Hier soir, l’UER a rendu public le règlement de l’Eurovision 2024. Comme vous allez le découvrir, peu de changements à l’horizon, même si des questions subsistent …

Le règlement du concours, c’est un peu la Constitution de l’Eurovision : c’est le cadre organisationnel auquel doivent se conformer le télédiffuseur hôte et les pays participants. Ces règles sont établies par l’UER et sont approuvées par son Groupe de Référence, responsable du bon déroulement de l’organisation du concours. Elles sont d’ailleurs revues chaque année et susceptibles d’évolutions plus ou moins importantes.

Pour l’édition 2024, aucune révolution majeure ne semble à attendre … pour le moment, un point (et non des moindres) restant à éclaircir par le Groupe de Référence de l’UER. Voici les principaux points du règlement de l’Eurovision 2024, qui consistera en trois shows (deux demi-finales et la finale).

Si, d’aventure, vous souhaitez lire l’intégralité du règlement, cliquez sur le bouton ci-dessous.

Le show

Le nombre maximum de pays participants est fixé à 44, tandis que le nombre maximum de finalistes s’élève à 26.

  • Sont qualifiés d’office en finale les pays du BIG 5 (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni), ainsi que le lauréat de la précédente édition et pays-hôte.
  • Sur décision de l’UER et après consultation du Groupe de Référence, le nombre de finalistes d’office peut toutefois évoluer en fonction des circonstances (exemple de l’Australie en 2015).
  • Les 38 autres pays devront quant à eux obligatoirement disputer les demi-finales, dans lesquelles ils seront répartis par tirage au sort.

Les chansons en lice ne devront pas avoir été rendues publiques avant le 1er septembre 2023.

  • Elles devront être originales et d’une durée de trois minutes au maximum, sous peine de disqualification, tandis que la langue d’interprétation et d’écriture restera libre de choix.
  • Si un titre sélectionné a été dévoilé au public avant la date limite (sur des plateformes vidéo en ligne, les réseaux sociaux ou durant un concert par exemple), le télédiffuseur concerné devra prévenir le Superviseur Exécutif du concours, le seul à pouvoir statuer sur l’éligibilité du titre, avec la possibilité de consulter le Groupe de Référence en cas de doute.

Les prestations des artistes devront être exécutées en direct sur la scène de la salle hôte et accompagnées d’un play-back orchestre.

  • Elles devront être identiques pour la seconde répétition générale (Dress Rehearsal) – ou Jury Show – et le live.
  • Le playback est formellement interdit pour celles et ceux qui montent sur scène, qu’ils soient chanteurs ou danseurs, de même que l’usage de l’auto-tune (correcteur de voix) reste strictement proscrit.
  • A l’inverse, il restera impossible de jouer des instruments en direct.

Les artistes devront être âgés de seize ans au minimum au jour de la grande finale, et ne pourront représenter qu’un seul pays dans une même édition.

Le vote

LE sujet qui anime les discussions de l’euromonde avec une question en filigrane : la Norvège a t-elle obtenu ou non gain de cause ?

Le vote restera composé du télévote (Audience Voting) et du vote des jurys nationaux. Les opérations de vote se dérouleront de la sorte.

Télévote

  • Le télévote (Audience Voting) sera l’addition des votes des audiences nationales (National Audience Voting) et du télévote international (Rest of the World – RoW – Voting), mis en place l’année dernière.
  • Les audiences nationales devront voter par téléphone, SMS, via l’application officielle de l’Eurovision ou via un vote en ligne payant pour certains pays, et elles n’auront toujours pas le droit de voter pour leur propre pays.
  • Le télévote international se déroulera sur une plateforme en ligne dédiée : il sera ouvert à une liste de pays validée par l’UER et sujette aux restrictions applicables à certains pays. Les pays participants ne pourront pas prendre part au télévote international qui, lui, pourra voter pour l’ensemble des pays en lice.
  • Dans chaque pays, la chanson qui recevra le plus grand nombre de voix du télévote obtiendra 12 points, la seconde 10 points, la troisième 8 points, et ainsi de suite jusqu’à la dixième affectée d’un point.
  • Les résultats du télévote international seront également calculés de la sorte et, combinés, auront le poids d’un seul pays dans le résultat final.

Vote des jurys nationaux

  • Le vote des jurys nationaux s’additionnera au télévote (comme c’est le cas depuis 2016).
  • Le choix des jurés nationaux sera à la discrétion du télédiffuseur ou, à défaut du Groupe de Référence de l’UER. Il reste bien entendu interdit de voter pour son propre pays.
  • Les jurés devront voter en fonction de leurs compétences et de leur expérience professionnelle. Ils ne devront pas favoriser ou défavoriser un candidat pour sa nationalité, son genre ou toute autre caractéristique; des considérations de politique étrangère ou toute forme de pression (bookmakers, opinion publique, …). Ils devront exclusivement se baser sur les performances réalisées par les artistes durant la seconde répétition générale (Jury Show).
  • Chaque juré devra classer l’ensemble des prestations, de sa préférée à celle qu’il apprécie le moins, avec l’interdiction de s’abstenir de vote – hormis pour son propre pays – et de placer deux pays différents à la même position.
  • Dans chaque pays, la chanson qui arrivera en tête du vote du jury national obtiendra 12 points, la seconde 10 points, la troisième 8 points, et ainsi de suite jusqu’à la dixième affectée d’un point.

‼️Comme l’année dernière, les demi-finales feront l’objet d’un 100% télévote, tandis que le classement de la finale sera déterminé par un vote combiné entre télévote et jurys nationaux. Attention : le ratio exact reste à déterminer par l’UER sous réserve de l’approbation du Groupe de Référence. Autrement dit : aucune garantie à ce jour d’une répartition égale des points entre public et jurys nationaux, comme c’est le cas depuis 2009.

Pour le reste …

  • Le règlement 2024 rappelle le déroulement de la séquence des résultats (inchangé), le caractère non-politique de l’événement, les valeurs de l’UER et de l’Eurovision (« universalité, diversité, égalité, inclusivité et tradition fière de la célébration de la diversité à travers la musique »), les droits à la propriété intellectuelle, etc.

Vous l’aurez donc compris : peu d’évolutions majeures en vue pour l’Eurovision 2024, si ce n’est la question de la répartition des votes entre jurys nationaux et public qui reste à trancher par le Groupe de Référence. Les télédiffuseurs qui rêvent d’amoindrir le poids des jurys (coucou la Norvège) obtiendront-ils gain de cause ? Réponse d’ici quelques semaines …