C’est pile trois semaines avant la grande finale de l’Eurovision 2025 que Louane dévoile enfin le clip officiel de maman, avec lequel elle va porter les couleurs de la France à Bâle.

Loin de la grandiloquence de la prestation du Stade de France (qui misait sur l’effet buzz), le clip joue une carte de l’intime beaucoup plus en phase avec la chanson dédiée à la défunte mère de l’artiste. On retrouve Louane dans une maison à l’allure vintage, vide et sans vie, les meubles recouverts de draps, marquée par l’absence de l’être cher, fantôme auquel l’artiste se livre et se raconte. C’est dans cette maison déserte, où le temps semble s’être arrêté après la mort de sa mère dix ans auparavant, qu’elle revisite son passé avec nostalgie. Mais le temps passe, pour ne pas dire qu’il file, là où on voudrait parfois l’arrêter, impuissants face à l’horloge qui continue de tourner.

À l’instar de la chanson, le clip de maman met en scène un passage de cap, pour ne pas dire de témoin, entre la Louane d’avant et la Louane d’après. Cette oscillation incessante entre tristesse de la disparition et quête d’un bonheur à retrouver prend les allures d’un combat, celui d’un deuil souvent long qui n’est pas sans laisser des cicatrices à celles et ceux qui restent. Ce va-et-vient permanent entre le passé, le présent et le futur est d’ailleurs symbolisé par une maison de poupée, cadeau de sa mère à l’artiste, qui incarne à la fois les souvenirs heureux, l’abandon et la reconstruction. Surtout, cette maison (et la petite fille qui joue à l’intérieur) représente à la fois l’enfant qu’était Louane, précocement privée de ses parents et obligée de grandir plus vite que les autres, et la mère qu’elle est devenue, un défi d’autant plus grand lorsqu’on a perdu le repère qu’est une mère. Mais en dépit de la tristesse et des fantômes, il n’y a d’autre choix que d’affirmer « pour demain l’avenir », à savoir Esmée, la fille de Louane, à laquelle elle offre ensuite la maison de poupée de son enfance, seul souvenir heureux à garder précieusement pour mieux tourner une page de sa vie, incarnée par feu Maman version 2015.

Le clip de maman a été écrit et réalisé par Mila Runser, déjà réalisatrice de plusieurs clips pour Louane (Pardonne-moi, La pluie…), mais aussi pour Pierre Garnier et Styleto. Également photographe, elle a réalisé le clip officiel de la Maison Dior pour la Paris Fashion Week de septembre 2024, ainsi que des vidéos des coulisses du Festival de Cannes à destination des réseaux sociaux. La petite fille est, quant à elle, incarnée par Léonie Brassart.

Au sein de la rédaction, plusieurs ont été touchées par le clip de Louane, là où d’autres l’ont trouvé plutôt sombre et pessimiste. Qu’en pensez-vous ? La vidéo officielle de maman préfigurera-t-elle la scénographie de Fredrik Rydman sur la scène de la St. Jakobshalle de Bâle ? Réponse lors des premières répétitions.

Crédits image : clip de maman – réalisation : Mila Runser