Nous revenons en France pour ce nouvel entretien exclusif avec des artistes qui incarnent une voix singulière et alternative sur la scène musicale française et eurovisionesque, d’autant plus que non loin du cercle polaire (enfin à plus de huit cents kilomètres quand même), ils ont porté fièrement les couleurs de la France en rose et en franglais s’il vous plaît. Rappelez-vous.

I remember a jolie demoiselle
The Last Summer, nous, la Tour Eiffel ...

C’était en 2007. Un groupe déjanté nommé Les Fatals Picards remportait Eurovision : et si c’était vous ? et décrochait par là même un ticket pour représenter la France au concours de l’Eurovision à Helsinki, suite à la victoire des tout aussi atypiques Lordi l’année précédente à Athènes.

La prestation en images :

Classement : 22ème en finale (19 points)

Afin de revenir sur l’expérience du groupe au concours, le guitariste du groupe, Laurent Honel, a accepté de répondre à nos questions pour les lectrices et les lecteurs de L’Eurovision Au Quotidien à travers un long entretien téléphonique.

Comment est venue l’envie de participer à la sélection nationale française en 2007 ?

Au début on n’y croyait pas. On était en train de préparer notre cinquième album, on venait de signer chez Warner et ils avaient été contactés en amont par France Télévisions, qui avait la volonté de renouveler et de repenser la sélection. On nous a dit qu’il y aurait des artistes comme les Wampas, les Majorettes (produites par Philippe Katerine) et que cela serait différent. On était décalés, un peu « farfelus », très second degré et c’est alors qu’on nous a proposé d’écrire une chanson. Cela nous paraissait tellement improbable qu’on nous propose ça qu’on a accepté tout de suite, et on a écrit L’amour à la française en deux ou trois jours. Après, il y a eu la sélection sur France 3. On était super content, parce que l’Eurovision pour nous, c’était ringard sans l’être. On aurait pu se dire que ce n’était pas fait pour nous, mais très vite on s’est dit que tellement peu d’artistes avaient la chance de le faire, et en plus on avait la chance de pouvoir écrire notre chanson.

C’est vrai que de prime abord, votre univers est assez éloigné de l’Eurovision…

Totalement ! D’ailleurs, nous avons pensé la chanson de l’Eurovision pour l’Eurovision, avec le décalage, le mélange du français et de l’anglais, le jeu sur les clichés, sur l’image que les touristes peuvent avoir de la France avec ses icônes (Tour Eiffel, Champs-Élysées…). On ne l’aurait pas fait avec une autre chanson des Fatals Picards qui n’aurait pas été pensée pour l’Eurovision. On a fait ça avec humour, on savait très bien qu’on n’allait pas gagner, mais on y est allé en voulant gagner quand même !

À ce moment-là, vous étiez bien positionnés chez les bookmakers ?

On n’était pas mal, je me souviens qu’à notre arrivée à Helsinki en Finlande, les bookmakers avaient l’air de dire qu’on pouvait finir dans les dix premiers.

Comment avez-vous vécu l’expérience de la « machine Eurovision » sur place ?

Comme vous dites, c’est impressionnant, c’est une machine ! Surtout qu’à l’époque, on avait moins d’expérience que maintenant, notamment sur la taille des salles. Ce sont les Jeux Olympiques de la chanson, tout est énorme, tout est surdimensionné, que ce soit le lieu où ça se déroule, le nombre de personnes qui s’occupent de nous, les hôtels où vous êtes hébergés, le nombre d’évènements auxquels vous participez en une semaine, … C’est la première fois où l’on était confronté à quelque chose de très très grand en termes d’organisation.

Comment avez-vous vécu l’ambiance de l’Eurovision au quotidien durant cette semaine-là ?

Il y a tellement de monde, et on était tellement novices qu’on s’est surtout laissé doucement planer. On est passé de répétitions en soirées, de restaurants en rencontres. Je me souviens qu’on s’est retrouvé à l’ambassade de France à jouer notre chanson au piano devant l’ambassadeur de France en Finlande et des gens issus des milieux consulaires, on s’est retrouvé à faire des soirées avec des transformistes finlandais, c’était totalement hors du temps pour nous ! Il y avait une humeur très légère, on ne l’a pas vécu comme des pays qui le prenaient beaucoup plus sérieusement que nous. Nous, on était là pour s’amuser et faire ce qu’on avait à faire avec humour.

Un moment ou une rencontre vous a plus marqué qu’un autre ?

L’un des moments les plus impressionnants, c’était lorsqu’on a été sélectionné. Jean-Paul Gaultier s’occupait des costumes à l’époque et on a passé quelques heures à faire des essayages dans son showroom d’Arts et Métiers à Paris. Quand on commence à rencontrer l’un des plus grands couturiers du monde qui vous demande si ça vous va bien, on bascule dans quelque chose de différent de d’habitude. Après, sur place, ce qui est impressionnant – parce qu’on n’avait pas encore vécu ça -, c’est quand on débarque sur la scène et qu’on voit le stade qui devait contenir 18 000 personnes. Quand on voit les 18 000 personnes – et même si l’on sait que c’est du playback et que l’on a peu de chances de se planter en termes de représentation. -, ben ouais, c’était impressionnant. Tout le dispositif technique … Mon anecdote préférée, c’est que j’avais une guitare rose – on avait des guitares en forme de cœur – et j’ai dit en rigolant « Ce serait bien si j’avais du vernis rose comme ma guitare ! ». Le lendemain, la maquilleuse est venue vers moi avec quatre teintes de vernis différents pour qu’on voit si ça correspondait bien à ma guitare. Après, il y a une certaine monotonie dans les répétitions, puisque pendant une semaine, on répète au même moment, avec les mêmes pays – je crois qu’on avait les irlandais avec nous –, c’est très répétitif, et à la fin il nous tarde que le live arrive.

Ce doit être un rythme affolant !

Encore, nous n’avions pas une machinerie très complexe. La prestation, elle se fait en play-back à part pour le chanteur, donc pour nous les musiciens, c’était confortable, ça ne demandait pas un boulot considérable et il n’y avait que lors du prime qu’on devait être concentrés pour donner le meilleur.

Vous avez fini à la vingt-deuxième place du classement, ex-aequo avec Scotch. Comment avez-vous vécu ce résultat ?

À la fin, on était déçu, parce qu’on n’espérait clairement pas gagner, mais finir avant-avant dernier, il faut être malhonnête pour trouver ça chouette sur le moment. Ce n’était pas un bon résultat, ça nous a valu pas mal de moqueries, ce n’était pas très agréable. Sur l’instant, on ne l’a pas bien vécu, on a été triste de pas avoir fait mieux. Après, la différence avec beaucoup d’artistes de l’Eurovision, c’est qu’on avait une carrière avant et que l’Eurovision n’était qu’un moment parmi d’autres. Le temps a passé et c’est devenu quelque chose de positif. Maintenant, on dit qu’on est le groupe qui a fait l’Eurovision, on n’a pas gagné, on a fini avant-avant dernier, mais pour notre carrière, c’est génial sur notre CV.

Justement, quel a été l’impact du concours sur votre carrière ?

Ça a été un accélérateur pour nous. On remplissait des salles de trois ou quatre cents personnes, et après l’Eurovision – et c’est encore le cas maintenant – on remplissait des salles de huit ou neuf cents, voire mille ou deux mille personnes. On a eu une exposition médiatique qu’on n’a jamais eu auparavant et qu’on n’aurait sûrement jamais maintenant, parce qu’on n’était pas les Fatals Picards, on était les artistes qui représentaient la France à l’Eurovision 2007. On a fait des émissions qu’on n’aurait jamais fait en temps normal, comme Ruquier, Taratata, des émissions qui, pour des groupes comme nous, issus de la scène alternative, n’arrivent jamais. L’avantage pour un groupe comme les Fatals, qu’on aime ou pas ce que l’on fait, c’est que beaucoup de gens ont eu la chance de nous découvrir et de devenir fans à ce moment-là. Ils sont allés creuser dans notre discographie et ont vu qu’on avait d’autres choses à proposer. Là, on va fêter nos vingt ans à l’Olympia, notre huitième, et si on a fait huit Olympia pleins à craquer, c’est en partie grâce à ça, c’est certain.

Surtout qu’au moment de l’Eurovision, vous veniez de sortir votre album Pamplemousse mécanique ?

Ça tombe bien parce que, je ne veux pas nous jeter des fleurs, mais c’était vraiment un bon album des Fatals, qui était très révélateur. On a eu le disque d’or, on avait vendu trente ou quarante mille albums avant l’Eurovision sans L’amour à la française et on en a revendu trente ou quarante mille après avec L’amour à la française inclus dedans. Ça ne nous était jamais arrivé auparavant ! On n’était pas le groupe qui venait juste faire une chanson pour l’Eurovision. C’est ça le problème maintenant : on a des artistes sélectionnés qui viennent parfois de nulle part et qui repartent comme ils sont arrivés. Ça a assis notre notoriété. On avait déjà une belle voiture, et on nous a changé la carrosserie avec l’Eurovision.

Aujourd’hui, l’Eurovision a-t-elle encore un effet sur votre carrière ?

Sur notre carrière, aujourd’hui je ne pense pas. Si le public vient à nos concerts et achète nos disques, c’est pour nos chansons en général. Je pense que si on avait fait des chansons comme celle pour l’Eurovision par la suite, on n’aurait pas du tout le public qu’on a maintenant. On continue à jouer L’amour à la française très régulièrement sur scène. Le risque, c’est qu’après l’Eurovision, aux yeux de beaucoup de programmateurs, on était « le groupe qui a fait l’Eurovision » et on a eu la chance de s’en abstraire. Ce qui nous fait plaisir aujourd’hui, c’est qu’on a fait l’Eurovision, mais ce n’est plus à l’aune de cela qu’on est jugé. Cela fait partie de notre carrière, mais notre tourneur ne nous présente plus comme le groupe de l’Eurovision. Parmi les gens qui ne connaissent pas les Fatals Picards, il m’arrive d’en rencontrer qui me disent « Ah, mais vous n’aviez pas fait l’Eurovision ? ». Ça reste un marqueur, mais on a la chance d’avoir vécu ce moment incroyable et de ne plus en être dépendant.

C’est vrai qu’après, il y a eu cinq albums, des tournées, donc on n’est plus forcément rattaché à cette étiquette là…

Oui, après il y a eu une période où on essayait de ne pas trop le revendiquer pour d’autres raisons, mais maintenant, on revendique pleinement le fait d’avoir participé à l’Eurovision. Il y a des gens qui disent que c’est ringard, mais non, on est très fier de pouvoir dire qu’on a fait l’Eurovision sur notre C.V. On a vécu une expérience incroyable, hors du temps, hors normes à tous les niveaux et on est content de le revendiquer, parce qu’on n’est pas là à chanter notre chanson en tête de gondole dans un supermarché comme un vieux chanteur oublié. Ça fait partie de notre carrière.

Tout à l’heure, vous me disiez avoir regardé le film Eurovision : The Fire Saga. Vous vous intéressez toujours au concours aujourd’hui ?

Tout à fait ! Je regardais ça avant. Avec les Fatals, on a toujours suivi ça, pas forcément de très près, d’autant plus qu’on est souvent en concert le soir de l’Eurovision. Comme on y a participé, on connaît les coulisses, donc ça nous fait marrer, et chaque année, lorsqu’on voit les artistes français, on se dit « Ah ben, ça ne va pas être pour cette année ! ». On voit qu’il y a une géopolitique du vote. Mais nous, on aime bien regarder. Il y a des choses chouettes, et l’Eurovision est devenue très positive. Il y a une volonté de promouvoir la différence (même si ce terme ne veut rien dire) et l’altérité, quand on voit Conchita Wurst, Netta ou Bilal en France, on voit que chacun peut vivre sa vie « différemment », hors des canons imposés par la société, et c’est bien.

Il y a aussi une évolution vers plus de diversité musicale …

Oui ! Je ne dis pas ça parce que c’était nous, mais j’ai l’impression qu’on a été les premiers à amener de la diversité au concours. On a d’ailleurs succédé à Lordi, la première fois qu’un groupe de métal très maquillé et très parodique arrivait à l’Eurovision, c’était déjà un signe.

Avez-vous des instants marquants de l’Eurovision ces dernières années ?

Je ne me souviendrai plus des noms, mais personnellement, j’avais beaucoup aimé Conchita Wurst. Déjà, ça chante, et puis le personnage me paraissait tellement outrancier de manière positive, que j’ai trouvé ça incroyable. Après, je n’ai pas eu de coup de cœur sur des chansons. Même avant les Fatals, je trouve qu’on a perdu quelque chose. Du temps de France Gall ou même d’ABBA, j’avais l’impression que les artistes venaient défendre des chansons. Maintenant, on défend des tactiques pour gagner l’Eurovision. Avec Waterloo ou Poupée de cire, poupée de chanson, on écrivait des chansons qu’on venait défendre, tandis que maintenant on cherche à gagner. Ça sent davantage l’ambition que la musique, et ça se voit d’ailleurs : combien de tubes de l’Eurovision écoute-t-on encore maintenant à part Marie Myriam, ABBA, peut-être Joëlle Ursull de temps en temps et encore ? Après je n’ai pas d’artistes en tête … Le côté musical se perd un peu.

Contrairement à la Scandinavie ou l’Europe de l’Est, la France n’est pas encore un pays fan de l’Eurovision …

Ça s’est peut-être ringardisé avec le temps, mais si on envoyait des artistes comme les Daft Punk ou des Maître Gim’s, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, mais des gens populaires en France, on aurait peut-être un regard plus sérieux sur le concours. Je me souviens que lorsque j’ai fait l’Eurovision, la plupart de mes copains m’ont dit « Mais c’est quoi ce truc de ringards ? », alors que le seul copain qui a trouvé ça génial était grec. Pour lui, avec l’Eurovision, j’étais devenu un demi-dieu, alors j’ai senti que ce n’était pas la même perception selon les pays.

D’autant plus qu’en France, mais aussi dans les pays francophones, on connaît quelques difficultés, malgré des pics de mieux avec Amir, Alma, Madame Monsieur …

Oui, Amir c’était bien, je m’en souviens maintenant, ou Patricia Kaas aussi …

Pourquoi selon vous, et quelles solutions apporter pour trouver un successeur à Marie Myriam ?

(Rires) C’est ce qu’elle nous avait dit « Pitié, gagnez, j’en peux plus qu’on parle de moi ! ». On a la chance dans la musique électro d’avoir des groupes exportables, c’est pour ça que je parlais des Daft Punk, parce que dans la chanson française, on n’a pas de groupes exportables, ou très peu. Les Daft Punk ont un rayonnement et une aura à l’international incroyables, ils n’ont certes rien à gagner à faire l’Eurovision, mais le français moyen se dira « Ah ouais cette année on envoie du lourd » et l’étranger « Ah ouais, c’est du gros calibre ! ». Des gens comme eux n’ont pas besoin de ce genre de choses ou n’ont pas envie d’y passer, ça ne les intéresse peut-être tout simplement pas. Je n’ai pas d’autre nom en tête, mais il y a sûrement des artistes français qui à l’international … Jean-Michel Jarre, ce n’est plus son truc, mais voilà, il faut des artistes crédibles. Avec Madame Monsieur, là pour le coup, j’étais atterré. Je n’ai pas compris. C’était pour moi le degré zéro musicalement, et même en termes de spectacle. Après, si on n’a pas la chanson, faisons le show. On pourrait trouver des artistes français qui ont la crédibilité, la musicalité et qui pourraient faire du grand spectacle. Si on arrive à aligner des artistes crédibles, ça modifiera la perception qu’on a du concours en France, beaucoup de gens le regarderont. J’ai l’impression qu’on ne le regarde pas parce qu’on a honte et qu’on sait qu’on va se prendre une taule. Ça ne donne pas très envie de le suivre dans ces cas-là.

Après, grâce à des Amir, on a réussi à faire croître l’audience…

Amir, j’ai l’impression que c’est le seul à avoir suscité l’engouement ces dernières années, mais oui, ça tient à peu près la route ce qu’il fait.

Avec Madame Monsieur, on était pourtant parmi les favoris à la victoire !

Avec les Fatals, on a l’habitude d’écrire des textes engagés, et moi pour le coup, je trouvais ça extrêmement racoleur d’embarquer cette histoire de migrant. Je trouve que c’était une fausse bonne idée. Cette chanson-là me mettait très mal à l’aise. Pour le coup, même s’ils se sont ramassés, je trouvais Twin Twin avec Moustache plus drôle. Ils avaient choisi aussi Sébastien Tellier, c’était totalement barré, et je trouve que là aussi, il y avait la crédibilité.

Sébastien Tellier et vous, vous avez été les précurseurs de la diversification du concours…

Un mec comme Philippe Katerine pourrait faire l’Eurovision. Il peut faire quelque chose de dansant et barré.

Pour conclure, vous aviez été coachés par les anciens participants ?

Non, pas du tout. À part en sélection sur France 3, où on a vu Marie Myriam en coup de vent. Bruno Berbérès de France Télévisions nous accompagnait pendant le concours et à l’extérieur, et il nous a un peu aidés, mais je pense qu’avec nous, ils ont bien compris qu’il n’y avait pas grand-chose à faire. On a surtout été sélectionné par le public pour ce qu’on était et pas pour ce qu’on pouvait être.

À refaire vous le referiez ?

Ah ouais, ouais ! On a rigolé l’autre fois, parce que quand on a fêté les dix ans, c’était donc en 2017, avec les copains on a fait croire qu’on allait se présenter pour le Vatican. On le referait sans soucis, d’autant plus maintenant avec le recul, la maturité. Si on nous propose de représenter la France à nouveau, et je ne peux pas parler au nom de mes trois collègues et amis, mais ouais, ouais, je pense qu’on remet les pieds dans le plat direct !

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L’actualité des artistes :

Le dernier album des Fatals Picards, Espèces menacées, est paru en avril 2019.

La tournée des vingt ans du groupe aurait dû démarrer au début de l’année 2020, puis a été reportée à l’automne 2020, avec en ligne de mire un passage par l’Olympia à Paris le 17 octobre prochain pour fêter les vingt ans de carrière du groupe. Néanmoins, en raison de la crise sanitaire, de nombreuses dates ont été annulées ou reportées, dont celle de l’Olympia, finalement reprogrammé le 18 septembre 2021 (avec possibilité de remboursement des places jusqu’au 31 décembre 2020). L’ensemble des dates de la tournée est disponible sur le site officiel du groupe : https://www.fatalspicards.com/.

Merci encore infiniment à Laurent Honel d’avoir accepté de partager ses souvenirs avec nous sans langue de bois. Et merci à Marylin Clarisse, attachée de presse des Fatals Picards pour Adone Productions, pour la prise de contact.

Photo de couverture – crédits photographiques : Géronimo Potier (kit de communication du groupe)