J-3 avant la seconde demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Comme la semaine dernière, des euromédias ont eu l’exclusivité de l’écoute par Karin Gunarsson, productrice exécutive du Melodifestivalen.

Sans plus attendre, découvrons leurs premières impressions sur les six chansons en lice ce samedi, parmi lesquelles quatre seront interprétées par des primo-participants au Melodifestivalen.

Nous recensons ici les avis de nos confrères, Miceal O’Kane d’Eurovision Hub et de Ben Robertsson d’ESC Insight, que vous pouvez découvrir en anglais via les liens ci-dessous (cliquer dessus) :

1 | Maria Sur – When I’m Gone

Crédits : Janne Danielsson | SVT

Pour Miceal O’Kane (Eurovision Hub), Maria signe son retour au Melodifestivalen avec le banger dont elle avait fait le teasing musical pour sa première participation l’année dernière. Il associe la proposition à un mélange entre une version soft de Becky Hill et un son pop dance de 2012. Le « La la la la love I’m gone » lui paraît très catchy et accrocheur en première écoute, mais il attendait davantage sur le papier … Mais ça, c’était avant la seconde écoute où Miceal trouve que le titre claque davantage, à tel point qu’il va s’empresser de l’ajouter à sa playlist. Ses attentes sur la scénographie sont grandes : il espère que Maria va tout donner sur la chorégraphie et qu’elle dévoile l’énergie attendue d’une chanteuse pop.

Côté ESC Insight, Ben Robertson voit à la première écoute de When I’m Gone une chanson dark pop futuriste cool, avec une voix puissante et des notes hautes. Attendant une touche supplémentaire dans le drop que laisse espérer la composition, ce dernier arrive finalement dans le dernier refrain. Il considère que c’est une bonne ouverture de demi-finale – autrement dit le titre pop typique qu’on place à la position de numéro 1 -, mais il attend un soupçon de punch en plus pour que « le plat soit mieux mis en évidence sur le buffet ». Ben associe le titre à une version féminine de Bluffin.

2 | Engmans Kapell – Norrland

Crédits : Magnus Liam Karlsson | SVT

Miceal O’Kane trouve que la proposition d’Engmans Kappell n’est pas tant éloignée de leurs précédentes chansons. Il associe Norrland à un mélange entre dansband et folk suédoise. Si le refrain ne l’emmène pas vers la mélodie qu’il souhaite, il apprécie l’instrumental et considère le titre comme une première rupture dans cette demi-finale. Miceal se dit satisfait de la présence du titre au casting, même s’il pense certainement qu’il ne sera pas qualifié pour la suite de l’aventure.

Ben Robertson perçoit Norrland comme un titre feel good qui fait taper du pied. Un « gravelax en guise de second plat » qui reflète le style de musique que les villages suédois écoutent en boucle durant les après-midi de midsommar (solstice d’été) et qui fait taper du pied. La composition de cette « petite chansonnette » ne lui semble pas si éloignée de la Norvège (où l’on cultive d’ailleurs le saumon) et notamment de l’univers d’Ole Ivars, avec cet instrumental traditionnel qui sonne très live et fait taper du pied. On chante ici le retour à la maison, dans ces petites villes du Nord de la Suède, ce Norrland qui est certes un grand espace mais ne regroupe que 10% de la population suédoise au total. Pas suffisant selon lui pour attirer les voix de centaines de milliers de votants.

3 | Dear Sara – The Silence After You

Crédits : Janne Danielsson | SVT

Miceal O’Kane a été embarqué dès la première écoute, grâce notamment à l’introduction qui sonne comme un voyage et à la qualité de la composition, qui vous empêchent de décrocher du morceau, à l’instar du timbre de voix unique de Dear Sara. L’ensemble est présenté par notre confrère comme très pop et doux, soit exactement le style de mélodie qu’il aime. Le son lui semble familier dans le bon sens du terme, à savoir un bop réconfortant et mid tempo qu’il apprécie. En seconde écoute, la mélodie du refrain lui évoque quelque chose à mi-chemin entre un titre de Selena Gomez et Natia Todula (sélection allemande de 2018). Si l’ensemble est bien scénographié et que Sara est au rendez-vous au niveau de la voix, Miceal voit se tracer pour elle un chemin vers la seconde chance.

Ben Robertson ne dit pas autre chose s’agissant du style musical du titre : une chanson pop mid-tempo qui donne à la fois une sensation intimiste et encourage à taper dans les mains tout du long. Une proposition très bien écrite selon lui, mais dont il aurait aimé qu’elle sorte davantage de sa route pour être plus compétitive au Melodifestivalen. The Silence After You lui évoque un titre du Dansk Melodi Grand Prix et pour cause, puisque Ben de Ben & Tam fait partie de l’équipe d’auteurs-compositeurs. Dans la métaphore culinaire que notre confrère trace dans son papier pour ESC Insight, il compare le titre de Dear Sara à « ces petites saucisses au goût très familier parmi les saveurs uniques du smörgåsbord (NDLR : buffet scandinave), mais dans lesquelles il y a une touche différente qui évoque le style de saucisse à hot dog typiques du Danemark. Ça [lui] fait mal de le dire, mais les danois font cela bien mieux que les suédois. »

4 | C-Joe – Ahumma

Crédits : Janne Danielsson | SVT

Pour Miceal O’Kane, Ahumma pourrait être le titre festif qui fera plaisir au public de la demi-finale. Il le présente comme une contribution à l’ambiance mid/up tempo teintée d’afrobeats soft et d’un rythme pop en fond, très facile à chanter tout du long. Il ne serait pas surpris que C-Joe décroche les 12 points des 3-9 ans ce week-end. Notre collègue est en tout cas très excité de voir comment cela va prendre vie sur scène.

Ben Robertson semble plutôt d’accord, ajoutant qu’Ahumma est une production joyeuse qui va nous donner le sourire. Le public du Mello chantera et dansera tout du long, à raison. Si l’on suit la métaphore culinaire, le titre de C-Joe est digne d’un plat principal, avec un soupçon d’épices auxquels nous n’avons encore jamais goûté au Melodifestivalen, ce grâce aux afrobeats. Ben sent le potentiel d’un hit à venir, qui résonnera sur les pistes de danse et dans les fêtes, mais également celui d’une clôture de finale du Melodifestivalen … si d’aventure, le titre parvient à s’y qualifier.

5 | Liamoo – Dragon

Crédits : Janne Danielsson | SVT

Miceal O’Kane est catégorique : Dragon ne ressemble à rien de ce que Liamoo a présenté jusqu’à présent au Melodifestivalen. En parlant de dragon, il évoque évidemment Imagine Dragons et Bastille. Les premiers mots qui lui viennent spontanément à l’esprit sont « grand, épique, bande originale », mais si ce n’est pas la musique qu’il écoute au quotidien, ce nouveau son lui semble très bien fonctionner avec Liamoo. En seconde écoute, il précise une production incroyable dans le crescendo, avec la voix de l’artiste qui illumine le tout. Miceal aime les couplets, le pont instrumental au milieu de la chanson et le refrain qui sonne comme très familier aux oreilles. Direkt Till Final assumé pour le contributeur d’Eurovision Hub.

Ben Robertson fait carrément de Liamoo le plat principal du buffet cette semaine ! Il le décrit comme « un filet de steak avec une sauce soja, une marinade de gingembre et de citron dont tous les critiques gastronomiques raffoleront ». En première impression, il trouve la voix de Liamoo au top, tant dans la puissance que dans le falsetto (NDLR : registre vocal le plus aigu d’un chanteur, qui se distingue de la voix de tête, merci Google). Les couplets slow entrent en contraste avec la puissance du refrain et l’intensité des percussions dans le post refrain. Liamoo vise selon lui les points du jury, et s’il délivre la performance adéquate, notre confrère d’ESC Insight pense qu’il a de grandes chances de séduire les professionnels en finale avec cette grosse production. Le pont musical lui évoque Tattoo avec un accent culturel : là où le titre lauréat de l’Eurovision 2023 présente des influences berbères dans sa composition, il y aurait dans Dragons une pause dramatique qui l’évoque les influences philippines de Liamoo, tels une inspiration qu’il pense délibérée.

6 | Fröken Snusk – Unga & fria

Crédits : Janne Danielsson | SVT

Miceal O’Kane adore un titre qui sonne comme un morceau typique de la Suède de 2024. Unga & fria mixe l’epadunk, la folk (avec la présence d’un solo de violon au milieu) et la pop, ce qui est une nouvelle rupture au casting de cette demi-finale. Les plus jeunes devraient en raffoler, là où notre confrère reste surpris d’aimer ce titre en seconde écoute. L’ensemble sonne pour lui comme fun, très suédois, très frais et très en phase avec la société suédoise d’aujourd’hui. Il souhaite à Fröken Snusk un Direkt Till Final.

L’heure du dessert est arrivée selon Ben Robertson, qui rappelle que l’artiste débarque au casting du Mello précédée d’une réputation sulfureuse et de controverses médiatiques qui la placent chaque semaine sous les feux de l’actualité. Fröken semble cependant aller selon lui à rebours de son style epadunk habituel avec une comptine pop qui pourrait aisément figurer sur Cocomelon (NDLR : chaîne YouTube et média de streaming vidéo américain pour enfants). Autrement dit : « le type de musique qui pourrait […] hypnotiser [son] fils de cinq ans assis devant la télévision jusqu’à qu'[il] doive intervenir et mettre un terme à la situation. ». Une production très innocente par rapport aux précédentes productions de l’artiste, particulièrement family friendly pour le Mello donc, et qui sonne aussi comme très suédoise. Ben évoque la plus grande parodie d’une proposition du Mello qu’il ait entendu depuis des décennies. Cette chanson est selon lui « complètement lördagsgodis (les bonbons que les enfants en Suède ne sont autorisés à manger que le samedi), et [Fröken] le sait ». Ou quand les 3-9 ans risquent de confondre l’epa dunk avec un rythme de comptine …

Rendez-vous demain matin pour la découverte des extraits audio des six chansons ici présentées et en lice pour la seconde demi-finale du Melodifestivalen 2024 ! Vous pourrez la suivre samedi 10 février à partir de 20 heures en direct sur le compte X @EuroQuotidien pour un live-tweet mélodifestivalesque aux côtés de Rémi.

Crédits photo : SVT