J-12 avant la finale d’Eurovision France, c’est vous qui décidez 2022 ! À l’occasion, la rédaction de L’Eurovision au Quotidien vous offre un petit programme spécial qui démarre cette semaine avec les portraits de nos 12 candidat·es en lice. Nous démarrons ni plus ni moins qu’avec la première à être montée sur la scène de l’Apollo Théâtre lors de la conférence de presse de mercredi dernier : Joanna !

Qui es-tu ?

D’origine rennaise, c’est par le piano que Joanna démarre son initiation musicale avant de se muer en bedroom singer. Comptant des icônes pop comme Lady Gaga, Katy Perry, Lana Del Rey, ou encore Tommy Genesis, parmi ses influences; se servant de SoundCloud comme d’un laboratoire d’expérimentation musicale, c’est en 2018 que Joanna se révèle sur la scène musicale française. Elle publie Séduction, un titre autoproduit qu’elle a écrit et dont elle réalise le clip, qui rencontre très vite le succès sur sa chaîne YouTube.

Son univers musical, qui se nourrit également de références cinématographiques (quoi de plus logique pour cette ancienne lycéenne en section cinéma ?) mêle sensualité, identité féminine, lutte contre le sexisme et l’homophobie, questionnements sur le corps, la féminité et le désir. Des sujets sur lesquels Joanna s’est forgée une culture au gré de ses lectures, ses écoutes et son expérience de vie, celle d’une combattante avec laquelle la vie ne s’est pas embarrassée de facilités. Le tout sur des compositions mêlant beats électroniques, trap, pop et R’n’B.

Elle plaque alors ses études en arts du spectacle et se consacre à 100% à la musique. Alors que les maisons de disques commencent à affluer, la jeune chanteuse – qui se décrit comme « un mélange entre Vénus et Lucifer » – choisit de poursuivre son aventure en indépendante, avant de fonder son propre label Joanna Clubbb, par le biais duquel elle signe un contrat avec la maison de disques BGM, qui lui permet d’être coproductrice et coéditrice de ses chansons.

En 2020, elle soumet au public son premier EP, Vénus. Un véritable album-concept aux allures de film qui décortique aspects et aspérités d’une relation amoureuse, de A à Z.

Cet album introduit une vision fataliste de l’amour en plusieurs chapitres, soit quatorze titres, parmi lesquels Sérotonine (du nom du neurotransmetteur, aussi qualifié d’ « hormone du bonheur »). L’occasion pour Joanna de poursuivre sa remise en cause du patriarcat et des mécanismes de la domination masculine, et réaffirmer son engagement pour l’égalité entre les femmes et les hommes (et l’égalité entre tou·tes tout court). Elle y redonne également sa place au plaisir et au désir féminins, tout en parlant de sexe avec puissance et liberté, comme dans le clip de Sur Ton Corps qui met en scène le couple Léolulu et infiltre le porno avec une vision féminine érotique.

L’artiste à l’univers mystérieux et singulier n’est pas sans évoquer Mylène Farmer – qu’elle qualifie d’inscrite dans son ADN musical et à laquelle nombre de ses fans l’associent ouvertement. Quelque chose me dit que son art de la déconstruction des « normes » auto-imposées et la manière avec laquelle elle brise des tabous n’y sont pas pour rien, tout comme sa façon d’ériger la liberté et l’acceptation de soi en maîtres mots. Dans cette lignée, elle s’autorise à poser des mots sur des combats, qu’ils soient personnels, sociétaux ou les deux, comme avec le titre Pétasse, qui dénonce les agressions sexuelles en se mettant dans la peau de l’agresseur.

Joanna réussit ainsi à se faire un nom, médias, critiques et public s’intéressant de plus en plus à ses propositions musicales et à elle. Après avoir réalisé ses premiers pas sur scène, notamment en première partie de Yelle, 2021 et le retour des concerts permet à Joanna de monter sur scène en tant que tête d’affiche. Celle qui compte également une collaboration avec le rappeur Laylow sur le titre Démons participe aux Vieilles Charrues et à la Fête de l’Humanité, et affiche complet à la Gaîté Lyrique à Paris. Avant de découvrir la scène du PalaOlimpico de Turin en mai prochain ?

Sa chanson pour Eurovision France

Co-écrite par Joanna, Sutus et Gaspard Murphy, Navigateure est « une chanson de combattante, pleine d’espoir, qui vise à conquérir sa liberté et sa confiance en soi » dans la lignée de l’éclectique univers musical défendu par l’artiste.

Les paroles

NDLR : Conformément à la version originale de la chanson telle que présentée par l’artiste dans sa Lyrics Vidéo, la chanson est rédigée en écriture inclusive

J’aspire à tout comme un·e navigateure
Je surveille l’océan, j’ai des admirateur·es
Leurs visages m’inspirent des soirées de sueur
Danser pour le pire, parfois pour le meilleur

J’aspire à tout comme un·e explorateur·e
Je marche d’un pied ferme mais parfois j’ai peur
Leurs visages m’attirent, ils se noient dans mes pleurs
Ils nourrissent mon cœur, ils y font pousser des fleurs

Mais malgré la douceur de l’hiver
Malgré mes envies, mes désirs, ouais
J’ai le mal sous la peau

Libre
Je vois enfin les couleurs vivre
Tout s’éclaircit dans le noir
Ça me donne envie d’y croire

J’aspire à tout comme un·e navigateur·e
Je surveille l’océan, j’ai des admirateurs
Leurs mots me dessinent comme si j’étais l’un des leurs
Mais moi je ne suis qu’amour, tout le reste n’est qu’un leurre

Mais malgré la douceur de l’hiver
Malgré mes envies, mes désirs, ouais
J’ai le mal sous la peau

Libre
Je vois enfin les couleurs vivre

Tout s’éclaircit dans le noir
Ça me donne envie d’y croire

Tout s’éclaircit dans le noir
Ça me donne envie d’y croire

Je cherche le soleil de ma vie
À l’horizon, j’vous vois courir
Est-ce que je plonge sans réfléchir
Pour me noyer dans vos sourires

Libre
Je vois enfin les couleurs vivre
Tout s’éclaircit dans le noir
Ça me donne envie d’y croire

Libre
Libre

Tout s’éclaircit dans le noir
Ça me donne envie d’y croire

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Crédits photographiques : France 2 (pour l’image de couverture) et