ukraine-winTrès souvent, les jours qui suivent le Concours Eurovision sont entachés par des scandales et des questions. On se souvient du scandale azéri de 2013, des votes de jurys ayant été annulés l’an passé pour classement douteux, etc.

Cette année a aussi son lot de scandales, sauf que cette fois, c’est plus embêtant dans le sens où cela concerne la chanson victorieuse.

D’abord, on retrouve sur le net une vidéo de Jamala interprétant sa chanson gagnante en mai 2015 en public. Cette vidéo peut poser problème car, on le sait, pour participer à l’Eurovision une chanson ne doit pas être rendue publique avant le 1er septembre de l’année qui précède l’événement.

Cependant, les règles de l’UER ont été allégées. Voici ce qu’elles disent : « La composition (paroles et musique) ne doit pas avoir été commercialisée avant le 1er septembre 2015. Dans le cas où elle a été rendue publique, par exemple, mais non limité, sur une plateforme vidéo, les réseaux sociaux ou accessible sous tout autre forme, le diffuseur participant doit en informer le superviseur du Concours Eurovision qui a l’autorité d’évaluer si oui ou non la chanson est éligible. »

En l’état, il est clair que cette chanson ne viole pas le règlement de l’UER dans le sens où la vidéo n’a été rendue publique que le 18 mai 2016. Sauf qu’apparemment, celle-ci aurait été mise en ligne sur youtube le 19 mai 2015. C’est à l’UER maintenant de déterminer s’il existe une preuve de cette mise en ligne et d’enquêter afin de savoir combien de temps la vidéo est restée en ligne entre le 19 mai et le 1er septembre 2015.

Reste aussi à savoir une chose : les résultats ayant été proclamés, peut-on les bouleverser au point de décréter une autre chanson gagnante de l’Eurovision ? Car cela risque de poser de sérieux problèmes, notamment dans l’organisation du Concours de l’année prochaine.

Autre point que l’UER devra éclaircir, celle des deux vidéos diffusées sur Youtube, qui montre au cours d’une émission de télévision un présentateur russe se faire passer pour le Ministre de la culture ukrainien et demandant par téléphone aux ministres de la culture moldave et géorgien d’interférer auprès des jurys de leur pays pour qu’ils donnent 12 points à l’Ukraine. Les deux ministres ont été d’accord pour le faire. La vidéo a été tournée le 11 mai 2016, soit deux jours avant le Jury Show de la Finale et diffusée en Russie le jour du Concours.

Néanmoins, ces deux vidéos n’apportent pas la preuve que les deux ministres en question aient fait la démarche d’interférer auprès des membres du jury de leur pays. De plus, si tricherie il y a eu l’Ukraine n’y est pour rien car c’est clairement la Russie qui, en piégeant les deux ministres, a triché en faveur de leur ennemi (ce qui n’est pas bien futé de leur part). C’est donc au final la Russie qui devrait être sanctionnée (avec la Moldavie et la Géorgie) pour avoir peut-être fait gagner l’Ukraine à la place de l’Australie !

Scandale ? Campagne anti-Ukraine des russes ? Complot ?… On n’en sait rien. Tout ce qu’on peut dire, c’est que jamais une chanson gagnante de l’Eurovision n’aura autant suscité de polémiques ni divisé les populations. La guerre Russie-Ukraine se poursuit en chansons, c’est bien dommage pour l’image de l’Eurovision.