La salle d’interview de l’EAQ ne désemplit pas et quelques jours avant leur départ pour Malmö, nous avons rencontré deux artistes qui se présentent cette année en duo.
Ils s’appellent Fahree et Ilkin Dovlatov. Ensemble, ils représentent l’Azerbaïdjan ce soir en demi-finale 1 avec la chanson Özünlə Apar, un singulier titre pop à la croisée des sonorités traditionnelles et contemporaines. Les voici en interview !
EAQ – Comment vous sentez-vous à quelques jours des répétitions ?
Pour l’instant, tout va pour le mieux, nous sommes de bonne humeur. Nous nous préparons durement. C’est pourquoi nous ne sommes pas encore super nerveux. Nous sommes dans les préparatifs donc nous ne ressentons pas le stress, mais plus nous entrons dans les préparatifs, plus nous ressentons ce qui va se passer.
Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs ?
Fahree – Je suis le chanteur et l’auteur de mes chansons. Je suis entré dans le monde de la musique il y a trois ans en prenant la décision de laisser derrière moi une carrière de juriste. Je suis diplômé en master de droit d’une école internationale, mais je me suis vraiment dirigé dans la musique il y a deux ans. Je suis une personne passionnée de plusieurs sports comme la boxe, la natation et le basket-ball. Je suis aussi quelqu’un de très enthousiaste et très passionnée.
Ilkin – Je suis né dans une famille de musiciens. Je fais de la musique depuis tout petit et participe à des spectacles musicaux depuis mon plus jeune âge. J’aime différents styles musicaux, j’aime mélanger différents répertoires et trouver différentes choses dans la musique. J’ai aussi étudié les sciences économiques, ce qui diffère de mon parcours musical qui est plutôt fort et se compose de deux parties. La première consiste en des études de musique classique et la seconde est la partie que vous voyez désormais, présente ici dans notre chanson pour l’Eurovision, à savoir la musique traditionnelle. J’ai étudié les deux et c’est une sorte de combinaison des deux.
Que représente l’Eurovision pour vous ?
Fahree – L’Eurovision est le concours qui unit les personnes et la musique.
Ilkin – Ce sont pour moi beaucoup de pays qui viennent ensemble, échangent et se rencontrent en un seul endroit. Ils deviennent plus forts grâce à ces connexions.
Comment vous êtes-vous retrouvés dans l’aventure du concours ?
Fahree – C’est la première fois que j’essayais de participer à l’Eurovision et à ma première tentative, j’y suis et je me sens très chanceux. J’ai commencé à regarder l’Eurovision très tôt et j’ai adoré ça. J’aime le fait qu’il y ait tellement de performances qui changent. L’Eurovision, ce n’est pas n’importe quel concours, car il offre l’opportunité aux artistes de représenter leur pays et d’être sur une grande scène, regardé par tous. C’est une opportunité unique pour les artistes de se montrer et de représenter leur pays.
Ilkin – C’est mon enfant qui voulait que je participe à cette édition et je suis fier et heureux de pouvoir le faire avec ma propre chanson. C’est une opportunité unique pour les interprètes de parler à un large public, de montrer leur talent et leur art au plus grand nombre. En tant qu’artiste, je veux évidemment que mon art soit entendu, écouté et offert au public. C’est très important.
De quelle manière introduiriez-vous votre chanson ?
Fahree – Pour moi, c’est l’histoire d’une lutte pour trouver la partie la plus profonde de soi-même, où l’amour et l’énergie peuvent s’harmoniser. C’est le résultat d’une recherche de cette lutte. L’harmonie est quelque chose de propre à chacun, évidemment, et j’ai trouvé ma propre part d’harmonie et d’amour, de façon à être le meilleur pour moi-même.
Ilkin – Chacun comprend évidemment la chanson à sa façon dans son individualité, mais le message principal est que l’amour unit les gens. Il ressemble à une prière et sans cela, ce serait impossible. La chanson est un appel à garder l’amour dans son coeur et une manière de jurer son amour dans son coeur. Parce que sans amour, rien n’a de sens, tout est différent et rien n’est en vie.
Etait-ce important pour vous de proposer des sonorités traditionnelles azéries ?
Fahree – Chaque nation de ce monde a ses mots spécifiques et son style musical, mais qui peuvent parfaitement décrire leur nature et c’est évidemment quelque chose que je porte aussi. Je crois que ce genre de musique en Azerbaïdjan mais aussi la musique en général, est très spirituel. C’est parfait pour la méditation, pour réfléchir sur la vie et être heureux, avec l’idée d’être en adéquation avec le sens véritable.
Ilkin – Juste pour parler de la musique traditionnelle azérie, elle thérapeutique car les gens dans le monde entier sont soignés par la musique et par ce genre de musique. Elle consiste en différents codes et ils vous permettent d’être connectés, d’autant plus que les gens écoutent de la musique sous différentes fréquences. Nous sommes heureux de voir que, partout à travers le monde, des gens sont connectés à cette musique. Elle détend et permet de se sentir mieux.
Pourriez-vous nous parler du processus de sélection d’Ictimai ?
Fahree – J’ai écrit la chanson un an avant que je participe à la sélection. J’avais ajouté cet aspect traditionnel dans la chanson, mais je ne voulais pas essayer de l’assurer moi-même parce que c’est un art spécial. Nous nous sommes rencontrés pendant la sélection nationale et après notre première rencontre, je suis rentré à la maison et j’ai regardé ses diverses performances, que j’ai aimées. J’ai pensé que c’était la personne adéquate pour cette partie de ma chanson, avec la manière dont je l’envisageais. J’ai su qu’il pouvait l’assurer avec tout son coeur et son âme et que cela serait vraiment grand.
Ilkin – Lorsque nous avons commencé le processus de la sélection, cela a pris un certain temps. J’y ai pris part dans un trio. C’était la première fois que je participais, et que je n’étais plus juste une personne dans le public. C’était quelque chose de nouveau pour moi. Un des chanteurs du trio avec qui j’étais est plutôt connu en France. Il vit là-bas. C’est un musicien reconnu dans votre pays. Il produit sa musique, fait les arrangements et tourne en concerts. Ce sont des sentiments que j’ai partagé avec mes comparses et aussi avec Fahree, puisqu’il a partagé la même chose et vécu des choses similaires. C’est quelque chose d’excitant, mais des responsabilités également. Pour l’Eurovision, vous postulez pour représenter votre pays face à une large audience. C’est une énorme responsabilité, donc c’est une décision complexe. Ce qui fait que le concours énorme et complètement fou dans sa dimension, c’est que c’est un tournant dans une vie d’artiste, car l’artiste se présente au public de son propre pays, mais aussi au monde entier. Ce n’est pas très rationnel qu’un artiste peu connu devienne du jour au lendemain très connu. C’est très difficile pour moi de décrire mes émotions en ce moment, car je me suis présenté en trio et je termine représentant de mon pays avec une chanson différente de l’initiale, donc mes sentiments sont mélangés et complexes.
Fahree – Je partage son ambition et ses sentiments lors du processus de la sélection. C’ était excitant et c’est monté en crescendo tout le long du show. En France, celui qui peut le mieux nous comprendre est Slimane, et je lui souhaite bonne chance.
Pourriez-vous partager avec nous quelques éléments sur la scénographie ?
Fahree – Évidemment, tout est prêt pour Malmö et bientôt nous allons publier le vidéoclip de la chanson, qui est connecté à notre mise en scène. Pour comprendre la mise en scène, vous devez regarder minutieusement le clip vidéo et faire attention aux détails parce qu’ils vont être présents sur scène. Vous comprendrez l’idée directrice en regardant le vidéoclip
Ilkin – J´ajouterais que le vidéoclip va être une surprise pour beaucoup de gens car il évoque plusieurs pensées et je peux dire aussi qu’il sera le vidéoclip le plus mystérieux et mystique de l’édition.
Quels sont vos favoris de l’édition 2024 ?
Fahree – J’aime les artistes qui présentent de grandes chansons. Mes favorites sont Nemo (The Code), Mustii (When the party is over) et l’Albanie avec Besa. Je souhaite bonne chance à Slimane, c’est une très belle chanson qu’il nous propose.
Ilkin – Slimane va avoir beaucoup de succès cette année. Je l’apprécie et je sais qu’il a énormément de fans surtout des femmes. J’apprécie l’Eurovision en tant qu’artiste et en tant que spectateur également parce que cette année, cela va être un énorme spectacle musical, un beau concert. Il va être vraiment dynamique et comme chaque année. il va réunir des millions de gens devant leur téléviseur. Je souhaite le meilleur possible à tous les artistes et de faire en sorte que le spectacle plaise aux téléspectateurs.
Merci à Fahree et Ilkin Dovlatov de nous avoir accordé cette interview. Nous les retrouverons en douzième position de la première demi-finale ce soir en direct de la Malmö Arena !
J’aime beaucoup ce duo et cette chanson que nous propose cette année l’Azerbaidjan qui avait tendance à envoyre des titres qui manquaient parfois cruellement d’idendité, car un peu trop formatées à mon goût à la sauce suédoise.
Même si la chanson peut sembler manquer de panache et relief pour en faire un produit commercial, , j’apprécie tout particulièrement les sonorités ethniques qui se rapproche certainement beaucoup plus à l’essence même et de la culture musicale de ce pays.
Je ressens une véritable forme d’authenticité, bercée par une mélodie quelque peu envoûtante, Voci ce que me procure cette chanson. Je suis conscient que ce n’est peut-être assez vendeur pour plaire au plus grand nombre et faire des prouesses dans cette compétion mais pour moi, cette chanson a toute sa place dans une finale internationale. J’aime aussi l’harmonie des deux voix qui sont pour moi, un signe de réussite et qui apporte justement une belle singularité à cette chanson.
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Alors espérons une qualification ce soir pour Fahree et Ilkin qui méritent d’aller plus loin dans cette compétition !