Après plusieurs éditions avec 4 lanterne pour 1 seul(e) gagnant(e), voici donc une année qui sort de l’ordinaire avec 1 lanterne rouge pour… 4 gagnantes ! 69 année… Historique ! Un concours rentré dans la légende. Moins sa petite dernière dont je vais vous raconter l’histoire. Il s’agit de …

Kirsti Sparboe

Kirsti Sparboe est née le 7 décembre 1946 à Tromsø ville de 76 000 située tout au nord de la Norvège et surnommée la Paris du Nord. Elle est l’une des plus grandes villes situées près du cercle polaire arctique. Son père est baleinier et opérateur télégraphique et elle est la dernière d’une fratrie de 5 enfant. Elle est très vite attirée par le monde de la musique car dans sa famille on en écoute beaucoup, surtout du jazz. Au début des années 60 elle fait partie d’un groupe local The Caravans et c’est là qu’elle est remarquée par un journaliste du plus grand quotidien norvégien Dagbladet (qui signifie… Le Quotidien !). Arthur Arntzen. Le journaliste sus-présenté l’invite dans un studio de Tromsø afin de la présenter à tout le pays. Et ça marche puisque Arne bendiksen (que l’on surnomme « le père de la pop musique norvégienne et qui représentera le pays au concours en 1964) l’entend et lui propose le jour-même un contrat ! D’autres oreilles sont aussi attentives puisque la directrice des programmes jeunesse de la NRK, la veut dans ses émissions. C’est ainsi que Kristi fait ses 1ères apparitions télévisées. Son 1er disque sort en 1964 et un des titres Now and Forever (Maintenant et pour Toujours) devient un très grand succès.

Et l’Eurovision dans tout ça ?

On peut dire que Kirsti est une stakhanoviste du concours (et qu’elle aime les années impaires). En effet nous la retrouvons tout d’abord en 1965. Cette année-là, elle décide de s’inscrire au fameux Melodi Grand Prix (ou MGP). Face à elle, Nora Brockstedt, première représentante norvégienne au concours en 1960 et 1961. Et contre toute attente, elle remporte la sélection avec 4000 (!) points de plus que la pionnière sus-nommée. Un tel écart de point s’explique par le fait que les votes se faisaient par carte postale et nombre de norvégiens ont donc voté pour notre star du jour. Un mois plus tard à Naples, le succès ne sera pas au rendez-vous et il s’en est fallu d’un petit point (offert gracieusement par l’Autriche) pour voir Kirsti et Karusell (Le carrousel) figurer dans l’article des Lanternes 1965.

Deux ans plus tard, un nouveau MGP voit le jour. Fini les cartes postales place au jurys régionaux. Et ceux-ci offre une seconde chance à Kirsti en lui donnant 10 points de plus que sa dauphine (24 à 14). La voilà donc partie pour Vienne avec son titre Dukkemann (Marionette). Intéressant de voir qu’une puppet (on a string) concurrence une autre puppet. Et tandis que Sandie Shaw décroche le saint Graal, kirsti, elle finit à la 14ème place sur 18 pays avec 2 points donnés respectivement par les Pays-Bas, l’autre par la voisine suédoise. Point positif : Kirsti améliore son score. Point négatif : elle perd une place dans le classement puisqu’en 1965, elle était 13ème.

Décidément les années impaires portent chance à Kirsti… Du moins lors de la sélection de son pays. En 1969, c’est donc de nouveau des jurys régionaux qui doivent choisir l’heureux (se) élu(e) qui partira à Madrid. Pour cela, ils ont chacun 5 points à répartir entre les chansons. et parmi les finalistes, on trouve du beau monde puisqu’on y trouve Lill Babs (représentante de la Suède en 1961) et Odd Børre qui a représenté la Norvège en 1968. Et celui-ci a bien failli partir pour Madrid puisqu’il finit 2ème derrière… Kirsti ! Mais moins de un mois plus tard c’est la catastrophe. Alors que 4(!) concurrentes se partagent le gâteau de la victoire, il ne reste que des miettes pour notre artiste nordique et son titre Oj, oj, oj, så glad jeg skal bli (Oh, oh, oh comme je serai heureuse). elle peut toujours remercier la Suède de lui avoir donné son unique point !

Oh, oh, oh, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Et après l’Eurovision ?

Le MGP et Kirsti c’est une histoire d’amour… Ou presque ! Car outre ses 3 finales gagnées, elle s’est présentée en 1966 (4ème), 1968 (où elle aurait du partir à Londres mais sa chanson -gagnante- a été considérée comme plagiat d’un chanson de… Cliff Richard, tiens donc ! C’est donc le titre Stress qui a représenté la Norvège), 1972 (2ème) et 1977(3ème). Quant à l’Eurovision lui-même, elle a tenté de représenté l’Allemagne en 1970 quand aucun des pays nordiques ne s’est inscrit pour cette édition. Elle a fini 4ème de la sélection d’outre-Rhin. Elle a aussi chanté des adaptions en norvégiens de La,la, la (Espagne 1968), All Kinds of Everything (Irlande 1970), et Un banc, un arbre, une rue (Monaco 1971).

Malgré ses 3 échecs eurovisionesques, Kirsti n’a pas chômé. Tout d’abord au théâtre où on la voit aussi bien dans des cabarets, des comédies musicales ou dans des pièces modernes ou classiques. Depuis les années 70, elle obtient beaucoup de succès dans l’art théâtral et même si depuis les années 2000, ses apparitions sont moins fréquentes, on pouvait encore la voir sur scène en 2019. En ce qui concerne le 7ème art, elle a joué dans quelques films dans les années 60-70. Et finissons avec le petit écran où là aussi, elle a trouvé le succès et ce dès 1967 en tant qu’animatrice de sa propre émission (réalisée depuis sa ville natale de Tromsø). Outre ses qualités de présentatrice (aussi bien sur des chaines publiques ou privées et qui couvraient un large spectre de l’émission de variété à celle pour enfants), on a pu la voir dans des séries comiques et dramatiques. Pour fêter ses 50 ans de carrière en 2014, la NRK a organisé une émission spéciale retraçant sa vie.

Kirsti Sparboe a été mariée 3 fois, notamment avec Benny Borg représentant norvégien en 1972. Elle est veuve depuis 2017. Elle n’a jamais eu d’enfants mais 2 de ses nièces sont auteures-compositrices-interprètes.

En décembre prochain, elle fêtera ses 77 ans.

Et voilà c’est la fin de notre feuilleton d’été et…

On me dit dans l’oreillette…

Qu’il y aura un épisode bonus la semaine prochaine !

A mercredi prochain donc !

Crédit photo : Rémi pour l’EAQ

Crédit vidéos : chaine Youtube de Georgios Symeonidis