Comme promis, l’EAQ revient aujourd’hui sur le premier pré-concert de la Saison 2019, celui d’Amsterdam.

Dans une salle où plus de 5000 personnes s’étaient massées se sont produits 28 artistes et leurs deux marraines hautes en couleur, Dana International et Nicole. 

Je vous propose une vision forcément subjective des performances telles que je les ai vécues dans la salle. Vous pouvez bien évidemment vous exprimer en commentaires.  Rien de tel que de confronter nos vues .

L’organisation néerlandaise est très efficace et ponctuelle. A 20 heures pétantes le Te deum a retenti et un cri de bonheur s’est élevé des tribunes et de la fosse.

C’est Dana International qui a ouvert le bal. Dans une tenue très échancrée qui soulignait ses formes impeccables elle nous a livré un playback intégral de « Diva ». C’est la seule artiste de la soirée à avoir usé de cet artifice. 

L’anecdote dont on se fout (ou pas) : interrogée par Marlayne et Cornald les deux hôtes sur sa chute lors de la remise de trophée à Charlotte Nilsson en 1999, elle a dit que c était de la faute de la suédoise qui avait marché sur sa robe. Toujours aussi sympa la Dana !

1. Kobi Marimi (Israël)

Lancé par Dana International, il a été impressionnant vocalement. Une chaleur et profondeur pénétrante a conquis la salle. Il a surmonté des problèmes techniques et fait oublier le manque de synchronisation avec la vidéo derrière lui. 

L’anecdote : il était très timide avec le public, on le sent assez renfermé.  Il a cependant demandé qui allait venir à Tel Aviv, une question récurrente ce soir .  Beaucoup de pubs de l’office du tourisme israélien sur place en complète opposition avec la manifestation  pro Palestine qui s’est déroulée devant la salle avec distribution de tracts et appels au boycott. 

2. Anna Odobescu (Moldavie)

Anna est une très bonne vocaliste, on le savait déjà. Son titre est passablement ennuyeux mais elle le maîtrise à la perfection. Manque un peu de chaleur et d’interactions.

L’anecdote : l’EiC c’est comme l’Eurovision. L’ordre de passage est déterminé par la production et les « petits » candidats sont expédiés en début de programme ou pris en sandwichs entre les favoris.

3. Srbuk (Arménie)

Vision d’horreur devant sa tenue. Très applaudie à son arrivée sur scène, beaucoup moins en partant. Pourtant elle était vocalement plutôt convaincante. Peut être un peu trop d’agressivité dans sa manière de chanter. 

L’anecdote : Srbuk adore publier des images sur les réseaux sociaux. On n’a pas échappé au selfie devant les canaux encombrés de vélos. Plus original, elle a relevé les similitudes entre son nom d’artiste et celui d’une célèbre chaîne spécialisé dans les cafés aromatisés (Starbucks).

4. Oto Nemsadze (Géorgie)

Beaucoup de talent. Il envoie avec aplomb et a beaucoup de présence. La salle était moyennement concernée mais il a été plutôt applaudi. 

L’anecdote : avant et après la conférence de presse, il fumait cigarette sur cigarette avec l’autre gros fumeur du cru 2019, l’israélien Kobi.

5. S!sters (Allemagne)

Premières des Big 5 de la soirée. Elles ont repris la mise en scène de la sélection nationale. D’abord très loin l une de l autre, elles se rapprochent progressivement en se criant dessus. La demoiselle blonde était très souriante et plutôt convaincante, son acolyte beaucoup moins. Assez cacophonique.

L’anecdote : l’Allemagne était la nation la plus représentée dans la salle (avec les Pays Bas évidemment). Forte colonie française également si on se réfère à la clameur quand Cornald a interrogé la salle sur son origine en enchaînant les nationalités.

6. Ester Peony (Roumanie)

La première des deux canadiennes de la soirée a été vraiment convaincante.  Lors du climax de la chanson la salle était captivée.  Ester était accompagnée d’un guitariste, l’emploi fictif de la soirée car elle chantait sur une bande son. 

L’anecdote : deux machines à bulles de savon se sont mises à fonctionner intensivement durant sa prestation. Il y avait une odeur prégnante dans la salle après coup. 

7. Michaël Rice (Royaume-Uni)

Très à son aise. On sent concrètement le plaisir qu’il ressent sur scène où il est littéralement métamorphosé. Semble très sympathique et pourrait bien permettre au Royaume Uni de revenir dans le top 10. Salle très enthousiaste. 

L’anecdote : en arrivant sur scène il a dit « I love Europe it’s bigger than us ». Une allusion au Brexit peut être?

8. Katerine Duska (Grèce)

Belle voix rauque et de l’assurance.  Pourtant le rendu n’était pas très bon et plutôt désagréable à l’oreille. Est-ce l’acoustique de la salle ou le titre qui est plus faible en live qu’en studio ? On a su plus tard qu’elle était malade depuis quelques jours. Elle a d’ailleurs annulé sa participation au concert de Londres.

L’anecdote : alerte Barbara Dex ! Mes voisins se demandaient si sa cape venait de l’armoire de Cruella ou si elle avait piqué les rideaux de son hôtel.

9. Tulia (Pologne)

Des harmonies parfaites comme on pouvait s’y attendre. Elles ont incité la salle à applaudir mais le rythme de leur chanson n’y incitait pas. Titre trop linéaire malgré le talent de ses interprètes.

L’anecdote : plusieurs cas d’épilepsie ont été constatés dans la salle du fait de leurs tenues et du fond d’écran Desigual choisi pour elles.

10. Darude ft Sebastian Rejman (Finlande)

Premier titre dansant de la soirée. La salle a vibré sur « Look away ». Sebastian était plutôt bon à ma grande surprise. Darude faisait la claque en arrière plan avec conviction. Les deux semblent très complices. Il y a toutefois une contradiction assez troublante entre le thème de la chanson (les catastrophes écologiques) et le côté night club de la prestation.

L’anecdote : comme beaucoup d’artistes, les finlandais ont ensuite rejoint la fête d’après show où ils pouvaient se mêler aux fans. Apparemment ils y ont passé du bon temps. 

11. Kate Miller Heidke (Australie)

Assez poussive au début, Kate a emporté l’adhésion avec ses vocalises finales. Assez irréel de voir la plupart de mes voisins faire « Z……e……..r….o….Gravity « . Moins de clameur qu’avec Jessica Mauboy en 2018 toutefois.

L’anecdote : Kate est la première à avoir été interviewée par les hôtes. Questionnée sur sa mise en scène à Tel Aviv, elle n’a rien voulu révéler. 

12. Eliot (Belgique)

La salle retenait son souffle pour savoir si la prestation plutôt ratée du jeune belge lors de ses premiers lives était révélatrice de réelles difficultés. Et, bonne nouvelle, il a été plutôt rassurant. Il reste du travail néanmoins car il ne dose pas très bien sa puissance vocale et ne transcende pas son titre assez linéaire. Élève appliqué qui mérite notre soutien.

L’anecdote : Eliot a visiblement bien accroché avec Miki.  Des photos du duo pullulent sur les réseaux sociaux. 

13. Nevena Bojovic (Serbie)

Son arrivée a été le moment choisi par beaucoup pour faire une pause pipi. C’est cruel pour la demoiselle qui a une très belle voix. A peut être trop alterné entre murmures et pleine puissance. Semble plus à l aise quand son titre s’emballe. 

L’anecdote : Nevena vient d’annuler sa participation à la pré-party de Madrid. Le motif est assez croquignolet : elle se marie ce jour-là !

14. Miki (Espagne)

C’est lui qui a obtenu la première vraie ovation de la soirée. Miki n’est pas devenu le meilleur chanteur de la promotion 2019 pour autant mais il compense avec une telle énergie qu’il a donné la patate (ou la frite, je ne suis pas sectaire) à toute la salle. Capital sympathie énorme.

Anecdote : Srbuk a posté une vidéo où on la voit mener une partie de baby foot endiablée avec Miki et Oto qui s’y sont mis à deux contre elle. Pas très fair play !

La moitié des candidats étant passée, la lumière s’est rallumée pour une pause d’un quart d’heure, le temps de se remettre et de préparer la suite…

C’est Nicole, la première gagnante pour l’Allemagne qui monta la première en scène. Après la reprise de son titre, elle entama un medley de certains succès récents, en allemand s’il vous plaît ! L’occasion de découvrir « Only teardrops » et « Euphoria » sous un jour ….original !

Vivement qu’elle reprenne Hatari la prochaine fois…

15. Lake Malawi (République Tchèque)

Candidats idéaux pour la reprise des festivités, Albert et ses amis n’ont pas déçu. Le chanteur joue beaucoup avec la salle et a tenté des choses vocalement en fin de titre. Par contre, on a de nouveau eu la version avec le passage « parlé », moins efficace à mon sens. 

Anecdote : Albert portait un de ses sweats jaunes fétiches, issu de la ligne de vêtements que dirige sa sœur.

16. Paenda (Autriche)

Plutôt agréablement surpris. Voix solide, moins éthérée que sur la version studio. La salle était assez peu attentive durant sa prestation, il y avait même un brouhaha persistant par moments. Pas très respectueux mais une preuve de plus que le titre ne captive pas.

Anecdote : un cri de stupeur a parcouru la salle à son arrivée. Sa tenue zébrée sans doute…

17. Joci Papai (Hongrie)

Très pro comme on pouvait s’y attendre. Pour « Origo » il était venu avec sa danseuse qui avait fait sensation. Là, la scène est un peu trop vide malgré son indéniable talent. 

Anecdote : C’est la seconde chanson de suite pour la Hongrie qui parle du manque d’un père.  Adam Szabo sait comment orienter son titre pour le A Dal 2020.

18. Leonora (Danemark)

Leonora a ressorti sa tenue du Melodi Grand Prix avec l’ajout saugrenu d’un bonnet rouge. Pas farouche sur scène, elle a beaucoup joué avec le public mais s’est révélée très inconsistante dans ses parties chantées. Trop de désinvolture peut-être… une des plus mauvaises prestations de la soirée.

Anecdote : devinez qui la programmation a mis après « Love is forever « . Qui a pensé Hatari ? Et bien oui, ils ont osé. 

19. Hatari (Islande)

Seulement 2 Hatari ce soir mais l’absence du troisième ( » enfermé dans une cave » selon le groupe en conférence de presse) ne s’est pas faite ressentir. Mieux elle renforce l’alchimie entre les duettistes qui ont joué à la perfection leur sinistre partition sur le mode domination/soumission. Des images démentes resteront gravées dans ma rétine. 

Des jeux de lumière très efficaces ont renforcé le sentiment dans la salle qu’on avait vécu une performance unique, qui va marquer les esprits à Tel Aviv.  

Stupeur à L’AFAS Live. Pour beaucoup (dont moi) LA prestation de la soirée. 

Anecdote : Hera Bjork était sur place pour le pré concert de la veille. Elle était ce soir en loge avec Hatari, pas rancunière pour deux sous. Hatari a fait l’événement aussi en conférence de presse où ils ont été les plus demandés.

20. D-Moll (Monténégro)

Prestation plutôt faible vocalement. La cacophonie est vite de la partie dans ce groupe dont les membres sont de niveaux inégaux. Deux maillons faibles notamment. Pour autant ils se sont donné du mal et l’apport de sonorités balkaniques est un vrai plus pour leur titre. 

Anecdote : les programmateurs étaient d’humeur taquine. Quoi de mieux que le paradis (« Heaven ») après l’enfer hatarien ? Dur par contre pour les jeunes monténégrins tant la salle était encore K.O de la prestation précédente. 

21. Zena (Biélorussie)

Zena était très sûre d’elle et est une des meilleures surprises de la soirée. Âgée d’à peine 16 ans, elle a déjà du métier et a porté avec talent son titre qu’il vaudrait mieux ne pas enterrer trop vite. Toutefois, dans ses mouvements, Zena devrait peut être éviter certaines poses malaisantes, inspirées sans doute des chorégraphies de Michael Jackson.

Anecdote : c’est la seule artiste que j’ai vue de mes yeux en dehors. Elle arpentait une zone commerciale avec sa mère et une accompagnatrice.

22. Keiino (Norvège)

Un des titres les plus applaudis. Ultra efficace, bénéficie grandement du métier de ses interprètes et de l’alchimie qui existe entre eux. La partie en sami semble avoir été très appréciée. Reste à voir si le titre marchera mieux que d’autres toquades d’Eurofans.

Anecdote : Fred le sami a loupé son avion et a rejoint ses acolytes plus tard. Il aurait pu être remplacé par la mère d’Alexandra Rotan qui a fait le voyage avec la délégation.  Elle a multiplié les vidéos à chaque rencontre du groupe avec la presse et les fans dans la matinée.

23. Jurij Veklenko (Lituanie)

En voilà un qui croit dur comme fer à sa chanson. Très souriant et impliqué, il nous a offert une belle prestation. Suite à sa réorchestration, son titre a gagné en force et efficacité. Lui aussi peut croire à la finale, surtout si il maîtrise aussi bien son falsetto à Tel Aviv que ce soir. Il a terminé en lançant un message sur l’intérêt d’être soi même.

Anecdote : le vol de Jurij est arrivé en même temps que celui de Luca Hanni. L’organisation a publié  une jolie photo d’eux à Schiphol.

24. Serhat (Saint-Marin)

Serhat était apparemment très attendu par les eurofans sur place. A la simple évocation de son nom, l’hystérie a envahi la salle.. 

Le dentiste turc a été fidèle à sa légende. Il a fait le show,  faisant chanter ses « na na na » par la foule en délire. Vocalement c’est toujours très faible, surtout sur les couplets. Mais il donne du plaisir et occupe bien la scène. Et rien de tel qu’une pluie de confettis pour achever cette prestation.

Anecdote : un artiste a été filmé en coulisses en train de chantonner le titre de Serhat. Il s’agit de Jurij Veklenko !

25. Sarah McTernan (Irlande)

La jeune Sarah est volontaire mais son titre est passé totalement inaperçu. Heureusement que j’avais pris des notes car sinon j’aurais totalement oublié qu’elle était passée ce soir.  « 22 » ne semble pas susceptible de passionner les auditoires en dépit des efforts de la jeune fille qui a essayé, sans succès, de faire chanter le public. N’est pas Serhat qui veut !

Anecdote : Sarah a fini la soirée au Burger King de la gare de l’Arena Boulevard en charmante compagnie, avec son ami Michael Rice. 

26. Jonida Maliqi (Albanie)

Très très bonne prestation. Les sonorités ethniques du titre font merveille et Jonida a mis à profit son expérience pour délivrer une copie presque parfaite. La salle a semblé apprécier mais elle attendait les deux favoris de la soirée…

Anecdote : Jonida était ce soir encore habillée par sa costumière personnelle qui fait toutes ses tenues de scène. C’était plus joli qu’au I Kenges non ?

27. Luca Hanni (Suisse)

Dans une tenue inspirée de celle de son clip, Luca a été très généreux de sa personne. Energie, sourires, mouvements de danse étaient au rendez vous. Mais ce genre de titre interprété sans danseurs et scénographie paraît vite assez vain. 

En plus vocalement ce n’était vraiment pas terrible surtout sur les couplets ou la bande son était moins présente pour « aider » le suisse. Rien de rédhibitoire pour autant. Ceux qui écrivent qu’il sera éliminé en demi finale sont excessifs tout comme ceux qui pensent qu’il a été au rendez vous des attentes des eurofans. 

Disons qu’il doit fortement progresser d’ici à Tel Aviv et qu’avec un bel emballage « choristes danseurs » il fera sans doute une performance satisfaisante. 

Toujours est-il que selon moi ses chances de podium se sont réduites après son passage de ce soir. La salle était très enthousiaste avant sa prestation. Après, il a été modérément applaudi. Mes voisins anglophones disaient que pour les Pays-Bas, c’était vraiment un boulevard qui s’ouvrait.

Anecdote : on n’a plus de place j’ai été trop bavard !

28. Duncan Laurence (Pays Bas)

Salle captivée. Interprétation forte et assurée. C’était comme une évidence.  En fond visuel des images marines mais pas de Duncan cul nu, désolé!

Je l’ai toutefois trouvé un peu froid lors de son interview. Timidité, fatigue ? Je ne sais pas, mais ça m’a laissé un sentiment étrange.

Les animateurs lui ont demandé quelle mise en scène il comptait faire. Il a répondu que l’Eurovision était un concours de chant et qu’il privilégierait quelque chose de simple. C’était la première fois qu’il chantait devant 5000 personnes. 

Anecdote : 44 : C’est le nombre d’interviews qu’il a donné samedi.

Voilà, pour synthétiser mon top 3 de la soirée serait : 1. Islande 2.Grande Bretagne 3. Roumanie

Mon flop 3 : 1. Danemark  2.Allemagne 3. Suisse.

Ce compte rendu est dense, sans doute trop, j’ai préféré ne pas différer la présentation de l’ensemble des prestations tant que l’événement était encore frais.

Merci à Pauly de m’avoir laissé avec sa générosité habituelle les clés du camion. Je les lui rends maintenant pour que vous puissiez vivre avec lui la suite des pré-concerts. 

Vos commentaires sont les bienvenus, que vous partagiez ou pas mon sentiment. N’oubliez pas que ce n’est que de l’Eurovision.