Dans les prochaines semaines, Méér Muziek in de Klas (Plus de musique en classe) enrichira son programme de neuf leçons supplémentaires, consacrées à l’Eurovision. Présentées par Buddy Vedder, ces leçons mettront en scène Duncan Laurence, Jeangu Macrooy et les présentateurs du Concours 2021, Chantal Janzen, Edsilia Rombley, Jan Smit et Nikkie de Jager.
Méér Muziek in de Klas est une initiative lancée en 2014, qui a pour vocation d’encourager l’éducation musicale des jeunes Néerlandais. Elle touche 1,6 million d’élèves, les initie à la musique et les encourage à devenir musiciens à leur tour. Méér Muziek in de Klas, dont la reine Máxima est présidente d’honneur, est cette année l’un des partenaires de l’Eurovision 2021.
Ces neuf leçons consacrées au Concours seront mises en ligne gratuitement. Vous aurez donc loisir de les regarder autant que vous le souhaitez. Hélas, faute de sous-titres, si vous ne maîtrisez pas le néerlandais, vous en manquerez une grande partie. Quoique… La musique étant un langage universel, vous en saisirez les parties jouées et chantées. Spécialement dans le premier numéro, déjà disponible et consacré à l’Histoire de l’Eurovision.
L’initiative est passionnante et mériterait d’être reproduite dans tous les pays participants. Imaginez : l’on enseignerait l’Eurovision aux enfants à l’école. Un rêve, une réalité aux Pays-Bas. Du moins pour cette année. Cette série coïncide évidemment avec l’organisation néerlandaise du Concours. Il serait louable qu’elle soit reconduite annuellement, de sorte à former une trame musicale récurrente. Soit : réjouissons-nous déjà de ces neuf (petites) leçons inédites.
Cela nous rappelle la dimension familiale de l’Eurovision, un événement qui se partage en famille et auquel beaucoup d’entre nous ont été initiés dès leur plus jeune âge, par leur entourage. C’est là le meilleur du Concours, son bonheur véritable : le regarder, entourés de ses parents, grands-parents, enfants, petits-enfants, cousins, amis ou voisins. Revivez un instant ces beaux souvenirs, ces premières émotions. Souhaitez-les à tous les enfants de 2021.
Ma belle-mère a ainsi gardé de fabuleuses mémoires de ses Eurovisions d’enfant. Elle se souvient encore distinctement de l’impatience, de l’attente, de la grande fête chez ses voisins, de la soirée devant la télévision, avec les desserts, les bonbons, les sodas, les victoires de Gigliola Cinquetti, France Gall, Udo Jürgens ou encore Sandie Shaw.
À son tour, devenue mère de famille, elle a transmis la flamme à ses enfants. Mon mari se souvient à son tour de la joie, de l’excitation, du suspense et des victoires de Toto Cutugno, Carola ou encore Linda Martin. Nous avons pris la relève en réunissant nos amis, pour d’autres soirées mémorables et des sommets épiques, de la victoire de Måns Zelmerlöw à celle de Duncan Laurence.
Nos sœurs, beaux-frères et amis sont parents depuis peu. Soyez assurés qu’une fois leurs enfants en âge, nous partagerons avec eux-aussi nos soirées de mai et formerons de nouvelles générations d’Eurofans, motif hautement réjouissant. Nous perpétuerons ainsi le Concours, événement transgénérationnel et socle musical commun de millions d’Européens depuis soixante-cinq ans.
À cette dimension proprement eurovisionesque, s’ajoute une dimension culturelle. Nous l’avons déjà souligné à de multiples reprises : l’Eurovision est une fenêtre ouverte sur le monde. Il est le point d’accès à de vastes champs du savoir : géographie, vexillologie (la science des drapeaux), politique, géopolitique, technologies numériques, arts classiques, arts décoratifs, mise en scène, éloquence, la liste est longue.
Présenter l’Eurovision à ses enfants est un point de départ vers bien des possibles. C’est aussi leur ouvrir l’esprit, leur faire découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux horizons. C’est leur montrer que d’autres ailleurs existent, que le monde est une mosaïque multicolore et vivante. C’est leur présenter la diversité humaine et leur offrir une leçon de tolérance et d’acceptation de l’autre dans l’ensemble de ces dimensions. C’est leur présenter un endroit où il est permis d’être soi-même, de s’affirmer entièrement, sans être limités par le cadre social.
Et au-delà de l’Eurovision, c’est, comme le réalise Méér Muziek in de Klas, les initier à la musique. C’est les faire accéder à un art, commun à l’humanité toute entière depuis sa naissance. Au-delà de leurs bons souvenirs, au-delà de leurs envies de nouveaux savoirs, peut-être décideront-ils de devenir musiciens, auteurs, compositeurs, interprètes, DJ, chefs d’orchestres ou encore producteurs. Ils enrichiront alors le patrimoine culturel mondial et participeront à la réalisation de l’utopie kantienne de paix universelle, basée sur des valeurs et des références communes.
Effet papillon : l’un.e des jeunes écoliers néerlandais qui découvrira ces neuf leçons de musique, offrira peut-être dans deux décennies une autre victoire eurovisionesque aux Pays-Bas. Oui, décidément, il serait à souhaiter que cette initiative musicale soit créée en Francophonie et que les enfants belges, français et suisses découvrent à leur tour les ors et les merveilles du Concours sur les bancs de l’école.
– Cet article me correspond en grande partie : étant enseignant dans un collège, je n’ai pas pu m’empêcher de dire à mes élèves à l’approche du concours de l’Eurovision ma passion pour cet évènement. Dans la majorité des cas, c’est l’ignorance totale de son existence ou alors des moqueries et des sarcasmes. Cependant, souvent un ou deux élèves ont prêté une oreille attentive et ont regardé le spectacle à la télévision et ça leur a plu.
– Je le sais bien, c’est peu un ou deux ados par an, mais c’est mieux que personne : il y a des « combats » qu’il faut mener sans précipitation et il vaut mieux un seul fan absolu que dix fans épisodiques
– J’ai évoqué le concours avec des collègues enseignants en éducation musicale et en ce qui concerne ma collègue cette année sa réponse a été nette et cassante : il y a déjà assez de « merdes » dans la chanson actuelle qui passe sur les ondes alors, ce n’est pas la peine d’en rajouter ! (Sic !!). inutile dans ce cas-là de poursuivre la conversation et ce n’est pas la première fois que j’entends ce type de discours.
– Moi, j’ai été mis au parfum par ma maman dès l’âge de sept ans en 1983,elle qui a suivi tous les concours depuis le premier en 1956 et qui suivra celui de cette année si sa santé le lui permet. Si je me suis pris au jeu immédiatement, ça n’a pas du tout marché pour ma sœur et j’ai essayé avec mon neveu qui a trouvé cette émission d’une nullité absolue. En revanche avec Gaël, ce fut une réussite totale et depuis cinq ans il suit le concours assidument.
– en conclusion, pour ceux qui sont des fans inconditionnels du concours, l’Eurovision, c’est au quotidien mais interprété dans deux sens différents mais complémentaires : suivre l’actualité au quotidien de tout ce qui passe pour le concours qui va avoir lieu mais aussi perpétuer au quotidien l’esprit du concours en évoquant régulièrement les chansons des années précédentes pour qu’elles restent toujours ancrées dans nos mémoires. Les deux sont largement compatibles à mon avis.
Je retiens cette phrase » Présenter l’Eurovision à ses enfants est un point de départ vers bien des possibles ». Ne vous inquiétez pas c’est fait ! Et j’espère continuer à leur faire connaître !