Aujourd’hui, la série des portraits nous emmène dans un tout petit pays. Que dis-je ? Dans un micro-Etat ! Micro-Etat, certes, mais qui s’est offert une immense star de la scène musicale actuelle en Italie pour les représenter cette année à l’Eurovision ! Rien que ça !

Vous l’aurez deviné, aujourd’hui, on va parler d’Achille Lauro, qui défendra les couleurs de Saint-Marin avec le titre « Stripper ».

Qui est-il ?

Pour raconter tout le parcours de cet artiste sulfureux et atypique, il faudrait plus d’un portrait, alors essayons de synthétiser tout ça au mieux.

Achille Lauro est originaire de Vérone. De son vrai nom Lauro de Marinis, il a choisi son nom de scène en référence à Achille Lauro, un célèbre armateur napolitain.Il s’est fait connaître dans le milieu du rap underground à partir de 2012, au sein du collectif Quarto Blocco dont il devient l’artiste phare. Il publie cette même année ses deux premières mixtapes, « Baraba » et « Harvard », dont voici des extraits.

Des premiers projets musicaux qui tranchent radicalement avec l’Achille Lauro que nous connaissons à présent… Mais le voyage musical ne fait que commencer, et les montagnes russes artistiques seront nombreuses pour le Sieur de Marinis. Tel un caméléon, il ne cesse jamais de se renouveler.

En 2014, paraît le premier album d’Achille Lauro, sobrement intitulé « Achille Idol : Immortale », dont est extrait le single « No Twitter ».

Ce premier album sera suivi, un an plus tard, par un second opus baptisé « Dio c’è », et par l’EP « Young Crazy ». La veine est toujours tournée vers le hip-hop, et c’est également à cette période que sort « La Bella e la bestia », un des titres phares de ce cher Achille.

Décidément prolifique, Lauro de Marinis publie un troisième album l’année suivante : « Ragazzi Madre », dont le titre fait référence aux garçons des cités qui grandissent sans mères et doivent s’élever entre eux. Le style est toujours aussi urbain… Mais un changement de cap va commencer à s’opérer petit à petit…

En 2018, le voilà qui revient avec son quatrième album au titre francophone : « Pour l’amour ». Lauro s’y essaie à de nouvelles sonorités plus inattendues, de la samba-trap au latino en passant par la house. Tel le reptile, il mue doucement, et est sur le point de prendre une nouvelle peau musicale.

2019 marque un tournant dans la carrière de Lauro, à tous les niveaux. Fort d’une popularité désormais bien acquise, le voilà qui débarque à la 69ème édition du très prestigieux Festival de SanRemo… Avec un titre totalement punk-rock aux antipodes de ce qu’il proposait auparavant : « Rolls Royce ». Subversif et rebelle, le morceau est très apprécié, et récolte la neuvième place. Et encore aujourd’hui, je l’écoute en bougeant la tête de droite à gauche, c’est toujours aussi accrocheur.

C’est également en 2019 que sort son nouveau disque (et oui, encore un!), « 1969: Achille Idol Rebirth ». Cet album ancre Lauro dans un style bien plus rock, ce style sulfureux, glam et androgyne qu’il endosse encore aujourd’hui.

Toujours pas fatigué, Achille Lauro reparaît sur la scène de l’Aristone en 2020, pour la 70ème édition. Son morceau, « Me ne Frego » (et ses tenues de scène pour le moins originales) lui permettent de décrocher une très belle huitième place. (Et c’est à cette période, où j’ai commencé à regarder Sanremo avec plus d’intérêt, que j’ai réellement découvert l’univers de l’artiste).

Et croyez-vous que notre ami s’est reposé sur ses lauriers après ce nouveau succès ? Que nenni !

L’année 2020 voit la sortie de deux nouveaux albums, qui viennent, comme une trilogie, compléter « 1969 »: « 1990 » et « 1920: Achille Lauro and the Untouchable band ». Un vrai voyage dans le temps !

(Je vous avoue qu’entendre Achille Lauro chanter un chant de Noël, c’est assez amusant : un sacré contraste !).

En 2021, après cette virée en DeLorean, Achille Lauro publie… Un nouvel album, c’est très bien, je vois que vous suivez toujours !

Sobrement intitulé « Lauro », ce nouveau disque connaîtra une réédition en 2022 (« Lauro : Achille Idol Superstar »), et sera porté par des singles comme « Solo Noi » ou « Marilu ».

Et ce n’est pas fini !

À défaut d’y participer en tant que campioni, Lauro prend part une nouvelle fois au Festival de Sanremo, y rendant hommage chaque soir à des chansons italiennes, avec son style bien à lui (ici, il »est en duo avec Emma Marrone).

Et cette année encore s’annonce bien remplie pour Achille Lauro ! Tout d’abord, comme dit plus haut, il défend la réédition de son dernier album, auquel se sont ajoutés de nouveaux titres.

Si vous avez assidûment suivi la saison des sélections nationales, vous avez pu également l’apercevoir au Festival de Sanremo, où il chantait torse nu et s’auto-baptisait sur scène. Il défendait alors la chanson « Domenica », avec laquelle il termine 14ème.

Et puis la suite, vous la connaissez. « Una voce pour San Marino », la qualification d’office parmi les Big, la victoire avec « Stripper », et maintenant, le trublion de la scène italienne s’apprête à concourir dans la seconde demi-finale, avec « Stripper ».

Ce petit tour d’horizon des expériences musicales d’Achille Lauro avant qu’il ne rejoigne l’euromonde vous donne un aperçu de ce dont il est capable : rock, rap, électro, jazz… Il ne se refuse rien et semble s’amuser à brouiller les pistes musicales volontairement.

Il est aussi un adepte des collaborations en tous genres, d’Annalisa à Anna Tatangello, en passant par Orietta Berti, Marakash, Fedez ou encore Rocco Hunt.

Et en dehors de son chemin musical, Lauro a composé la bande originale de plusieurs courts-métrages (dont « Happy Birthday », présenté en 2019 au prestigieux Festival du Cinéma de Venise). Il a déjà écrit deux livres (autobiographies romancées), et réalisé un documentaire sur sa vie. Il n’y a pas à dire, Achille Lauro est de loin l’un des artistes à l’expérience musicale la plus riche cette année !

Et maintenant, venons-en à sa contribution, « Stripper ».

Sa chanson pour l’Eurovision

Pour défendre ses chances sous la bannière de Saint-Marin, Achille Lauro déboule avec le fringant « Stripper », un titre pop-rock teinté de légères influences de punk anglais.

Les paroles, toujours aussi ambiguës, mêlent en anglais et en italien des références à la pop culture (les Beatles, Michael Jackson, Britney Spears, les Clash, Depeche Mode, Madonna), avec des références religieuses (les symboles religieux sont d’ailleurs omniprésents dans l’esthétique et les textes de Lauro).

En bref : Achille Lauro fait du Achille Lauro, et jouera de son charisme indéniable pour séduire les foules. Et gare à ceux qui oseraient le comparer à une pâle copie de Maneskin ! Comme vous avez pu le voir, Achille Lauro était déjà bien installé sur la scène musicale quand le quatuor pointait à peine le bout de son nez!

Les paroles (et encore une fois, comme avec « Eat your salad », il va y a voir des phrases coton à traduire).

È uno stripper, sì
Questo amore è uno strip club, yeah
Il mio cuore è in un freezer, freezer
Sono a letto col killer, thriller

Like a virgin, virgin
Questo è un film, London Calling, call me
Ah, I love Britney
È il diavolo in una Birkin

Ma che stupida voglia che ho
Ma che stupida voglia
Metto la gonna più corta che ho
E vado fuori, eh
E vado fuori di me

I don’t know
All I need is love
All I need is love
All I need is love
All I need is love

Ma che stupida voglia che ho
Ma guarda che donna che sono
Nessuno mi può giudicare
Ti fidi di me?
Che stupido uomo

Cowboy, il mio cuore è il suo sex toy
Il mio bad boy
Madonna su Playboy
È una Barbie, ha 600 cavalli
Il suo beagle
È il mio Personal Jesus

I don’t know
All I need is love
All I need is lov е
All I need is love
All I need is love

Ma che stupida voglia ch е ho
Ma guarda che donna che sono
Nessuno mi può giudicare
Ti fidi di me?
Che stupido uomo

Ma che stupida voglia
Ma che stupida voglia
Metto la gonna più corta che ho
E vado fuori, eh
E vado fuori di me

Oh no, no, no, no
Oh no, no, no, no
Oh
Ma che stupida voglia che ho (all I need is love)
Ma guarda che donna che sono (all I need is love)
Nessuno mi può giudicare (all I need is love)
Ti fidi di me? (all I need is love)
Che stupido uomo

I don’t know

C’est un strip-teaseur, oui
Cet amour est un club de strip-tease, ouais
Mon cœur est dans un congélateur, congélateur
Je suis au lit avec le tueur, thriller

Like a Virgin, Virgin
C’est un film, London Calling, appelle-moi
Ah, j’aime Britney
C’est le diable dans une Birkin

Mais quelle envie stupide j’ai
Mais quelle envie stupide
Je porte la jupe la plus courte que j’ai
Et je sors, hein
Et je sors de moi

Je ne sais pas
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour

Mais quelle envie stupide j’ai
Mais regarde quelle femme je suis
Personne ne peut me juger
Me fais-tu confiance ?
Quel homme stupide

Cowboy, mon cœur est son sex toy
Mon mauvais garçon
Madonna sur Playboy
C’est une Barbie, elle a 600 chevaux
Son beagle
C’est mon Personal Jesus

Je ne sais pas
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est, de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour
Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour

Mais quelle envie stupide j’ai
Mais regarde quelle femme je suis
Personne ne peut me juger
Me fais-tu confiance ?
Quel homme stupide

Mais quelle envie stupide
Mais quelle envie stupide
Je porte la jupe la plus courte que j’ai
Et je sors, hein
Et je sors de moi

Oh non, non, non, non
Oh non, non, non, non
Oh
Mais quel souhait stupide j’ai (tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour)
Mais regarde quelle femme je suis (tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour)
Personne ne peut me juger (tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour)
Me fais-tu confiance ? (Tout ce dont j’ai besoin c’est de l’amour)
Quel homme stupide

Je ne sais pas

Suivre Achille Lauro sur les réseaux sociaux

Et voilà. C’est ainsi que se termine ce long (et j’espère éclairant) portrait d’Achille Lauro.

À votre avis, « Stripper » a-t-elle une chance de se qualifier en mai ? Ou Lauro sera-t-il le talon d’Achille de Saint-Marin ? Nous verrons bien. En attendant, un autre portrait vous sera présenté demain, alors ne le manquez pas !

© Luca d’Amelio