L’Eurovision Junior s’est conclu ce dimanche. Décembre débute aujourd’hui. Les Fêtes de fin d’année s’annoncent. Elles seront modestes, mais n’en comporteront pas moins notre sommet musical d’Eurofans : le Festivali i Këngës, l’inénarrable sélection albanaise pour l’Eurovision, organisée dans les semaines à venir, à Tirana, par la Radio Televizioni Shqiptar (RTSH – Radio Télévision Albanaise).
Les anges dans les campagnes albanaises… Dans deux semaines, nous recevrons donc notre plus beau cadeau de Noël : la toute première chanson de l’Eurovision 2021. Marquons notre Avent eurovisionesque et partons ensemble à la découverte des vingt-six candidats de cette cinquante-neuvième édition du FiK. Procédons par deux et débutons par deux souverains en leur royaume : Manjola Nallbani et Viktor Tahiraj.
Manjola Nallbani
Née à Tirana en 1969, Manjola débute sa carrière professionnelle à vingt ans, en participant au FiK 1989. Des débuts en fanfare, puisqu’elle y concourt à la fois en solo et en trio, avec Frederik et Juli Ndoci. Des débuts triomphaux, puisqu’elle décroche la victoire aux côtés de ces derniers.
Gagner le FiK devient rapidement une seconde nature chez Manjola. Elle y réédite son exploit de 1989, en 1992. Elle s’affronte elle-même en solo et en trio, cette fois avec Aleksandër Gjoka et Viktor Tahiraj. Et à nouveau, elle est couronnée avec ses deux partenaires.
Jamais deux sans trois : Manjola remet sa couronne en jeu en 1993. Elle la conserve pour une première victoire en solo, la troisième et dernière en date au FiK.
Elle est bien là en 1994, 1995 et 1999, mais sans victoire à la clé. En 1999 pour varier les plaisirs, elle fait ses débuts au Kënga Magjike.
Sa décennie 2000 est identique à la précédente. Elle enchaîne les albums, les tournées et les participations au FiK, en l’occurence en 2001, 2005 et 2007.
Dans les années 2010, elle s’éloigne quelque peu de la compétition. Elle n’en demeure pas moins l’une des reines de la scène musicale albanaise.
Elle signe son grand retour au FiK en 2017, sous les vivats et les doubles ovations.
En 2019, elle fête ses trente ans de carrière dans une série de concerts à guichet fermé.
Parallèlement à sa carrière de chanteuse, Manjola enseigne également le chant à l’Académie des Arts de Tirana. Pour ce FiK 2020, elle interprétera Ora e jetës (Une heure de la vie), écrite et composée par Eriona Rushiti, auteure de Ktheju tokës.
Viktor Tahiraj
Originaire de Vlora, Viktor débute sa carrière en 1985, en tant qu’acteur de théâtre. Depuis, il est l’une des têtes d’affiche du théâtre Petro Marko de sa ville natale. Il inaugure sa carrière de chanteur nulle part ailleurs qu’au FiK, y participant à quatre reprises consécutives, en 1990, 1991, 1992 et 1993. Il remporte donc le festival en 1992, avec Manjola et Aleksandr.
La suite de sa carrière musicale est plus discrète, mais non moins remplie. Viktor accorde la priorité au théâtre, tout en se produisant dans des récitals de chansons italiennes, qui rencontrent le succès. Ce n’est que cette année qu’il revient pleinement à la musique, en publiant plusieurs singles, bien dans sa veine.
Pour ce FiK 2020, Viktor interprétera Nënë (Maman), écrite par Artur Dhamo et composée Nexhip Seraj.
(avec la collaboration de Sakis)
Crédits photographiques – RTSH
Les prestations de Manjola Nallbani sont incontournables. Elle avait mis le feu lors de sa dernière participation. Et au vu des températures très fraîches qui attendent les artistes qui se produiront en extérieur, ça ne sera pas de trop !
Actuellement confinée à son domicile avec sa fille pour cause de positivité au Covid, on espère que la diva aura le temps de se rétablir et de nous revenir en pleine forme.
Viktor Tahiraj est moins adulé par les eurofans (c’est rien de le dire) mais il est très apprécié en Albanie et pourrait se glisser dans le haut du classement.
Manjola ne part pas favorite, mais ce serait vraiment triste qu’elle ne participe pas à ce FiK. Espérons qu’elle guérisse à temps.
Quant à Viktor, il joue effectivement les cautions artistico-terroir. Sa chanson n’est guère enthousiasmante, mais sa présence a le mérite de rehausser la crédibilité traditionnelle à ancrage régional du FiK.
– Très satisfait de découvrir que deux chansons à la fois : c’est plus dans mes possibilités.
– Je vais mettre pour chaque chanson une petite appréciation et une note :
* Manjola Nallbani : la diva dans toute sa splendeur avec une voix puissante ; belle chanson mais rien d’innovant : 12/20
* Viktor Tahiraj : pas désagréable mais rien de transcendant non plus. Une chanson un peu lisse… : 10/20
Manjola est typiquement, pour moi, l’exception qui confirme la règle dans le vivier musical féminin de l’Albanie : la maturité, la puissance, la classe, la profondeur, la star quoi ! Tout le contraire des jeunes sirènes hurlantes, désarticulées ou non.
C’est pas révolutionnaire mais ça vaut mieux qu’une Rona Nishliu !
Viktor, ou la caution traditionnelle ? Ouais, il en faut mais pas pour moi !