Bonjour à tous !
J’espère que vous survivez à la chaleur des derniers jours. Pour ma part, les aventures à la plage continuent, un cocktail à la main, allongé tranquillement sur mon transat, souhaitant que vous soyez dans la même situation que moi. Pour ceux qui travaillent, je pense fort à vous et vous souhaite bien du courage, ne lâchez pas !
Je vous dédie donc cette septième page de l’abécédaire en espérant qu’elle vous fera passer un bon moment de détente. Aujourd’hui, je vous propose des sujets à débat et un fait insolite sur l’Eurovision. Qu’attendons-nous donc? Récitons ensemble l’Abécédaire de l’Eurovision !
G comme…
- Guy Sebastian !
Guy Theodore Sebastian, né le 26 octobre 1981 (38 ans) à Klang en Malaisie est un chanteur célèbre en Australie. Sa renommée commença le jour où il remporta le tout premier Australian Idol en 2003 avec Angels Brought Me Here et obtint alors un contrat avec BMG. Le succès de ce titre est immense, atteignant rapidement la première place des charts australiens, et devient finalement le single le plus vendu de l’année. Depuis, il a sorti de nombreux titres dont douze top dix et six premières places dans les charts australiens tels que All I Need is You (2003), Like It Like That (2009) ou encore Like a Drum (2013). Il a aussi officié en tant que jury de The X Factor en 2010, 2011, 2012, 2015 et 2016.
Quel est donc le rapport avec l’Eurovision, me diriez-vous ? Il s’agit du tout premier représentant d’un pays qui a fait ses débuts en 2015 et dont la participation est encore controversée dans l’euromonde. Je veux bien sûr parler de l’Australie. Comment se fait-il qu’un pays d’Océanie se retrouve dans un concours européen ? Une question que beaucoup de personnes ont posé, en particulier les non eurofans. Il faut savoir que l’Eurovision est organisé par l’UER (Union européenne de radio-télévision). Les pays éligibles à la participation doivent faire partie de la Zone Européenne de radiodiffusion, (qui inclut presque tous les pays européens mais aussi Israël et quelques pays du nord de l’Afrique comme l’Algérie et le Maroc). Il est possible pour les pays étrangers de diffuser le Concours à condition de faire partie de l’Union internationale des télécommunications. Cependant, ils ne sont pas autorisés à participer à moins de recevoir une invitation de l’UER.
L’histoire de l’Australie avec l’Eurovision remonte à 1983. Pour la première fois, le diffuseur national australien SBS (Special Broadcasting Service) diffuse le concours et le fait sans discontinuer chaque année. L’intérêt grandit fortement chez les Australiens, qui deviennent l’un des publics les plus fidèles du Concours à l’étranger. Pour remercier les Australiens et le diffuseur SBS, l’organisation danoise en 2014 propose à la chanteuse australienne Jessica Mauboy d’assurer l’entracte de la seconde demi-finale. Celle-ci interprétera à Copenhague Sea of Flags avec une performance vocale… plutôt bancale. L’entracte retient tout de même l’attention. En 2015, pour les soixante ans du Concours, l’UER décide de frapper un grand coup et de proposer une invitation unique, seulement pour une année et avec qualification automatique en finale, à l’Australie. La nouvelle est surprenante, elle divise les eurofans et suscite l’incompréhension du grand public. Guy Sebastian est choisi par SBS avec sa chanson Tonight Again. Le grand soir, pour la première fois, la finale ne contient pas vingt-six participants mais vingt-sept et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Australie tire son épingle du jeu. Guy Sebastian termine cinquième !
Cet excellent résultat encourage l’UER à renouveler l’invitation en 2016 avec cette fois passage par les demi-finales. Depuis, le pays participe sans discontinuer et s’est qualifié systématiquement en finale, obtenant quatre top 10 en cinq participations. Début 2019, l’Australie obtient l’autorisation de participer pour les cinq éditions à venir, jusqu’en 2023 donc. Êtes-vous pour ou contre la participation de ce pays? En attendant, je vous invite à (ré)écouter Tonight Again, la premier titre australien à l’Eurovision.
- Guiness world record !
Si je vous dis que vous pourrez trouver l’Eurovision dans le livre Guinness des records, me croirez-vous ? Eh bien, pour être honnête, je n’ai pas vérifié 😉 . Cela reste très probable puisqu’une chose est sûre: l’Eurovision détient un record du monde Guiness (Guiness world record). Encore une fois, revenons en 2015 où la soixantième édition est sur le point de se dérouler a Vienne. Le concours ayant été créé en 1956, un représentant de Guinness World Records remet quelques heures avant la grand finale le record du monde de la plus longue compétition musicale télévisée annuelle encore en cours au superviseur exécutif Jon Ola Sand et à la directrice générale de l’UER Ingrid Deltenre.
Cette dernière déclarera « nous sommes très heureux d’obtenir ce prix à l’occasion du soixantième anniversaire du Concours Eurovision de la Chanson. Cette compétition télévisée unique a rassemblé les Européens ensemble pendant six décennies. Alors que d’autres programmes musicaux télévisés ont existé et disparu, le concours de la chanson a survécu et n’a jamais été aussi populaire qu’en cette soixantième année ». Cette récompense est-elle méritée pour vous ? Pendant combien de temps le Concours va-t-il encore survivre ? J’espère que la réponse sera « toujours » !
- Géopolitique !
Je tenais à discuter de ce point important qui fait débat et qui est inévitablement lié à l’Eurovision. Effectivement, quand une compétition réunit de nombreux pays situés dans mais aussi en dehors des frontière européennes, l’histoire et les relations de chaque pays joue un rôle sur le Concours. De nombreuses séquences au concours sont des preuves indiscutables que la politique – ou en tout cas ses conséquences – peut parfois s’immiscer dans l’Eurovision qui, pourtant et selon les dires de l’UER, est à visée apolitique. Certains épisodes ont été énoncés dans les excellents article de Francine Michu sur les eurodrames de la décennie. Je vais donc me concentrer sur la séquence de vote.
L’histoire européenne est si riche que de nombreuses cultures s’y côtoient. Les relations entre pays voisins évoluent énormément, pouvant devenir amicales ou au contraire hostiles. Des blocs se forment alors en Europe. Même en dehors de l’Eurovision, nous avons tendance à regrouper les pays sous différent appellations comme la Scandinavie, la Péninsule Ibérique ou encore la ex-Yougoslavie. Toutes ces régions sont révélatrices d’économies et de traditions semblables. L’échange commercial entre lesdits pays devient primordial, résultant souvent d’une histoire commune passée ou à venir.
Loin de moi l’idée de vous parler en tant qu’expert géopolitique, je n’en ai pas les qualifications requises. Je vais donc me baser sur de simples constats de ma part. En l’occurrence, ces relations entraînent la présence prévisible et parfois regrettable de blocs de pays s’échangeant presque systématiquement des points. Trois blocs ressortent pour moi: les pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège, Islande et Danemark), les anciens pays qui composaient la Yougoslavie (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie, Monténégro, Macédoine du Nord, Serbie) et les pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie). Cette liste de blocs n’est pas exhaustive, elle est donc laissée à votre entière appréciation.
Les séquences d’échanges et les preuves sont très nombreuses, elle surviennent presque chaque année. J’ai donc décidé de me focaliser sur une seule édition, l’une des toutes premières où nous avons pu constater ce phénomène d’alliance entre pays: celle de 1966. Le cadre est simple. Dix chansons ont gagné jusque-là. Six sont en français. La colère semble monter chez les pays scandinaves qui, lors de la séquence de vote, s’échangent les points dans le but de faire gagner l’un d’entre eux. La Norvège attribue exclusivement ses points à ses trois voisins scandinaves, la Finlande et le Danemark offrent eux aussi leurs plus gros points à leur alliés. Cet échange de vote a particulièrement déplu au public qui, pour la première fois de l’histoire du Concours, hue les porte-paroles. La représentante suédoise, Lill Lindfors, alors arrivée deuxième avec son partenaire Svante Thuresson, sera elle-même persuadée qu’elle doit son résultat seulement grâce à l’accord entre les pays scandinaves.
Ces pays sont loin d’être les seuls, un duo de pays célèbre au Concours pour cette raison est le duo Grèce-Chypre. Tous deux se sont échangés quasi systématiquement les « douze points », soit la note maximal qu’un pays peut recevoir. Chypre a donné depuis 1981 348 points à la Grèce contre seulement 123 pour l’Espagne qui arrive deuxième. A l’inverse, Grèce a donné 307 points à Chypre contre seulement 146 points pour le deuxième qu’est la France.
Cependant, il faut relativiser l’influence de ses votes géopolitiques. En 1966, aucun pays nordique n’est parvenu à gagner. L’Autriche, qui pourtant n’avait atteint le top 5 que deux fois jusque-là et comptait d’or et déjà trois dernières places, s’empara de la victoire pour la première fois de son histoire ce soir-là. Concernant la Chypre et la Grèce, avoir systématiquement un douze points ne garantissait pas la qualification en finale. Chypre n’y est pas parvenu à six reprises. Par ailleurs, et ce même avant l’instauration des demi-finales, les deux pays ont plus collectionné les résultats moyens ou faibles que les bons résultats et seule la Grèce a remporté la victoire à une reprise. Enfin, une controverse a eu lieu en 2007 suite à la qualification en finale de pays de l’Europe de l’Est exclusivement et les bons résultats qu’ils ont obtenu lors de ladite finale. Cette plainte lancée par certains médias des pays de l’Europe de l’Ouest enfla tellement que l’UER fit une étude pour comparer les résultats si seuls les pays de l’Ouest avaient voté. Les résultats étaient presque identiques et le vainqueur n’était pas contesté.
Ces blocs démontrant la réalité de la situation européenne et les relations qui y sont présentes. Cependant, ils ne suffisent pas à influer significativement sur les résultats de l’Eurovision. Le pays élu vainqueur demeure tout de même celui qui reçoit le plus de points du plus grand nombre de pays. Si cela n’était pas le cas, les pays gagnants seraient souvent les mêmes. Le top 10 de chaque édition relève clairement plus de la qualité des chansons que des votes entre pays voisins. Sinon, comment expliquer les excellents résultats de l’Australie et la victoire du Portugal en 2017, jusque-là très souvent ignoré ?

Eh bien mes chers amis, ce fut une page très complète et qui fut un sujet à discussions. Les débats de tout ordre sont inévitablement lié à l’Eurovision et c’est cela qui fait le charme de ce Concours. N’hésitez pas à partager votre avis là-dessus, c’est fait pour ça ! En attendant, je vous donne rendez-vous samedi prochaine pour la suite.
Merci taron de ta chronique …j’adore….. Bonne journée et
Que des pays votent en fonction de leur liens linguistiques ou culturels est une chose mais qu’ils votent systématiquement entre eux quelque soit la qualité de leurs chansons respectives ou de la concurrence est tout simplement ridicule.
G comme … Génial cet article qui suscite autant d’avis ! Du coup, je ne peux qu’ajouter le mien qui différera peu des précédents sur le fond !
Concernant Guy Sebastian, tout d’abord, j’étais ravi en 2015 que l’UER récompense la fidélité de SBS à diffuser le programme sur ses ondes. D’autant que j’imagine que les audiences des premières années devaient être bien maigres.
La présence de l’Australie est pour moi équivalente à celle du petit copain d’une cousine lors d’un repas familial. Il se trouve que le petit copain s’est montré très convivial avec les enfants et les grands-mères sans pour autant négliger d’apporter sa contribution au menu. Du coup, même s’ils ne se sont pas mariés, on a continué à l’inviter car depuis, l’oncle et le grand-père ont échangé avec lui des conseils en bricolage et qu’il ne se vexe pas, lui, s’il n’est pas assis face à la cheminée, comme le neveu qui boude depuis qu’il n’a pas eu le sapin en pâte d’amande de la bûche de Noël en 2012 !
Du coup, moi je l’aime bien cet invité récurrent, intrus au sens généalogique mais qui s’est fondu dans l’esprit de famille !
Il en est de même pour les soi-disant votes géopolitiques. Bien sûr que ces deux cousins qui partagent les même goûts musicaux sont capables de rester à l’écart une heure à échanger des avis sur tel ou tel rappeur, mais ils ne ratent pas une occasion de chanter Happy Birthday à la grand’tante avec tout le monde, comme Charline et Aurélia qui ont interrompu leur aparté mode et maquillage. Toute la famille sait bien qu’il ne faut pas placer Gisèle et Marinette à coté depuis l’histoire de la jupe déchirée en 1992 mais je crois les avoir vu sourire toutes les deux devant le « pestacle » donné par leurs filles respectives. Et que dire du rapprochement nocturne de Kevin et Edouard lors du weekend au ski l’année dernière … Gérard s’en était offusqué, il l’a accepté depuis même si ça le dépasse complètement. Sans parler de la discussion de fin de repas qui dérape sur la politique jusqu’à ce que Mamie entonne La Vie En Rose de sa voix cristalline !
Une telle famille mérite bien un prix, même si ça ne change rien aux liens qui l’unissent ni à l’envie qu’elle suscite !
Un régal ton post ! Et en plus du style, il résume parfaitement la situation !
Merci … G.rald pour ton G.entil commentaire !
Ces dernières années ont montré que les gens votaient quand même pour leurs chansons préférées sinon l’Autriche, le Portugal et les Pays bas n’auraient jamais gagné. Et je m’en réjouis.
Excellent ce point G de l’abécédaire ! Il est super étoffé et mériterait des pages et des pages de discussion tellement ce sont des points prégnants de l’histoire du concours.
Sur la participation de l’Australie, mon appétence pour le « Plus on est de fous, plus on rit » me fait pencher pour une position favorable à la présence du pays au concours. D’un strict point de vue géographique et géopolitique, autant la présence d’Israël est entendable, surtout que s’agissant des grands évènements sportifs, le pays est systématiquement rattaché à la zone Europe (championnats d’Europe, qualifications pour le mondial de foot, etc), autant celle de l’Australie n’a aucune pertinence, ne serait-ce que parce que le pays est situé à des milliers et des milliers de kilomètres de la région. Mais le pays est tellement eurofan – énorme paradoxe – et appréhende le concours avec un tel sérieux que je soutiens sa participation, j’en aime d’ailleurs beaucoup les propositions, y compris lors de ses finales nationales. Par contre, l’Australie devrait à mon sens rester une exception, et l’élargissement de la famille Eurovision devrait à mes yeux tendre vers le Kazakhstan (qui pourrait toutefois susciter le débat également, malgré une proximité géographique plus marquée), le Liechstenstein, le Liban (mais les relations avec Israël font que …), voire les pays du Maghreb, même si là aussi, on peut discuter de la pertinence malgré la participation du Maroc en 80.
Quelle fierté que nous soyons dans le Guinness Book of Record, preuve en est de l’importance et de la crédibilité de ce grand projet Eurovision.
Quant à la géopolitique du concours, c’est ni plus ni moins que l’éternel serpent de mer, au point que des thèses de doctorat sont produites sur la question (c’est le cas d’un ancien collègue de fac), alors même que si ces votes existent bel et bien (preuves en sont les échanges récurrents de 12 points Chypre-Grèce et les amitiés balkaniques et ex-URSS), je suis d’accord avec toi (et avec Digame, le fameux institut) pour dire qu’ils ne suffisent pas à offrir une victoire. Par contre, on voit qu’ils peuvent aider certains pays à s’approcher le top 10 au télévote, comme la Serbie, 12e du télévote en 2018 avec 75 points de sept pays, dont quatre 12 points, issus quasi-exclusivement des votes de voisinage ou de diaspora. Rebelote pour le pays en 2016, 11e du télévote avec 80 pts dont six fois 12 points. Dans les deux cas, le vote des jurys fut décevant et très inférieur à celui du télévote, et le pays a récolté des points au télévote de la part d’un très petit nombre de participants.
Je me rappelle de l’affaire 2007, où tous les qualifiés de la supra demi-finale à 28 pays étaient issus des pays de l’Est et des usines à télévote :
1- Les votes sur les pays de l’Ouest ont été plus éclatés que les votes répartis entre pays de l’Est (même si trois pays des balkans n’ont pas passé le cut)
2- Les titres et les prestations des pays de l’Ouest étaient dans l’ensemble moins bonnes que celles de l’Est (je pense notamment au favori suisse, dont le live a été aléatoire à mon sens)
3- Les votes de voisinage ont pu permettre de faire la différence à la marge sur les derniers tickets qualificatifs (la Macédoine du Nord et la Moldavie contre le Portugal et Andorre, qui ont loupé le dernier billet à respectivement trois et onze points d’écart, ce malgré le soutien des espagnols et des français)
4- La Serbie était la favorite indépendamment de son statut géographique et obtient un pactole de 268 points qui dépasse largement l’alliance balkanique
Deuxième affaire : 2008. Introduction des demi-finales, pour un même résultat. Si les pays scandinaves connaissent un regain de popularité en faisant un 100% de qualif, le reste des qualifiés se partage entre l’Est et les diasporas. Pourquoi ? Peut-être que leurs titres étaient objectivement meilleurs que les autres ? Total : introduction des jurys dès la finale de 2009.
Après, effectivement, y compris dans les votes des jurys subsistent des alliances, même si inversement, ils parviennent à atténuer la force de certaines usines à télévote (Serbie, Russie avec un nombre astronomique de 12 points l’année dernière), le tout est que cela ne suffit pas pour bouleverser et fausser les résultats du concours. Preuves en sont les larges victoires de l’Allemagne, de l’Autriche ou du Portugal, comme tu le dis si bien Taron.
Mais il y aurait de quoi disserter ad vitam eternam !
On peut évacuer d’emblé l’aspect financier de la participation australienne au Concours :
Certes, la quote part que verse SBS est bienvenue pour l’UER, mais celle-ci ne chercherait pas à pérenniser la chose si l’audience était faible et que les retombées publicitaires n’étaient pas an rendez-vous. Même limité à deux ou trois états, l’intérêt du public est bien réel.
L’invitation par l’UER à participer à l’édition du soixantenaire était, à mes yeux, un geste élégant envers un pays spectateur assidu depuis 32 ans et dont les racines sont aussi largement européennes.
Après cette première et le résultats très honorable qui s’en suivit, pas facile, moralement, de renvoyer l’Australie à ses kangourous sans plus de manière…
Je serai par contre opposé à toute ouverture non justifiée par la proximité géographique (USA, Chine…), mais plutôt partisan – comme expliqué par ailleurs – d’une compétition par continent suivies d’une grande finale mondiale.
L’Eurovision ne perdurera que si elle sait évoluer et s’adapter : elle y est parvenue en 65 ans, pas de raison de douter qu’elle y réussisse dans le futur.
J’espère qu’on célébrera son centenaire en 2056 !
Comme tu le rappelles, Taron, les votes « géopolitiques » n’ont, en fait, qu’une influence très limitée sur les résultats. Tout au plus permettent ils à certains pays de ne pas être régulièrement humiliés.
D’autre part, je ne pense pas que cette expression soit pertinente. On la relève principalement sur les « petits pays » : il me semble normal et naturel que des peuples peu importants en nombre soient pris d’un réflexe « identitaire » – même si ce mot est sans doute trop fort – et se sentent en empathie avec ses voisins qui partagent l’essentiel de leurs coutumes, de leur histoire voire parfois parlent la même langue ou un dérivé.
Les artistes de ces pays, généralement, mènent leur carrière aussi dans les régions limitrophes, et d’ailleurs, de nombreux interprètes ont allégrement franchi les frontières tout au long de l’histoire du Concours (Anna Vissi, Elisabeth Andreassen, Helena Paparizou…).
D’autre part, on ne peut raisonnablement pas demander à deux peuples en guerre -et donc soumis à une forme de propagande officielle – de voter l’un pour l’autre dans un concours de chansons (Arménie/Azerbaïdjan).
Cela étant, le « complot scandinave » fut bien réel et la volonté de mettre un terme à la domination francophone, avérée. Mais de là à parler de géopolitique… J’y voit plus un désir de rééquilibrer la compétition et à ce titre, un nouveau « coup de force » serait salutaire aujourd’hui pour desserrer l’emprise suédoise…
Si on n’empêchera jamais un croate d’être plus sensible à un refrain monténégrain qu’à une ballade islandaise, l’écrasante victoire portugaise de 2017 devrait nous inciter à prendre toutes nos considérations sur le sujet, les enfermer dans un coffre et jeter la clef au fonds d’un puits.
Tu as tout à fait raison, mais l’Australie s’est intéressée spontanément au Concours, sur une chaîne confidentielle et c’est devant le succès rencontré qu’un canal plus important a pris le relais.
Les USA n’ont pas eu cette curiosité et ce n’est que devant la possibilité de faire du fric en montant un spectacle inédit là bas qu’ils montrent le bout de leur nez.
Et puis, j’ai une sympathie irraisonnée pour l’Australie et je suis de mauvaise foi quant à son invitation à l’Eurovision ! 🙂
En toutes choses, il faut voir le côté positif : la participation d’Israël et de l’Australie permet chaque année à de nombreuses personnes de réviser leur géographie. Elles découvrent ainsi que ces pays ne sont pas situés sur le continent européen. L’ennui, c’est qu’elles tiennent à partager bruyamment leur découverte avec nous… Mais au fond, tant mieux si l’Eurovision leur permet de s’instruire !
– Commençons par Guy Sebastian premier représentant australien : par chance, la chanson m’a plu et du coup, ça a atténué ma vive colère de la présence de l’Australie au concours ! Je n’ai jamais été d’accord de la présence du pays au concours tout simplement car ce n’est pas un pays européen mais à partir du moment qu’il est là, je le considère ensuite comme un concurrent à part entière, et je juge la chanson de la même manière que toutes les autres.
– Ce prix est largement mérité et selon moi, il n’est pas prêt de disparaître : le concours a encore de très belles années devant lui sauf le coronavirus (ou autres épidémies) empêchaient sa tenue sur le long terme. en plus c’est un très beau prix de longévité qui se devait d’être mis en avant car la chanson est un monde fluctuant et souvent instable.
– Un sujet complexe mais finalement, malgré les apparences trompeuses, ça n’a pas de grandes incidences surtout pour la victoire ou le podium. quand il s’agit d’une excellente chanson ou d’une chanson dîtes » à la mode du moment « , quasiment tous les pays votent favorablement quelque soit le pays qui la présente. En fait je crois que les votes entre amis permettent d’établir un lien fort entre deux pays sans pour autant influer sur le résultat final, et idem pour les pays ennemis ( Arménie-Azerbaïdjan) qui ne votent pas l’un pour l’autre, mais comme les autres pays votent pour eux, ça n’a aucune incidence.
– Enfin, je prends le cas de la Biélorussie avec sa toute récente élection présidentielle largement » trafiquée » : faudrait-il voter contre ce pays l’an prochain pour monter son mécontentement ? Je ne le crois pas car ce serait contre le candidat qui lui n’y est pour rien dans cette situation…
Je me joins au cortège des « correcteurs » au sujet de l’entrée relative au livre des records.
Pour moi c’est le festival de Sanremo, créé en 1951, qui est la plus ancienne compétition musicale en cours. D’ailleurs , l’Eurovision s’en est quelque peu inspiré…
Concernant l’Australie, évidemment que leur présence n’est pas liée qu’à l’amour de certains locaux pour le concours. L’argent et la notoriété sont les nerfs de la guerre , qu’on le déplore ou pas.
Toutefois, je me démarque de Francis en étant très content de leur présence, de l’enthousiasme et du professionnalisme de leurs artistes qui tirent le niveau vers le haut (peut-être pas Isaiah et Jessica « fausses notes » Mauboy par contre..)
Enfin, sur la géopolitique j’avoue que le concours m’a sensibilisé à beaucoup de questions rarement traitées dans nos médias francophones : le Haut Karabagh par exemple ne fait pas la une et c’est dommage de garder dans l’information une vision si nationale. Dernier exemple en date, le soulèvement populaire en Bielorussie qui n’est quasiment pas traité sur les chaînes infos.
Concernant les votes de proximité, on ne pourra jamais les empêcher, c’est humain de voter pour le voisin, le pays où on aime passer ses vacances (Grèce, Italie..) ou celui où vit sa famille d’origine (Portugal, Arménie ou Israël pour la France, Lituanie ou Pologne pour l’Irlande ou le Royaume Uni etc…). En tant que fan qui essaie de ne juger que sur la chanson (et non le pays d’origine), ca ne me plaît pas pour autant..
Tu as raison Taron de souligner que la diversité des pays vainqueurs montre que le vote de proximité ne suffit pas pour gagner. Par contre il permet le plus souvent d’éviter le bottom 6, c’est le cas chaque année (quand ils passent en finale bien sûr) de la Serbie et de l’Albanie par exemple.. cela souligne cruellement le manque de réseau de la plupart du Big 5 qui héritent des places tant honnies (leur manque d’ambition y est aussi pour beaucoup…)
Cher Taron
Ce soir, je vais voter pour la victoire du PSG contre Atalanta BERGAME à BERGAME, même si Madame DIANE TELL cite BERGAME dans la sublime chanson « SI J’ETAIS UN HOMME » qui a remporté en 1982 le Grand Prix au Festival de SPA (BELGIQUE).
Cher Taron
Le premier australien à fouler la scène de l’Eurovision n’est pas un homme, c’est une femme. Il s’agit d’Olivia NEWTON-JOHN qui a représenté le Royaume-Uni en 1974. L’Australie évoque pour moi INXS et son chanteur MICHAEL HUTCHENCE et sa triste fin, MIDNIGHT OIL et MEN AT WORK. Ma représentante préférée australienne est DAMI IM « SOUND OF SILENCE » très proche de la victoire. Et Kate avait dit que si elle gagnait, elle aurait aimé que l’Eurovision se déroule en France. Qu’elle en soit remerciée.
Que l’Eurovision ne jamais ne cesse. Chaque année, on fait nos pronostics, on va aux previews avec une joie intense. Je regrette à propos que Stéphane CHIFFRE et Farouk VALETTE n’ont pas répondu à nos propos. L’Eurovision nous procure tant un sentiment de bonheur et comme dit le grec Demis ROUSSOS « FOREVER AND EVER ».
Cela m’enerve les votes géopolitiques et dans ce cas précis, la Grèce prie pour que Chypre aille en finale et viceversa( Salut FRANCESCO). Pourtant, on aligne les demi-finales en évitant justement les votes géopolitiques. Mais les ouh ouh du public reviennent à chaque édition.