Nous voilà déjà le 1er septembre. À peine commencé, l’été 2024 approche déjà de sa fin, comme s’il nous avait rarement semblé aussi court. Il faut dire que la météo chaotique de la première quinzaine de juillet où, je cite Météo France, « des périodes assez fraîches (…) ont alterné avec de courtes périodes estivales », n’a guère aidé à entrer dans la saison …

L’été 2024, ou Una Vita In Vacanza dirait Lo Stato Sociale. La rédaction a, en tout cas, pris au mot le groupe italien, profitant des orages de juillet et de la torpeur du mois d’août pour profiter d’une pause estivale bien méritée après une saison 2023-2024 pleine d’aventures. Une saison au cours de laquelle les émotions furent nombreuses, de la victoire de Zoé Clauzure à l’Eurovision Junior 2023 à Nice en novembre dernier à la quatrième place de Slimane à Malmö en mai dernier.

L’été 2024, ascendant nostalgie, rythmé par l’Histoire, celle des Jeux Olympiques de Paris 2024, qui nous offrirent dix-sept jours de magie en direct de la Seine, la Tour Eiffel, le Grand Palais, le Château de Versailles, ou encore le spot de Teahupo’o à Tahiti, avec sa vue à couper le souffle et ses impressionnants tubes à faire pâlir les plus grands surfeurs du monde. Nous connaissions la Dépression Post Eurovision : voici désormais la Dépression Post Olympique.

D’autant plus que le mois de septembre est d’ordinaire annonciateur de perspectives des plus réjouissantes. Rentrée scolaire ce lundi 2 septembre, métro boulot dodo, actualité du jour bonjour …  Bref, le retour à ce quotidien duquel nous avons réussi à couper au mois de juillet et au mois d’août (mais pas pour patauger dans la gadoue), le temps d’une trêve olympique plus que bienvenue. Ah qu’il était bon de lézarder sur la plage en pleine chaleur d’août, à moins que ce ne fut au bord du stade nautique de Vaires-sur-Marne par un tout aussi chaud matin de juillet ..

Aborder le 1er septembre sous cet angle nostalgique et mélancolique sonne toutefois comme bien réducteur. Tout d’abord parce que le rêve olympique n’est pas terminé : depuis le 28 août, et jusqu’au 8 septembre (veille de la date parisienne d’un·e certain·e Bambie Thug …), nous pouvons à nouveau soutenir nos athlètes dans le cadre des Jeux Paralympiques de Paris 2024, où ils sont décidés à enchaîner les ors et les records pour atteindre le top 8 tant espéré du tableau des médailles. ET POUR LES BLEUS, ALLEZ ALLEZ ! (et pour la Phryge aussi)

Surtout, le 1er septembre marque chaque année une étape fon-da-men-ta-le pour l’euro monde, autant que le Reading challenge ne l’est dans Paris is Burning (ou plus prosaïquement dans Drag Race). Car cette sainte date est avant tout l’occasion de renouer avec l’Eurovision … au quotidien (cela ne s’invente pas), puisque le 1er septembre marque le début … DE LA NOUVELLE SAISON EUROVISION !!!

À compter d’aujourd’hui, toutes les chansons dévoilées au public et/ou ayant fait l’objet d’une publication sont éligibles pour la 69ème édition du concours.

Tous aux aguets vous dites ? Et plus que jamais ! À condition toutefois de respecter certaines règles.

Pour être éligible au concours, une chanson ne doit pas dépasser la durée de trois minutes. Si elle a été rendue publique avant le 1er septembre, le télédiffuseur devra informer le Superviseur exécutif du concours, qui devra évaluer l’aptitude du titre à concourir. Le choix de la langue d’écriture et d’interprétation est entièrement libre et à la discrétion des télédiffuseurs. Le texte et la présentation du titre ne doivent porter atteinte ni au concours, ni à l’UER. Sont proscrits : les mots et gestes politiques et assimilables (We Don’t Wanna Put In …), les insultes et assimilables, les messages publicitaires (Facebook Oh-Oh-OH-OH, Fyra bugg och en coca-cola …)

Les hostilités ont déjà commencé puisque, depuis vendredi, nous connaissons la ville hôte de l’Eurovision 2025. Elles étaient quatre sur la ligne de départ. Après l’élimination de Berne/Biel-Bienne et Zurich, elles n’étaient plus que deux à s’affronter dans un duel final de haute volée. Bâle ou Genève : à qui profiterait donc l’accueil de la plus grande compétition musicale au monde ? Le secret a enfin été levé vendredi dernier à 10 heures. Un insoutenable été de suspense plus tard, c’est donc Bâle, l’outsider alémanique qui accueillera l’Eurovision au sein de la St. Jakobshalle en mai prochain. Après Lugano en 1956 et Lausanne en 1989, elle devient la troisième ville suisse à accueillir le concours, après trente-huit longues années d’attente, et surtout la première ville de Suisse alémanique à jouir de cet honneur. Avec une question qui brûlera TOUTES les lèvres : après Céline aux Jeux Olympiques, Céline à … ? Je n’ose l’écrire, mais nous sommes toustes unis dans une Prière païenne. Car l’Eurovision est un credo, une profession de foi, et Céline en est l’une des déesses sous nos suppliques terriennes. Quoiqu’il en soit, Wilkommen in Basel les 13, 15 et 17 mai 2025 !

Un•e artiste qui devrait bel et bien être du rendez-vous bâlois, c’est évidemment Nemo, puisque c’est grâce à ce•tte dernier•e que nos voisins helvétiques ont renoué avec la victoire après tant d’années de disette. Les jurys professionnels (à qui Nemp doit son envol vers la victoire) ne s’y sont pas trompés, avec une prestation aérienne sur The Code qui confina à la perfection, si ce n’est au sublime. La Suisse, pays de la paix et de la neutralité perpétuelle qui l’emporte, ou comment tourner la page de l’Eurovision 2024 non sans ironie et dérision. Il faut dire que Malmö fera date de par un contexte de tensions inédites, que nous avons vécu sur place de l’intérieur. Si une saison Eurovision prend d’ordinaire les atours d’un rollercoaster, souhaitons toutefois que les loopings soient cette année un poil amoins abrupts. Dans un euromonde désuni par la musique en 2024 (appelons un chat, un chat), où la crédibilité – si ce n’est l’existence – du concours aurait pu être remise en cause de manière durable, souhaitons que le slogan permanent de l’Eurovision retrouve du sens pour l’édition qui s’annonce. La pression sera forte sur les épaules de l’UER, dont le premier défi sera de restaurer un lien de confiance avec les délégations, les télédiffuseurs, les artistes et les eurofans après une gestion des crises de l’édition 2024 ayant viré au fiasco. En tant que média eurofan, l’EAQ veillera en tout cas à rester un espace de partage, passionné et enflammé comme il peut et doit l’être, mais toujours dans l’échange et le respect

En parlant de loopings, la France n’en a pas été exempte dans une saison riche en émotions eurovisionesques. On nous avait promis du beau, du fou, oh que oui « c’était beau, c’était fou »

« Mon amour, te souviens-tu de nous, du premier rendez-vous … »  Oh que oui, nous nous souvenons de ce premier rendez-vous, et même que nous nous en souviendrons fort fort longtemps. Slimane, Mon amour, ou comment le Roi a remis la France sur le droit chemin de l’Eurovision, en témoignent un impact médiatique et une audience inédites au printemps dernier. Une question brûle désormais toutes les lèvres : QUI pour succéder à Slimane ? Qui pour assurer la relève après un tel nom ? Qui pour porter la pression sur ses épaules après un temps Eurovision si fort ? La pression est à ce stade du côté de France 2 qui, après un coup médiatique et artistique de maître, n’aura d’autre choix que de répondre aux attentes et à la ferveur créées en allant chercher un artiste capable de susciter pareil engouement et, surtout, de de décrocher enfin cette sixième étoile qui nous fuit depuis 1977.

Et vous connaissez l’EAQ : une nouvelle année, la rédaction a décidé de donner un petit coup de main à la délégation.

Rendez-vous dès le mardi 3 septembre pour le premier temps fort éditorial de la saison. France 2025 : qui sera votre Eurostar ?, c’est parti pour la troisième édition de la sélection française Made In EAQ (et donc non-officielle pour celles et ceux – plus nombreux qu’on ne le croit – à se poser la question). Au programme avec Juliette & Rémi aux commandes, une cinquantaine d’artistes et de titres choisis avec la plus grande attention parmi plus de deux cents (!) propositions ! Oui, vous avez bien lu : deux cents propositions que nous avons écouté et réécouté pour des choix cornéliens et, au final, une sélection aussi diversifiée dans les styles que dans les noms qui, nous l’espérons, vous séduira et vous permettra de dénicher la perle rare pour l’Eurovision 2025. De quoi inspirer Alexandra Redde-Amiel et l’équipe Eurovision France dans les secrets des discussions de couloirs de France 2 ?

Puisqu’on a prononcé le mot magique (« sélection nationale » donc), la rédaction de l’EAQ est d’ores et déjà aux aguets de l’actualité des futurs participants. La liste définitive des pays présents à Bâle devrait être révélée au cours de l’automne, mais nous pourrons déjà compter sur le Monténégro, qui célèbrera son grand retour après trois ans d’absence et, comble du comble, avec une sélection nationale qui promet de nous offrir le meilleur de la scène musicale monténégrine (tant que ce dernier ne porte pas le nom de l’enfer de D Mol …). Pour le reste, à l’heure où Liverpool et Malmö ont compté un nombre de participants faiblement historique, l’espoir de célébrer les Jeux Olympiques de la chanson avec le plus grand nombre demeure, quand bien même certains aspirants au retour ont malheureusement déjà répondu par la négative (Bosnie-Herzégovine, Slovaquie, etc.). Amis nord-macédoniens et monégasques, l’espoir repose désormais sur vos épaules, à l’heure où les Pays-Bas attendent l’issue de leurs discussions tendues avec l’UER pour se prononcer définitivement sur leur présence en Suisse.

Qu’elles soient internes ou publiques, les sélections formeront en tout cas le fil rouge de notre première partie de saison, en commençant par le Festivali i Kengës, traditionnel rendez-vous albanais de Noël … à moins qu’une éventuelle sélection tchèque ne lui grille une nouvelle fois la politesse ? Encore faudrait-il que la Tchéquie confirme sa participation à l’Eurovision 2025 après l’échec d’Aiko à Malmö, ce qu’elle n’a pas fait pour l’instant. Bref, de Benidorm (la Maria a déjà préparé ses lunettes de soleil et son billet pour Alicante) à Sanremo (nanana, rumore, rumore), en passant par le Melodifestivalen, le Festival da Canção ou encore l’Eesti Laul, elles seront nombreuses à occuper vos longs samedis d’hiver au son des prochains eurotubes. La Francophonie ne sera d’ailleurs pas en reste, avec une deuxième édition du Luxembourg Song Contest et le grand retour de l’Eurosong en Belgique – côté néerlandophone cette fois. Avec une question en filigrane : qui sera le premier pays à annoncer son représentant à l’Eurovision ? Le suspense est à son comble, mais nul n’égalera la Belgique 2024, qui avait dévoilé la candidature de Mustii dès le 30 août, tandis que Chypre, la Grèce et la France avaient attendu l’automne. Le bruit court que nos amis helléniques seraient prêts à dégainer incessamment sous peu, mais la rumeur est ce qu’elle est … surtout de qui vient-elle.

Au-delà de l’Eurovision 2025 et de ses sélections nationales, le premier vrai temps fort de la saison sera l’Eurovision Junior 2024, que la Caja Magica de Madrid accueillera le samedi 16 novembre prochain à 18 heures.  Un concours que la France aurait pu accueillir pour la deuxième fois consécutive puisque, quand on parlait d’émotions fortes, Nice 2023 fut la scène du sacre de la nouvelle Reine de l’Eurovision Junior, Zoé Clauzure, dont le coeur a battu de concert avec le nôtre le temps d’une troisième victoire française au concours. France 2 ayant toutefois choisi de renoncer à l’organisation pour d’évidentes raisons de tourniquet (et économiques), c’est ainsi l’Espagne qui accueillera pour la première fois l’Eurovision Junior, auquel elle attend avec impatience sa deuxième victoire vingt ans tout pile après la victoire de Maria Isabel. 

Au cours des prochaines semaines, l’EAQ se mettra donc logiquement à la page du Junior, avec l’impatience de découvrir le nom du jeune artiste qui portera les couleurs de la France, et quelque chose nous dit que la fumée blanche devrait sortir dans le courant du mois de septembre. Après Thomas, Angelina, Carla, Valentina, Enzo, Lissandro et Zoé, quel sera le huitième à intégrer le cercle fermé des représentants français à l’Eurovision Junior ? Telle est la question, mais  … ne serait-ce pas là l’euromonde français, là-bas dans le noir, qui épluche les castings des dernières saisons de The Voice Kids pour y trouver une lueur de rumeur (si ce n’est de vérité) ?

Vous pouvez le constater, la rédaction de l’EAQ sera bel et bien sur le banc pour partager ensemble une nouvelle saison Eurovision riche de sensations fortes (accrochez vos ceintures !), de joie et de bonne humeur, de surprises et d’eurodramas (le pop-corn salé est déjà prêt). Quoiqu’il en soit, c’est l’esprit reposé et fourmillant de projets que nous nous présentons aujourd’hui face à vous, non sans changements.

Après cinq années de présence parmi les rédactrices et les rédacteurs, Maxence a choisi de quitter l’équipe de rédaction afin de se consacrer à de nouveaux projets. L’occasion de le remercier pour toutes ces années passées ensemble, pour son engagement dans la rédaction, pour ses nombreux articles partagés avec les lecteurs. Cher Maxence, nous te souhaitons bonne chance dans tes nouvelles aventures, au plaisir de te lire prochainement sur l’EAQ !

Ce n’est pas tout ! La rumeur dit que, prochainement, de petits nouveaux pourraient bien s’ajouter à la fine équipe toujours composée de Betty, Juliette, Kris, Lolotte, Marie, Michael, Rémi et Zipo. Mais chut, il ne s’agit pour le moment que d’un bruit de couloir … quand bien même un peu de soutien serait loin d’être de refus pour aborder cette rentrée des classes qui s’annonce ! Une rentrée d’autant plus spéciale pour l’EAQ que 2025 marquera les quinze années d’existence du site, pour lesquelles nous comptons bien vous préparer un gâteau eurovisionesque au moins digne du Meilleur Pâtissier. 

En garde, allez, et Hajime ! À toustes, chers lectrices et lecteurs, nous vous souhaitons pour commencer une très bonne rentrée des classes aux couleurs de l’été indien. Mais avant tout, nous vous souhaitons la plus magique des saisons Eurovision 2025 !

Qu’elle soit belle

Qu’elle soit folle

Qu’elle fasse brûler la flamme

Qu’elle soit euroblablas, eurodramas et eurodadas (et plus si affinités)

Bref, qu’elle soit TA-TA, TA-TA, TA-TA !

Que la saison Eurovision 2025 nous permette de casser les codes, et rendez-vous sur l’EAQ pour embarquer dans une nouvelle aventure !