20

RUSSIE

Après ces 45 secondes d’extrait, je sais exactement où je voudrais être et ce que je voudrais faire :

Plus sérieusement, la proposition russe est un triomphe scénographique et télévisuel. Sur le plan du visuel, de la mise en scène, de la valeur ajoutée, de l’Eurovision, il s’agit de l’un des meilleurs concepts de l’année. Les téléspectateurs retiendront leur souffle durant les trois minutes de ce vidéoclip en direct.

Ces aspects-là me séduisent et je passerais volontiers le gel douche à Sergey. Néanmoins, à mes yeux, le schmilblick n’a pas progressé d’un millimètre depuis 2016. La production russe porte au plus haut les standards de l’Eurovision. Hélas la chanson… Scream est une excellente pizza surgelée. Bonne en soi, mais qui n’égalera jamais une authentique pizza au feu de bois, préparée par un Napolitain possédant vingt années d’expérience. Vous me comprenez : c’est très bien, mais cela manque d’un supplément d’âme.

Sergey, quant à lui, est toujours aussi époustouflant et renversant vocalement. Mais il ne fend pas l’armure. Il demeure dans la maîtrise, alors que l’on souhaiterait qu’il mette son âme à nu, qu’il se dévoile entièrement, comme le font Mahmood, Duncan, Tamara ou Bilal. Pour toutes ces raisons, nous retrouverons la Russie parmi les cinq premiers du classement final, j’en suis convaincu. Cependant, même avis que pour la Suède : une victoire serait pousser l’Eurovision dans les orties.

Note personnelle : 9/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 16/20

ALBANIE

Première réaction :

C’est fatal : cette proposition si typiquement, si purement, si chimiquement albanaise me renvoie à Noël, aux cadeaux sous le sapin, aux réveillons et au Festivali i Këngës. Depuis décembre, Jonida s’est trouvé une robe plus seyante, a bénéficié d’une meilleure production et a travaillé avec des VRAIS professionnels de la télévision (regard accusateur en direction de la RTSH). Conséquence : c’est nettement mieux produit, filmé et fini qu’au FiK. Mais c’est tout. Ici aussi, tout repose sur les cordes vocales de Jonida et sur son morceau.

Notre Eurodiva albanaise, pour sa part, remplit à merveille le contrat. Elle nous offre une prouesse vocale à nulle autre pareille. L’une des meilleures interprètes féminines de l’année, sans conteste. Reste Kt. Cette chanson est, à l’inverse de Scream, une réalisation pétrie d’émotions et d’authenticité. L’on sent l’identification profonde entre l’interprète, les paroles et le message. Cependant, l’ensemble est si albano-albanais, si difficilement compréhensible pour qui n’est pas imprégné de cette culture musicale, qu’il parlera peu aux lambdas.

L’espoir d’une qualification albanaise demeure donc ténu, à mon sens. Pas impossible, mais ténu. Eugent s’était qualifié l’an dernier, à ma grande surprise. Je ressentirais les mêmes émotions si Jonida y parvenait.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 14/20

NORVÈGE

Perturbé dans mon processus rédactionnel par la lecture d’un article à propos du Concours dans un magazine belge, annoncé en couverture par ces mots : « Eurovision. La revanche des loufoques » (sic). Le journaliste enfile les clichés sur le Concours et se base sur ses propres souvenirs et sentiments, plus que sur les faits. Deux pages qui manquent complètement le sujet. Mention spéciale à cette présentatrice de la RTBF à qui l’on octroie un espace de parole et qui y déclare… ne pas regarder l’Eurovision parce que… c’est trop long. Cerise sur le gâteau : elle ne regarde pas, mais elle a un avis bien tranché sur les derniers vainqueurs en date. Måns, Jamala et Salvador vont être ravis : elles les trouve de plus en plus « loufoques » (resic). J’attends à présent avec grande impatience d’être contacté à mon tour pour m’exprimer sur le Concours Reine Elisabeth. Je pourrais alors déclarer fièrement : « Je ne regarde pas, je trouve que c’est trop long… Mais je suis derrière les candidats belges ! Et c’est vrai que d’année en année, les gagnants sont de plus en plus loufoques. » Ah, je vous jure, être un Eurofan belge francophone, c’est la croix et la bannière…

Pour en revenir à nos moutons norvégiens, concentration, concentration. La délégation norvégienne opte donc pour une mise en scène a minima, misant plus sur le visuel et les images. Si les prises de vues s’avèrent probantes, cela rendra très bien à l’écran. Mieux, je l’espère, que dans cet extrait. Les commentateurs sur Twitter se déchaînent sur la production israélienne, en se basant sur ces images fournies. De mon côté, je continue à prier le ciel pour qu’il ne s’agisse pas du rendu définitif. Car dans le cas norvégien, c’est maladroit et balourd.

Côté vocal, notre trio tient la note et la route. SITS demeure un morceau attractif. L’ensemble permettra certainement à la Norvège de se qualifier. En finale, je verrais le pays graviter autour de la quinzième place. Trois bonnes minutes eurovisionesques, simplement déforcées par une rude concurrence.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 8/10 pour la chanson – total = 15/20

PAYS-BAS

Duncan mériterait de gagner, ne fut-ce que pour moucher définitivement ces présentatrices belges qui pensent tout connaître d’émissions qu’elles ne regardent jamais… Dites-moi ce qu’il y a de loufoque dans ces trois minutes. Dites-moi ! Réponse :

Bref, bref, bref. Pour en revenir à la mise en scène néerlandaise, il semblerait que la délégation hésite entre différentes options. En ce qui me concerne, j’aurais une préférence pour les lasers. Mais cette version-ci reste très belle. Bien qu’à nouveau, il s’agisse plus d’une question de visuel que de réelle mise en scène, Duncan restant assis à son piano.

C’est à nouveau le pari d’une proposition reposant entièrement et uniquement sur la chanson et l’interprétation. Ici, cela fonctionne, Arcade étant (faut-il encore le répéter) l’une des meilleures chansons de cette décennie qui s’achève. Ducan, quant à lui, est unique, merveilleux, fascinant, etc., etc. S’il pouvait nous regarder de temps à autre, il atteindrait la perfection. Et effectivement (d’où la question de la lampe, je présume), éclairer son visage le rendrait plus attractif encore.

Aucun doute à avoir quant à la qualification. Quant à la victoire, les Pays-Bas restent toujours, à mon sens, les favoris de cette édition 2019. Précisément pour cette profondeur, ce supplément d’âme, cette fêlure exprimée qui magnifient une déjà superbe chanson.

Note personnelle : 8,5/10 pour la prestation – 9/10 pour la chanson – total = 17,5/20

MACÉDOINE DU NORD

Longue pause mouchoir…

Voilà une chanson et une participante qui auront été largement sous-estimées dans les prédictions initiales. Il est vrai que Tamara est demeurée loin des feux de la rampe et des preparties, faisant campagne à domicile et sur les réseaux sociaux. Certains d’entre vous la plaçaient cependant sur leur podium personnel. À juste titre. En version studio, Proud est une excellente ballade, émouvante, authentique. En direct, elle devient une ballade épique, renversante, l’une des propositions les plus prenantes de l’année. De l’émotion à l’état brut.

Tamara, elle, tirerait des larmes à une pierre. La chanteuse est bouleversante… Pause mouchoir… Snif… La mise en scène s’avère élégante, dignement taillée pour pareil morceau. Léger bémol pour le balconnet, un détail du reste. La Macédoine du Nord nous offre ici la meilleure chanson et la meilleure prestation de son histoire au Concours. De quoi effacer ses six éliminations consécutives.

La qualification me semble nécessaire. Amis suisses, à vos téléphones ! Une fois en finale, la Macédoine mériterait une belle place dans la partie gauche du tableau. Quant à moi, je ne manquerais pas de lui adresser quelques votes depuis la Belgique.

Note personnelle : 9/10 pour la prestation – 8/10 pour la chanson – total = 17/20

AZERBAÏDJAN

L’Euromonde s’est soudain enflammé pour Chingiz et sa mise en scène. Je le comprends, car surprise il y a. Mais je ne le comprends que partiellement, car cela ne semble pas si décoiffant. Des bras robotisés munis de laser ? De l’extrait-ci-dessus, cela me semble ingénieux, sans me coupler le souffle pour autant. Certainement, les trois minutes dans leur intégralité auront un impact plus marqué. Quant à moi, je reste entre deux eaux.

Sur le plan vocal, notre ami Chingiz porte son morceau avec aisance et s’en vient conclure avec brio cette deuxième demi-finale. Côté musical, Truth est une belle production, guère aventureuse dans son refrain, à l’on aurait envie d’ajouter un peu de poivre, un peu de sel, un peu d’amour ou un peu de miel. Il manque au morceau, comme au Scream russe de cette profondeur, de cette gravité que l’on retrouve dans Arcade, Soldi ou Proud.

En conclusion, l’Azerbaïdjan se qualifiera dans un fauteuil et en finale, pourrait bien atteindre une cinquième place. Pour l’heure, une victoire me semblerait une grosse surévaluation.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 15/20

CONCLUSION

Si j’additionne ces résultats à ceux de la répétition d’hier, cela donne donc un premier classement personnel pour la deuxième demi-finale :

  1. Pays-Bas – 17,5/20
  2. Suisse – 17/20
  3. Macédoine du Nord – 17/20
  4. Malte – 16/20
  5. Suède – 16/20
  6. Russie – 16/20
  7. Norvège – 15/20
  8. Lituanie – 15/20
  9. Azerbaïdjan – 15/20
  10. Autriche – 14,5/20
  11. Albanie – 14/20
  12. Roumanie – 13,5/20
  13. Lettonie – 13/20
  14. Arménie – 12/20
  15. Irlande – 12/20
  16. Danemark – 12/20
  17. Croatie – 11/20
  18. Moldavie – 10/20

De fait, la concurrence est nettement plus rude dans cette deuxième soirée. J’ai tranché les ex aequo, en fonction de mon goût particulier pour la chanson. Cela me donnerait donc les dix qualifiés suivants : Pays-Bas, Suisse, Macédoine du Nord, Malte, Suède, Russie, Norvège, Lituanie, Azerbaïdjan et Autriche.

À nouveau, cela me semble vraisemblable. Sans doute la Lituanie ou l’Autriche resteront à quai au profit de la Roumanie. Et l’Arménie n’a pas encore dit son dernier mot. Le suspense s’annonce terrible pour certains.

Sur ce, je vous retrouve demain pour les deuxièmes répétitions des qualifiés automatiques. J’espère que vous avez passé une excellente journée sur votre site préféré. Je vous remercie infiniment pour vos gentils messages et suis heureux de vous avoir fait rire. Passez une belle soirée en compagnie de notre ami Michaël de Parlons Eurovision. À demain !

BONSOIR TEL AVIV ! #7

Des premières répétitions à la Grande Finale de l’Eurovision 2019, Bonsoir Tel Aviv ! est votre récap’ pour tout savoir des répétitions et des coulisses du plus grand concours de musique au monde ! Entouré de son panel, Michaël vous donne son avis sur les 41 chansons en compétition et leurs chances de succès le 18 mai ! Retrouvez-le ici et sur sa chaîne YouTube, dès 20h.

SONDAGE

À votre tour de vous exprimer !

PAR AILLEURS

Le commentateur néerlandais, Cornald Maas (ci-dessus), a précisé que Duncan Laurence employait pour sa prestation un piano vintage, en l’occurrence un Yamaha CP70, modèle élu par Peter Gabriel, Kate Bush ou encore Phil Collins.

Soldi est à présent triple disque de platine. Mahmood en a en effet vendu 150.000 exemplaires. Par ailleurs, le morceau a dépassé les 82 millions de vue sur YouTube et les 48 millions d’écoute sur Spotify.

Trois nouveaux artistes ont été confirmés pour les numéros d’ouverture et d’entracte. Tout d’abord, Nadav Guedj (ci-dessus). Le représentant 2015 apparaîtra lors de l’ouverture de la finale et interprétera un extrait de son Golden Boy. Ensuite, à ses côtés, sera présente Ilanit, tout première représentante israélienne, en 1973. Elle interprétera un extrait d’Ey Sham, numéro avec lequel elle s’était classé quatrième à Luxembourg. Enfin, la gagnante du dernier Concours Junior, la Polonaise Roksana Wegiel, apparaîtra lors de l’entracte de la première demi-finale.

(avec la collaboration de Sakis)