Hier soir, vous avez pu découvrir pour la première fois Evidemment, le titre avec lequel La Zarra défendra nos couleurs à Liverpool en mai prochain. Mais une partie de la rédaction, elle, avait pu le découvrir en avant-première 48 heures avant lors d’une conférence de presse réservée aux eurofans et aux médias.

L’occasion d’un échange exclusif et à chaud avec notre représentante à l’Eurovision 2023. Aux côtés de nos confrères de 12 Points, le Podcast qui décrypte l’Eurovision !, voici La Zarra en interview croisée !

Thomas (12 Points) – Je ne sais par quel mot commencer, un bravo, un merci … Quelle chanson ! Quel plaisir de la découvrir ! Au moment où on l’a écoutée, la salle s’est levée. Comment avez-vous ressenti ce moment-là, cette première fois où le public découvre Evidemment ?

La Zarra : My God ! Je suis émue, cela m’a fait plaisir. C’est un très long accouchement. Cela a été un peu dur à certains moments, mais maintenant je me sens hyper sereine.

Rémi (L’Eurovision au Quotidien) – Je rejoins complètement mon collègue : quel titre ! Justement, Evidemment, était-ce l’évidence pour l’Eurovision ?

Oui. Elle est née pour l’Eurovision. Après, quand on l’a créée, on savait que c’était pour l’Eurovision, mais on ne s’est pas arrêté à chaque couplet pour voir si cela passait ou pas. On est vraiment rentré dans ce processus de création et une chanson en est sortie. Cela est assez bizarre.

Thomas (12 Points) – On l’a vu dans vos stories Instagram, c’étaient des nuits dans le studio avec Benny Adam …

Si vous êtes insomniaque ! (rires)

Thomas (12 Points) – Quel a été la chose la plus difficile dans la création de ce titre fait pour l’Eurovision ?

C’était le mix mastering, comme dans toutes mes chansons. Sur Evidemment, il y a 230 pistes, ce qui est énorme ! Le mix a toujours été un calvaire pour moi (rires). Sur mon premier album, cela me prenait six semaines de mixer une chanson. Je suis extrêmement difficile, les ingénieurs du son me détestent (rires) et ils m’aiment en même temps. Celle-là, on l’a faite en 48 heures. On n’a pas dormi. Pour moi, il y a une balance à ne pas dépasser, surtout dans de tels titres. Il faut vraiment que tout soit réfléchi et travaillé, de la voix aux arrangements orchestraux, de la basse à la guitare, en passant par les partitions.

Rémi (L’Eurovision au Quotidien) – Evidemment, c’est comme des bulles de champagne qui frétillent et qui explosent auprès du public. Comment décririez-vous ce titre, cet enfant que vous avez porté pendant plusieurs mois ?

Surprenant. Cet enfant, je pensais qu’il pesait cinq livres, finalement il en pesait huit (rires). Cela a été un accouchement difficile. Je suis très fière de voir vos réactions aujourd’hui, cela m’a rassurée. Parce qu’on ne peut pas être certain de ce qu’on fait musicalement. Mais on n’est pas fou, je ne suis pas folle, c’est une belle chanson, qui est vivante et contagieuse.

Thomas (12 Points) – Quel est le processus pour écrire vos textes ? Ils sont très inspirés, que ce soit ceux de Traîtrise ou Évidemment qu’on vient d’entendre. Qu’est-ce qui vous inspire à l’écriture ?

Cela va être une mélodie, un mot, notamment sur cette chanson, où c’était Evidemment. J’avais la mélodie dans la tête (elle la chantonne), je pense que je peux remercier Barbara et Edith Piaf. Ce sont des mélodies qui s’entremêlent et qui en créent une nouvelle. Ce qui est important quand j’écris des chansons, c’est que je n’essaie pas de forcer la chanson à naître, parce que cela ne va pas être bon. Cela ne va pas être authentique. Je ne peux pas mentir quand je fais de la musique, c’est impossible. Je ne peux pas mentir tout court. Des fois, oui, il y a de petits mensonges parce qu’on ne peut pas faire de la peine aux gens (rires). Mais même si j’ai l’air d’une folle, je préfère faire les choses de façon authentique, ou je ne les fais pas.

Rémi (L’Eurovision au Quotidien) – Comme vous le disiez plus tôt, écrire une chanson, c’est parler de vous. Est-ce que cette chanson est quelque part l’occasion de dévoiler une partie de l’énigme, du mystère La Zarra ?

Pour moi, c’est une continuité. Dans le premier album, Traîtrise, il s’agissait beaucoup d’histoires amoureuses – je peux dire à 60 % – tandis que là, c’est vraiment l’histoire entre moi et moi. Il s’agit de mon amour à moi. Apprendre à m’accepter, apprendre à m’aimer pour pouvoir évoluer, parce je suis mon prince charmant.

Thomas (12 Points) – Pour revenir sur le sujet de l’Eurovision, qui est le plus grand concours international de chanson au monde aujourd’hui, comment vous préparez-vous ?

Là, j’essaie de me concentrer sur mon physique et mon mental, pour avoir la meilleure forme possible. On parle aussi de cardio. C’est très intense. Si on n’est pas préparé, cela peut affecter le moral, surtout pour moi qui chante par émotion. Donc si cela affecte mon moral, on est perdu, on est cuit ! (rires)

Thomas (12 Points) – Vous êtes accompagnée par les équipes de France Télé, on voit qu’il y a toute une équipe derrière, nous qui découvrons le côté backstage lors des conférences de presse. Cela doit vous rassurer d’être aussi bien entourée, j’imagine ?

Oui. Après, moi, j’évolue bien quand je suis seule aussi (rires). Je suis très solitaire. Je me remets souvent en question., et m’en pose beaucoup. Je sais que j’ai besoin de m’isoler un peu pendant les prochaines semaines et de travailler sur moi-même et sur ma voix.

Rémi (L’Eurovision au Quotidien) – Dans le texte de la chanson, vous parlez des belles promesses qu’on vous a faites et qui n’ont pas été respectées. Aujourd’hui, vous allez à l’Eurovision avec un tube en puissance, avec du feu à l’état pur. Comment vous positionnez-vous par rapport aux belles promesses que pourrait vous offrir l’Eurovision ?

Ce n’est pas tant l’Eurovision. L’Eurovision, c’est une entité à part. C’est à moi de surfer dessus, elle va me servir comme je vais la servir. Il s’agit plus de ce qu’il se passe autour. Je pense que la meilleure façon pour un artiste d’aller au-delà de ses promesses, c’est de donner le meilleur de soi-même. Une artiste avait dit : «  I sing on them », « je chante sur eux », ce qui avait déçu des gens dans le business. Ma seule force, c’est ma musique. Donc voilà, je chante.


Un grand merci à La Zarra d’avoir accepté de répondre à nos questions, ainsi qu’à la délégation française pour l’organisation de la conférence de presse.

Vous pouvez également retrouver l’interview dans le podcast de 12 Points. L’occasion de découvrir les nombreux épisodes thématiques proposés par nos collègues, qui décortiquent l’Eurovision sous tous les angles (et avec humour) !

Rendez-vous sur L’Eurovision au Quotidien pour suivre ensemble les aventures de La Zarra destination Liverpool ! En attendant, une petite surprise vous attend sur les réseaux sociaux en fin de matinée …

Suivez sans plus attendre La Zarra sur les réseaux sociaux, et écoutez, réécoutez et réécoutez Évidemment sur les plateformes de streaming.

© SLAM/FTV